- Hanoukka
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Hanoucca
Hanouka Un enfant et une Hanoukkia. Nom officiel Hébreu : חֲנֻכָּה ou חנוכה
traduction française : « Fête de la Dédication » (du Temple de Jérusalem)Autre nom Fête des Lumières Observé par le judaïsme (rabbinique, pas le karaïsme) Type Juif, non religieux Signification L’une des deux fêtes d’institution rabbinique et non biblique. Commémoration d’un miracle survenu à la suite de la révolte des Macchabées contre Antiochus IV Épiphane : les lampes de la Menorah du Temple de Jérusalem brûlèrent ardemment pendant huit jours, alors que l’huile d’olive qui l’alimentait n’aurait dû suffire que pour un seul jour. Commence le 25 Kislev Finit le 2 Tevet Date 2009 coucher de soleil, 11 décembre - coucher de soleil, 19 décembre Date 2010 coucher de soleil, 1er décembre - coucher de soleil, 9 décembre Observances Allumage de bougies chaque nuit de la fête, dans une menorah de Hanoucca (ou Hanouccia) dans un endroit visible.
Jouer avec des draydels (sevivon), manger des plats cuisinés dans l’huile d’olive, comme les latkes (beignets de pomme de terre) ou les soufganiyot (beignets fourrés à la marmelade).Lié à Pourim, l’autre fête d’institution rabbinique. Hanoukka (en hébreu : חנוכה) est une fête juive (également écrit : Hanouka, Hanoucca ou Hanouca), connue aussi sous le nom de Fête des Lumières. Cette fête est célébrée pendant huit jours à partir du 25 du mois hébraïque de Kislev (novembre-décembre).
Il s’agit de la seule fête juive n’ayant aucune source biblique. En effet, les Livres des Macchabées qui en retracent le contexte historique ne furent pas inclus dans le « canon » juif. Le rituel de Hanoucca porte moins sur la commémoration de ces épisodes de l’histoire juive que sur le « Miracle de la Fiole d’Huile », lequel est consigné dans le Talmud (TB Chabbat 21b), mais pas dans les Livres des Macchabées (bien que 2 M 1:18 et seq. rapporte une histoire de contenu similaire, mais situé à l’époque de Néhémie)
Sommaire
Histoire(s) de Hanouka
La révolte des Hasmonéens
L’épisode historique se déroule vers -165 en Judée, qui est sous la domination des Séleucides depuis la victoire d’Antiochos III sur Ptolémée IV en -200. Au moment des événements commémorés par Hanouka, le pays est gouverné par Antiochos IV qui, d’après les Livres des Macchabées, impose aux Judéens les pratiques païennes en vigueur chez les Grecs, et frappe d’interdiction l’étude de la Torah et la pratique de certaines mitzvot liées au « temps », tels que le respect du Chabbat et la fixation de la néoménie (fixation du nouveau mois lunaire depuis l’apparition de la nouvelle lune) servant à définir avec précision le moment des fêtes juives. En outre, les Grecs avaient formellement interdit aux Juifs de pratiquer le rituel de la circoncision.
Il est possible que certains Juifs se soient alors réfugiés dans les montagnes et aient lutté épisodiquement contre les Grecs, mais l’événement déclencheur de la révolte se déroule, d’après le premier Livre des Macchabées, dans la petite ville de Modiin. Les Grecs auraient ordonné au dirigeant de la ville, Mattityahou (Mattathias) HaCohen (le Prêtre), petit-fils de Hasmonaï (d’où le nom de la famille : les Hasmonéens), de sacrifier un porc à leurs divinités. Outré, Mattathias refuse, mais un Juif hellénisé se porte volontaire pour « collaborer » sans contrainte. Il est sur le point d’abattre la bête quand Mattathias le poignarde, ainsi que le dignitaire grec présent sur place. Puis il appelle à la révolte ceux qui restent fidèles à la Loi de YHWH et à Son Alliance.
Sachant qu’ils seraient désormais traqués sans merci, Mattathias, ses fils et leurs fidèles s’enfuient dans les montagnes. Les Juifs observants, regroupés sous le nom de Hassidim (les Intègres, qui ne partagent avec le mouvement ultra-orthodoxe, né en Europe de l’Est, que le nom) avant d’adopter le surnom de leur chef légendaire, Yehoudah haMaccabi, mènent alors une guerilla violente et sanglante, aboutissant en -165 à l’expulsion des Séleucides (pourtant en nombre et en technologie supérieurs, disposant entre autres d’éléphants de guerre) hors des frontières de Judée et à la reprise de Jérusalem. Antiochus lui-même mourut sur le chemin qui mène à Jérusalem.
