2e Division SS Das Reich

2e Division SS Das Reich

2e division SS Das Reich

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2e Division SS Das Reich
SS-Panzer-Division symbol.svg
Période 1939Mai 1945
Pays Flag of Germany 1933.svg Allemagne
Branche Schutzstaffel SS SVG1.1.svg Waffen-SS
Guerres Seconde Guerre mondiale
Batailles Campagne de Pologne
Bataille de France
Commandant 1939 : général Karl-Maria Demelhuber

La 2e division SS Das Reich est l'une des 38 divisions des Waffen-SS durant la Seconde Guerre mondiale.

Sommaire

Historique

Formée en 1939 à partir de trois régiments SS, Deutschland, Der Führer et Germania, elle est décorée de soixante-neuf Croix de chevalier de la croix de fer.

Désignations successives

  • 10 septembre 1939 : Panzerverband Ostpreussen
  • 10 octobre 1939 : SS-Division Verfügungstruppe (SS-V) (mot.)
  • 21 décembre 1940 : SS-Division (mot.) Reich
  • 15 octobre 1942 : SS-Division (mot.) Das Reich
  • 9 novembre 1942 : SS-Panzergrenadier Division Das Reich
  • 22 octobre 1943 : 2. SS-Panzer Division Das Reich

SS-Division Verfügungstruppe (1939)

Composée comme suit :

  • SS-Standarte Deutschland
  • SS-Standarte Germania
  • SS-Standarte Der Führer
  • SS-Nachrichtensturmbann
  • SS-Artillerie-Standarte
  • SS-Aufklärungs-Abteilung
  • SS-Pioniersturmbann

SS-Division Reich (mot.) (1941)

URSS, Juin 1941

Composée comme suit :

  • SS-Regiment Der Führer
  • SS-Regiment Deutschland
  • SS-Infanterie-Regiment 11
    • Flak-MG-Bataillon SS-Division Reich
    • Kradschützen-Abteilung SS-Division Reich
    • Artillerie-Regiment SS-Division Reich
    • Aufklärung-Abteilung SS-Division Reich
    • Panzerjäger-Bataillon SS-Division Reich
    • Pionier-Bataillon SS-Division Reich
      • Sturmgeschütz-Batterie SS-Division Reich
    • Nachrichten-Abteilung SS-Division Reich
    • Nachschubtruppen SS-Division Reich

2. SS-Panzer-Division Das Reich (1943)

Conducteur de char Tigre I de la division Das Reich à Kursk en 1943

Composée comme suit :

  • SS-Panzer-Regiment 2 Das Reich
  • SS-Panzergrenadier Regiment 3 Deutschland
  • SS-Panzergrenadier-Regiment 4 Der Führer
  • SS-Panzer-Artillerie Regiment 2
    • SS-Flak-Artillerie-Abteilung 2
    • SS-Sturmgeschütz-Abteilung 2
    • SS-Nebelwerfer-Abteilung 2
    • SS-Panzer-Aufklärungs-Abteilung 2
    • SS-Panzerjäger-Abteilung 2
    • SS-Panzer-Pionier-Bataillon 2
    • SS-Panzer-Nachrichten-Abteilung 2
    • SS-Versorgungs-Einheiten 2

2. SS-Panzer-Division Das Reich (1944)

Composée d'environ 19 185 hommes au total[1] :

