- Militarisme
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Le militarisme est une idéologie politique, ou du moins un courant de pensée, qui prône la primauté de la force militaire dans les relations interétatique et dans l'organisation intraétatique. Il a connu de nombreuses incarnations au cours de l'Histoire. Ses tenants affirment que l'armée est le meilleur instrument au service de la nation.
Sommaire
Un terme à manier avec précautions
Ce terme comporte une forte charge péjorative, il faut donc être prudent avant de l'utiliser à l'égard de telle ou telle nation : un État qui s'arme pour se défendre n'est pas militariste. Il le devient si ses dirigeants décident que tout leur effort doit porter sur la force militaire, sans que la menace le justifie vraiment. Ce qui amène à un autre problème : où finit la défense et où commence l'agressivité ?
De même, il est déplacé de parler de militarisme lorsqu'un pays émergent entame une politique d'armement pour rattraper son retard stratégique. Du point de vue de l'État, il s'agit alors simplement de se réapproprier un attribut de sa souveraineté. Le militarisme n'est avéré que lorsque cet effort va trop loin et que la disproportion des forces est en faveur de l'armée.
Fondements théoriques
Les visions militaristes font du potentiel militaire d'un pays la base de sa sécurité nationale, et affirment que le maintien et l'amélioration des capacités militaires devraient être le plus important objectif de sa société civile. Leur argumentaire récurrent plaide les bienfaits de la « paix armée » pour arriver à bâtir un « monde plus sûr », et y ajoute l'antienne selon laquelle « la raison du plus fort est toujours la meilleure ».
Pour parvenir à leurs fins, les militaristes conseillent aux dirigeants politiques de toujours garder à l'esprit les problèmes militaires, et de s'entourer de personnes travaillant dans le complexe militaro-industriel, officiellement ou non. La militarisation qui s'ensuit influe sur l'économie, la culture et la politique civiles.
Ce processus est visible dans l'histoire des États-nations et empires qui se sont engagés dans la voie de l'impérialisme ou de l'expansionnisme territorial :
- la Prusse de Frédéric-Guillaume Ier,
- l'Empire britannique (mais le militarisme y fut contrebalancé par un très fort légalisme),
- l'Empire du Japon,
- l'Allemagne nazie,
- l'Italie fasciste (renommée Nouvel Empire Romain sous Mussolini),
- l'Union soviétique de la Guerre froide,
- l'Irak de Saddam Hussein,
- les États-Unis pendant la période de la « Destinée manifeste » menant à une réforme de l'armée.
La doctrine militariste mêle la recherche de la suprématie, la loyauté des sujets, l'extrémisme politique, et un protectionnisme d'exception avec le nationalisme, sous sa forme atténuée qu'est le patriotisme. Le danger de guerre sans cesse réaffirmé assujettit la population, voire l'asservit aux besoins et buts de son armée. D'autres ressorts idéologiques tels que l'alarmisme et le triomphalisme sont aussi étroitement liés au militarisme.
On oppose souvent le militarisme aux idées de "puissance nationale globale" (incluant l'économie, la culture et la diplomatie) et de soft power, tandis qu'on le relie à celle de hard power.
Signes extérieurs
Il y a plusieurs façons d'évaluer le degré de militarisme en termes économiques : on se repose souvent sur la part du budget militaire par rapport aux dépenses de l'Etat ou au PIB, particulièrement élevée dans les nations qui entretiennent de vastes forces (exemples en 2005 : les États-Unis et la Chine) ou qui visent à les développer (à la même date : Israël, le Koweït, Singapour, la Corée du Nord, la Guinée-Equatoriale, l'Arabie saoudite).
Mais il serait trop facile alors de crier au militarisme en oubliant les autres facteurs qui légitiment ces achats : situation locale tendue (cas du Koweït), émergence d'un ennemi difficile à vaincre (comme les pirates du détroit de Malacca, dans le cas de Singapour), mise à jour d'une armée obsolète, enrichissement national permettant au gouvernement de lancer quelques contrats profitables. On ne peut donc pas faire de généralités, chaque pays est un cas à part.
Symbolique
Aux États-Unis, les militaristes sont métaphoriquement nommés les « faucons » (« hawks », parti pris des bellicistes) et les pacifistes les « colombes » (« doves »), comme lors des débats politiques à la veille de l'intervention américaine en Irak.
Voir aussi
Antonymes
Articles connexes
- Le thème revêt des caractéristiques propres par pays :
- Militarisme japonais (en)
- Militarisme prussien
- corrélé aux aspects économiques :
- corrélé aux aspects géostratégiques :
- en fiction :
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