- France-Soir
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France-Soir Pays France Langue Français Périodicité Quotidienne Format Berlinois Genre Généraliste Prix au numéro 0,80 euro Diffusion 77 106 ex. (2010) Date de fondation 1944 Éditeur Paris Propriétaire Alexandre Pougatchev Site web FranceSoir.fr France-Soir est un quotidien généraliste français créé en 1944.
Sommaire
Histoire
Les fondateurs Robert Salmon et Philippe Viannay
À sa création en novembre 1944[1] par les jeunes chefs résistants Robert Salmon et Philippe Viannay, France-Soir est assimilé, par son lectorat comme par son titre, au journal clandestin Défense de la France créé en 1941 par les mêmes Robert Salmon et Philippe Viannay[2], dont les premiers numéros étaient imprimés sur une machine offset Rotaprint[3], cachée dans les caves de la Sorbonne, avec en exergue cette phrase du philosophe Blaise Pascal : « Je ne crois que les histoires dont les témoins se feraient égorger ».
Relayé à Grenoble, Clermont-Ferrand, Lyon et en Bretagne par les réseaux résistants Combat et Témoignage chrétien, Défense de la France devient le plus fort tirage de la presse clandestine, avec 450 000 exemplaires par jour dès janvier 1944[3]. En mars 1944, après de multiples déménagements, il est hébergé dans un bâtiment industriel sur trois niveaux, rue Jean-Dolent, derrière la prison de la Santé, dans le XIVe arrondissement, avec une machine « double jésus » de six tonnes, la « Grosse Margot », une linotype, un massicot, et une réserve de papier, d’essence, de vivres, d’eau et de deux tonnes de charbon de bois pour la clicherie.
Le premier numéro de France-Soir paraît le 7 novembre 1944 sous un double titre, France-Soir - Défense de la France. Philippe Viannay, ancien chef des maquis FFI de Seine-et-Oise[4], fonde aussi en 1945 avec Jacques Richet le Centre de formation internationale avant de le transformer l’année suivante en Centre de formation des journalistes (CFJ). Mais en 1947 après trois années de parution, il perd le contrôle de France-Soir[5]. Jusqu'en 1948, un drastique rationnement du papier oblige les très nombreux quotidiens, pour la plupart issus de la Résistance, à se limiter à une page recto-verso, limitant les possibilités d'expansion et d'innovation. Robert Salmon, sensibilisé au problème avait présidé le Comité des papiers de presse, pour trouver des solutions à la pénurie de matière première. En 1945, le syndicat national des journalistes demande la mise sous séquestre de ce comité, qu'il appelle « trust du papier » [6].
Pierre Lazareff revient des États-Unis, où il avait rejoint en 1940 l’Office of War Information pour diriger les émissions à destination de l'Europe occupée. Il retrouve le poste de directeur de la rédaction de Paris-Soir, qui fut le premier quotidien de l'entre deux-guerres, avec 1,7 million d'exemplaires en 1936, auquel l'avait nommé Jean Prouvost en 1931. Paris-Soir se voit confisquer son imprimerie de Lyon, au profit du journal Le Patriote, en raison d'un comportement ambigu sous l'occupation. Pierre Lazareff préfère rejoindre dès septembre 1944 Défense de la France, qui devient Défense de la France-France-Soir deux mois plus tard.
En 1946, la F.E.P. (société éditrice de France-Soir) fusionne avec Publi-France, filiale du groupe Hachette et éditrice de Paris-Presse[1], fondé en novembre 1944 par le fils de Maurice Barrès, le député RPF Philippe Barrès. Ce dernier avait été rédacteur en chef de Paris-Soir dans les années 1930 puis se mit au service de la France libre en 1941, en partant aux États-Unis. France-Soir partage très tôt ses vendeurs à la criée avec ceux de Paris-Soir, qui portent une casquette commune aux deux titres. Dès 1948, un supplément dominical est créé : Le Journal du dimanche qui deviendra par la suite indépendant.