  • Quartier général : 140 hommes. Heinz Lammerding, commandant de la division en juin 1944.
  • SS-Panzer-Regiment 2 : 2 400 hommes (1 bataillon de chars Panzer IV ; 1 bataillon de chars Panzer V Panther).
  • SS-Panzergrenadier-Regiment 3 Deutschland : 3 240 hommes (trois bataillons motorisés).
  • SS-Panzergrenadier-Regiment 4 Der Führer : 3 240 hommes (deux bataillons motorisés et 1 mécanisé). Sylvester Stadler, commandant du régiment ; Adolf Diekmann, commandant du I. bataillon et Otto Weidinger qui devient le commandant du régiment le 14 juin.
  • SS-Panzer-Artillerie-Regiment 2 : 2 165 hommes (1 groupe autopropulsé et trois groupes tractés).
  • SS-Panzerjäger-Abteilung 2 (bataillon antichar autopropulsé) : 515 hommes.
  • SS-Flak-Abteilung 2 (groupe DCA) : 825 hommes.
  • SS-"Nebel"werfer-Abteilung 2 (bataillon lance-roquettes) : 475 hommes.
  • SS-Sturmgeschütz-Abteilung 2 (bataillon de canons d'assaut autopropulsés) : 345 hommes. Karl Gerlach, commandant le 9 juin 1944.
  • SS-Aufklärungs-Abteilung 2 (bataillon de reconnaissance) : 940 hommes. Helmut Kämpfe, commandant le 9 juin 1944.
  • SS-Pionier-Bataillon 2 (bataillon du génie) : 985 hommes.
  • SS-Nachrichten-Abteilung 2 (bataillon de transmissions) : 515 hommes.
  • Autres unités : bataillon de remplacement (infanterie, Feldersatz-Bataillon) : 950 hommes ; troupes de remplacement (chars) : 800 hommes ; transport, approvisionnement, santé, maintenance : 1 500 hommes ; courrier, prévôté, etc. : 150 hommes = 3 400 hommes.

Liste des commandants successifs

Début Fin Grade Nom
19 octobre 1939 14 octobre 1941 Obergruppenführer Paul Hausser
14 octobre 1941 31 décembre 1941 Obergruppenführer Wilhelm Bittrich
31 décembre 1941 19 avril 1942 Obergruppenführer Matthias Kleinheisterkamp
19 avril 1942 10 février 1943 Obergruppenführer Georg Keppler
10 février 1943 18 mars 1943 Brigadeführer Herbert-Ernst Vahl
18 mars 1943 29 mars 1943 Oberführer Kurt Brasack
29 mars 1943 23 octobre 1943 Obergruppenführer Walter Krüger
23 octobre 1943 24 juillet 1944 Gruppenführer Heinz Lammerding
24 juillet 1944 28 juillet 1944 Standartenführer Christian Tychsen
28 juillet 1944 23 octobre 1944 Brigadeführer Otto Baum
23 octobre 1944 20 janvier 1945 Gruppenführer Heinz Lammerding
20 janvier 1945 29 janvier 1945 Standartenführer Karl Kreutz
26 janvier 1945 9 mars 1945 Gruppenführer Werner Ostendorff
9 mars 1945 13 avril 1945 Standartenführer Rudolf Lehmann
13 avril 1945 8 mai 1945 Standartenführer Karl Kreutz

Théâtres d'opération

La division Das Reich avait capturé suffisamment de chars T-34 pour former le régiment 2 du IIIème Bataillon de Panzer
  • 1939 : Le Régiment d'infanterie SS motorisée Germania commandée par le général Karl-Maria Demelhuber commence la Campagne de Pologne en tant que réserve. Elle dépend du VIIIe corps de la 14e Armée commandé par le général Paul Ludwig Ewald von Kleist.

Hollande, France, Serbie, Moscou, Kharkov, Koursk, Normandie, Ardennes, Budapest, Vienne.

Sur le front de l'Est, la division Das Reich participe aux opérations d'extermination menées par l'Einsatzgruppe B dans le secteur de Minsk[2].

Parcours dans Sud de la France

Parcours de la 2e SS Panzer Division Das Reich dans le sud de la France en mai et juin 1944 (cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Situation en 1944

La division SS Das Reich a subi de grosses pertes en hommes et en matériel lors de la bataille de Koursk sur le front de l'Est. Selon le rapport de situation adressé à l'inspecteur général des troupes blindées le 1er décembre 1943 (BA-MA RH 10/313), il manque 7 972 hommes. Tandis qu'un Kampfgruppe continue à se battre sur le front russe jusqu'en avril 1944, 2 500 hommes, parmi les plus aguerris, sont envoyés en détachement précurseur dans la région de Montauban pour préparer la reconstitution de la grande unité. Stationnée à égale distance des lieux prévisibles de débarquement, sur les côtes du Nord et du Sud, la division Das Reich reçoit progressivement, au cours du printemps et de l'été 1944, hommes et matériel en complément, mais elle n'atteindra jamais la dotation théorique complète. Plus de 9 000 jeunes recrues (âgées en général de 17 - 18 ans) sont incorporées[3], dont beaucoup de « malgré-nous » alsaciens.

