- Fête juive
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Célébrations dans le judaïsme
Une célébration juive est un jour ou une série de jours observés par les Juifs comme une période consacrée (moëd), un festival ('hag), ou une commémoration, sainte ou profane, de faits marquants de leur histoire.
Note : le terme "célébration" a été préféré à celui de "fête" pour rendre Haggim ouMoadim, car il inclut non seulement ce que la Bible Hébraïque appelle fête ou festival ('Hag) et les célébrations festives (Yom Tov - "bon jour", ou jour faste pour reprendre la terminologie romaine) mais aussi des commémorations plus austères marquées par des jeûnes (ta'anit).
Généralités
Statut des jours fériés
Bien qu'en dehors d'un point de vue juif, ces célébrations apparaissent toutes comme des "jours saints religieux", la réalité est plus complexe. Le judaïsme, culture d'un peuple autant que de son message, a acquis au cours de son histoire les caractéristiques d'une religion, d'un système d'éthique, voire d'idéologie sociale, et est devenu une quasi-citoyenneté transnationale : être Juif, c'est d'abord revendiquer une appartenance ancestrale - par la naissance ou la "naturalisation", c'est-à-dire la conversion - aux antiques nations tribales d'Israël et de Juda.
C'est pourquoi, au sein du judaïsme, il y a d'une part des célébrations effectivement religieuses, comme Pessa'h ou Yom Kippour, qui nécessitent, afin d'être correctement menées, de s'abstenir de ses occupations professionnelles ou scolaires etc., et parfois de jeûner; et d'autre part, des célébrations laïques, comme Hanoukkah ou Pourim qui, en dépit de leur aspect quasi-national et non dépourvu d'éléments "religieux", "ne sont que" des occasions festives dont l'origine se trouve dans l'histoire "profane" des Juifs et leurs traditions. Ces fêtes ne sont donc pas célébrées pas les Karaïtes, Juifs scripturalistes ne reconnaissant d'autre autorité que celle de la Miqra. Les Samaritains, groupe ethno-religieux apparenté au judaïsme descendant, ou disant descendre, des tribus d'Éphraïm et de Manassé ne les célèbrent pas, ne partageant pas cette partie de l'histoire du peuple judéen. Les Beta Esraël, récemment admis au sein du judaïsme, descendants d'une tribu ayant quitté la Terre d'Israël avant la destruction du Premier Temple, ne connaissaient ni Pourim ni Hanoucca; ils ont par ailleurs une fête dont Chavouot est un lointain équivalent, le Sigd.Échelle de temps et calendrier juif
Toutes les célébrations juives tombent en fonction du calendrier juif. Il s'agit d'un calendrier luni-solaire dont le premier jour de chaque coïncide (plus ou moins) exactement avec la nouvelle lune, donc la moitié du mois avec la pleine lune. Du fait de leur utilité pour marquer le passage du temps, particulièrement dans les civilisations nomades ou semi-sédentaires comme le furent probablement à l'origine les Hébreux, les cycles de la lune - et en particulier la pleine lune - permettent de déterminer la plupart des jours saints et des festivals dans la plupart des traditions. Dans la tradition juive comme dans d'autres, les commémorations les plus anciennes sont associées à la pleine lune - de fait de leur antiquité, ils prédatent l'établissement de la nouvelle lune, qui détermine le mois du calendrier hébreu. Les autres marqueurs de temps commémorés sont les solstices et équinoxes, mais les commémorations juives ayant été codifiés de longue date selon les mois à l'origine strictement lunaires du calendrier juif, ces marqueurs n'ont eu que peu d'impact sur les festivals et jours saints.
Un important caveat à ce qui précède est l'insertion d'un mois lunaire supplémentaire dans les années dites embolismiques, afin que la fête de Pessa'h ait toujours lieu lors de la première pleine lune suivant le premier croissant de lune de l'équinoxe du printemps.Contrairement aux normes internationales de mesure du temps, lesquelles utilisent les fuseaux horaires, le calendrier grégorien selon lequel l'année dure 365 ou 366 jours, et la mi-nuit pour déterminer le début du jour, les Juifs considèrent que le jour commence au coucher du soleil - ou, pour des raisons commericales, à 18:00 en Israël, at 6:00 PM; et le calendrier juif est plus long ou plus court que le calendrier grégorien, selon que l'année soit "défective" ou "embolismique".