Pierre Lazareff et le million d'exemplaires, dès les années 1950
Premier quotidien français, France-Soir est racheté en 1949 par la Librairie Hachette, qui nomme Pierre Lazareff directeur général et gérant de la société éditrice (FEP). Le cofondateur Robert Salmon devient également gérant (Il gardera le titre de président du journal alors que France Soir est une SARL de presse). Le quotidien franchit dès 1953 le cap du million d'exemplaires lors des premiers événements des guerres de décolonisation, en Indochine et en Algérie[7].
Le tirage culmine à 1,5 million d'exemplaires en 1956-1958, lorsque la guerre d'Algérie[3] appelle des centaines de milliers de jeunes français sous les drapeaux et se maintient en 1961, au moment des attentats de l'OAS et du putsch des Généraux, avec 1 115 700 exemplaires vendus en moyenne chaque jour. Un bandeau à la une proclame « Le seul quotidien vendant plus d'un million d'exemplaires ».
Pierre Lazareff disait « Vous prenez peu sur beaucoup, vous êtes riche ! Vous prenez beaucoup sur peu, vous êtes pauvre ! ».
L'excellente réputation du France-Soir des années 1950 lui est apportée par des as du reportage, qui deviendront ensuite des romanciers à succès : l'ancien résistant et futur académicien Joseph Kessel, correspondant de guerre dès 1939-1940, ou Lucien Bodard, qui ramène des informations exclusives d'Indochine, ou encore Philippe Labro, qui publiera ses premiers romans à partir de 1960 et Henri de Turenne, aspiré par l'aventure du reportage télévisé lors de la création en 1964 de l'ORTF après avoir publié en 1951 le prémonitoire Retour de Corée.
La montée en puissance du titre s'appuie aussi sur un prix attractif et une politique rédactionnelle efficace : manchettes percutantes, photos vivantes, scoops en rafale, nombreux faits divers, reportages de guerre. C'est le seul quotidien capable de rafraîchir l'actualité, en particulier internationale, sept fois par jour, avec sept éditions tout au long de la journée. La rédaction tourne presque 24 heures sur 24, et vingt-cinq voitures avec chauffeur sont disponibles à tout instant pour amener les journalistes rapidement sur le terrain.
Autre pilier du succès, Paul Gordeaux propose a Pierre Lazareff de raconter le Film du demi-siècle et afin d'imiter une pellicule cinématographique, il opta pour l'ordre vertical un véritable storyboard. Gordeaux commandât les premières images à un jeune dessinateur alors peu connu : Jean Bellus. Le célèbre logo du lecteur tenant son France Soir devant lui, laissant voir les gros titre de la une et les bandes dessinées de la « der ». Chaque lecteur devenant un Homme-sandwich de France-Soir, le curieux courrait acheter le journal pour lire la suite des bandes dessinées ! Paul Gordeaux publia plus de 10 000 bandes dessinées, qui firent de lui l'historien le plus lu de France : « il ne racontait pas des histoires mais l’histoire » disait de lui Pierre Lazareff. Il continua avec ses fameuses bandes dessinées verticales écrites au jour le jour: Le Crime ne paie pas suivi par Les Amours célèbres pour équilibrer la page à sa disparition. Après 14 ans de parution quotidienne, elles seront remplacées par de courtes bandes dessinées réalistes comme Juliette de mon cœur de Stan Drake et Elliot Caplin, ou 13 rue de l'Espoir, dessiné par Paul Gillon sur des textes des frères Jacques et François Gall. Sans oublier le fameux Jeu des 7 erreurs dessiné par Henry Blanc. Celui-ci a également dessiné les aventures du commissaire San Antonio en bande dessinée, sous forme de comic strips, (les textes, placés sous les images, étaient adaptés par Robert Mallat). Henry Blanc réalisa aussi les dessins d'une adaptation en comic strips du célèbre feuilleton radiophonique humoristique Signé Furax, adapté par Paul Gordeaux. Sans parler du nouveau -et désormais célèbre- roman historique français Angélique, marquise des anges signé Anne et Serge Golon et publié en feuilleton en 1957, apportant au journal jusqu'à 250 000 lecteurs supplémentaires à chaque parution. Quatre tomes d'Angélique paraissent en texte illustrés dans France-Soir.