À partir des données fournies notamment par le rapport de situation adressé à l’inspecteur général des troupes blindées en juin 1944 (BA-MA RH 10/313 - BA-MA RH 10/112), on peut établir que la 2.SS-Panzer-Division Das Reich se trouve dans la situation suivante autour du 10 juin 1944 :

  1. Situation d’effectif : (après arrivée d’environ 9 000 recrues et des convalescents du front de l'Est) 17 283 hommes (à la fin juin) ; manque de cadres expérimentés et de techniciens compétents.
  2. Situation d’équipement : manque de matériel, de munitions et de pièces de rechange ; Chars type IV : 54 (dont 44 prêts au combat - dotation théorique : 90) - Chars type V Panther : 63 (si réception des 24 envoyés fin mai - dotation théorique : 70) - Canons automoteurs d’assaut : 41 - Pièces d’artillerie automotrices : 11 (6 Wespe, 5 Hummel) - Pièces d’artillerie tractées : 22 - Pièces antichars de 75 mm (PAK 40) : 21 - Pièces de DCA : 36 + 2 pièces quadruples de 20 mm (Q.G.) - Canons d’infanterie : 30 - Véhicules blindés de combat d'infanterie semi-chenillés Schutzen Panzer Wagen : 249 (dont 14 en réparation) - Camions : 1 821 (dont seulement 617 en état de marche ! - 768 au 1er juillet...) - etc.

Sources complémentaires : Verteilung der Panzerfahrzeuge, Bd. ab Mai 43, BA-MA RH 10/349.

2 mai 1944

Le 2 mai 1944, un bataillon de chars s'entraîne près de Montpezat-de-Quercy et des balles sont tirées dans leur direction.

Représailles contre la population civile :

  • à Montpezat-de-Quercy : pillages et incendies d'habitations, cinq personnes tuées et quinze déportées;
  • à Belfort-du-Quercy : six personnes arrêtées dont quatre mortes en déportation.

11 et 12 mai 1944 : région de Figeac

La division reçoit alors l'ordre d'inspecter les voies ferroviaires et les routes en vue d'un mouvement vers le Nord.

Plaque commémorative de Le Bourg

Le 11 mai 1944, à l'aube, Adolf Diekmann commandant le I. bataillon du régiment Der Führer, part avec son unité des villes de Valence d'Agen et Moissac. Ils se dirigent sur la D653 vers le nord-ouest du département du Lot. En chemin, dans les villages traversés (Lauzès, Orniac, Blars, Grèzes), ils arrêtent des personnes qui seront déportées. Entre Livernon et Assier, un accrochage se produit entre les SS et les maquisards. À Latronquière, ils brûlent et pillent des maisons. Quarante hommes sont arrêtés parmi la population, quinze mourront en déportation. Quinze hommes sont arrêtés à Sousceyrac. Ils capturent aussi un résistant, André Pezet, qui mourra à la suite de violentes tortures. Les SS se divisent et investissent simultanément plusieurs villages : Cardaillac, Gorses, Molières, et commettent pillages, arrestations et déportations.

Plaque commémorative de Saint-Medard-Nicourby

Une autre colonne de la division Das Reich atteint Le Bourg. Treize hommes, après violences, sont arrêtés. Le 12 mai 1944 à 8 heures, au village de Lacapelle-Marival[4], tous les hommes de 16 à 60 ans sont regroupés sur la place du village. Soixante treize sont arrêtés et acheminés avec tous les autres prisonniers vers Cahors où ils sont enfermés pour la nuit dans les caves à charbon du lycée Clément Marot. Ils sont amenés à la caserne de Montauban où ils arrivent à 14 h. Pendant quelques jours, ils subiront violences, tortures, et exécutions sommaires. À partir du 21 mai, les officiers, au hasard, envoient les prisonniers vers les camps de concentration ou au travail forcé en Allemagne. Certains n'en reviendront pas. Les SS rejoignent Terrou pour y capturer les hommes, mais les habitants, prévenus se sont cachés dans les forêts. Les soldats pillent les maisons. Ils se rendent ensuite à Saint-Céré où trente-sept personnes sont enfermées dans un autobus puis conduites et emprisonnées à Maurs.

