- Pierre Lazareff
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Pierre Lazareff, né le 16 avril 1907 à Paris et mort le 24 avril 1972 (à 65 ans) à Neuilly-sur-Seine, était journaliste, patron de presse et producteur d'émissions de télévision français.
Sommaire
L'homme de presse
Fils d'immigrés juifs russes naturalisés français, il grandit à Montmartre et suit ses études au lycée Condorcet. Il invente son premier journal à 9 ans et publie son premier article dans le quotidien Le Peuple à l'âge de 14 ans. À 17 ans, il lance son propre hebdomadaire, Illusion.
Proche des artistes de l'époque[1] et attiré par le monde du spectacle, il devient secrétaire de Mistinguett puis attaché à la direction artistique du Moulin Rouge (il eut à s'y occuper en 1929 des obsèques de Louise Weber, dite La Goulue). Il travailla ensuite pour une dizaine d'autres théâtres parisiens.
Il continue pourtant à collaborer avec plusieurs journaux comme L'Écho de Paris. Sa véritable carrière journalistique commença réellement ce jour de 1925 où il devint adjoint au chef de la page théâtrale du Soir et entama avec Paul Gordeaux une collaboration de près d'un demi-siècle. Le Soir, Paris Matinal et Paris Midi. En 1931, il est nommé directeur de la rédaction de Paris-Soir, titre phare de la presse française de l'époque, racheté et développé par Jean Prouvost en 1930.
En 1940, alors qu'éclate la Seconde Guerre mondiale, il part pour New York et rejoint l’Office of War Information. On l'envoie à Londres prendre la tête de l'American Broadcasting System In Europe, où il dirige les émissions radiophoniques à destination de l'Europe occupée. Il prend à son service comme lecteur de nouvelles René Lévesque, futur Premier ministre du Québec. Mais la France lui manque et il revient à la Libération. À son retour, il reprend le titre Défense de la France, journal clandestin de la Résistance, et le rebaptise France Soir, y attirant des journalistes réputés comme Joseph Kessel, Lucien Bodard ou Henri Amouroux.
Le 7 novembre 1944, le premier numéro de France-Soir paraît avec un double titre, France-Soir - Défense de la France. En quelques années, il deviendra le quotidien le plus vendu en France, tirant à partir de 1953 à un million d'exemplaires par jour avec 7 éditions. Son frère aîné Roger Féral viendra le rejoindre à France Soir tandis que sa femme Hélène Lazareff-Gordon lance de son côté, en 1945, un magazine féminin d'un genre nouveau, Elle, qui servira de modèle à une quantité d'autres publications.
Quand France-Soir est racheté par Hachette en 1949, Lazareff devient gérant et directeur général du quotidien, qui connaît dans les années 1960 un succès considérable, atteignant jusqu'à 2 millions d'exemplaires en 1970. Pour combler l'absence de quotidiens le dimanche, Lazareff crée Le Journal du dimanche en 1949.
En 1956, il est appelé en renfort pour lancer une nouvelle formule de l’hebdomadaire France Dimanche sévèrement concurrencé par Paris Match. En 1960, Jean Prouvost lui confie le lancement d'un nouvel hebdomadaire, Télé 7 jours, qui succède à Télé-60. Tiré d'abord à 320 000 exemplaires, ce magazine dépasse le million d'exemplaires en 1963, puis les 2 millions en 1965 et deviendra dans les années 1980 le plus fort tirage de la presse française.
L’homme de télévision
Véritable pionnier de l’actualité télévisée, Pierre Lazareff est à l’origine de la première émission télévisée d’information et de reportages, Cinq colonnes à la une, qu’il produit avec Pierre Desgraupes, Pierre Dumayet et Igor Barrère et dont la première diffusion aura lieu le 9 janvier 1959. Il lui appliquera pendant près de dix ans les recettes qu’il a employées à France Soir.
Tout en continuant son activité dans la presse écrite, Lazareff aide Mag Bodard dans son activité de productrice de cinéma. Il lui fait notamment rencontrer Jacques Demy, dont elle produira Les Parapluies de Cherbourg, Les Demoiselles de Rochefort et Peau d’Âne[2].
Lorsqu’il s'éteint en 1972, le monde de la presse, qui le surnommait « Pierrot les Bretelles », lui rend un hommage unanime. Un square porte son nom au 100, rue Réaumur, à Paris, face à l’immeuble historique de France Soir.
Notes et références
- Annabella, Ray Ventura, Marcel Bleustein-Blanchet, Jean Gabin ou Jean Effel, tous promis à un avenir glorieux. » Yves Courrière, Pierre Lazareff ou le vagabond de l'actualité. Gallimard, "Biographies", 1995. « Au pied de la butte Montmartre, ses copains étaient
- Agnès Varda, Mag Bodard.
Voir aussi
- Merry Bromberger, Comment ils ont fait fortune, Plon, 1954
- Yves Courrière, Pierre Lazareff ou le vagabond de l'actualité, Gallimard, Biographies, 1995
Catégories :- Journaliste français du XXe siècle
- Patron de presse
- Élève du lycée Condorcet
- Naissance en 1907
- Décès en 1972
- Personnalité enterrée au cimetière du Père-Lachaise (division 7)
- Collaborateur du Journal du Dimanche
- Naissance à Paris
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