Cependant, la victoire sera payée au prix fort. La plupart des combattants et de leurs chefs, à commencer par Judah Macchabée, trépassent de mort violente. Les victimes dont font état les Livres furent si nombreuses que le terme Macchabée, qui signifiait à l’origine « Marteau » [qui écrase les ennemis], à moins qu’il ne soit un acronyme de Mi Kamokha Baelim YHWH (Qui est comme Toi parmi les forces, YHWH), devint synonyme de « cadavre ».
Une fois parvenus au Temple de Jérusalem, les Macchabées procèdent à la purification du lieu saint profané par les Grecs. Ne trouvant qu’une seule fiole d’huile portant le sceau du Grand-prêtre (Cohen Gadol), ils décident, bien que n’étant pas purifiés de la guerre qu’ils viennent de mener, de l’allumer ; cette fiole ne contenant de l’huile pour ne brûler qu’un jour. Le miracle qui sera célébré tous les ans à compter de ce jour pendant la fête de Hanoucca est que cette fiole permit à la flamme de se maintenir pendant huit jours.
Une fête de huit jours
Les Juifs célèbrent moins cette victoire que le Miracle de la Fiole d’Huile ayant duré huit jours, selon le Talmud. Par le terme « lamèhadrine » (litt., « du plus magnifique »), les Sages indiquent que les Hasmonéens, prêtres et marchands d’huile de leur état, savaient en réalité comment faire durer une flamme, en utilisant les longues mèches des jours d’été au lieu des mèches d’hiver. Cependant, la flamme ainsi obtenue aurait dû être frêle et pour ainsi dire pathétique. Le miracle aurait donc été qu’elle brilla intensément, glorieusement, réchauffant le cœur, raffermissant la foi de ceux qui l’avaient perdue, comme de ceux qui l’avaient gardée.
Pour certains, le miracle est imputable à certaines propriétés de l’huile, un « grand crû ». Pour d’autres, la vision de la flamme, fût-elle frêle, eut le même effet sur les Judéens que si elle avait été glorieuse.
Il n’est fait nulle mention de ce miracle dans les sources non-talmudiques. Les livres deutérocanoniques hébreux des Macchabées donnent d’autres raisons pour les huit jours de Hanoucca : 1 Macchabées (4:56-59) dit que « pendant huit jours, ils fêtèrent la reconsécration de l’autel. Puis Juda et ses frères, ainsi que toute la congrégation d’Israël, décrétèrent que les jours de la reconsécration […] seraient observés […] chaque année […] pendant huit jours », et 2 Macchabées précise que « les Juifs célébrèrent joyeusement pendant huit jours comme lors de la Fête des Cabanes. »
2 Macchabées livre une autre explication, également consignée dans le Talmud : les huit jours commémoreraient la mort d’une mère (nommée Hannah dans le Talmud) et de ses sept fils ; ceux-ci furent torturés, puis exécutés pour avoir refusé de transgresser en mangeant du porc et en se prosternant devant une statue ; Hannah elle-même se suicida après leur mort. Cette histoire forme la base du principe de yehareg vèlo ya'avor (être tué plutôt que de transgresser, dans trois circonstances : (1) devoir tuer soi-même une tierce personne innocente (2) commettre un adultère (3) servir une idole).
Selon un enseignement talmudique similaire, les huit jours de Hanoucca seraient une allusion aux huit jours du nouveau-né au moment de sa circoncision, pratique interdite par le pouvoir séleucide.
De la commémoration historique à la célébration religieuse
Historiquement, Hanoucca commémore une double victoire :
- le triomphe spirituel des valeurs du judaïsme, concrétisées dans la Torah, et symbolisées par la Menorah (la Torah est comparée à la lumière) sur la civilisation hellénistique, considérée comme porteuse de ténèbres. Ceci ne vise pas tant les aspects déplaisants aux Juifs, tels que l’idolâtrie ou les sports (les athlètes devaient concourir nus, ce qui passait pour obscène aux yeux des Judéens), que l’adoption de règles qui, pour contenir du bon, n’étaient pas les leurs et les confinaient in fine à la faute, puis à la perte de leur identité.
- la victoire physique des Juifs, menés par les Hasmonéens sur les légions séleucides syriennes d’Antiochus IV en -165, victoire qui rendit l’indépendance (autonomie) à la Judée ainsi qu’une partie de la terre d’Israël.
