Galicia

Galicia

Galice

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Communauté autonome de Galice

(gl) Comunidade Autónoma de Galicia

(es) Comunidad Autónoma de Galicia

Flag of Galicia.svg
Escudo de Galicia.svg
Drapeau Escudo

Devise :

Pays Espagne Espagne
Capitale Saint-Jacques-de-Compostelle
Superficie
 – total
 – % de l'Espagne
7e rang
29 574 km²
5,8 %
Population
 – Totale (2005)
 – % de l'Espagne
 – Densité
5er rang
2.760.179 hab.
6,28 %
93,78 hab./km²
Gentilé
 – Galicien
 – Espagnol

galego
gallego
Statut d'autonomie 28 avril 1981
ISO 3166-2:ES GA
Sièges au Parlement 24 députés
19 sénateurs
Président Alberto Núñez Feijóo (PP)
Indicatif téléphonique {{{indicatif}}}
Localisation
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La Galice (Galicia ou Galiza en galicien, Galicia en castillan) est une communauté autonome avec un statut de communauté historique, située à l'extrémité nord-ouest de l'Espagne. Elle est entourée par la Principauté des Asturies, la Castille-et-León, le Portugal, l'océan Atlantique et la mer Cantabrique. Elle recouvre une superficie de 29 574 km² et comptait 2 737 370 habitants en 2003.

La Galice se compose de quatre provinces : A Coruña (La Corogne), Lugo, Ourense et Pontevedra. Santiago de Compostela (Saint-Jacques-de-Compostelle) est la capitale de la communauté autonome.

Les deux langues officielles sont le castillan et le galicien (galego).

Sommaire

Géographie

Costa da Morte
Relief

Données générales

La Galice couvre une superficie de 29 574 km² (presque comme la Belgique) et possède 1 300 km de côtes. À l'époque romaine la Galice disposait d'importantes ressources d'or, d'argent et d'étain.

La Galice est une zone géographique limitée au nord et à l'ouest par l'océan Atlantique, à l'est par la fin de la chaîne montagneuse de la côte cantabrique (Os Ancares), et au sud ouest par le fleuve Miño, dont la fin du parcours est frontière avec le Portugal. C'est une région verte, au climat océanique, balayée par les vents, rappelant le nord-ouest de l'Europe.

Nosa Señora da Barca

C'est la dislocation de son socle ancien, lors de la formation de la chaîne pyrénéo-cantabrique au tertiaire qui lui a donné son aspect physique actuel. A l'est, à la frontière des Asturies et du Leon, de hauts massifs culminent à la Pena Trevinca (2 124 mètres). Au Nord et à l'ouest, les plateaux s'étagent entre 200 et 600 mètres d'altitude et contrastent au sud avec la vallée encaissée du Miño et les gorges de la Sil. Le soulèvement du socle granitique et schisteux a par ailleurs entrainé la formation de paysages littoraux exceptionnels : les « rias , « rias baixas » au sud-ouest et les « rias altas » au nord, sortes d'abers qui dentellent les côtes, et des falaises impressionnantes, telles celles du cap Ortegal.

La région est divisée en 4 provinces, 53 comarques , 316 concellos (communes), 3847 paroisses et 31 855 « lieux-dit » , lugares en galicien, (la moitié de toute l'Espagne qui en compte 63 613) ou « aldeas » (hameaux). Mais la paroisse est pour le galicien, la référence absolue. Il est commun, si vous demandez à un Galicien d'où il vient, qu'il vous réponde par le nom de sa paroisse.

L'origine de ces paroisses est due aux Suèves, peuple germanique qui fonda un des premiers royaumes chrétiens d'Europe vers 410. Un document de l'an 569 atteste de cette organisation admistrative, le « Parochiale Suevorum ».

Villes de Galice

La Galice se caractérise, à la différence d'autres régions espagnoles, par l'absence d'une métropole dominant le territoire. En effet, l'armature urbaine est constituée de plusieurs villes moyennes qui maillent la région.