Ainsi, les dates des célébrations juives varient chaque année selon le calendrier grégorien. Il arrive occasionnellement qu'elles coincident, comme en 2005, où le 25 Kislev tombait un 25 décembre, par exemple.
Deux dates sont à retenir pour chaque fête : le soir du premier jour du jour et celui du dernier. Comme elles sont actuellement notifiées sur la plupart des calendriers grégoriens (particulièrement aux États-Unis), les commémorations juives commencent au coucher du soleil précédant le jour marqué sur le calendrier - de la même façon que la veille de Noël précède le festival chrétien de Noël plutôt que de le suivre.Célébrations majeures et mineures
Les jours les plus saints du calendrier juif sont énumérés dans la Torah -- Lévitique et Deutéronome. Certaines commémorations sont d'institution prophétique, d'autres furent décidées par les Rabbanim, vers la fin de la période ancienne de l'histoire juive, à savoir le retour de l'exil babylonien. Des célébrations plus récentes, observées internationalement par une large frange de la population juive, ont été établies par le Grand Rabbinat de l'État d'Israël après son institution en 1948, bien que certaines - dont le jeûne du Dix Tevet étaient déjà observées des siècles avant d'être "officialisées".
Certaines commémorations sont également associées à la mystique juive, l'exemple le plus connu étant Tou Bichvat, le Nouvel An des arbres, "ressuscité" par les Kabbalistes de Safed, afin de faire refleurir la Terre d'Israël. Toutefois, il se rattache probablement à l'époque préhistorique et pré-judaïque de la magie des arbres et des calendriers en fonction des arbres. Le fait qu'il soit célébré selon la pleine lune et non la nouvelle lune pourrait indiquer qu'il s'agit de l'un des trois festivals les plus anciens du calendrier hébreu, les deux autres étant Pessa'h et Souccot (toutefois, selon la première mishna du traité Roch Hachana, il existait une opinion selon laquelle il était célébré le 1er du mois de Chevat).
La liste ci-dessous reprend les commémorations juives les plus importantes. Certaines commémorations combinent en réalité de jours saints et festivals - comme la Pâque, qui combine le jour saint de Pessa'h (un jour, deux en Diaspora) et le Festival des Pains Azymes (six jours). La plupart des commémorations ne durent qu'un jour mais certains, comme Roch Hachana, sont observés pendant deux jours. Les festivals (incluant les "combinations") sont célébrés pendant une semaine; Hanoucca dure huit jours.
Un jour de fête ou deux ?
Il existe un nombre d'histoire pour tenter d'expliquer pourquoi la majorité des Juifs de Diaspora (pas les Karaïtes) observent certaines fêtes comme Pessa'h ou Souccot deux jours, alors que la Torah n'en prescrit qu'un. La raison la plus communément avancée est que les Juifs vivant en Diaspora ne pouvaient pas être certains de célébrer un jour férié le même jour qu'il était observé à Jérusalem - et auraient donc développé une tradition de célébrer le jour consacré deux jours plutôt qu'un, sachant que l'un des deux jours était le bon. Toutefois, le calendrier juif avait été codifié bien avant pour lever cette ambiguïté.
Une autre explication est que le deuxième jour aurait été instauré en réponse aux persécutions des Juifs en Europe centrale et orientale, et peut-être sous l'Inquisition espagnole. Les jours dédoublés ne concernent que les jours les plus saints du calendrier - Roch Hachana et les Trois Fêtes de Pèlerinage - où l'on s'attendait à un grand rassemblement de Juifs dans les synagogues ou dans des lieux de rassemblement connus, et où l'on pouvait lancer des campagnes de persécution à large échelle. Cependant, si les fêtes se tenaient deux jours, et que les autorités ne pouvaient savoir laquelle des deux veilles (la célébration d'un jour commence la veille de celui-ci) les Juifs choisiraient pour célébrer le jour, leur capture devenait moins aisée. Certains Juifs auraient peut-être même pu alterner selon les années les veilles de rassemblement, voire célébrer les deux veilles, ce qui autait ajouté à la confusion des autorités civiles non-juives quant à la vraie date.
Il est possible que ces deux explications, ainsi que d'autres, soient vraies, les Juifs s'étant retrouvés en des coins reculés du monde. Il est toutefois ironique de constater que certains Israéliens observent ces fêtes deux jours, alors que, selon la Loi juive et le calendrier israélien officiel, ils doivent les célébrer à la même date qu'on les observe à Jérusalem.