Le 12 mai 1944, les SS encerclent la ville de Figeac. Quatre cent quarante-huit habitants sont rassemblés dans la cour de la gendarmerie ou détenus à l'Hôtel Tillet, Place des Carmes (maintenant Place du 12 mai 1944). Regroupés avec d'autres prisonniers, ce sont plus de 800 personnes qui sont arrêtées et regroupées à la caserne des Dragons de Montauban. Certaines sont torturées, d'autres sont fusillées, 540 sont déportées (à Neuengamme et à Dachau), un grand nombre est aussi envoyé au travail forcé en Allemagne. Le même jour, des soldats tuent et pillent dans deux villages des environs : Lunan et Saint-Félix.

21 mai 1944 à Lacapelle-Biron

Le 21 mai 1944 à l'aube, des éléments de la division Das Reich bloquent les accès du village de Lacapelle-Biron puis investissent le village et contraignent le Maire à fournir la liste de tous les habitants et de faire appeler tous les hommes sur la place du village. Toutes les maisons sont alors fouillées, d'après les questions posées par les soldats, ils sont à la recherche de Résistants, de Juifs et d'armes.

Tous les hommes du village sont rassemblés sur la place du village, et les Allemands y déploient des mitrailleuses pour en assurer la garde.

En fin d'après midi, les Allemands repartent avec tous les hommes du village âgés de 18 à 60 ans chargés sur des camions, ces quarante-sept hommes seront regroupés avec d'autres hommes raflés aux alentours pour constituer un groupe de 118 prisonniers, qui seront déportés dans les camps de concentration de Dachau et Mauthausen[5].

En souvenir de cette rafle, le Monument Départemental de la Déportation a été érigé sur la place du village[6]. Jean Caminade[7], un des survivants de la rafle de Lacapelle-Biron, a écrit un ouvrage relatant ses mémoires de déporté[8].

21 mai 1944 à Frayssinet-le Gélat

Le 21 mai 1944, vers 17 heures, deux colonnes venant de Villefranche-du-Périgord traversent le village et s'arrêtent sur la route de Cahors. À 18 h 30, une dernière colonne arrivant de Fumel stoppe au cœur du bourg.

Tous les hommes sont rassemblés sur la place du village, les lignes téléphoniques sont coupées. L'instituteur du village propose d'échanger sa personne contre les hommes détenus comme otages. Finalement, trois femmes sont pendues et onze hommes sont fusillés dont l'instituteur qui a été rajouté aux hommes rassemblés.

Début juin 1944 : Figeac et Issendolus

Le 1er juin, les résistants sabotent la voie ferrée à Capdenac-Gare. En représailles, les soldats allemands basés à Caylus tuent neuf civils à Limogne-en-Quercy, Cadrieu et Frontenac.

Le 3 juin, le maquis du Colombier attaque deux voitures allemandes. Les Allemands fusillent alors dix-neuf habitants au Cayla, commune de Linac, à Viazac et à Bagnac-sur-Célé.

Le 7 juin, les waffen SS de la division Das Reich stationnés à Valence (Tarn-et-Garonne) assistent la gestapo d'Agen dans une opération contre la résistance intérieure française du Corps Franc Pommiès à Castelculier et Saint-Pierre-de-Clairac

Le 8 juin, ils abattent un vieillard à Issendolus, puis partent au hameau de Gabaudet ou de nombreux volontaires se sont rassemblés dans les granges suite à l'annonce du débarquement de Normandie. Quarante-quatre personnes sont massacrées, soixante-dix sont déportées.

Déplacement vers le Front

Article détaillé : Massacre d'Oradour-sur-Glane.
Article détaillé : Massacre de Tulle.
Article détaillé : Massacre de Combeauvert.