Climat

Malgré sa superficie limitée, la Galice compte trois zones climatiques relativement tranchées. Dans les rias altas, les températures sont agréables (moyenne 14 °C), sans grandes variations entre minima et maxima saisonniers ; on y compte cent cinquante jours de pluie (moyenne annuelle 1 000 millimètres à La Corogne), mais plus de deux mille heures de soleil par an. Protégées du vent du nord, les rias baixas ont un climat encore plus doux, mais les vents du sud-ouest y provoquent d'importantes précipitations tout au long de l'année (1 500 millimètres en moyenne), moins importantes cependant que celles qu'on enregistre à Santiago de Compostela (1 973 millimètres). Le climat de l'intérieur se caractérise par de forts contrastes de température (4,9 °C à Manzaneda durant les mois les plus froids, mais 31,8 °C de moyenne à A Rua durant les mois les plus chauds) ; des précipitations beaucoup plus faibles (359 millimètres à Manzaneda) et des gelées hivernales marquées à Lugo et à Orense.

Histoire

Voir Histoire de la Galice
Les 4 points cardinaux

La Galice doit son nom aux Gallaeci, nom donné par les auteurs anciens aux peuples de cette région (en fait d'une zone allant jusqu'au fleuve Douro). La Gallaecia devint une province romaine dotée d'une certaine autonomie avec ses propres capitales (Braga, Lugo et Astorga).

Phare romain

Au cours des dernières décennies de l'Empire romain d'Occident, au début des grandes invasions germaniques, les Suèves, un peuple établi entre le Rhin et le Danube, arrivèrent à la péninsule ibérique en 409 avec d'autres tribus germaniques. Le royaume suève dura presque deux siècles (409-585) avant d'être intégré au royaume wisigoth.

L'influence la plus durable laissée par les Romains demeure la langue galicienne qui se développa à partir du latin vulgaire parlé dans cette région.

Le royaume de Galice

La conquête romaine (137-22 avant Jésus-Christ), motivée par la richesse en minerais, a créé, au fil des siècles, une culture où les éléments indigènes se sont manifestés avec une force croissante. Les voies romaines, les ponts (Bibei, Orense), les murailles (Lugo) et les exploitations agricoles autour des villae changent peu à peu l'image du pays. La Gallaecia devient une province romaine indépendante avec ses propres capitales, Braga, Lugo et Astorga. Mais la trace fondamentale laissée par les romains demeure la langue galicienne.

Le christianisme change progressivement la religiosité populaire, même si celle-ci subsiste à travers des mythes, des rites et des symbolismes particulièrement riches. Au IVe siècle, les premiers sièges épiscopaux font leur apparition, les doctrines priscillianistes ayant un singulier succès dans le monde rural. Priscillien finit par être exécuté, accusé de magie et d'orgies sexuelles mais il fut considéré dans la Gallaecia comme un martyr, à un tel point que les évêques galiciens, au cours du synode de Tolède de 396, refusèrent de considérer les priscillianistes comme des martyrs.

Royaume de Galice
Dynastie suève (Ve-VIe siècles)
vert pré : limites de la province romaine
rose : région ayant changé d'autorité
vert : limites du royaume des Suèves

En 425-426, les Vandales, un autre peuple germanique, refoulèrent les Suèves et s'établirent également en Galice. Après une époque initiale de conflits, Galiciens, Suèves et Vandales s'allièrent et fondèrent un royaume qui dura un siècle et demi. Puis, le roi wisigoth Léovigild annexa, en 585, le royaume suève de Galice, qui devint alors une unité administrative du royaume wisigoth. Au cours des quelques siècles qui suivirent, les divers peuples composant la Galice, c'est-à-dire les Galéïco-Romains, les Suèves, les Vandales, et les Wisigoths, s'intégrèrent socialement et linguistiquement, puis fortifièrent leur royaume. Ce fut une époque d'âge d'or pour la Galice qui s'étendit sur presque toute la côte ouest de la péninsule (le nord du Portugal actuel). En 711, les Arabes mirent fin à la domination wisigothe sur l'ensemble de la péninsule ibérique, mais l'influence arabe demeura toujours faible en Galice.