Variations dans l'observance et les pratiques
Les courants progressistes du judaïsme, à savoir le judaïsme reconstructionniste et le judaïsme réformé considèrent généralement la loi juive (halakha) relative à ces commémorations comme importantes, mais sûrement pas autoritatives.
Au contraire, le judaïsme orthodoxe et, dans une moindre mesure, le judaïsme conservateur tiennent la halakha relative à ces jours comme normative. Il existe des différences de pratique entre ces deux courants, du fait de leur vision distincte du processus de développement historique de la halakha : selon les conservative, elle s'est développée en fonction du contexte historique, et peut donc être modifiée de nos jours, dans le respect des traditions; selon les orthodoxes, elle est immuable, jusqu'à la venue du Messie. Néanmoins, ces deux groupes possèdent des enseignements similaires quant à l'observance des jours saints.Roch Hachana - Le Nouvel An juif
Article détaillé : Roch Hachana.- La semaine précédant Roch Hachana (chez les Ashkénazes), le mois entier de Eloul (chez les Sépharades), des prières spéciales, les Seli'hot sont ajoutées le matin.
- Erev Roch Hachana (veille du premier jour) - 29 Eloul
- Roch Hachana : 1er Tishri - א' בתשרי
Roch Hachana est distingué par la Mishna comme le nouvel an pour fixer les années-calendrier, les années sabbatiques et de jubilée, les dîmes végétales, et la plantation des arbres (déterminant l'âge d'un arbre). Selon une tradition talmudique, la création du monde fut terminée le 1er Tishri 1. Selon la Torah, ce jour est caractérisé par la sonnerie du chofar, un cor fait à partir d'une corne de bélier. La coutume du Tashlikh, le renvoi symbolique des péchés, en jetant des cailloux ou des miettes de pain dans un courant d'eau, se tient l'après-midi du premier jour. Roch Hachana est toujours observé pendant deux jours, en Israël comme en Diaspora. Les deux jours sont considérés comme ne formant qu'un yoma arikhta, un "long jour".
Les Karaïtes ne célèbrent de Roch Hachana que ce qu'il en est dit dans la Torah :
- ils l'appellent Yom Teroua (Lévitique 23:24)
- ils ne le célèbrent qu'un jour, et non deux.
Asseret Yemei Teshouva - les Dix Jours de Pénitence
Articles détaillés : Asseret Yemei Teshouva et Yamim noraïm.Les dix jours entre Roch Hachana, jour d'inscription par Dieu dans le "Livre de la Vie" ou de la Mort (le Talmud lui-même insiste sur l'aspect allégorique de cette expression) et Yom Kippour, jour de consignation dans ces mêmes "Livres", sont connus comme les Asseret Yemei Teshouva. Durant cette période, il est excessivement approprié pour les Juifs de réaliser la Teshouva, c'est-à-dire d'examiner ses voies au cours de l'année écoulée, et de s'engager à s'amender. Le processus peut prendre la forme de prières du matin exprimant l'esprit de pénitence associé à l'occasion, le jeûne, ou une remise en question. Les dons pouvant également surseoir aux "mauvais décrets", ils sont également abondamment réalisés durant cette période.
Yom Kippour - Jour du Grand Pardon
Article détaillé : Yom Kippour.- Erev Yom Kippour - 9 Tishri
- יום כיפור Yom Kippour - 10 Tishri י' בתשרי
Yom Kippour est considéré par les Juifs comme le jour le plus saint et le plus solennel de l'année. Son thème central est l'expiation ("vous mortifierez vos âmes") et la réconciliation. Il est interdit de manger, boire, se baigner, avoir des relations conjugales et porter des semelles de cuir. Le jeûne commence au coucher de soleil, et finit une heure après la sortie des étoiles le jour suivant. L'office de Yom Kippour commence par la prière appelée "Kol Nidre", qui doit être récitée avant le coucher de soleil. (Kol Nidre, Araméen pour "tous les vœux, " est une annulation publique des vœux de nature religieuse contractés par les Juifs au cours de l'année précédente, ne concernant que les vœux inaccomplis faits entre une personne et Dieu, et n'a pas d'effet sur les vœux entre personnes.)
C'est aussi le seul jour de l'année où le Tallit (châle de prière à quatre coins) est porté pour les prières du soir. L'office de Ne'ila est également un office particulier à Yom Kippour, consacrant la Clôture des portes du ciel aux prières de repentir. Yom Kippour s'achève par la sonnerie du shofar, qui marque la conclusion du jeûne. Ce jour est observé par la majorité des Juifs dans le monde entier.