Le 8 juin 1944, le maréchal von Rundstedt, commandant en chef du front de l'Ouest, ordonne à la division Das Reich de se porter en Normandie, le plus rapidement possible[9]. L’urgence ne paraît cependant pas très grande, puisque l'unité doit rejoindre le front en traversant l’intérieur de la France à partir de la région de Toulouse où elle est stationnée, alors que l’itinéraire par l’ancienne Z.O. et le littoral aurait été à la fois plus court et plus sûr. En effet, la division Das Reich a d'abord pour mission d'aider à la lutte contre le terrorisme. Aussi n’a-t-elle pas été retardée ni harcelée au cours d’une marche forcée vers le front et poussée de ce fait aux représailles. Au contraire, elle a pour ordre exprès de combattre les "bandes", ce pourquoi elle fait un détour.
Dans son journal de guerre (KTB/Ob. West, XIII-f Anl. 159 et XIV-f), le maréchal von Rundstedt donne les explications suivantes : Le développement des bandes dans le Massif central pendant ces derniers jours exige l’emploi immédiat et impitoyable de forces plus importantes. [J'ordonne] de mener des actions de grande envergure contre les bandes dans le sud de la France avec la plus extrême vigueur et sans ménagement. Le foyer d’agitation qui persiste dans cette région doit être définitivement éteint. Le résultat de l’entreprise est de la plus haute importance pour l’évolution ultérieure de la situation à l’Ouest. Dans ce genre d’opération, un demi-succès ne sert à rien. Il faut écraser les forces de résistance au moyen d’attaques rapides et enveloppantes. Pour le rétablissement de l’ordre et de la sécurité, les mesures les plus énergiques devront être prises afin d’effrayer les habitants de cette région infestée, à qui il faudra faire passer le goût d’accueillir les groupes de résistance et de se laisser gouverner par eux. Cela servira en outre d’avertissement à toute la population.

D’après OB West Ia Nr. 5135/44 g.Kdos. 1.7.44, T311, R28, F7034111f.le, ce n’est ni la Résistance française ni même la puissance aérienne alliée qui font principalement obstacle au déplacement de la division vers le front, mais le manque de véhicules et de pièces de rechange.

En effet, pour cette raison[10], une grande partie de la 2. SS-Pz.Div. (environ 8 300 hommes) doit rester dans le Sud-Ouest jusqu’à la fin juin… Les derniers contingents de la division ne sont finalement mis en route vers la Normandie que le 21 juillet. De toute façon, les éléments arrivés en premier le 16 juin sont maintenus en réserve à l'arrière du front et le premier détachement n'est engagé que dix jours après son arrivée, le 26 juin.

En tout cas, le 8 juin, la partie mobile de la division se met en route : les éléments sur roues ou semi-chenillés (bataillon de reconnaissance et régiment mécanisé Der Führer) se dirigent vers Brive et sont accrochés par les maquisards à Groslejac, à Rouffilac et surtout à Cressensac et à Bretenoux. Selon Max Hastings[1], les Allemands perdent une quinzaine d'hommes et les Français plus d'une centaine.

Le 9 juin, le bataillon de reconnaissance de la Das Reich intervient à Tulle (avec ses SPW half-tracks et ses canons antichars PAK 40, mais sans ses engins blindés de combat[1]) à la suite d'une attaque de la ville par des FTP. Comme ceux-ci se sont repliés précipitamment à l'arrivée des Waffen-SS, que neuf soldats de la garnison allemande (8e et 13e compagnies du 95e régiment de sécurité), faits prisonniers, ont été fusillés par le maquis et que d'autres tués portent des traces de sévices (affaire mal éclaircie), le "général commandant les troupes allemandes" décide par représailles de faire pendre 120 "maquisards". Finalement, 99 habitants de Tulle sont pendus et 149 sont déportés.

Le 10 juin, parce qu'ils veulent terminer rapidement leur mission de répression dans la région par un grand coup et aussi, par la même occasion, se venger de la capture et de l'exécution par le maquis d'officiers de la division, notamment d'un chef de bataillon prestigieux (Helmut Kämpfe), Adolf Diekmann et ses hommes massacrent la population et détruisent le village d'Oradour-sur-Glane : 642 victimes.

