Il faut sauver le soldat Ryan

Il faut sauver le soldat Ryan

Il faut sauver le soldat Ryan

Titre original Saving Private Ryan
Réalisation Steven Spielberg
Scénario Robert Rodat
Acteurs principaux Tom Hanks
Edward Burns
Tom Sizemore
Barry Pepper
Adam Goldberg
Giovanni Ribisi
Jeremy Davies
Matt Damon
Vin Diesel
Pays d’origine Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Guerre
Sortie 1998
Durée 170 minutes

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Il faut sauver le soldat Ryan (Saving Private Ryan) est un film de guerre américain réalisé par Steven Spielberg, sorti en 1998.

Sommaire

Synopsis

6 juin 1944 : jour historique du débarquement allié en Normandie et début de la libération de l'Europe de l’Ouest du joug de l'Allemagne nazie.

Plage d'Omaha Beach, secteur « Dog Green », au matin. Sur ce secteur, un ennemi non prévu et non repéré par la Résistance est arrivé du front de l'Est : il s'agit de la 352e division d'infanterie allemande, la plus aguerrie de toutes les armées allemandes stationnées dans le Cotentin. De plus, les bombardements aériens et navals alliés ont été inefficaces et la vague d'assaut américaine va devoir affronter des défenses allemandes quasi intactes.

Le capitaine John H. Miller (Tom Hanks), commandant une compagnie de rangers américains, fait partie de la première vague d'assaut tentant de débarquer sur la plage. Miller, à la tête de ses hommes, parvient à s'en sortir vivant, malgré le déluge de feu ennemi qui s'abat sur eux depuis les bunkers allemands disposés sur les collines alentour. Après de durs combats, lui et ses hommes parviennent à créer une brèche dans les fortifications ennemies. Ils forment une tête de pont et établissent la jonction avec les troupes d'Utah Beach. Peu après avoir remporté la bataille, le capitaine Miller se voit confier une nouvelle mission, celle-ci provenant directement de l'État-Major allié.

Durant le débarquement, trois hommes dénommés Ryan, appartenant tous à la même fratrie de quatre frères, sont morts au combat : l'un sur la plage d'Omaha Beach, un autre sur Utah Beach. Le troisième est mort en Nouvelle-Guinée, durant la campagnes du Pacifique. Les 3 lettres annonçant la mort de ses fils vont parvenir à leur mère en même temps. Le dernier frère, le soldat James Francis Ryan (Matt Damon), fait partie de la 101e division aéroportée américaine, parachutée sur le Cotentin, en plein territoire ennemi, et dont on est sans nouvelles.

Informé de ces évènement, le chef de l'État-major des États-Unis, le général Georges C Marshall, basé à Washington, décide de monter une expédition de sauvetage. La mission du capitaine Miller et de son unité est de retrouver Ryan, et, s'il est encore vivant, de le ramener sain et sauf pour le faire rapatrier chez lui. Cette expédition de secours part alors à sa recherche à travers le bocage normand, au gré des combats contre les troupes allemandes qui tentent de résister à l'avancée alliée. Au fil de leur quête, après avoir perdu successivement plusieurs hommes de leur unité durant l'accomplissement de leur mission, certaines questions se posent à Miller et ses hommes, qui deviennent amers et désillusionnés : - arriveront-ils à retrouver ce Ryan en vie parmi le carnage qui sévit autour d'eux ?, mais surtout : - est-ce que la vie du soldat Ryan vaut celles risquées par ceux qui tentent de le retrouver ?

Idée originale

Le film est inspiré par l'histoire vraie des frères Niland, soldats américains pendant la Seconde Guerre mondiale, même si le scénario du film est en grande partie de la fiction.

Par ailleurs, la lettre d'Abraham Lincoln à Madame Bixby, lue par le général George C. Marshall vers le début du film, et qui sert de justification à l'envoi d'un commando de G.I.s pour retrouver Ryan, est authentique.