Sur le plan linguistique, les Galiciens consolidèrent leur langue, le galicien (galego), qui se développa non seulement en Galice du Nord (l'actuelle Communauté autonome de Galice), mais aussi dans toute la Galice du Sud (le Nord du Portugal d'aujourd'hui). Durant tout le Moyen Âge, on parlait la même langue en Galice du Nord et en Galice du Sud. Le fleuve Miño, qui sépare la Galice du Nord et la Galice du Sud ( Nord du Portugal), était au centre de l'aire de la langue commune galeïco-portugaise.

Le galicien, une langue et une culture

Langue romane, le galicien a avec le portugais un tronc commun, le galaico-portugués ou galicien-portugais issu du latin, au cours du Moyen Âge. Ce fait a motivé la création d'une riche littérature médiévale et a donné naissance aux deux langues actuelles: le galicien et le portugais d'une assez forte ressemblance.

Un mouvement linguistique (le réintégrationnisme) soutient que le galicien et le portugais ne sont que deux variétés de la même langue gallego-luso-brasileiro, et que l'actuelle séparation entre le portugais officiel et le galicien officiel n'est due qu'à l'hispanisation normative du galicien (seule variété galaico-portugués s'écrivant avec une orthographe semblable à celle du castillan).

Le plus ancien document connu écrit en galicien a été récemment trouvé. Il date de l'année 1228, et s'appelle le Foro do bo burgo do Castro Caldelas. Il a été accordé par Alphonse IX, roi de León, en avril de cette année à la ville d'Orense, d'Allariz.

Après la décadence culturelle de l'époque moderne, le galicien et sa littérature ont ressurgi avec la renaissance du XIXe siècle, appelé le siècle du Rexurdimento et avec la période Nos (« Nous ») du premier tiers du XXe. Malgré l'interruption du processus, à cause de la guerre d'Espagne et de la dictature franquiste, la culture galicienne s'est à nouveau imposée progressivement depuis les années cinquante jusqu'à nos jours. Avec l'arrivée de l'autonomie en 1981, le galicien est devenu langue officielle avec le castillan en Galice.

Le galicien est enseigné à l'école primaire, et il est langue véhiculaire importante dans l'enseignement secondaire et dans les trois universités du territoire galicien : celle de Saint-Jacques-de-Compostelle (avec son campus de Lugo), celle de La Corogne (avec son campus à Ferrol) et celle de Vigo (avec deux campus, à Orense et à Pontevedra).

La séparation du galicien et du portugais

Soumise par les rois des Asturies au VIIIe siècle, la Galice fut réunie au royaume de León et de Castille en 1071. En 1230, sous le règne de Ferdinand III de Castille, le royaume de Galice s'intégra définitivement à la monarchie castillane de Léon et de Castille. Auparavant, une partie de la Galice du Sud (le nord du Portugal actuel) était devenue indépendante, puis le royaume du Portugal se constitua définitivement en 1139 avec les frontières actuelles.

Dès lors, la frontière politique qui se fixa définitivement entre le Portugal et la Galice produisit peu à peu ses effets sur la langue commune galeïco-portugaise. Cette langue, pourtant née en Galice du Nord, qui s'était implantée au sud lors de la Reconquête contre les Arabes, fut coupée de ses racines galiciennes et subit des influences différentes. Ainsi, alors que le galicien du Nord (galéïco-castillan) commençait à être colonisé par l'Espagne et empruntait massivement au castillan, le galicien du Sud (galeïco-portugais) subit l'influence arabe, puis, plus tard, soumis à la dynastie de Bourgogne et à l'influence des moines de Cluny (célèbre abbaye de Bourgogne), il emprunta une partie de son vocabulaire au français. À partir de 1500, le terme portugais remplaça définitivement celui de galego pour désigner la langue parlée par les Portugais, ce qui scella la fragmentation du galego en deux langues.