France-Soir devient une référence dans le paysage médiatique français. Dans ses bureaux du 100, rue Réaumur, entouré de six secrétaires, Pierre Lazareff, surnommé « Pierrot-les-bretelles », gère une rédaction de plus de 400 personnes. Peu à peu, le journal se transforme aussi en moyen d'influence convoité. Les déjeuners dominicaux, donnés par Pierre Lazareff et son épouse Hélène Lazareff, créatrice du magazine ELLE, dans la propriété qu'ils louent dans les Yvelines, deviennent un lieu de rendez-vous recherché par les dirigeants politiques et les capitaines d'industrie.
Les ventes commencent à décliner dans les années 1960, mais l'absorption de l'équipe rédactionnelle de Paris-Presse empêche France-Soir de basculer dans un populisme sans limites. Le 9 novembre 1970, France-Soir obtient une diffusion exceptionnellement élevée, avec 2 264 000 exemplaires, pour l'annonce de la mort du général de Gaulle. Après la mort de Lazareff en 1972, Henri Amouroux le directeur de Sud-Ouest sera recruté en 1974 pour la direction de France-Soir, mais sans parvenir à relancer les ventes.
La fin de l'âge d'or
La mort de Pierre Lazareff, en 1972, marque la fin de l'âge d'or du quotidien. Les radios et la télévision lui livraient déjà une concurrence terrible, en particulier Europe 1 avec ses bulletins d'information toutes les heures, et le 8 avril 1969, le bandeau « million d'exemplaires » avait déjà été supprimé. Mais, désormais, ce sont les hésitations de choix de la ligne éditoriale qui vont finalement lui faire le plus de mal, entre un journal populaire à l'anglo-saxonne ou un journal généraliste concurrent du quotidien Le Parisien libéré.
En 1976, Hachette revend le titre, alors diffusé à 600 000 exemplaires par jour, au groupe Presse Alliance de Paul Winkler, qui en rétrocède aussitôt la moitié à Robert Hersant, avant de lui en céder le contrôle total. Sur les 200 journalistes, 80 font jouer la clause de cession. Des grèves à répétition font chuter le lectorat, mais la diffusion se situe toujours autour de 400 000 exemplaires en 1983.
En 1998, est lancé un ambitieux plan industriel, comprenant le passage au format tabloïd, une réduction du prix de 22 %, passant de 5 francs français à 3,90, une nouvelle imprimerie avec une rédaction installée à Aubervilliers.
La Socpresse de Robert Hersant vend à Georges Ghosn le titre déficitaire en 1999. L'érosion de la diffusion de France Soir est alors amorcée, le quotidien est pris en tenaille par Aujourd'hui en France qui s'impose sur le marché[8]. En juin 2001 une restructuration aboutit à la suppression de 60 emplois. Entre 2002 et 2003, Philippe Bouvard a un nouveau projet éditorial, qui fait la part belle à la télévision et au sport, c'est le projet France-Soir +, mais la nouvelle formule n'obtient pas le succès escompté et Philippe Bouvard quitte le quotidien. Il est remplacé par André Bercoff qui devient le onzième directeur de la rédaction depuis 1982, et en octobre 2004 le quotidien est vendu à Raymond Lakah.
L'affaire des caricatures de Mahomet
Au début du mois de février 2006, France-Soir s'est illustré en publiant la série de caricatures de Mahomet qui avait valu au journal danois Jyllands-Posten une vive désapprobation du monde musulman. Cette action relança la polémique et entraîna le licenciement du directeur de la publication Jacques Lefranc.
La difficile reprise
Presse Alliance, possédé par Poligrafici à hauteur de 30 % et Ramy Lakah à 70 %, a été mis en cessation de paiement jeudi 27 octobre 2005, depuis août, le journal ne paraissait plus dans le sud de la France, suite à un contentieux avec l'imprimerie Riccobono. Déficitaire de six millions de francs français, le tribunal de commerce de Bobigny a décidé le lundi 31 octobre 2005 de la mise en redressement de la société Presse Alliance, la société éditrice du quotidien, pour une période de six mois. Cette décision permit la poursuite de l'activité et donna du temps aux administrateurs judiciaires pour trouver une solution de continuité, mais la diffusion du quotidien est tombée à 45 000 exemplaires.
