Les Inrockuptibles

Les Inrockuptibles
Les Inrockuptibles
Logo Inrockuptibles.svg

Pays Drapeau de France France
Langue Français
Périodicité Hebdomadaire
Genre Culturel généraliste
Diffusion 46 332[1] ex. (2010)
Date de fondation 1986
Éditeur Paris

Propriétaire Les Éditions Indépendantes
Directeur de publication David Kessler
Directeur de la rédaction Bernard Zekri Ouiddir
Rédacteur en chef Jean-Marc Lalanne
ISSN 0298-3788
Site web lesinrocks.com

Les Inrockuptibles, familièrement appelé Les Inrocks, est un magazine français consacré au rock, apparu en 1986 et édité par Les Éditions Indépendantes.

Sommaire

Historique

En 1986, Christian Fevret et Arnaud Deverre lancent un trimestriel rock dont la charte graphique et le traitement sont sobres, uniquement composés d'entretiens et de photos en noir et blanc. Pour ses fondateurs, l'objectif consiste à aller à la rencontre de leurs héros (Leonard Cohen, David Bowie...) et de faire découvrir certains artistes d'une scène anglaise alors méconnue du grand public.

Le titre est un néologisme tiré du terme « les Incorruptibles »[2], qui permet de créer un mot-valise en insérant le mot « rock ».

Durant la première phase de son existence, le magazine s'appuie sur un réseau de distribution parallèle - hors NMPP -, impliquant associations culturelles et disquaires. Sa distribution s'avère toutefois très confidentielle et le reste jusqu'au numéro 12 du magazine daté de l'été 1988 qui affiche The Jesus and Mary Chain en couverture. Dès le numéro suivant (octobre-novembre 1988), le nombre de pages augmente et les sujets se diversifient. Dès lors, le périodique traite non seulement de musique mais aussi de littérature et de cinéma. Le format papier évolue également : de 21 × 27 cm à 30 × 23 cm. Parmi les rubriques apparaissent pour la première fois des brèves (« popus »), des indiscrétions puis progressivement, des chroniques de une à deux pages, rédigées entre autres par Michka Assayas, Jean-Daniel Beauvallet, Christian Fevret, Emmanuel Tellier ou ultérieurement, Arnaud Viviant. Une page satirique (« Blah blah blah ») complète la formule, signée du pseudonyme J. Robinhood. La disponibilité en kiosque du magazine devient ensuite plus régulière.

À l'été 1989, Les Inrockuptibles quittent leur siège du 6e arrondissement de Paris pour s'implanter rue d'Alésia, dans le 14e arrondissement. La publication adopte une reliure à dos carré collé (numéro 17 — Chris Isaak en couverture). En mars 1992 la parution devient mensuelle (numéro 34 — Ian McCulloch en couverture). La revue est alors reconnue pour la qualité de ses entretiens et la découverte de nouveaux artistes français totalement inconnus du grand public, tels que Dominique A ou Philippe Katerine.

En 1995, la revue change une nouvelle fois de format et de style et adopte la périodicité hebdomadaire au moment où le concurrent Technikart se positionne sur un axe éditorial comparable. Le magazine se veut alors généraliste culturel, traitant de musique, cinéma, littérature, société, télévision, etc. Régulièrement, des compilations CD sont incluses au magazine (titres représentatifs de l'actualité musicale « branchée », extraits de romans, bande annonces de films à venir).

Le siège des Inrockuptibles est actuellement au 24, rue Saint-Sabin, dans le 11e arrondissement de Paris.

Formule hebdo

La rédaction souhaite porter un regard critique et objectif sur les musiques rock et les arts contemporains. Cette évolution s'effectue en 1995 sous l'impulsion de Christian Fevret, Jean-Daniel Beauvallet et Emmanuel Tellier pour la musique, alors que Serge Kaganski traite de cinéma. Sylvain Bourmeau intègre la rédaction en chef tandis que l'écrivain Marc Weitzmann rejoint la journal pour s'occuper de la littérature. Le magazine aborde l'art et le fait de société par un traitement éditorial ancrée à gauche et par une approche intellectuelle. Cette démarche peut alors apparaître élitiste ou snob pour certains observateurs ou lecteurs.

Les Inrockuptibles ont ainsi des détracteurs, parmi lesquels Emmanuel Lemieux. En 2003, il met en évidence l'influence des Inrockuptibles sur le paysage médiatique parisien et national dans l'essai Pouvoir intellectuel : Les nouveaux réseaux[3].

Ainsi, plusieurs des journalistes sont régulièrement interrogés par d'autres médias lors de débats ou de reportages : Frédéric Bonnaud, Jean-Marc Lalanne, Serge Kaganski ou Arnaud Viviant dans Le Masque et la Plume sur France Inter, Jean-Daniel Beauvallet chez Bernard Lenoir ou Sylvain Bourmeau sur France Culture. Certains rédacteurs ont collaboré un temps aux Cahiers du cinéma (Patrice Blouin, Vincent Ostria, Olivier Joyard, Clélia Cohen, Erwan Higuinen), ou à Best (Francis Dordor, Jean-Luc Manet, Bruno Blum).