Le déclin du galicien

Durant tout le XVIe siècle, une dernière période de prospérité économique en Galice entraîna une explosion démographique et un développement artistique et linguistique qui atteindra son point culminant à l'époque baroque. Cependant, l'absolutisme royal, la religion catholique et la culture castillane officielle, les trois forces majeures qui devaient unir l'Espagne, ont fait en sorte que le galicien, exclu de tout usage officiel, fut considéré comme une langue pouvant seulement être utilisée dans les communications orales informelles. Il s'ensuivit une longue période sombre appelée les Séculos Oscuros (les Siècles sombres), qui ne se terminera qu'avec l'avènement de la démocratie en 1975. La Galice poursuivit son déclin au XIXe siècle et demeura coupée du reste de l'Espagne. Pour diverses raisons, la modernisation rurale n'a pas été possible en Galice, qui sortit du XIXe siècle avec une économie sous-développée et exclusivement agricole, ce qui entraîna une émigration massive vers l'Espagne d'abord, puis à l'extérieur du pays. Entre 1860 et 1936, la plupart des Galiciens émigrants sont partis pour Cuba, l'Argentine, le Brésil et le Venezuela. La Galice prit alors un retard considérable sur le reste de l'Espagne et la langue galicienne resta confinée aux communications orales et perdit tout prestige social.

Sous le régime autoritaire de Francisco Franco (1936-1975), l'usage du galicien était interdit à l'école.

Dans les années cinquante, l'émigration galicienne s'est poursuivie vers l'Europe (Royaume-Uni, France, Allemagne, Pays-Bas, Belgique et Suisse) ainsi que dans les principaux centres industriels de l'Espagne (Catalogne, Communauté autonome du Pays basque et Communauté de Madrid).

Cette saignée de la population a commencé à ralentir au début des années soixante-dix.

Puis, une fois passé le régime de la dictature franquiste (1975), la Galice a pu enfin bénéficier d'un statut d'autonomie où sa condition de nationalité a été proclamée en vertu des dispositions de la Constitution espagnole de 1978.

La Communauté autonome de Galice a alors été instituée et le galicien fut reconnu co-officiel avec la castillan.

L'utilisation de la langue par la population est en diminution depuis ces derniers années dans les secteurs ruraux au profit du castillan (espagnol). Cette langue est influente dans les centres urbains depuis plus longtemps encore.

Malgré cette évolution historique en faveur du castillan, une récente étude sur les coutumes idiomatiques de la population galicienne montre que 80% de cette population pratique toujours le galicien.

Bien que ce soit la langue proportionnellement la plus parlée, le galicien jouit de moins de prestige social que le castillan, et bénéficie d'une politique régionale en sa faveur moins forte que le catalan en Catalogne ou le basque au Pays basque. De ce fait, le galicien réussit mal à s'imposer comme langue normale dans les communications formelles, tant à l'oral qu'à l'écrit. Et pourtant le galicien reste très attaché dans les conversations amicales et dans le milieu intime familial. Dans la rue, les Galiciens s'adressent ou répondent toujours aux inconnus (presque systématiquement), en castillan.

De nombreux Galiciens émigrèrent au Brésil en Argentine et a Cuba, à tel point que l'on surnomme aujourd'hui gallego (« galicien » en français) les personnes blondes et à la couleur claire au Brésil. Encore aujourd'hui, dans la plus grande partie de l'Amérique latine, tous les habitants venant d'Espagne ou vivant dans ces pays on les appelle encore, les Galiciens, quelles que soient leurs origines régionales.

La Galice possède le statut de communauté autonome depuis le 28 avril 1981.

Le 13 novembre 2002, le Prestige a fait naufrage à 270 km des côtes. Le fioul a atteint les plages galiciennes.

Durant l'été 2006, 175 486 hectares de végétation ont été détruits par des feux de forêt en Galice.