Cependant, Hanoucca célèbre moins ces faits que le Miracle de la Fiole qui s’ensuivit. Ceci s’explique d’abord par la réticence du judaïsme à fêter une victoire, où la tentation de méconnaître la « main » de Dieu au profit du génie militaire et stratégique humain est trop importante. Ensuite, parce que les Hasmonéens devinrent quelques générations plus tard symboles d’oppression et de décadence, surtout après que, hérésie suprême, un descendant des Cohanim se fut nommé roi, ce qui représentait une usurpation du pouvoir, celui-ci ne pouvant revenir qu’à un enfant d’ascendance davidique. La guerre civile qui s’ensuivit fut jugée d’autant plus déplorable qu’elle ne s’acheva que par l’arrivée des légions de Pompée, invitées à arbitrer le différend. Ceci marqua le début de la conquête romaine de la Judée, qui devait s’achever par sa destruction et le second exil des Juifs, à l’époque où les docteurs de la Mishna discutaient des lois de Hanoucca, parmi d’autres.
La reconsécration du Temple, ainsi que le Miracle de la Fiole sans lequel il n’aurait pu avoir lieu (selon le Talmud), ne véhiculaient en revanche que des aspects positifs et immuables. Le cruchon d’huile d’olive devint une métaphore de la miraculeuse survie du peuple juif au long de millénaires d’épreuves et de tribulations.
Hanoucca dans les grands Textes
Dans le Tanakh
Si la fête de Hanoucca n’est pas mentionnée dans le Tanakh (la Bible), le terme - qui provient de la racine חנכ, qui signifie « édifier, inaugurer », s’y trouve lors de l’inauguration de l’autel en Nombres 7, et lors de l’inauguration du Temple de Salomon, dans le Livre des Rois. On le retrouve dans le nom biblique de חנוך Hénoch, car il est l’édificateur d’une ville, et dans le חינוך ('Hinoukh, éducation, c’est-à-dire édification des enfants).
Il est de coutume avant d’inaugurer une maison dans laquelle on compte vivre, de se réunir et de prier ; cette cérémonie est appelée « חנוכת בית » (Hanūkat Bayit).Dans la Septante
L’histoire de Hanoucca est préservée dans les deux premiers Livres des Macchabées. On y trouve également (M%201%3A18 2 M 1. 18 et seq.) une histoire similaire au Miracle de la Fiole, mais nettement plus ancienne, selon laquelle lors du rallumage du feu de l’autel par Néhémie était due à un miracle qui se produisit le 25 Kislev, et aurait joué un grand rôle dans le sélection de cette date par Juda Macchabée pour réinaugurer l’autel du Temple.
Dans le Talmud
Le miracle de Hanoucca est décrit dans la Gemara du traité Chabbat 21b[1]. Ayant chassé les profanateurs du Temple, les vainqueurs s’aperçoivent qu’il ne reste pratiquement plus d’huile consacrée, à l’exception d’une fiole scellée par Yohanan le Cohen Gadol. Cependant, elle ne pourrait éclairer la Menorah que pendant un jour alors que le processus de fabrication d’huile en requiert huit. Ils l’utilisent néanmoins, et miracle, la Menorah brille de tous ses feux durant les huit jours.
Le Talmud présente trois coutumes :
- Allumer une lumière chaque nuit par foyer
- Allumer une lumière chaque nuit par membre du foyer
- La méthode la plus pieuse fait varier le nombre de lumières chaque nuit. L’école de Shammaï, se basant sur les sacrifices de Souccot où le nombre de bœufs diminue chaque jour, propose de commencer avec huit lumières et de terminer avec une, tandis que l’école de Hillel[Qui ?] est d’avis qu’il faut les allumer par ordre croissant. C’est cette opinion qui l’emporte. Excepté les situations dangereuses, la hanoukkia devrait être placée à la fenêtre donnant sur la rue, afin qu’elle soit vue de tous et que soit réalisé le devoir de « publication du miracle » (Pirsoum Haness).
Josèphe ne pouvait croire que ces lumières pouvaient symboliser la liberté obtenue par les Juifs le jour commémoré par Hanoucca. Et Rachi, commentant Chabbat 21b, dit que leur but est de rendre le miracle (de la Fiole) public. Hanoucca est aussi mentionnée dans la Mishna plus ancienne du traité Meguila (TB Meguila 30b).