Le 11 juin, conformément à l'ordre reçu, les éléments motorisés de la division Das Reich remontent lentement vers le front de Normandie. Les véhicules sur roues empruntent la route alors que les engins chenillés sont déjà partis par le train dès le 9 juin[10], Tous ces éléments sont quelque peu ralentis par des bombardements alliés ainsi que par des sabotages ferroviaires et des embuscades de la Résistance armée par les Alliés et aidée par des agents du SOE, par des équipes Jedburghs et par des commandos SAS.

La bataille de Normandie

Article détaillé : Bataille de Normandie.
Soldat allemand mort près de son half-track en Normandie 1944

Lors du débarquement de Normandie, le régiment blindé de la division était commandé par l'Obersturmbannführer Tychsen. Il voyagea de la région Toulousaine et n'arriva au sud-ouest de Caen que fin juin. Il était alors fort de vingt-six Panzer V Panthers et cinquante Panzer IV. Les 5e et 7e compagnies blindées étaient détachées et opéraient avec la 17e Panzergrenadier Division SS Götz von Berlichingen le long de la route de Carentan à Périers. Le reste du régiment était positionné au sud de Sainteny.

Les 7 et 8 juillet les 5e et 7e compagnies, qui avaient formé une ligne défensive courant de Les Landes à Le Monderie furent attaquées par la division d'infanterie américaine. Le 9 juillet, le long d'une route près de Le Désert, une compagnie du 743e bataillon de chars américain à la poursuite de 2 Panzer IV tomba dans une embuscade de la 7e compagnie de panzer. En 15 minutes, neuf Shermans américains furent détruits et trois autres endommagés et abandonnés. Le jour suivant, le régiment blindé de la division s'affronta à nouveau avec les blindés américains près de Sainteny et de Château du Bois Grimot. Depuis la zone de Périers, le régiment attaqua vers Sainteny au Nord-Est, se heurtant à la 3e division d'infanterie américaine. Au soir de cette bataille, la 2e division SS avait détruit quatre-vingt-dix-huit chars alliés en huit jours.

Le 12 juillet 1944, à 600 mètres à l'ouest de Chateau d'Auxais, les 3e et 4e compagnies de panzer combattaient des blindés et de l'infanterie américaine, pendant que la 5e compagnie fut engagée près de Bois Grimot. La division détruisit encore trente blindés alliés ce jour-là.

Le 28 juillet l'Obersturmbannführer Tychsen fut tué dans son véhicule de commandement au nord-est de Cambry.

Le 7 août 1944 juste après minuit débuta la contre-attaque allemande vers Mortain visant à interdire la percée des blindés américains et de la 2e DB sous le commandement de la Armée américaine du Général Patton (Opération Cobra).

La 2e division SS réussit à reprendre Mortain et à la dépasser vers l'ouest et le sud-ouest vers Saint Hilaire. Mais l'offensive allemande ne put avancer davantage. Une semaine plus tard, elle était complètement écrasée et de nombreuses divisions allemandes étaient en voie d'encerclement dans la Poche de Falaise. Les 19 et 20 août des groupes de chars de la division menèrent divers combat d'arrière-garde pour permettre à d'autres unités allemandes d'échapper à l'encerclement. En sept semaines de combat en France, le régiment de chars de la division avait détruit plus de 200 blindés alliés, perdant lui-même 105 blindés[3].

Au cours de leur repli après la bataille de Normandie, des SS de la division Das Reich se sont également rendus coupables du massacre de dix-huit personnes à Tourouvre (Orne) et de l'incendie d'une partie de la ville, le 13 août 1944.

Participation à la Bataille des Ardennes.

Retirée derrière la Seine puis la ligne Siegfried en Allemagne, la 2e SS panzer division Das Reich participa à la Bataille des Ardennes dirigée vers Anvers le 16 décembre 1944. Arrivant à 40 km de la Meuse la division fut arrêtée le 25 décembre 1944 à Manhay puis lentement broyée par de féroces contre-attaques alliées. Le commandant de la division Ernst Barkmann devint célèbre pour la création du « secteur Barkmann » où de nombreux chars américains furent détruits au cours de petites escarmouches.