Contrairement à une croyance populaire, Yom Kippour, bien que solennel, n'est pas un jour triste. Les Juifs sépharades l'appellent le jeûne blanc, car ils se revêtent ce jour de leurs plus beaux habits blancs, émulant le Grand-Prêtre à l'époque du Temple de Jérusalem.
Souccot - Festival des Cabanes
Article détaillé : Souccot.- Erev Souccot - 14 Tishri
- Souccot חג הסוכות — Tou (15) beTishri ט"ו בתשרי
Souccot ou Soukkot (סוכות or סֻכּוֹת sukkōt, plur. de soucca), de son nom complet 'Hag haSoukkot (חג הסוכות), "Fête des Cabanes" ou des "Tabernacles", est un festival religieux de 7 jours, l'une des trois fêtes de pèlerinage prescrites dans la Bible.
Les Juifs ont pour obligation de résider dans des souccot, c'est-à-dire d'y prendre leurs repas et, si le temps le permet, d'y dormir. La construction d'une soucca obéit à des règles spécifiques.Shemini Atzeret et Sim'hat Torah - Fête de la Joie de la Torah
Articles détaillés : Shemini Atzeret et Sim'hat Torah.Sim'hat Torah (שמחת תורה) qui signifie "la réjouissance avec la Torah" se tient le même jour que Shemini Atzeret en Israël (ou plus exactement en terre d'Israël), le jour suivant Shemini Atzeret en Diaspora. Il fait donc immédiatement suite à la conclusion du festival de Souccot.
La dernière portion de la Torah, intitulée Vèzot HaBerakha, est lue, complétant le cycle annuel de lecture de la Torah, et suivie du premier chapitre de la Genèse (selon la capitation juive et non la capitation chrétienne; le heleq rishon de Bereshit inclut les quatre premiers versets du second chapitre chrétien). Les offices sont particulièrement joyeux, pouvant se terminer, sutout en Israël, par des manifestations spontanées de liesse populaire, auxquelles participent jeunes et moins jeunes.
Hanoukka - Fête des Lumières
Article détaillé : Hanoukka.L'histoire de Hanoukka est consignée dans Premier et le Second Livre des Macchabées. Toutefois, il s'agit de livres deutérocanoniques, non inclus dans la Bible Hébraïque. Le miracle de l'huile ayant brûlé huit jours alors que la fiole dont elle provenait n'aurait dû suffire que pour un jour a été décrit pour la première fois dans la Meguilat Taanit, un ouvrage écrit attribué à des Sages du Talmud.
Hanoukka commémore ce miracle, mais marque la défaite des armées de l'Empire séleucide, qui avaient tenté d'empêcher le peuple d'Israël de pratiquer le judaïsme (à noter que les Samaritains avaient redirigé le culte de leur Temple du mont Garizim à Jupiter). Juda Macchabée et ses frères l'emportèrent sur des forces indéniablement supérieures, et redédicacèrent le Temple de Jérusalem qui avait été profané. Le festival de huit jours est marqué par l'allumage de lumières - une la première nuit, deux la seconde et ainsi de suite, en utilisant un chandelier spécial, appelé menorah de Hanoukka, ou plus récemment Hanoukkia.
Avec la commercialisation de Noël au vingtième siècle, qui devint une période d'échange de cadeaux, outre sa position de plus grande fête du monde occidental, d'une part, et l'établissement de l'État d'Israël d'autre part, Hanoukka est devenue tant une célébration de la lutte d'Israël pour sa survie qu'une période d'échanges de cadeaux, offrant une alternative juive satisfaisante à Noël.
Toutefois, Hanoukka fut toujours une fête particulièrement joyeuse pour les enfants.Le Dix Tevet
Article détaillé : 10 Tevet.- Assara beTevet (Tzom haAssiri) - 10 Tevet
Ce jeûne mineur marque le début du siège de Jérusalem, prélude à la destruction du Premier Temple de Jérusalem, décrit dans 2 Rois 25:1
- La neuvième année du règne de Sédécias, le dixième jour du dixième mois, Nabuchodonozzor, roi de Babylone, vint avec toute son armée contre Jérusalem ; il campa devant elle, et éleva des retranchements tout autour.