Commentaires

La longue introduction des scènes sur le débarquement à « Omaha Beach », très réaliste, voire choquante par sa brutalité crue, constitue l'un des points forts du film, en exposant le contexte humain du sacrifice, de la souffrance et de la solidarité des hommes au combat. La séquence finale, qui reprend la séquence d’ouverture du film, est celle où on voit un vieux vétéran de cette guerre, avec ses enfants et ses petits-enfants, au cimetière militaire américain de Colleville-sur-Mer en Normandie. Face à la tombe du capitaine Miller, James Ryan demande à sa femme de lui confirmer qu’il a vécu une vie digne et qu’il est un homme bien. Ainsi, le sacrifice de Miller et des autres n'aura pas été fait en vain. Ryan, alors rassuré, salue avec gravité et respect la tombe du capitaine Miller, tombé au champ d'honneur pour le sauver.

Fiche technique

Drapeau des États-Unis États-Unis : 24 juillet 1998
Drapeau de la France Festival du cinéma américain de Deauville : 5 septembre 1998
Drapeau de France France : 30 septembre 1998 au cinéma
  • Interdit aux moins de 12 ans en France et aux moins de 17 ans aux États-Unis.

Distribution

Distinctions

  • Blockbuster Entertainment Awards 1999 : meilleur acteur, Tom Hanks
  • Meilleur Producteur de la Guild of America

Production

  • Premier jour de tournage : 27 juin 1997.
  • 2 000 armes (réelles ou factices) sont utilisées pour le tournage de la scène du débarquement.
  • 90 % des plans sont tournés en caméra portée (à l'épaule ou Steadicam).
  • 60 % des couleurs sont retirées lors du développement de la pellicule, qui a en outre subi un traitement sans blanchiment.
  • Certaines associations américaines notamment religieuses ont voulu couper les premières scènes du film parce que jugées trop violentes.

Réalisme et erreurs des scènes du film

Il faut sauver le soldat Ryan a reçu de très bonnes critiques sur le réalisme des scènes de combat. Plusieurs des acteurs principaux du film dont Edward Burns, Barry Pepper, Vin Diesel, Giovanni Ribisi et Tom Hanks ont dû suivre un entraînement militaire de plusieurs jours, reproduisant les conditions rencontrées par les soldats américains lors de la bataille de Normandie pour se préparer à leurs rôles[4]. La séquence reproduisant le débarquement à Omaha Beach fut élue « meilleure scène de bataille de tous les temps » par le magazine anglais Empire.

Filmée en Irlande (originellement Steven Spielberg souhaitait filmer la majeure partie des scènes extérieures en Normandie mais a dû y renoncer pour des raisons fiscales, seule la séquence dans le cimetière américain de Colleville-sur-Mer y a été tournée), la scène a coûté 11 millions de dollars et impliqua plus de 1 000 figurants qui étaient pour la plupart des réservistes de l'armée irlandaise. Les barges de débarquement incluaient deux exemplaires de la Seconde Guerre mondiale.

Vingt à trente personnes amputées furent figurantes pour jouer les soldats grièvement blessés lors de ce débarquement. Des caméras sous-marines furent utilisées pour montrer les soldats, dans l'eau, touchés par les rafales allemandes (on estime que plus d'un quart des pertes américaines à Omaha sont dues aux noyades).

Il existe néanmoins quelques erreurs sur certaines scènes. Certaines, selon Steven Spielberg[5], sont volontaires, pour renforcer l'aspect dramatique de certains moments du film ; d'autres, comme par exemple pour les blindés allemands, le sont pour des raisons techniques :