Politique

En tant que communauté autonome du Royaume d'Espagne, la Galice exerce les compétences et les pouvoirs qui lui sont dévolus par le statut d'autonomie dans le cadre de la constitution de l'Etat espagnol.

Le pouvoir exécutif est exercé par la Xunta de Galicia (« Junte de Galice ») à la tête de laquelle se trouve le président de la Galice.

Le parlement de Galice, où siègent 75 députés exerce le pouvoir législatif. Tous les quatre ans, des élections sont organisées pour renouveler le parlement.

Les dernières élections ont eu lieu le 1er mars 2009 et ont pemis le retour au pouvoir du Parti populaire après quatre années de gouvernement de coalition entre le Partido dos Socialistas de Galicia-PSOE et le Bloc nationaliste galicien. Le socialiste Emilio Pérez Touriño, président de la Xunta depuis juillet 2005, dû alors céder sa place à Alberto Núñez Feijóo.

Auparavant, Manuel Fraga Iribarne, grande figure de la droite espagnole et rédacteur de la Constitution de 1978, dirigea le gouvernement de la communauté autonome de Galice de 1990 à juillet 2005.

Économie

Malgré le dynamisme de certains secteurs de son économie (pêche, élevage, exploitations forestières, production d'énergie électrique), la Galice est restée un peu en marge du grand bond en avant de l'économie espagnole.

Culture

Saint Jacques

La Galice est connue pour le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. On assiste aussi depuis quelques années à un retour de la musique traditionnelle galicienne, et notamment la gaita galega (cornemuse galicienne). Le renouveau de la culture galicienne, en particulier en musique, se cherche, entre autres, à travers la communauté de ce que l'on appelle aujourd'hui "les pays Celtes": les Asturies, l'Écosse, l'Irlande, l'Île de Man, la Cornouaille, le Pays de Galles et la Bretagne, bien que linguistiquement les pays celtiques ne regroupent que "six nations celtiques" : Irlande, Écosse, Pays de Galles, Île de Man, Cornouaille et Bretagne[1].

L'intime art roman galicien

La Galice compte le plus grand nombre de bâtiments romans en Espagne, même si une telle richesse patrimoniale n'est pas divulguée comme dans d'autres lieux de la péninsule. Seulement un certain retard dans le catalogue de ces monuments a empêché que cette région soit évaluée comme elle le mérite dans un contexte de l'art roman hispanique; l'histoire et l'évolution de l'art galicien roman passe par une série de phases et vicissitudes trop complexes pour les détailler ici.

Tout au long du Moyen Âge s'est développée en Galice une période de construction où prédomina l'art roman, dans les grandes cathédrales comme celle de Saint-Jacques-de-Compostelle, aussi bien que dans les monastères, comme ceux de la Ribeira Sacra, caractérisé par l'importance des monuments, véritables plaques fortes de l'architecture médiévale. Mais l'art roman s'est aussi imposé dans des centaines de paroisses rurales, éparpillées un peu partout dans le territoire, plus particulièrement dans la centre de la Galice.

À la tête du roman galicien on trouve la cathédrale Saint Jacques-de-Compostelle, mais la Galice est riche en cathédrales médiévales, comme Lugo, Ourense, Tui et Mondoñedo. Les zones à l'interieur, là où les quatre provinces sont presque unies dans un seul point, on retrouve l'une des plus grandes concentrations d'art roman de toute l'Espagne.

Tout le long aussi de la côte atlantique, depuis Pontevedra jusqu'à Lugo, passant par La Corogne, l'art roman rural est étendu spécialement aussi aux côtes de Pontevedra et du golfe Ártabro de La Corogne et jusqu'à d'autres zones plus éloignées de la côte, dans toute la vallée verte ou montagneuse on avait érigé des centaines de paroisses rurales. Quelques communes ont plusieurs églises romanes, des temples paroissiaux et des ermites de la plus grande qualité artistique. Elles passent souvent inaperçues aux regards d'un public non averti.

