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Séder
Le Séder (en hébreu: סדר, littéralement l'ordre) est le repas rituel pris les deux premiers soirs de la fête juive de la Pâque (seulement le premier soir en Israël). Au cours de ce dîner, on lit la Haggada qui retrace l'histoire de l'Exode des Hébreux hors d'Égypte où ils étaient réduits en esclavage, d'après la tradition biblique.
Le Séder répond au commandement religieux que tous les Israélites doivent rappeler et transmettre dans leurs familles le souvenir de la libération divine. De nombreux symboles sont utilisés au cours des Sédarim.
Sommaire
La composition du Séder
Les Juifs utilisent un plateau spécifique à l'occasion du Séder ; celui-ci doit comporter les sept éléments suivants:
- Trois Matsoth, du pain azyme, disposées l'une au-dessus de l'autre, chacune couverte séparément ;
- du Karpass, des herbes vertes (céleri, persil, radis...) ;
- de l'eau salée pour rappeler le goût des larmes des enfants d'Israël pendant leur esclavage ;
- du Maror, des herbes amères, pour rappeler l'amertume de la vie en Égypte (romaine, laitue, endives, raifort...) ;
- de la 'Harosset, un mélange fait à base de pommes, noix et canelle dans du vin, symbole du mortier utilisé par les esclaves hébreux pour la fabrication des briques ;
- Zeroa : un os avec un peu de viande, grillé sur des braises pour rappeler le sacrifice de l'agneau pascal à l'époque du Temple de Jérusalem ;
- Beytsa : un œuf dur, en souvenir de la destruction du Temple de Jérusalem.
Tout au long du récit de l'Exode, ces aliments sont utilisés comme symboles pour rappeler différents aspects de l'histoire rapportée par la Torah. Quatre coupes de vin (ou jus de raisin) sont bues par chaque convive à des moments spécifiques du Séder.
Un riche dîner est également servi pendant le Séder. On dresse la table la plus belle possible, en signe de liberté
Le déroulement du Séder
L'ordre
Le Séder se passe dans l'ordre suivant :
- Prière du Kiddoush : on boit la première coupe de vin ;
- Tout le monde se lave les mains sans bénédiction ;
- On mange du Karpass ( moins de 30 grammes ) ;
- On fend la Matza du milieu ; elle sera l'afikoman ;
- Récit de la sortie d'Égypte - la Haggada ;
- On boit la seconde coupe de vin ;
- Tout le monde se lave les mains avec bénédiction ;
- Bénédiction sur la Matza, puis consommation de celle-ci ;
- On mange des herbes amères avec du 'Harosset ;
- Puis on mange un sandwich fait de Matza, d'herbes amères et de 'Harosset ;
- Dîner ;
- On mange l'afikoman ;
- Bénédiction après le repas - le Birkat Hamazone. À la fin, on boit la troisième coupe de vin ;
- Récitation de psaumes et de louanges à Dieu - le Hallel. Il se conclut par la consommation de la quatrième et dernière coupe de vin ;
- Conclusion du Séder : le Nirtsa, on espère avoir accompli le Séder comme il se doit.
Durant le Séder, les juifs se remémorent le passage des hébreux de l’esclavage à la liberté. Pasah signifie passage : -passage de l’ange de la mort par-dessus les maisons des enfants d’israel (donc passage de la mort à la vie) -passage de l’esclavage à la liberté -passage à travers la Mer rouge -passage de l’inexistence d’Israël à sa constitution en un peuple -passage de l’hiver au printemps. Comme c’est surtout le passage de l’esclavage à la liberté, c’est aussi une recherche de liberté individuelle, à travers les 15 étapes du Séder. Il est important de préciser que le séder correspond aux mitsvoth.
1. En premier, c’est le kiddoush, qui veut dire « spécial, unique » Les juifs doivent se rendre compte que chacun d’eux est unique (pendant qu’on récite la prière du kiddoush). Chacun entame son voyage vers la liberté individuelle, en se posant des questions comme : de quoi l'humanité a-t-elle le plus besoin? En quoi puis-je contribuer de manière profonde à protéger et à alimenter le monde ? Et... que vais-je faire à ce sujet ? Les juifs boivent aussi la première coupe de vin.
