- Bastet
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Bastet Divinité égyptienne
La déesse chatte Bastet, Bronze (Musée du Louvre)Nom en hiéroglyphes
ou
Translittération unicode Bȝstt Représentation chat, lion, ou comme la plupart des autres dieux égyptiens avec un corps de femme et une tête d'animal. (un chat en l'occurrence) Autre nom Bastis, Bast Principale ville de culte Bubastis Animal chat, lion modifier Bastet est la déesse de la musique, de la joie et de la maternité aux traits félins dont le centre religieux se trouvait dans la ville de Bubastis (Égypte).
Sommaire
Étymologie
Le nom que lui donnaient les Égyptiens était vraisemblablement Bast. La confusion vient du fait qu’un hiéroglyphe était souvent ajouté après le mot pour préciser la prononciation du son final. Les premiers égyptologues ne l’avaient pas interprété en tant que tel, conduisant à la translittération en Bastet.
Culte
Bastet est l’une des déesses les plus discrètes du panthéon égyptien, et n’est jamais représentée, sinon dans son temple à Bubastis, qui, selon Hérodote, aurait été, à son époque, le plus beau temple du pays, avec le plus de fidèles. On peut encore visiter les restes du temple qui lui était dédié à Tell Basta (Bubastis en grec, et Per Bast en égyptien, « La maison de Bastet »).
D’abord divinité locale de la ville de Bubastis, le culte de Bastet se propage progressivement à tout le pays. Vénérée dès la VIe dynastie, sous le règne de Pépi II, on l’imagine comme le pendant d’Hathor de Dendérah.
Un culte de Bastet s’installe à la Basse Époque à Saqqarah non loin du complexe funéraire de Téti, dont la ferveur est attesté par les innombrables ex-voto dédiés à la déesse chatte retrouvés sur place ainsi qu’aux nécropoles d’animaux toutes proches qui abritent encore des milliers de momies félines témoignages des dévots antiques.
Fête de Bubastis
Les fêtes annuelles de la ville de Bubastis, en honneur de la déesse Bastet, étaient des événements très attendus en Égypte. Hérodote en fait une description haute en couleur que l’on tint longtemps pour une invention de l’historien, jusqu’à ce que des archéologues modernes découvrent des preuves de l’existence de ces fêtes mémorables. Vers la Basse Époque, la fête de Bastet était l’une des plus populaires du calendrier égyptien. En cette occasion, la cité de Bubastis (à 80 km au nord-est du Caire) ne pouvait être rejointe que par les voies fluviales.
Hérodote raconte :
« Ils arrivent en bateau, hommes et femmes ensemble, en grand nombre sur chaque embarcation ; en chemin, des femmes font de la musique avec des claquettes, et certains hommes jouent de la flûte, tandis que les autres chantent et frappent dans leurs mains. Lorsqu’ils rencontrent une cité le long du fleuve, ils tirent l’embarcation à terre, et certaines femmes continuent leur jeu, comme je l’ai dit plus haut, tandis que d’autres lancent des insultes aux femmes du lieu et entament des danses en agitant leurs robes en tous sens. À leur arrivée, ils célèbrent la fête par des sacrifices et l’on consomme à cette occasion plus de vin que durant le reste de l’année. »
Hérodote parle d’au moins 700 000 personnes « hormis les enfants » se pressant pour honorer l’occupante du temple de granit rouge, la déesse Bastet.
Hérodote encore :
« Les chats trépassés sont apportés à Boubastis où ils sont embaumés et enterrés dans des urnes sacrées. »
Des milliers de ces créatures furent enterrées dans des galeries souterraines de la ville et des environs afin qu’ils puissent porter le message de leur maître jusqu’au royaume des dieux. L’importance de la fête de Bastet ainsi décrite parut absolument invraisemblable aux égyptologues de la fin du XIXe siècle, mais, en 1887, un archéologue, Henri Édouard Naville, mit au jour le site et démontra qu’Hérodote n’avait pas menti. Il fouilla les sites du temple principal de Boubastis, les catacombes aux momies de chats et un certain nombre de chapelles pharaoniques, prouvant que cet évènement religieux considérable attirait toutes les couches de la société égyptienne.
Bastet est assimilée à la déesse grecque Artémis[1].
Symbolique
Fille du dieu soleil Rê, Bastet est cependant parfois considérée comme la fille d’Amon. Elle est une déesse à double visage : sous sa forme de chatte ou de déesse à tête de chat, elle est la déesse bienveillante protectrice de l’humanité, également déesse musicienne de la joie et déesse de l’accouchement. On la représente ainsi parfois souriante. Elle est également réputée pour ses terribles colères. En revanche, sous les traits d’une déesse à tête de lionne, elle s’identifie alors à la redoutable déesse de la guerre, Sekhmet. L’apparence de Bastet évoque celle d’autres dieux ; elle a les hanches d’Horus, le ventre d’Osiris et le nez de Thot, ce qui fait d’elle un personnage multiple et singulier.
La séduisante déesse à tête de chat, sacrée, protectrice des femmes et des enfants, détient le pouvoir magique qui stimule l’amour et l’« énergie charnelle ». Un atout qui lui valait un culte tout particulier de la part des Égyptiens.
Bastet est une déesse aux caractères antagonistes, douce et cruelle, elle est aussi attirante que dangereuse. Bastet est aussi le symbole de la féminité, la protectrice du foyer et la déesse de la maternité. Mais toujours en elle, sommeille le félin, et c’est ainsi que Bastet lutte contre le serpent Apophis chargé de contrecarrer la course de l’astre solaire. Elle porte souvent un sistre dans sa main.
Selon certaines traditions, Bastet serait l’épouse d’Atoum et elle aurait enfanté le lion Miysis (Mihos en grec). D’après une tombe de la vallée des reines où elle porte des couteaux pour protéger le fils du roi, elle aurait aussi enfanté et allaité Pharaon dont elle serait la déesse protectrice.
Attributs
Les attributs qui lui sont associés sont la couronne-Atef, la couronne-Hedjet, le disque solaire, l’égide, le panier, le sistre et l’uræus[2].
Notes
- L’Enquête, livre 2, § 140.
- Jean-Pierre Corteggiani, « Bastet » dans L’Égypte antique et ses dieux, p. 79-80.
Bibliographie
- N. E. Scott, The cat of Bastet, BMMA 17/1 (1958), p. 1-7
- L. Delvaux et E. Warmembol, Les divins chats d’Égypte : un air subtil, un dangereux parfum, Louvain, 1991
- Jean-Pierre Corteggiani, L’Égypte ancienne et ses dieux [détail des éditions]
- Hérodote, L’Enquête [détail des éditions]
Liens externes
- Fiche biographique sur la déesse Bastet
Catégories :- Divinité égyptienne
- Chat dans l'Égypte antique
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