La force visuelle des ces bâtiments de granit, presque tous bien conservés sauf par l'action directe de l'homme, est une rendue consubstantielle au territoire galicien.

Une autre caractéristique de cet art galicien est sa conservation dans le temps et la persistance de l'architecture des formes romanes pendant les siècles du bas Moyen Áge. Bien que quelques innovations gothiques aient été utilisées, les couvents et les temples ruraux des siècles XIIIe au XVe, lesquels presque tous, perdurent de claires réminiscences romanes, spécialement dérivées du monde « mateano » (du maître Mateo) de la cathédrale de saint Jaques.

L'intime simplicité de cet art s'est pleinement identifié avec l'esprit de recueillement du paysage et de la dévotion galicienne. Dans les hameaux ou lieux-dits, aujourd'hui isolés, des chemins en marge des routes touristiques habituelles conduisent vers ces témoins de tant d'histoire. Pour les visiter, il faut s'adresser sans réticence aux habitants du village qui gardent les clés des chapelles et connaissent plus d'une histoire sur leur passé. Parfois abandonné par l'Église et par l'administration, parfois victimes de restaurations sauvages, ce patrimoine garde encore, dans son granit séculaire, la finesse d'un loup, à San Miguel d'Eiré, les signes lapidaires séculaires des tailleurs, ou des jalousies d'inspiration celtique encastrées avec d'autres pierres de taille pré-romanes, dans les murs de l'église de saint Estevo d'Atán. Pierre dans la pierre, le monde galaïco a toujours été dans cette superposition de cultures et de civilisations.

La faïence de Sargadelos

Le complexe industrielle et culturel de Sargadelos répond à un projet intégral et moderne d'une grande importance pour la Galice, l'entreprise, dont les origines remontent à deux siècles en arrière, vers la fin du XVIIIe, pour renaître au XXe siècle et contribue ainsi à la récupération de la mémoire du pays et une utilisation des ressources naturelles de la région, où industrie et dimension artistique sont en relation étroitement liées.

L'initiateur du projet fut l'illustre galicien-asturien Antonio Raimundo Ibáñez Llano y Valdés, libéral éclairé, que le peuple et les premiers historiens ont fait Marquis de Sargadelos et qui mettra en marche la première sidérurgie intégrale de l'Espagne. Après avoir découvert et identifié des réservoirs proches du caolín ( kaolin), au début du XIXe. Dans ce même complexe vont créer aussi une usine pour la fabrication de faïences que, entre autres innovations, introduisait dans le panorama ibérique un dessin particulier de décoration mécanique des vaisselles imprimées.

Cependant, au cours de la guerre de l'Indépendance d'Espagne (1808-1813), guerre napoléonienne, Ibáñez, accusé par ses ennemis d'être un «afrancesado», un partisan de Napoléon, a été traîné par terre jusqu'à ce qu'il meurt dans les rues de Ribadeo, où il avait son « pazo » (manoir), face à la passivité de l'armée anglaise retranchée dans la ville. Cette épisode, tragique et injuste a été l'objet de recherches controversées parmi les historiens, et motif littéraire pour un grand nombre d'écrivains.

Ibáñez assassiné, ses usines ont eu une subsistance inégale jusqu'à ce qu'elles cessent en 1875, date à la quelle se consume la fermeture et s'initie la dégradation du complexe architectonique.

Sargadelos était un point important pour entreprendre la récupération de l'histoire de la Galice. Et avec sa restauration, naît d'un projet de 1963 du Laboratoire de Formes de Galice, puis soutenu et associé par l'expérience acquise des Faïences du Castro depuis 1947.

Par conséquent, la convention entre le Laboratoire des Formes, institution conçue en Argentine par Luis Seoane et Issac Diaz Pardo, créateurs artistiques et intellectuels galleguistes exilés, et Faïences du Castro, ils vont mettre en marche les projets qui avaient cristallisé avec un secteur expérimental en 1968, qui aboutira finalement, le 10 mai 1970 par l'inauguration de la nouvelle entreprise de Sargadelos dont les buts étaient de restaurer la mémoire historique cachée par la dictature du général Franco et de créer en même temps une industrie propre.