2. Après, tout le monde se lave les mains, sans bénédiction.
3. En troisième, les juifs prennent un légume et bénissent Dieu d’avoir créé les fruits de la terre. Il faut être reconnaissant. Pour que ce légume parvienne à la table, il a dû être planté, récolté, emballé, transporté, déchargé, déballé, disposé dans l'étalage et enregistré par un caissier - avant même qu’on puisse l'amener à la maison. C’est le moment où il faut réaliser que si tout le monde était content de tout ce qu’il a, il dirait : « La vie est un cadeau merveilleux ! »
4. La quatrième étape, c’est de briser la matsah du milieu. Qu’est-ce que la matsah ? C’est un pain, et il y en a trois, un par-dessus l’autre. C’est pourquoi on dit celle du milieu. Les juifs la brisent tout de suite, mais ne l’utiliseront que plus tard. Si on la brise maintenant, c’est que pour trouver la liberté, il faut savoir prévoir l’avenir, anticiper le futur.
5. Voici venu le moment de raconter la sortie d’Égypte, l’exode, en lisant la Haggadah. Pour ce faire, on reste éveillé durant une bonne partie de la nuit.
6. On boit la 2e coupe de vin.
7. Tout le monde se lave les mains, encore sans bénédiction.
8. On bénit la matsah et on la consomme. La matsah est un pain azyme, qui a été cuit rapidement, sans levain, de sorte qu’il n’a pas levé. Ce pain représente la rapidité avec laquelle les hébreux sont partis d’Égypte, en se dépêchant de faire cuire leur pain.
9. Durant cette étape, on mange des herbes amères pour se rappeler toutes les difficultés que les hébreux ont traversées, avec l’amertume qui s’ensuivait. Les juifs se rappellent alors que Dieu ne les a pas laissé tombés, même dans les moments difficiles.
10. Durant la 10e étape, le juifs mangent un sandwich fait d’herbes amères, de matsah et de ‘harosset. La matsah était brisée et elle est reconstituée dans le sandwich, « un sandwich fait de brique et de mortier », cela représente le peuple juif, qui est toujours resté uni.
11. La nuit du Séder, les juifs consomment un repas de fête pour se rappeler que la vraie liberté est notre capacité de sanctifier la vie. Contrairement aux autres religions, le judaïsme n’impose pas de grosses contraintes physiques. Selon eux, si Dieu a créé une telle panoplie de textures et d’arômes, c’est parce qu’il veut que nous ayons du plaisir.
12. Le dernier aliment que les juifs mangent, c’est l’Afikoman (le dernier morceau de matsah; du pain pour dessert!) Ils le mangent non pas par faim, mais parce que Dieu l'a ordonné. Le plaisir physique, bien qu'il fasse partie intégrante de leur vie, doit parfois céder la place à une valeur suprême, au spirituel.
13. La 13e étape est variée : d’abord, les juifs se rappelle qu’il faut faire ce qui est juste, même si ce n’est pas dans l’idée populaire (par exemple par rapport à la drogue.) Ensuite, ils récitent le Birkat Hamazone, la bénédiction de la fin du repas. C’est aussi le moment où l’on boit la 3e coupe de vin.
14. Puis vient le Hallel. On reconnaît le mot dans Hallelouya parce qu’Hallel signifie louer, louange. Les juifs chantent des psaumes, crient et expriment leur joie d’être délivrés. On consomme aussi la quatrième et dernière coupe de vin.
15. Le séder se conclut par une dernière prière. Les juifs se souhaitent aussi de fêter le prochain séder à Jérusalem.
Les traditions
L'afikoman (morceau de Matza) est caché au début du repas et les enfants doivent le chercher à la fin du repas.
Pendant le seder, on mange accoudé sur le côté gauche à la façon des hommes libres et on boit quatre coupes de vin.
Lors de la lecture des dix plaies d'Égypte, on trempe son doigt dans le verre de vin et laissons tomber une goutte pour chaque plaie.
Certains ont l'habitude de verser une cinquième coupe de vin en l'honneur du prophète Élie. Dans ce cas, elle sera versée avant le Hallel dans un verre à part. On commence le Hallel, puis on en répartit le contenu entre les convives pour ce qui sera la quatrième coupe, en complétant si nécessaire[réf. nécessaire].
Voir aussi
Liens externes
- Déroulement de la fête de Pessah'
- Ecouter un extrait de la haggada et du Seder chanté par le Rav Zécharia Zermati de l'Institut Torat Emet d'Arnona à Jérusalem.
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