  • On voit le même acteur jouer le rôle d'un soldat américain et d'un soldat allemand. La première apparition est durant le débarquement, l'acteur joue un soldat américain sur Omaha Beach, recevant une balle qui ricoche sur son casque. Sa deuxième apparition est un parachutiste qui, aux côtés du capitaine Hamil, mitraille les allemand lors de la confrontation entre les hommes de Miller et un groupe d'Allemand lorsqu'un mur les séparant tombe. Sa troisième apparition est cette fois-ci dans la peau d'un des servants de canon de 20 mm allemand durant l'attaque de Ramelle.
  • Dans la scène de la découverte du planeur, le pilote raconte que son appareil a été alourdi par deux plaques de blindage sous le siège du copilote, et que c'est à cause de cela qu'il s'est écrasé peu après le largage. Il explique qu'il est le seul survivant, son co-pilote est mort ainsi que les 22 hommes d'équipage. Or, le modèle de planeur qui peut accueillir 25 hommes est le AS.51 Horsa, alors que le modèle présenté dans le film est un Waco CG-4, qui lui ne peut contenir que 13 hommes, ou une jeep, ou un obusier de 75 mm. En plus du problème de planeur, même s'il avait été le bon, on peut voir quelques secondes plus tard dans le film une jeep dans l'habitacle de l'appareil, ce qui contredit en partie l'histoire du pilote.
  • Dans la scène qui se déroule dans le village de Ramelle, la présence d'un clocher après une attaque allemande est très improbable, étant donné que toutes les positions élevées (et donc avantageuses) étaient systématiquement détruites avant d'entrer dans un village. Les soldats Jackson et Parker prennent un gros risque en prenant position dans ce clocher, car, à l'époque, détruire les positions élevées (telles que les silos à grain, etc.) est l'objectif - non-officiel - principal, autant pour les Alliés que pour les Allemands. Par ailleurs, le style architectural du clocher, purement roman méridional (très similaire à l'abbatiale de Conques en Aveyron), n'est pas en accord avec la Normandie, beaucoup plus marquée par le gothique.
  • Toujours dans le clocher: Jackson utilise tout au long du film un fusil Springfield M1903, dont le chargeur contient 5 cartouches. Dans le clocher, juste avant de mourir, il tire 7 fois, et non 5. On peut donc en déduire que l'on a confondu avec le « clip » du M1 Garand, qui lui contient 8 cartouches.
  • Dans la scène avant que le médecin se fasse tuer, on voit la troupe de soldats et on en compte 8, alors que dans cette partie, il ne devrait y en avoir que 7, car ils viennent de perdre l'un de leurs compagnons.
  • Le char allemand Tigre I, que l'on voit dans le village de Ramelle, est monté sur un châssis de char russe T-34. Cet « arrangement » s'explique par l'impossibilité de disposer d'un authentique Tigre I en état de marche. Il faut d'ailleurs reconnaître que le « maquillage » du char russe est fait avec soin, indépendamment du fait que la plage arrière est celle d'un Tigre début de production (présence des tuyaux d'alimentation des filtres à air Pfeifel) alors que la caisse est recouverte de zimmerit, caractéristique des modèles tardifs. En outre la tourelle est dépourvue de tourelleau de chef de char. Par ailleurs, tirer à la Thompson au travers de la fente de vison du conducteur est inutile, car elle est pourvue d'une vitre blindée.
    • Historiquement parlant, faire figurer des Tigres face à des soldats américains en Normandie est une erreur. Au moment où se déroule l'action du film, la première unité équipée de Tigres présente en Normandie, le 101e bataillon SS Panzer, combat face aux britanniques autour de Villers-Bocage. Les chars du film portent l'emblème de cette unité.
  • Les ponts de la rivière Merderet n'étaient pas un objectif de la 101e division aéroportée mais de la 82e[6].
  • L'attaque salvatrice des avions P-51 Mustang est invraisemblable, et ce pour deux raisons:
    • En 1944, le Mustang, meilleur chasseur allié, était utilisé en altitude, pour la supériorité aérienne ou pour les escortes de bombardiers. A basse altitude, en appui au sol, les forces armées des Etats-Unis préféraient l'utilisation du P-47 Thunderbolt, capable d'embarquer plus de charge militaire (bombes et missiles) et étant plus résistant aux tirs anti-aériens.
    • Ces avions d'attaque improvisés sont en configuration « lisse », sans bombes, ni roquettes sous les ailes. C'est donc uniquement avec leurs six mitrailleuses de calibre 12.7 mm qu'ils détruisent le char Tigre, ce qui est hautement improbable. À la même époque, même le canon de 75 des Sherman ne parvenait pas à percer le blindage d'un Tigre.
  • Le casque porté par tous les Américains n'est pas le M.1 (en) de 1944, mais une version d'après la guerre. Le casque M.1, un peu trop profond, avait été responsable de bon nombre de lésions aux vertèbres cervicales. C'est même à cause de ce défaut que les G.Is ne portaient pas la jugulaire fixée sous le menton. Une version ultérieure, moins profonde de 1,5 cm environ, fut produite par la suite, et c'est celle là qui fut utilisée pour le film.
  • Une voiture française immatriculée « 241 BG 50 » est montrée, alors que ce système d'immatriculation n'a commencé qu'en 1952.
  • Lors de la scène du débarquement, un soldat abrité derrière un obstacle est mortellement touché par deux tirs (un à la tête, l'autre à la cuisse). On peut s'apercevoir lors du plan suivant que ses blessures ne sont plus visibles et que le dispositif artificiel, censé produire un effet de ricochet de balle dans le sable, n'est pas dissimulé (objets blanc et noirs, reliés par un fil).
  • Peu de temps avant le tir du "sniper" allemand causant la mort du soldat 1ere classe Adrian Caparzo, un américain déguste une pomme tombée à terre, hors à cette période de l'année (juin 1944) il n'y avait pas encore de pommes (celle-ci étant un fruit d'automne).
  • De plus, à un moment du film on peut voir le sergent Michael Horvath (Tom Sizemore) prendre de la terre et la mettre dans une boite sur laquelle est noté "france" dans son sac on peut voir deux autres boîtes portant les mots "Italy" et "Africa", or le deuxième bataillon de Rangers dont il fait partie n'a combattu ni en Italie ni en Afrique.