Un jeûne mineur, de l'aube au crépuscule, est observé, mais d'autres lois de deuil ne sont pas observées. Une lecture de la Torah et une Haftara spéciale sont réalisées, et une prière spéciale est ajoutée lors de la Amidah des Sha'harit et Min'ha.
Tou Bichvat - Le Nouvel An des arbres
Article détaillé : Tou Bichvat.- Tou Bichvat - 15 Chevat ט"ו בשבט
- 'Hag HaIlanot - חג האילנות
Tou Bichvat est le nouvel an des arbres. Il a été désigné dans la Mishna comme le jour où l'on apport la dîme des fruits. Bien que "ressuscité" en Terre d'Israël par l'Ari za"l de Safed et ses disciples, qui créèrent un court seder, réminiscence du Seder de Pessa'h explorant les thèmes kabbalistiques de cette comméoration, il pourrait en réalité s'agir de l'un des festivals les plus anciens des Hébreux, avant même l'émergence au sein de ceux-ci des Enfants d'Israël.
Pourim - Fête des Sorts
Article détaillé : Pourim.- Erev Pourim et Taanit Esther (Jeûne d'Esther) - 13 Adar
- Pourim - 14 Adar
- פורים - י"ד באדר
- Shoushan Pourim suit Pourim.
Pourim commémore les évènements s'étant tenus dans le Livre d'Esther. Il est célébré en lisant, parfois en jouant, cette histoire, et, chez certains, en faisant un tapage à chaque fois qu'est prononcé le nom de Haman. Il est de coutume à Pourim de se déguiser, de tenir un grand festin, d'envoyer des colis de vivres (Mishloa'h Manot) et des dons aux nécessiteux. En Israël, on réalise aussi des parades (Ad Lo Yada) dans les grandes artères des villes.
Nouvel An des rois
- Nouvel An des Rois - 1er Nissan.
Cette fête, mentionnée dans le traité Roch Hachana comme l'un des quatre débuts de l'année (rosh hashana), marquait le début de l'année de règne des rois. Cependant, si elle était célébrée à l'époque de la Mishna comme nouvel an des mois (à partir duquel on calcule le moment des fêtes, ainsi que l'indique Exode 12:2) et des rois, elle ne l'est plus de nos jours.
Des quatre roshei hashana légaux mentionnés dans la Mishna,
- le 1er Tishri, le Nouvel An calendrier et de la dîme végétale,
- le 15 Chevat (selon l'opinion de l'école de Hillel Hazaken), le Nouvel An des végétaux,
- le 1er Nissan
- le 1er Eloul, Nouvel An fiscal et pour les dîmes sur les animaux,
seuls le premier et le troisième sont encore célébrés par les Juifs (rabbanites) et ce depuis l'exil des Judéens en Babylonie.
Les Karaïtes n'observent que le premier Nissan, à titre de premier des mois, mais non des années des rois.
Pessa'h - la Pâque
Article détaillé : Pessa'h.- Erev Pessa'h et Jeûne des premiers-nés (Ta'anit Bekhorim) - 14 Nissan
- Pessa'h פסח (premier jour) - 15 Nissan ט"ו בניסן (les Juifs de Diaspora célèbrent également le 16 Nissan)
- Le "dernier [jour] de Pessa'h", A'haron shel Pessa'h, est aussi une commémortation du Passage de la Mer de Souf (Qeri'at Yam Souf).
- Les jours situés entre le(s) premier(s) et le(s) dernier(s) jour(s) de Pessa'h ont un statut semi-férié, appelé Hol hamoëd, "jours profanes de la convocation sainte".
Pessa'h commémore la libération des enfants d'Israël, asservis pendant plus de deux siècles en Égypte. Le premier seder (le seul en Israël) tombe la veille du 15 Nissan, le second la veille du 16. À partir du premier seder en Israël, et du second en Diaspora, les Juifs commencent le décompte du 'omer, période s'étalant selon la tradition entre la sortie d'Égypte et l'arrivée sur le Mont Sinaï. Pessa'h dans sa forme actuelle, résulte de la combinaison de la fête de l'Aviv, la fête des Azymes et la fête de Pessa'h proprement dite, marquée autrefois par le sacrifice d'un agneau, dit pascal pour cette raison, et le recouvrement des linteaux des tentes avec son sang.
Les Karaïtes accordent une très grande importance à l'Aviv. En outre, ils commencent à décompter le 'omer à dater du dimanche (dernier jour de la semaine chrétienne, mais premier jour de la semaine hébraïque) de la semaine de Pessa'h.