La société Presse Alliance est propriété à 70 % du groupe Montaigne Press Limited dont le gérant est Raymond Lakah. Cinq repreneurs ont été en lice pour la relance de France-Soir. La date limite de dépôt des dossiers de reprise du titre, fixée par le tribunal au 12 janvier 2006, fut plusieurs fois repoussée.
Le 14 mars 2006, l'homme d'affaires Arcadi Gaydamak annonce un projet de reprise du titre par l'intermédiaire de sa société Moscow News. Ce projet obtient le soutien du SNJ.
Le 12 avril 2006, c'est le projet de reprise du journaliste Olivier Rey et de l'homme d'affaires Jean-Pierre Brunois qui est choisi par le Tribunal de commerce de Lille, provoquant dans la foulée une grève des journalistes de France-Soir décidée et reconduite avec une quasi-unanimité. Ils contestent le peu de crédibilité du projet rédactionnel du repreneur désigné, ainsi que l'ampleur et la nature du plan social prévu. Celui-ci, validé par le tribunal de commerce sur la base d'un projet du repreneur, empêche toute application des règles du droit social, dans le but de faire payer par les fonds publics de garantie les indemnités des salariés les plus anciens. Les représentants des salariés font appel du jugement du tribunal de commerce. Les salariés de France-Soir obtiennent le soutien de l'ensemble des organisations syndicales ainsi que de nombreuses personnalités des médias, de la société civile et du spectacle, et notamment de la petite-fille de Pierre Lazareff, Katherine Icardi-Lazareff qui dénonce « l'éradication de services entiers du journal, la politique, la culture, les fondements de ce qui fut le journal de mon grand-père ».
Cette grève et l'appel à la mémoire de Pierre Lazareff ont été dénoncés comme une manœuvre, qualifiée de "suicide collectif" [9], par François Lazareff, neveu de Pierre, journaliste et directeur de journal équestre dans le grand ouest de la France. Il a rappelé qu'une des maximes de Pierre Lazareff était : « La première qualité d'un journaliste est d'être lu » et que les journalistes de France-Soir faisaient tout pour ne pas l'être[10].
Reparution en 2006
Le mercredi 7 juin 2006, France-Soir reparaît après plus d'un mois et demi d'arrêt de diffusion. La une du « n°1 du nouveau France-Soir », tiré à 150 000 exemplaires, était composée de Mariah Carey, Guy Roux et d'un titre sur la sécurité routière.
Le premier numéro de la nouvelle édition de France-Soir se voulait dans l'esprit des tabloïds anglais (voir le Sun), une formule qui remporte peu de succès jusqu'ici en France. En novembre 2006, le Canard Enchaîné a fait état d'une diffusion avoisinant 30 000 exemplaires. Dans son numéro du 10 novembre 2006, une autre publication, Les 4 vérités hebdo indique qu'« avec des ventes à moins de 30 000 exemplaires, France-Soir ne remonte pas la pente, malgré sa reprise en main, en juin dernier, par le trio Jean-Pierre Brunois/François Mattei/Christiane Vulvert ».
Le quotidien, appartenant à Jean-Pierre Brunois, homme d'affaires, a comme directeur de la rédaction François Mattei, puis Gilles Bornais le 3 février 2009. Il emploie alors près de cinquante salariés.
Parmi les signatures du journal, on retrouve Gérard Carreyrou qui signe une chronique politique chaque mardi, Paul Wermus, Jean-Marc Morandini et Isabelle Morini-Bosc, chroniqueurs pour les pages télévision ; Nicole Duault (arts, spectacles...)... Au dernier trimestre de l'année 2007 sont venues rejoindre à la rédaction, les signatures de Pierre Douglas, Paul Lefèvre, Alexandre del Valle, Roland Dumas, Bernard Debré et Gilbert Collard.
En janvier 2007, Gérard Carreyrou et Dominique Jamet ont été nommés conseillers éditoriaux. Le 15 février 2007, Dominique Jamet, après avoir été secrétaire de rédaction de 1961 à 1963, est devenu directeur de la rédaction du quotidien jusqu'au 28 avril 2007, date à laquelle il fut remercié, selon la version donnée par son employeur, ou démissionna de son poste, selon sa propre version, du fait d'un désaccord avec la ligne éditoriale du quotidien. Sa nomination avait été en grande partie à l'origine du départ de Jean-Pierre Thiollet.