Références au film dans les jeux vidéos

Dans le jeu Medal of Honor : En première ligne dont Steven Spielberg est le créateur, la première mission du jeu : le débarquement sur Omaha Beach, reprend quasi-intégralement et fidèlement la scène du film.

Dans le jeu Medal of Honor : Débarquement allié la troisième mission du jeu est le débarquement sur Omaha Beach, reprenant une partie de la mise en scène du film.

Dans le jeu Call of Duty 2, à la fin du niveau de la défense de la colline 400, le sergent Randall utilise la phrase du film dite par le capitaine Miller à propos des avions P-51 Mustang : « Ce sont nos anges gardiens ». Toujours dans ce jeu, la mission mettant en scène le débarquement à la pointe du Hoc le 6 juin 1944 reprend de manière évidente quelques éléments de la scène du débarquement à Omaha Beach du film (explosions, cris de soldats).

Dans le jeu Call of Duty: World at War, durant le premier niveau, le joueur a l'occasion de côtoyer un soldat nommé Ryan.

Dans le jeu Urban Terror, une carte est une reproduction de Ramelle.

Dans le jeu Commandos 2: Men of Courage, dans la huitième mission, Il faut sauver le soldat Smith. Ce niveau comporte beaucoup de similitudes avec le film.

Dans le jeu Conker's Bad Fur Day, la scène du débarquement est partiellement reproduite (des écureuils débarquant sous le feu d'ours en peluche), notamment le passage où un soldat hagard ayant perdu son bras le récupère et marche sans chercher à s'abriter. La scène est également présente dans le remake de ce jeu, Conker: Live and Reloaded.

Dans le jeu Battlefield 1942, Omaha Beach est présent comme bataille et le jeu ressemble terriblement au film avec un bunker et deux sorties sur les côtés. On peut également voir lors du débarquement des mitrailleuses allemandes qui tirent sur les américains (ces mitrailleuses sont derrière des sacs de pommes de terre et non dans le bunker).

Notes et références

  1. a et b (en) Budget et box-office - Box Office Mojo
  2. Box-office français - JP's box-office
  3. Dates de sortie - Internet Movie Database
  4. Behind the Scenes: Boot Camp
  5. Saving Private Ryan, The Men, The Mission, The Movie: A Steven Spielberg Movie by Steven Spielberg. Newmarket Press 1998
  6. D-Day : Normandy 1944 - U.S. Airborne in Cotentin Peninsula

Liens externes


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