- Frederic-Guillaume Ier de Prusse
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Frédéric-Guillaume Ier de Prusse
Frédéric-Guillaume Ier de Prusse (en Allemand: Friedrich Wilhelm I), de la Maison de Hohenzollern, (14 août 1688 – 31 mai 1740), surnommé « le Roi-Sergent » (der Soldatenkönig en Allemand, littéralement « le Roi-Soldat » surnom donné par George II de Grande-Bretagne, son cousin et beau-frère) fut roi en Prusse du 25 février 1713 à sa mort.
Réputé pour son avarice, son mépris des choses de l'esprit, sa brutalité et sa volonté de tout diriger dans le moindre détail, il confirma néanmoins l'influence grandissante de la Prusse au sein des puissances européennes et accrut l'importance de l'armée au sein de la société prussienne. Il était pieux, avait le sens du devoir, et a été un mari fidèle mais jaloux.
Sommaire
Biographie
Frédéric-Guillaume est né à Berlin le 14 août 1688. Il est le fils de Frédéric Ier de Prusse et de Sophie-Charlotte de Hanovre. C'est son père qui avait obtenu le titre héréditaire de roi en Prusse pour les margraves de Brandebourg.
Il manifesta très tôt son caractère violent et despotique n'hésitant pas à distribuer coups de pied et coups de bâton en ne tenant compte ni de l'âge ni du rang. Ses enfants furent les premières victimes de ces crises de fureur. Il était très grossier malgré l'influence de sa mère la reine philosophe. Il refusa d'apprendre le français et parlait mal l'allemand. Il méprisait les écrivains qu'il surnommait les pisseurs d'encre. Néanmoins il possédait une mémoire prodigieuse. Seule l'activité physique l'intéressait et surtout la chasse. Les inspections et les revues militaires était sa passion. Son train de vie fut modeste. Il mangeait beaucoup mais simplement buvant du vin du Rhin ou de la bière (Il pesa 125 kilos pour 1,75 mètre à la fin de sa vie). Il prit l'habitude de porter en permanence l'uniforme réduisant ainsi ses dépenses vestimentaires. Abandonnant son château, il vécut dans deux résidences campagnardes très simplement meublées l'une à Wusterhausen et l'autre à Potsdam qui allait devenir sa vraie capitale. Sa vie de roi et privée était parfaitement réglée.
Son fils, le futur Frédéric II, fit les frais de son tempérament violent et autoritaire, ainsi que de son mépris pour l'art et les lettres. Il lui interdit l'apprentissage du latin, traita avec mépris son intérêt dans la poésie, la littérature et la musique, le frappait et l'humiliait en public. À 18 ans, Frédéric tenta de s'enfuir en Angleterre. Le plan échoue et son père le fait arrêter pour trahison. Emprisonné à la forteresse de Küstrin, il est forcé d'assister à l'exécution de son ami et complice Hans Hermann von Katte.
Devenu roi à l'âge de 25 ans, il s'attache à redresser les finances de l'État, s'opposant à toute dépense superflue et imposant à lui-même et à sa cour une rigueur budgétaire. il fit passer le nombre des charges de la cour de 142 à 47 et diminua de moitié les restantes. Il licencia les artistes de la Cour et les dépenses baissèrent de 80% en une année. Il fit vendre tous les objets de luxe et les carrosses de son père ainsi que les vins fins. Sur le plan économique, il adopta une politique mercantiliste, et créé en 1727 les premières chaires d'enseignement de Polizeiwissenschaft ("Science de la police"), concernées par l'administration de l'État au sens large (et non de la simple prévention et répression des crimes et délits).
Militarisation de l'état
Il possédait une expérience militaire non négligeable, ayant suivi son père pendant de nombreuses années. Il combattit aux Pays-Bas sous les ordres du prince Eugène et participa directement à la bataille de Malplaquet.
Il renforça considérablement l'armée prussienne, qui passa de 40 000 à 80 000 hommes, et en lui donnant une place prépondérante dans la société, modelant ainsi une Prusse militariste dont la réputation de discipline, d'organisation et de rigueur persiste toujours aujourd'hui.
Chérissant son armée par-dessus tout, il recrutait dans toute l'Europe des hommes de grande taille pour les incorporer dans sa garde personnelle, les fameux "Lange Kerle" (les "grands types").