Le journal adopte une nouvelle formule à partir du 31 mars 2008.
France-Soir a un OJD de 24 000 exemplaires pour le 1er semestre 2007, soit une progression de plus de 14 % par rapport au 2e semestre 2006, date de la reprise. L'étude EPIC du 01/07/06 au 30/06/07 attribue près de 200 000 lecteurs quotidiens au journal.
Sur le plan technique, France-Soir est un quotidien national publié six jours par semaine du lundi au samedi. Une forte place est faite au traitement des informations générales. La grande spécificité de France-Soir est le cahier Courses. Ce cahier quotidien de huit pages est imprimé sur papier jaune. Il est inséré au centre du journal. Sa numérotation est en chiffres romains (I à VIII, XII le samedi) alors que le cahier principal est numéroté en chiffres arabes. France-Soir est imprimé au Centre Impression Presse Paris (CIPP) à Saint-Denis. Il est également imprimé dans cinq autres imprimeries réparties sur le territoire français.
Le journal imprime plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires en trois éditions :
- une édition bouclée à 20 h 30 (Nantes Nancy),
- une édition intermédiaire (pour les sites d’impression distants) vers 21 h 45
- et la « CTD » à 23 h.
La pagination moyenne est de quarante pages berlinois. Le journal est réalisé par une équipe d'une quarantaine de personnes installées à Paris dans le 17e arrondissement. Selon la direction de l'entreprise, les objectifs de développement ont été validés après de nouvelles études marketing.
La marque France-Soir reste connue, essentiellement parmi les personnes les plus âgées. Selon la direction de l'entreprise, « il y aurait en France une large place pour un journal populaire de qualité ». L’équilibre financier du journal dont la masse salariale et les frais fixes auraient été considérablement réduits, se situerait aux alentours de 40 000 exemplaires vendus (pour une diffusion de 90 000 exemplaires).
En 2006, la direction de la société avait affiché son intention de mettre en place une « véritable politique de diffusion et de parution », « avec l’acquisition d’une fréquence de télévision sur la TNT et une fréquence radio organisées dans le même esprit éditorial que le journal », devant « renforcer encore le développement de France-Soir dans une interactivité journal-télévision-radio-internet ».
Reprise en 2009
En janvier 2009, France-Soir est racheté par le jeune milliardaire russe Alexandre Pougatchev. Le 17 mars 2010, une nouvelle version du journal, qui se veut plus proche du lecteur, est lancée à grand renfort de publicité (six millions d'euros)[11], et le but affiché est de relancer les ventes du journal grâce à « un concept très novateur et élégant » et l'arrivée de nouvelles signatures (Patrick Poivre d'Arvor, Laurent Cabrol, Thierry Roland). 22 722 exemplaires sont alors vendus quotidiennement. Avec cette nouvelle formule, la direction de France-Soir espère augmenter ses résultats pour atteindre 100 000 à 200 000 exemplaires par jour à moyen terme[12].
Dans son édition week-end datée du samedi 18 et dimanche 19 septembre 2010, France-Soir annonce la plus forte augmentation d'audience sur l'ensemble de la presse quotidienne nationale (+ 34,7 %) soit 58 000 lecteurs supplémentaires entre la période juillet 2009 - juin 2010 (selon la dernière étude EPIQ, portant sur la période d'enquête juillet 2009 - juin 2010). Grâce à cette annonce, les ventes journalières du journal s'élèveraient à 80 722 lecteurs environ. Après l'été 2010, la diffusion totale baisse à nouveau. Le bilan de la relance montre que le recours à la vente aux tiers (diffusion par les compagnies aériennes, etc.) a permis de contrecarrer la progression limitée des achats au numéro[13].
Le lundi 17 janvier 2011, pour la deuxième fois en moins d'un an, France-Soir lance une nouvelle formule qui se veut « plus claire, plus aérée et plus moderne » et dans l'objectif de « créer un journal populaire de demain »[14]. Cette nouvelle formule, tirée à 160 000 exemplaires entraîne aussi une augmentation du prix de vente au numéro, passant de 0,50 euro à 0,60 euro. L'objectif de la direction de France-Soir est d'atteindre « au plus vite les 100 000 exemplaires »[14] et « 140 000 exemplaires vendus en 2012 »[14].
