- Serapeum
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Sérapéum
Article de la série Lieux égyptiensLieux Nomes / Villes
Monuments / TemplesRégion Basse-Égypte / Moyenne-Égypte
Haute-Égypte / NubieLocalisation Sérapéum est le nom donné par les Grecs aux temples de Sérapis et aux sépultures des taureaux sacrés, incarnations du dieu Apis.
Memphis
Article détaillé : Sérapéum de Saqqarah.À Memphis, patrie du dieu Ptah et de son hypostase Apis, plusieurs édifices étaient consacrés au dieu taureau qui vivait et mourait dans cette cité. Sérapis en tant qu'héritier du culte d'Apis y recevait donc un culte à l'époque ptolémaïque, mais l'édifice qui lui était consacré reste à être localisé dans les ruines de l'antique capitale. Pour le moment seules les tables d'embaumement du taureau, découvertes dans le secteur sud-ouest de l'enceinte du temple de Ptah, représentent un indice sérieux pour cette recherche.
Hérodote qui visita le site nous a laissé un témoignage sur son aspect général, nous indiquant qu'il était situé vers le sud du site et que c'est Psammétique Ier de la XXVIe dynastie qui
« fit bâtir pour Apis en face du portique, la cour dans laquelle on le nourrit une fois qu'il s'est révélé ; elle est entourée d'une colonnade et toute ornée de figures ; les colonnes y sont remplacées par des colosses hauts de douze coudées. »Le Sérapéum d'époque ptolémaïque était au centre d'autres constructions, Anubéion, Astartéion et Asclépiéion, ainsi que de dépendances pour les prêtres.
Un autre édifice que l'on nomme le Sérapéum égyptien est situé à Saqqarah à l'ouest du mastaba de Ti. Il fut découvert par Auguste Mariette le 1er novembre 1851 à Saqqarah ; il s'agit en réalité de la nécropole consacrée au dieu Apis dans laquelle il était enseveli. Il était connu de Strabon qui l'identifie et le décrit : « Le Sérapéum est bâti en un lieu tellement envahi par le sable, qu'il s'y est formé par le vent de véritables dunes et que, quand nous le visitâmes, les sphinx étaient déjà ensevelis, les uns jusqu'à la tête, les autres jusqu'à mi-corps seulement... ».
De fait l'édifice que Strabon visita était célèbre dans tout le pays et sa réputation débordait les frontières. Comme beaucoup de sanctuaires égyptiens, ce temple fut maintes fois agrandi et embelli par les différents souverains qui se succédèrent, spécialement à dater de la Basse époque.
L'origine de cette nécropole remonte à la XVIIIe dynastie et sa première extension magistrale au règne de Ramsès II.
En effet, on doit les premières catacombes à Khâemouaset, fils de Ramsès II, qui bien que choisi par son père comme prince héritier, ne deviendra jamais pharaon mais consacrera quarante ans de sa vie aux taureaux Apis. À vingt ans, il fut nommé prêtre aux côtés de Houy, grand prêtre de Ptah à Memphis, chargé du soin des taureaux sacrés. Peu de temps après, en l'an 16 du règne de Ramsès II, mourut un Apis qui fut enterré à Saqqarah dans une des chapelles consacrées à Osiris-Apis, destinées à abriter les dépouilles momifiées des taureaux sacrés, et édifiées dans le secteur depuis au moins le règne d'Amenhotep III.
Ramsès II et Khâemouaset sont représentés sur les parois du caveau en adoration devant l'animal. Un nouvel Apis fut alors choisi, qui mourut quatorze ans plus tard et fut enterré aux côtés du précédent. Des stèles, commandées par des notables, rappellent ces deux évènements. Elles étaient placées à l'origine à l'extérieur du caveau. Des chapelles individuelles aménagées au dessus du caveau permettaient de célébrer le culte funéraire.
Khâemouaset décida très vite de modifier et de codifier le principe de l'ensevelissement des Apis. Il fit alors creuser la petite galerie du Sérapéum, qui donnait accès à plusieurs salles, afin que chaque taureau eût son propre caveau. Il mit fin aux chapelles individuelles et créa un temple destiné à la célébration du culte funéraire de tous les Apis décédés, c’est-à-dire Osiris-Apis le futur Sérapis des grecs. Durant les quarante années passées au service du dieu Ptah, Khâemouaset assista à l'inhumation de plusieurs taureaux.
Alexandrie
À Alexandrie, la colonne dédicatoire de Dioclétien, plus connue sous l'appellation de colonne de Pompée, appartenait au Sérapéum construit par Ptolémée III ; il y existait une annexe de la célèbre bibliothèque. Il fut détruit par Théophile, l’évêque d’Alexandrie, suite au décret de Théodose Ier datant de 391, interdisant toutes les religions non-chrétiennes et notamment les cultes païens des animaux dont l'Égypte était le dernier témoin.
Canope
À Canope, un sanctuaire célèbre dédié à Isis et Sérapis était l'un des lieux de culte des plus renommés pendant les époques ptolémaïque et romaine. Ses célébrations et rites étaient si populaires que les temples et sanctuaires aux dieux égyptiens qui se répandront à travers tout l'empire reprendront symboliquement le plus souvent les éléments essentiels de l'architecture de leur modèle.
Pour les exemples gréco-romain, il s'agissait donc d'un téménos renfermant le temple principal dédié aux divinités et qui dans les ensembles monumentaux était précédé d'un propylée ou d'une cour à péristyle. On pouvait également trouver des chapelles annexes dédiées à d'autres dieux égyptiens : Anubis ou Hermanubis, Hermès Trismégiste ou Thot-Hermès, Harpocrate, etc.
L'ensemble était souvent en lien avec une source ou un puits censé être une résurgence miraculeuse du Nil - c'est le cas par exemple pour les sanctuaires aux dieux égyptiens de Délos - ou encore un bassin comme substitut du Nil, l'eau restant un élément central dans la litturgie de ces cultes que l'on qualifiait alors d'isiaques.
L'Empereur Hadrien (117-138) en fit construire un dans sa Villa Adriana de Tivoli qui atteint des proportions inégalée dans sa conception. Un immense bassin formant un canal de 119 mètres sur 18 entouré de portiques et de statues, menait au sanctuaire de Sérapis. Abrité par une coupole monumentale il se composait d'une partie presque théâtrale et une plus intime souterraine dédiée à l'aspect chtonien de la divinité. À l'occasion de l'inauguration du temple, Hadrien frappera monnaie à son effigie en compagnie du dieu Sérapis sous un dais à deux colonnes supportant un fronton arrondi. L'empereur devient "synnaos", c’est-à-dire compagnon de naos du dieu bénéficiant à égalité du culte célébré au Sérapéïon de Canope.
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Catégorie : Temple égyptien
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