La fin

En 1945 la division Das Reich est retirée de l'offensive et après ré-équipement elle participe à la dernière offensive allemande de la guerre en Hongrie, pour tenter de briser le siège de Budapest par l'armée rouge. Là aussi c'est un échec. La division Das Reich se replie successivement sur Dresde puis vers Prague, et enfin Vienne. Elle arrive à se rendre, à l'ouest, aux Américains en mai 1945.

Une réputation irréparablement souillée

Bien qu'ayant été désignée par le régime nazi comme « l'élite de l'élite » pour ses nombreux hauts faits militaires, la réputation de la 2e panzer division SS Das Reich, fut irréparablement marquée par les massacres de très nombreux civils français qui émaillent son parcours sanglant.

Notes et références

  1. a , b  et c Max Hastings, Das Reich,London, Michael Joseph Ltd, 1981, p. 262
  2. Guido Knopp, Les SS, un avertissement de l'histoire, Presses de la Cité, Paris, 2006, p. 296
  3. a  et b (en) Normandy and Falaise - April to August 1944
  4. Dr Jacques Labat, Lacapelle-Marival, Son château, ses seigneurs (les Cardaillac-Lacapelle), Archéologie nouvelle, Paris, juillet 2007, 64 p., p. 53.
    Mention de la rafle du 12 mai 1944, référence à un texte manuscrit du Dr Cadiergues, maire de l'époque qui raconte les faits.
     
  5. Lacapelle-Biron : Patrimoine et histoire. sur http://www.lacapelle-biron.org/index.html. Consulté le 5/12/2008
  6. Pierre Bardou, « Mémoires d'Aquitaine - C4667 - Monument départemental aux déportés durant la guerre 1939-1945 à Lacapelle-Biron. » sur http://crdp.ac-bordeaux.fr/bardou/default.htm. Consulté le 5/12/2008
  7. Fumel. Cent ans et survivant des camps de la mort. sur http://www.ladepeche.fr, La Dépêche. Consulté le 5/12/2008
  8. Jean Caminade, Max Pons, Mes souvenirs de déportation : 21 mai 1944-30 juin 1945, la Barbacane, Fumel (Lot-et-Garonne), 1er septembre 2001, broché, 25 p. (ISBN 2-9000-5843-0) 
  9. Guy Penaud, La "Das Reich", La Lauze, 2005
  10. a  et b Jean-Luc Leleu, La Waffen-SS - Soldats politiques en guerre,Paris, Perrin, 2007, p. 738

Bibliographie

  • Le crime de masse à Oradour-sur-Glane - Mémoire de géopolitique - chef de bataillon Rémy Cadapeaud - mars 2003 - Collège Interarmées de Défense - Mémoire Cote : 2003-37 - Document N° : 8189 - Ouvrage à consulter sur place : à Paris, à la bibliothèque de l'École Militaire (1, place Joffre).
  • Jean-Luc Leleu, La Waffen-SS. Soldats politiques en guerre, Paris, Perrin, 2007 (ISBN 978-2-2620-2488-8)
Ouvrage de référence
  • Guy Penaud, "La "Das Reich" 2e SS Panzer Division", Périgueux, La Lauze, 2005
    Livre d'histoire : cet ouvrage important et complet est le seul à raconter tout le parcours de la division de mars à septembre 1944 en France
  • Michel Peyramaure, "La Division Maudite", Paris, Robert Laffont, 1995
    Roman-document : ce livre raconte la marche de la Das Reich de Montauban au front de Normandie par Tulle et Oradour
  • Jean Hartmann, Une tranche de ma vie, ou une histoire parmi... 130 000, Colmar, Jérôme Do Bentzinger, 2004
Mémoires de guerre d'un alsacien incorporé de force dans la division Das Reich, de la Prusse orientale à Langon, de la région toulousaine à la Normandie

Voir aussi

Liens externes

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