Sefirat Ha'Omer - le décompte du 'Omer
Article détaillé : Omer (judaïsme).- Sefirat HaOmer (Le décompte du 'Omer) - ספירת העומר
Le 'Omer délimite une période de sept semaines (49 jours) entre Pessa'h et ChavouotSefirah is the 49 day ("seven weeks"); la Torah prescrit d'apporter pendant cette période des offrandes au Temple de Jérusalem. Le judaïsme enseigne que le 'Omer rend "physique" la connexion spirituelle entre Pessa'h et Shavouot. Toutefois, au vu d'évènements s'étant déroulés aux alentours de la destruction du Second Temple, les observances actuelles sont plutôt celles d'un deuil, avec restriction des activités joyeuses et des soins d'agrément du corps (telle que la coupe des cheveux ou de la barbe).
Lag Ba'omer
Article détaillé : Lag Ba'omer.Lag Ba'omer ( ל"ג בעומר) est le trente-troisième jour du décompte du 'Omer (ל"ג est le nombre 33 en Hébreu, qui calcule d'après un système alphanumérique, ne connaissant pas les chiffres indo-arabes). Les observances de deuil cessent le "Lag"uième jour du 'Omer, faisant place à des célébrations avec pique-niques, feux de joie, jeu d'arc à flèche, tournois sportifs. En Israël, des incidentsrelatifsaux feux d'artifice ont parfois été déplorés, et les sites de construction postent des gardes autour d'eux afin de s'en prémunir. Lag Ba'omer célèbre aussi la Hilloula de Rabbi Shimon bar Yohaï, et de nombreux pèlerinages et cérémonies à caractère kabbalistique se tiennent aux alentours du mont Méron.
Nouvelles célébrations israéliennes à caractère national
Il s'agit de jours institués par le grand rabbinat de l'État d'Israël, depuis sa création en 1948 :
- Yom HaShoah - Jour de commémoration de l'Holocauste
- Yom Hazikaron - Jour du Souvenir
- Yom Ha'atzmaout - Jour de l'Indépendance (d'Israël)
- Yom Yeroushalayim - Jour de Jérusalem
Ces quatre jours sont des commémorations nationales dans l'état d'Israël, et ont acquis un statut quasi-religieux pour les groupes suivants : l'Union of Orthodox Congregations and Rabbinical Council of America; les United Hebrew Congregations of the Commonwealth (Royaume-Uni); la Rabbanout HaRashit shel Medinat Israel; l'ensemble des mouvements réformés, conservative et reconstructionnistes.
Ces quatre nouveaux jours ne sont pas acceptés comme des commémorations religieuses, mais comme des célébrations nationales d'Israël, par les mouvements hassidim et haredim. La différence principale est que ces derniers continueront à lire le Tahanoun et n'y sustitueront pas le Hallel.Certains groupes antisionistes, comme les Netourei Karta, sont opposés à ces célébrations, déplorant la volonté de l'homme de se substituer à Dieu, et refusant de reconnaître un état qui n'a pas été inauguré par le Messie. Une frange minoritaire de ces mouvements va jusqu'à les proclamer "jours de deuil".
Yom HaShoah - Jour de la commémoration de l'Holocauste
Article détaillé : Yom HaShoah.- Yom HaShoah - יום הזכרון לשואה ולגבורה Jour du Souvenir de la Shoah et de la Résistance
- 27 Nissan (כ"ז בניסן)
Yom HaShoah est un jour de deuil national. À dix heures du matin, tout Israël (à l'exception des quartiers à population fortement antisioniste) s'arrête pendant deux minutes, alors que des sirènes retentissent dans tout le pays. Les conducteurs et passagers de véhicules en sortent, et se joignent aux piétons, se tenant silencieusement debout. Les lieux de loisirs et la plupart des établissements publics sont fermés conformément à la loi. Les chaînes de télévision et de radio diffusent essentiellement des programmes documentaires sur l'Holocauste et des interviews et reportages sur les commémorations. Aucune publicité n'est diffusée. Tous les drapeaux du pays sont en berne. Des commémorations ont également lieu dans les lycées, et des milliers de lycéens israéliens réalisent à Auschwitz la «Marche des Vivants», par opposition aux «Marches de la mort» de l'Holocauste.