Néanmoins, la nouvelle formule ne convainc pas et la diffusion payée tourne désormais autour des 60 000 exemplaires (OJD début 2011 ). C'est clairement un échec pour le repreneur russe du titre. Le 2 juillet, le prix augmente à 0,80 euros. Cette énième nouvelle formule spéciale été apporte des jeux et dévoile le nouveau Spirou. Le 30 août 2011, suite à d'importantes pertes financières, le journal est placé sous procédure de sauvegarde pour une durée de quatre mois.
Le 10 octobre 2011, les salariés de France-Soir se mettent en grève suite à l'annonce dans plusieurs médias que la parution papier allait disparaître au profit d'une édition exclusivement web. Alexandre Pougatchev se déclare prêt à céder le journal pour un euro symbolique[15] [16]. Alexandre Pougatchev a refusé le projet de reprise de France Soir proposé par Christiane Vulvert[17]. Le tribunal de commerce rendra sa décision en décembre 2011.
Le 14 octobre 2011, alors qu'une réunion du Conseil d'Entreprise se déroule, plus de 300 personnes manifestent à Paris devant le siège de France Soir pour protester contre l'édition exclusivement web. L'AFP précisera d'ailleurs que lors de cette journée de mobilisation, le site web du quotidien français était alimenté par des stagiaires.
Le 24 octobre 2011, une manifestation spectaculaire a eu lieu devant le siège du SPQN, où des milliers d'exemplaires invendus ont été jetés sur les trottoirs[18].
Évolution du logo
Personnalités
Directeurs
- Pierre Lazareff
- Robert Hersant
- Yves de Chaisemartin
- Georges Ghosn
- Giovanni Serafini
- Raymond Lakah
- Jacques Lefranc
- Jean-Pierre Brunois
- Philippe Bouvard
Écrivains
Ont écrit dans France-Soir (hors tribunes)
Notes et références
- (fr) Article France-Soir sur Universalis.fr
- (fr) Julien Mielcarek, « France-Soir célèbre son 20.000ème numéro » sur Ozap.com, 7 janvier 2008
- (fr) « France-Soir est issu d'un journal clandestin sous l'occupation. » .
- (fr) « Participation des jeunes dans la conception et l'écriture des journaux clandestins : André Bollier. », consulté le 7 avril 2010.
- (fr) Biographie de Philippe Viannay., consultation le 7 avril 2010.
- (fr) Raymond Ruffin, La Vie des français au jour le jour : De la Libération à la victoire (1944-1945) sur Google Books, consulté le 7 avril 2010.
- (fr) « Chronologie : Des années fastes au déclin ». sur le site de Paris-Presse, consulté le 7 avril 2010.
- "Les déboires de France Soir - page 25"
- "France Soir 03 05 2006 blog de François Lazareff"
- "France Soir : ce qu'en aurait réellement pensé son créateur 02 05 2006 Blog de François Lazareff"
- Le Monde, 2 mars 2010
- Correspondance de la presse, lundi 15 février 2010. Un tirage exceptionnel à 500 000 exemplaires est prévu le jour du lancement de la nouvelle formule, le 17 mars 2010.
- "Les déboires de France Soir - pages 50 à 59"
- Lejdd.fr, 16 janvier 2011, « France-Soir : « Je n'investirai pas plus de 100 millions d'euros. » »
- Alexandre Pougatchev prêt à vendre France Soir... et à voter Marine Le Pen, Céline Asselot, Franceinfo.fr, 11 novembre 2011
- Ce n’est pas la presse qui est malade, mais ceux qui la font, Novopress.fr, 9 novembre 2011
- "France-Soir : Pougatchev refuse l'offre de reprise de son ex-DG - Les Echos 31 10 2011"
- "Presse en crise : des militants déversent des journaux dans la rue à Paris - AFP 24 10 2011"
- (fr) « Une de France-Soir du 29 mars 2008 » sur le site officiel de France-Soir, consulté le 22 janvier 2009
- (fr) « Une de France-Soir du 31 mars 2008 » sur le site officiel de France-Soir, consulté le 22 janvier 2009
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