L'entreprise a situé les installations industrielles hors de l'ancienne enceinte du complexe de Sargadelos, et puis, le Laboratoire de Formes avait demandé en 1972 que cet ensemble soit protégé et déclaré d'Historique-Artistique, protection lui fut accordé cette même année.

C'est ainsi que, sous la direction de Diaz Pardo, retourné en Galice, se fonde à nouveau la « Faïencerie de Sargadelos ». Depuis lors, des formes traditionnelles galiciennes et des expériences d'avant garde internationales se combinent dans une variété infinie de pièces à usage quotidien ou décoratif d'une qualité et d'un succès extraordinaires. Parallèlement, le Groupe Sargadelos est à l'origine de projets culturels et industriels, devenus fondamentaux dans la Galice actuelle.

Parmi ses initiatives, on peut citer, entre autres, le séminaire de Sargadelos, consacrée à la recherche technique, artistique et historique ; à Sada, d'une part, le musée Carlos Maside d'Art galicien contemporain, d'autre part, le complexe Do Castro : faïence, arts graphiques et maison d'édition, ainsi que le Laboratoire géologique de Laxe de la Fondation Parga Pondal ; à Saint-Jacques-de-Compostelle, l'Institut Galicien de l'Information (IGN) et son auditorium et, finalement, partout en Galice et dans d'autres pays en Europe.

Le Patronat royal de Sargadelos, qui protège l'ensemble, a son siège dans la nouvelle reconstruction de la Casa da Administración (Maison de l'Administration).

L'émigration, une résistance culturelle et politique

L'émigration galicienne remonte à l'époque moderne, quand les plus déshérités se déplaçaient vers d'autres lieux de la Péninsule ibérique pour réaliser, en tant que saisonniers les travaux les plus durs, comme la moisson ou le charriage.

Mais, en réalité, c'est au XVIIIe siècle que commença la véritable diaspora des travailleurs vers les Amériques. Tout au long de ce siècle, le retard économique, la situation géographique et la politique espagnole ont rendu propice l'exode massif des Galiciens en Amérique, au point que celui-ci a atteint un tiers de la population, un chiffre qui tourne autour des deux millions de personnes. Le nombre d'émigrés originaires de Galicia étant tellement important que, dans plusieurs pays américains, il était habituel d'appeler « Gallegos » tous les Espagnols qui s'y installaient.

Avec le temps, ces Galiciens de l'extérieur se sont organisé dans des associations culturelles et des œuvres de bienfaisance, créant de grands comités à La Havane, Buenos Aires, ou Montevideo. Certains parmi les plus fortunés ont financé la préservation et le rayonnement des traditions et de la langue galiciennes dans l'émigration, ainsi que la réalisation d'œuvres philanthropiques dans leur terre d'origine: travaux publics, écoles, centres culturels ...

L'Amérique latine ne pouvait plus s'expliquer sans la Galice (le président cubain Fidel Castro ou l'ex-président argentin Raúl Alfonsín sont descendants de Galiciens) mais, en retour la Galice ne peut pas non plus se comprendre sans l'Amérique latine (l'hymne galicien a été composé à Cuba et partout il existe de traces de l'empreinte « indiana » - des émigrants retournés -, par exemple, dans l'architecture ou la botanique).

Au XXe siècle, la préoccupation civique et « galleguiste » de quelques-unes de ces communautés émigrantes conflua avec l'attitude revendicative des exilés arrivés en Amérique après l'éclatement de la guerre civile. Il s'est alors produit à l'extérieur un important foyer de résistance culturelle et politique de la spécificité galicienne, persécutée en Galice par la dictature du général Franco. Pendant cette période, une nouvelle émigration s'est produite, cette fois-ci à destination des pays de l'Europe centrale, où les nouvelles associations émigrantes ont ainsi été crées.