Yom Hazikaron - Jour du Souvenir
Article détaillé : Yom Hazikaron.- Yom Hazikaron le'halalei ma'arekhot Israël - 4 Iyar
- יום הזכרון לחללי מערכות ישראל - ד' באייר
Yom Hazikaron est un jour de commémoration en l'honneur des vétérans et soldats israéliens tombés lors des guerres d'Israël. Le Jour du Souvenir commémore également les victimes civiles des actes de terrorisme à l'encontre de l'état d'Israël et des Juifs. [1]
Yom Ha'atzma'out - Jour de la déclaration d'indépendance d'Israël
Article détaillé : Yom Ha'atzmaout.- Yom Ha'atzmaout - 5 Iyar
- יום העצמאות - ה' באייר
Yom Ha'atzmaout, faisant immédiatement suite au Yom HaZikaron, commémore le jour de la déclaration de l'indépendance de l'état d'Israël, laquelle allocution fut lue par David Ben Gourion. Une cérémonie officielle se tient annuellement la veille de Yom Ha'atzmaout sur le mont Herzl. Cette cérémonie comprend des discours d'officiels israéliens; une présentation artistique; une marche rituelle de soldats portant le drapeau en formant des structures élaborées, comme une Menorah, un Magen David ou le nombre d'années d'indépendance atteints par l'état d'Israël; et l'allumage de douze chandelles (une pour chaque tribu d'Israël) Des citoyens israéliens ayant contribué de manière significative à l'état sont appelés à allumer ces chandelles.
De nombreuses familles célèbrent ce jour en allant pique-niquer.
Lorsque le 5 Iyar tombe un vendredi ou un samedi (c'est-à-dire entre en conflit avec le Sabbath), comme ce fut le cas en 2005, la célébration officielle est reportée au jeudi le plus proche. [2]
Yom Yeroushalayim - Jour de Jérusalem
Article détaillé : Yom Yeroushalayim.- Yom Yeroushalayim - 28 Iyar
- יום ירושלים - כ"ח באייר
Yom Yeroushalayim commémore la réunification de Jérusalem (et du mont du Temple) sous souveraineté juive en 1967, au cours de la guerre de Six Jours, presque 1900 ans après la destruction du Second Temple de Jérusalem.
Chavouot - la Pentecôte
Article détaillé : Chavouot.Chavouot, le Festival des Semaines, parfois appelé par l'appellation grecque de Pentecôte, est l'un des trois Festivals de Pèlerinage (Sheloshet Haregalim) precrits par la Torah. Chavouot marque la fin du décompte du 'Omer qui se tient entre Pessa'h et Chavouot. D'après la tradition rabbinique, c'est en ce jour que furent proclamés les Dix Commandements.
Au cours de cette fête, la parasha comportant les Dix Commandements est lue en public, à la synagogue, ainsi que le Livre de Ruth. On consomme traditionnellement des plats laitiers.
Les Karaïtes célèbrent toujours Chavouot un dimanche.
Le Dix-Sept Tammouz
Article détaillé : 17 Tammouz.- Sheva Assar beTammouz (Tzom haRevi'i) - 17 Tamouz
Ce jeûne mineur marque la première brèche dans le mur d'enceinte du Second Temple au cours de la première guerre judéo-romaine.
Un jeûne mineur, de l'aube au crépuscule, est observé, mais d'autres lois de deuil ne sont pas observées. Une lecture de la Torah et une Haftara spéciale sont réalisées, et une prière spéciale est ajoutée lors de la Amidah des Sha'harit et Min'ha.
Les jours entre les détroits
Articles détaillés : Les trois semaines et Les neuf jours.- Les trois semaines: 17 Tammouz - 9 Av
- Les neuf jours: 1er Av - 9 Av
- (Voir aussi 10 Tevet)
Le 17 Tammouz et le 9 Av délimitent une période de deuil, liée à la chute et à la destruction de Jérusalem au cours de l'occupation romaine ayant eu lieu à cette époque.
Les mariages et autres occasions de réjouissance sont traditionnellement évités en cette période. De plus, les 9 derniers jours de ces trois semaines, entre le 1er et le 9 Av, les Juifs pieux s'abstiennent de viande et de vin, à l'exception du Chabbat et d'autres seoudot mitzva (une seoudat mitzva est un repas à caractère de mitzvah, donc obligatoire en certaines occasions, comme lors d'un pidyon haben— le rachat du premier-né — ou d'une seoudat siyoum, le repas commémorant l'achèvement de l'étude d'un texte religieux.) De plus, on évite de se couper les cheveux au cours de cette période.