Ayant fait de l'armée prussienne une des plus puissantes d'Europe, il ne la fit pourtant combattre qu'une seule fois, lors de la Guerre du Nord.Politique extérieure
Qualifié de plus grand roi intérieur de la Prusse, le bilan de sa politique extérieure n'est pourtant pas négligeable surtout en termes de gains territoriaux qui se firent dès le début de son règne. Ensuite, il fut très prudent, refusant de servir d'allié de circonstance aux quadrilleurs (les quatre grandes puissances européennes). Il resta un bon sujet de l'empereur Charles VI du Saint-Empire mais fut mal récompensé de sa fidélité. Il refusait d'engager sa belle armée. Le roi de Prusse n'est un loup que dans sa bergerie disait on.
Dés le début de son règne, il rompt l'alliance avec l'Autriche et signe un traité à Utrecht lui permettant d'être tranquille à l'Ouest et de se consacrer vers la Baltique. La Suède était dans un moment critique de son histoire: Suite à la défaite de Poltava, le roi Charles XII se réfugie en Turquie laissant la défense du royaume à ses généraux. Plusieurs places tombèrent. Le retour du roi Charles ravive la coalition contre la Suède et aboutit à la défaite de la Suède. La paix russo-suédoise de Nystad confirme les pertes suédoises au profit de la Russie et de la Prusse. La Prusse versa néanmoins deux millions de thalers à la Suède. (Voir Guerre du Nord).
Ayant étendu ses possessions au Nord, Frédéric-Guillaume voulait acquérir les duchés de Berg et Juliers. Il s'allia en 1725 avec la France et l'Angleterre par le traité de Herrenhausen mais se retourna aussitôt vers l'Autriche qui lui promit les duchés en échange du soutien de la Prusse à la Pragmatique Sanction. Il resta le féal de l'empereur Charles VI et malgré une aide militaire de la Prusse à celui-ci, les duchés de Berg et Juliers ne lui appartinrent toujours pas. Humilié, Frédéric-Guillaume en voulut surtout à l'Autriche et refusa d'aider celle-ci dans sa guerre contre les Turcs. Il se rapprocha finalement de la France par le traité de la Haye de 1739: Voici celui qui me vengera aurait-il dit en désignant son fils quelques mois avant sa mort.
Famille
Frédéric-Guillaume et sa femme Sophie-Dorothée de Hanovre (1687-1757), (fille de Georges Ier de Grande-Bretagne et de Sophie-Dorothée de Brunswick-Lunebourg) ont eu quatorze enfants, dont huit survécurent :
- Wilhelmine (1709 - 1758), en 1731, elle épousa le margrave Frédéric de Brandebourg-Bayreuth (1711-1765)
- Frédéric (1712-1786), roi de Prusse
- Frédérique Louise (1714-1784), en 1729, elle épousa Charles Guillaume de Brandebourg-Ansbach (1712-1757)
- Philippine Charlotte (1716-1801), en 1733, elle épousa le duc Charles Ier de Brunswick-Lunebourg (1713-1780)
- Sophie Dorothée Marie (1719-1765), en 1734, elle épousa le margrave Frédéric Guillaume de Brandebourg-Schwedt (1700-1771)
- Louise Ulrique (1720-1782), en 1744, elle épousa Adolphe Frédéric de Suède (1710-1771)
- Auguste Guillaume, (1722-1758), en 1742, il épousa Louise Amélie de Brandebourg-Lunebourg (1722-1780), (fille de Ferdinand Albert II de Brunswick-Lunebourg), (parents de Frédéric-Guillaume II de Prusse)
- Anne Amélie, (1723-1787), en 1743, elle épousa secrétement le baron Frédéric de Trenck (1726-guillotiné le 8 thermidor an II (26 juillet 1794)
- Frédéric Henri Louis (1726-1802), en 1752, il épousa Wilhelmine de Hesse-Cassel
- Auguste Ferdinand (1730-1813), en 1755, il épousa sa nièce Louise de Brandebourg-Schwedt (1738-1820).
Généalogie
Frédéric-Guillaume Ier de Prusse appartient à la première branche de la Maison de Hohenzollern. Cette lignée donna des électeurs au Brandebourg, des rois à la Prusse, des empereurs à l'Allemagne. Frédéric-Guillaume Ier de Prusse est l'ascendant de l'actuel chef de la Maison impériale d'Allemagne, le prince Georges Frédéric de Prusse.
Liens internes
- Frédéric-Guillaume Ier de Brandebourg (grand-père paternel)
- Ernest-Auguste de Hanovre (1629-1698) (grand-père maternelle)
Précédé par Frédéric-Guillaume Ier de Prusse Suivi par Frédéric Ier roi de Prusse 1713-1740 Frédéric II Sources
- (fr) Histoire de la Prusse, Michel Kerautret, L'Univers historique, Seuil IBSN 9782020416986
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