Il n'est pas de famille galicienne qui n'ait connu, en conséquence, l'émigration, soit à travers ses aïeux, soit parmi ses proches.

La gastronomie

Les produits de la mer, tels le poisson et les crustacés, sont reconnus pour leur variété et leur qualité dans toute l'Espagne. On peut par exemple y trouver des coques, palourdes, crevettes, langoustines, araignées de mer, couteaux, pousse-pied (percebes)

La "tarta de Santiago" ("tarte de Saint-Jacques") est une recette gastronomique réalisée pour les pèlerins de passage. Cette tarte est typique de la région de Galice et plus spécialement de Saint-Jacques-de-Compostelle, lieu de pèlerinage.

Les hommes de Galice

Écrivains et artistes

Hommes politiques

Sportifs

Enfants de Galiciens

« Pour les Galiciens, le Finistère n’a jamais été le bout, mais le début » dixit Raúl Alfonsín, premier président élu de la Nation argentine et fils de Galicien.

La saignante émigration galicienne vers les Amériques, puis l'Europe, oblige à mentionner quelques « fils » célèbres :

  • Manu Chao, père galicien (Ramón Chao) et mère basque, né à Paris, chanteur
  • José Doval, dit José Garcia, fils de Galiciens, né à Paris, acteur
  • Gabriel García Márquez, petit-fils de Galiciens
  • Bernardino Rivadavia, premier président argentin 1780-1845, capitaine du « Tercio de Gallegos » dès 1807
  • Pedro Benito Cambón, fondateur de San Francisco
  • Jorge Lorenzo, pilote, fils de Galicien (originaire du village de Porto do Son)
  • Fidel Castro, né à Cuba, fils d'un Galicien originaire du village de Lancara, président de Cuba 1959-2008
  • Niki Lauda, petit-fils de Galicien (José Lauda Soto) originaire du village de Loña do Monte
  • Raúl Alfonsín, ex-president argentin, fils de Galicien originaire du village de Ribadumia
  • Nélida Piñón, fille de Galiciens au Brésil
  • Rubén Blades, fils de Galiciens à Panama
  • Natalia Oreiro, fille de Galiciens
  • Ramón Estévez, dit Martin Sheen, fils de Galiciens originaire de Parderrubias
  • Adolfo Pérez Esquivel, prix Nobel de la Paix, né à Buenos Aires, fils de Galicien originaire du village de Combarro
  • Fernando Caldeiro, dit Frank Caldeiro, astronaute à la NASA, né à Buenos Aires, petit-fils de Galiciens originaire de Devesela
  • Luís Vaz de Camões, le plus grand poète portugais du XVIe siècle (1524-1580), une référence nationale pour les Portugais serait né à Lisbonne en 1524. C’est le fils de Simão Vaz de Camões, gentilhomme de la maison du roi issu d'une famille originaire de Galice.
  • Miguel de Cervantes Saavedra, connu notamment pour son ouvrage, Don Quichotte, porte le nom Saavedra d'origine galicienne par sa mère.
  • Fernando Torres, footballeur espagnol, galicien par son père.
  • Mike Castro de Maria, fils de Galiciens

Notes et références

  1. La question de l'identité celtique des Galiciens, Asturiens et Cantabriens apparait comme une évidence pour beaucoup, mais il ne faut pas oublier qu'elle est d'abord politique et idéologique. En effet, le concept de « Celte » ne désigne plus aujourd'hui qu'un ensemble de langues apparentées parlées ou écrites dans les îles britanniques et en Bretagne. Même si certaines ne comptent plus de locuteur actuellement, elles conservent cependant une importante littérature et des documents établis dans ces langues celtiques. Or, il n'y a aucune langue celtique en Espagne, pays profondément romanisé depuis 2000 ans, bien que la Galice ait été intégrée un peu plus tardivement à l'Empire Romain, et à ce titre, la moitié de l'Europe occidentale pourrait revendiquer une "culture celtique", car les celtes y furent partout présents : Allemagne du sud, Autriche, Italie du Nord, France, etc.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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