Ces prohibitions sont en pratique rarement observées dans d'autres cercles que ceux des Juifs orthodoxes. En effet, les Juifs réformés et reconstructionnistes ne reconnaissent plus à la halakha son caractère obligatoire, et célèbrent des mariages à n'importe quelle date au cours de cette période. Le Committee on Jewish Law and Standards du judaïsme conservative a quant à lui statué que les prohibitions sont des traditions fort maintenues, mais en aucun cas obligatoires; les Juifs conservative autorisent donc les mariages, à l'exception du 9 Av lui-même.
Tisha Beav - le 9 Av
Article détaillé : Tisha BeAv.- Tzom Tisha BeAv - Jeûne du 9 Av
- צום תשעה באב
Tisha BeAv est un jour de jeûne, "le plus triste de l'année juive", commémorant la destruction du Premier Temple de Jérusalem (en 587 AEC) et du Second Temple en 70, à la même date. Le 9 Av coïncida par ailleurs avec la signature par Edouard Ier d'Angleterre de l'édit promulguant l'expulsion des Juifs d'Angleterre en 1290, et l'expulsion des Juifs d'Espagne en 1492. Par ailleurs, la Première Guerre mondiale (considérée comme liée à la Seconde Guerre mondiale et la Shoah) débuta le 9 Av 5674 (1914).
Dîme sur les animaux
- Nouvel An pour la dîme (taxe) sur les animaux – 1 Eloul
Tout comme le 1er Nissan, cette commémoration fut observée au temps de la Mishna, mais plus de nos jours. Il s'agit en quelque sorte de l'année fiscale, analogue à la date limite de déclaration sur les revenus actuelle.
C'est également à partir du 1er Eloul que les Sépharades commencent à inclure les Seli'hot dans leur liturgie matinale.
Rosh Hodesh - la Néoménie
Article détaillé : Rosh Hodesh.Le premier jour de chaque mois et le dernier du mois précédent (si c'est un mois de trente jours) sont (dans les temps modernes) une fête mineure connue comme Rosh Hodesh (tête du mois), déterminé par l'apparition de la nouvelle lune. L'exception à ceci est le mois de Tishri, dont le premier jour est Roch Hachana. Des prières particulières, comme le Hallel, sont dites à chaque fois que la nouvelle lune est aperçue pour la première fois chaque mois.
Chabbat - le Sabbath יום השבת
Article détaillé : Chabbat.La loi juive donne au Sabbath, le septième jour de la semaine, un statut de jour férié. Les Juifs le célèbrent par un jour de repos depuis le coucher du soleil le vendredi jusqu'à la sortie des étoiles le samedi.
La Loi juive donne à bien des égards au Chabbat le statut de fête la plus importante du calendrier juif.
- Le Sabbath est le premier jour saint à être mentionné dans le Tanakh (la Bible Hébraïque), et Dieu fut le premier à l'observer.
- La liturgie qualifie le Sabbath de mariée (notamment Lekha Dodi) et de reine (notamment Melave Malka, le repas "accompagnant la reine" concluant le Sabbath).
- La lecture de la Torah du Sabbath contient plus de sections de parashiot (chapitres juifs de la Bible) que celle du Yom Kippour (de façon générale, aucune commémoration ne contient autant de sections de la Torah que le Sabbath), bien que celui-ci soit par ailleurs appelé Sabbath des Sabbath et qu'il soit permis d'y jeûner s'il tombe le Sabbath, chose rigoureusement interdite en toute autre circonstance.
- Selon une tradition, inspirée d'un enseignement talmudique de Rabbi Shimon bar Yohaï, le Messie viendra si chaque Juif observe totalement le Sabbath deux fois d'affilée.
- La pénalité biblique pour avoir enfreint le Sabbath excède celle pour avoir violé les autres jours consacrés.
Bibliographie
- Agnès Tichit, Hébreu biblique. Grammaire de base et introduction aux fêtes juives. Textes expliqués, éd. Safran, 2007 (2e édition) (ISBN 978-2-87457-008-7)
Liens externes
- (en) Jewish Holiday Calendar A quick chart listing all the Jewish holidays, their dates in the Jewish calendar, and additional notes.
- (en) Hebrew Calendar for Outlook An add-on for incorporating Jewish dates and holidays into Outlook.
- (en) A more detailed list of Jewish holidays
- (en) A calculator that figures out the dates of Jewish holidays in any year
- (en) Jewish Holiday Listing for 2006
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