Par ailleurs, une retombée majeure mais méconnue de Hanoucca sur la pratique du judaïsme (yehareg vèlo ya'avor Mishna Yoma 8:6 ; T.B Yoma 85a et b ; Ketouvoth 5a) est rapportée en 1 M 2:29- 48 : des Hassidim se font surprendre à Chabbat par l’ennemi et préfèrent se laisser tuer qu’enfreindre le Chabbat ; cette tragédie conduit alors à établir le Pikouah nefesh : il est désormais obligatoire de transgresser les lois du judaïsme, fût-ce celles du Chabbat, afin de préserver ou de sauvegarder une vie, à l’exception des trois cas de péché dans lesquels la mort est préférable, à savoir le meurtre, le viol et l’idolâtrie.
Certains Sages tirent d’autres enseignements de ce nom :
- Hanoucca peut être décomposé en deux mots, « Hanou- » (« ils se sont reposés ») & « -cca » (« le 25 », valeur numérique de כ"ה) : le 25 du mois de Kislev, les Macchabées purent enfin se reposer, la guerre était gagnée.
- Selon I Macc. 1:59, le 25 du mois, les Grecs sacrifiaient à leurs divinités sur l’autel de YHWH. Bien que ce mois ne soit pas précisé dans ce verset, le nom de Kislev apparaît un peu plus haut. Quant au verset suivant, il indique que les femmes qui avaient fait circoncire leurs enfants furent massacrées. Le fait d’avoir redédicacé le Temple trois ans plus tard et d’y faire resplendir la ménorah serait donc la conséquence d’un choix délibéré des Macchabées.
- La fête des Lumières est célébrée le 25 parce que le mot 'Or, « Lumière », est le 25e mot de la Torah : [Yehi] 'Or, [YHY] AWR, Que la Lumière soit !
- Hanoucca est aussi un notarikon en Hébreu pour ח' נרות והלכה כבית הלל huit bougies et la halakha est comme Bet Hillel. Il s’agit là d’un moyen mnémotechnique évoquant une controverse entre l’école de Hillel et celle de Shammaï concernant la façon adéquate d’allumer les bougies de la Hanoukkia. Shammaï suggérait de commencer avec 8 bougies et d’en réduire le nombre à chaque nuit, alors que Hillel proposait de commencer avec une bougie et d’en ajouter 1 à chaque nuit. La halakha suivit l’avis de Hillel.
Dans l'évangile de Jean
La fête est mentionnée dans Jean 10[2].
Hanouka et Noël
La date de Hanouka, 25 Kislev, est proche de celle de Noël, le 25 décembre, et la durée de huit jours évoque la durée séparant Noël de la fête de la circoncision de Jésus, le 1er janvier, « inauguration » de la nouvelle année, au « huitième jour » après Noël.
Ceci dit, il n’est pas facile de comprendre les liens entre :
- la commémoration de la révolte et de la victoire des Hasmonéens contre les Grecs et de la libération du Temple de Jérusalem, et aussi de la libération des juifs du joug grec leur interdisant toute étude et pratique de la Torah et de ses préceptes
- et la commémoration de la naissance de Jésus-Christ, qui serait survenue 165 ans après la révolte des Hasmonéens.
Une tendance existe, surtout aux États-Unis où le taux de mariages mixtes est important, selon laquelle des familles « mixtes » (un conjoint non-Juif) ou assimilées garnissent des Hanukkah bushes (buissons de Hanoukka, euphémisme pour désigner des ersatz d’arbres de Noël), se souhaitent des happy cholidays (contraction de Happy Holidays, Joyeuses Fêtes, et 'Hannoucca, qui se prononce avec un 'het), célèbrent Hanoucca et Noël, voire Hannoël « Chrismukkah »), ou encore célèbrent simultanément les deux fêtes.
Voir article détaillé Rites de Hanoucca
Voir aussi
Articles connexes
Références
- ↑ (en) tractate Shabbat 21b. La discussion, qui porte initialement sur les bougies de Chabbat, dévie sur celles de 'Hanoucca.
- ↑ Jn 10 22
Liens externes
- Guide de Hanouccah
- Article sur Hanoucca de M. Jacques Kohn
- Hanoucca expliqué aux enfants
- Le méridien de Jérusalem
- Guide de Hanoucca,Le sens de la fête
- un extrait des bénédictions et du maoz tsour selon la tradition juive nord africaine par le Rav Zécharia Zermati- site Torat Emet
- Conférence de Mireille Hadas-Lebel
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