À partir du milieu des années 2000, plusieurs signatures quittent le magazine. On note ainsi le départ d'Emmanuel Tellier devenu rédacteur en chef de Télérama. Gilles Tordjman (dont les chroniques paraissent en librairie) et Marc Weitzmann se séparent du journal. Sylvain Bourmeau et Jade Lindgaard rejoignent Mediapart.

Parmi les autres plumes du magazine, on peut citer Jean-Max Colard, Christophe Conte, Philippe Azoury, Stéphane Deschamps, Amélie Dubois, Fabrice Gabriel, Julien Gester, Jacky Goldberg, Nelly Kaprièlian, Jean-Baptiste Morain, Olivier Nicklaus, Léo Soesanto, Thomas Burgel, Johanna Seban, Richard Robert, Pierre Siankowski, Noémie Lecoq, Ondine Benetier, Benjamin Mialot, Nicolas Chapelle ou encore Axelle Ropert (par ailleurs cinéaste et scénariste).

Le 14 mars 2006, le magazine inaugure une nouvelle formule qui se veut plus vivante. Un nouveau sous-titre « Le news culturel » remplace l'ancien « Culture, télé, société », le jour de parution est avancé du mardi au mercredi. Les deux premières couvertures de cette nouvelle formule sont consacrées à la crise du CPE, qui fait alors rage en France.

Tentative d'élargissement de la cible des lecteurs

Le 14 septembre 2010, Les Inrockuptibles lancent une nouvelle formule sensiblement différente. L'ambition consiste à devenir un hebdomadaire politique, social et culturel portant « l'esprit rock ». Ainsi, le magazine tente d'élargir son lectorat en s'extirpant de la niche rock, cinémas et littérature qui a toujours fait son succès et sa notoriété. La nouvelle stratégie repose sur le constat selon lequel les trentenaires ne liraient plus les news hebdomadaires traditionnels (Le Point, Le Nouvel Observateur, etc.), ce qui représente une opportunité commerciale. Pour répondre à cette ambition, la rédaction s'étoffe de nouveaux journalistes et la collaboration d'Arnaud Aubron de Rue89. Les débuts de cette nouvelle formule semblent être encourageants selon leurs propres critères[4].

Diversification

Le magazine tente d'étendre son activité éditoriale au delà de la presse écrite hebdomadaire. Il publie régulièrement des numéros hors-série, le plus souvent consacrés à des artistes (Bob Marley, The Clash, The Cure, Placebo, Maurice Pialat, Jean-Luc Godard, Radiohead, The Beatles, The Rolling Stones, The Smiths...). Ces hors-séries sont généralement intitulés Les Inrocks 2. Les éditions distribuent certains films sous forme de DVD (Mulholland Drive, Monty Python : Sacré Graal !). Cette diversification permet à la société éditrice de bénéficier d'une meilleure stabilité financière.

Les Inrockuptibles co-signent avec d'autres titres, des publications communes, avec le quotidien Le Monde notamment, pour présenter un supplément « Agenda culturel ».

En 1990 la revue littéraire L'immature, littérature est créée par deux collaborateurs du journal, Michel Jourde et l'écrivain Hadrien Laroche.

La société diffuse également des disques-hommage hors du circuit traditionnel de distribution. Les œuvres d'un artiste reconnu sont interprétées et ré-appropriées par des groupes et artistes actuels. Parmi ces initiatives, on remarque I'm Your Fan consacré à Leonard Cohen en 1991, The Smiths Is Dead en 1996 et Monsieur Gainsbourg revisited en 2006.

Depuis 1990, Les Inrockuptibles organisent un festival de musique (le Festival des Inrockuptibles) centré sur Paris et délocalisé dans quelques grandes villes françaises, parmi lesquelles Clermont-Ferrand à la Coopérative de Mai. La programmation de ce festival mêle découvertes, nouveautés et groupes cultes. L'événement est unanimement reconnu par la critique musicale française. Les Inrockuptibles organisent parfois d'autres concerts ou tournées spécifiques.

Depuis 2002, le magazine organise le concours CQFD (Ceux qu'il faut découvrir). La sélection d'une vingtaine d'artistes non signés est réalisée à partit d'un unique titre, pour en distinguer le meilleur grâce à un jury. En 2007, ce concours se transforme en plate-forme communautaire sur Internet grâce à laquelle - à l'instar de MySpace - les musiciens peuvent déposer leurs compositions et les diffuser. Chaque trimestre, le jury décerne le « Prix CQFD » à l'artiste parmi les plus populaires de la plate-forme.

En février 2004, Les Inrockuptibles publient le manifeste « Appel contre la guerre à l'intelligence » sous-titré « Face à la politique du gouvernement Raffarin, enseignants, magistrats, chercheurs, artistes, avocats, psychanalystes, étudiants, etc., se mobilisent ». La pétition est signée par plusieurs milliers de personnes et le journal publie ensuite de nombreux témoignages de personnalités et d'anonymes.

En juin 2008, Les Inrockuptibles lancent un mensuel purement musical intitulé Volume, arrêté moins d'un an plus tard.

En juin 2009, l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur annonce le rachat du magazine par le banquier d'affaires, vice-président Europe de la Banque Lazard, Matthieu Pigasse[5].

En février 2010, Frédéric Allary, directeur général depuis 2000, quitte la société.

Le 15 mars 2010, son fondateur Christian Fevret quitte Les Inrockuptibles. Il déclare[6] : « Vingt-quatre ans après avoir fondé, Les Inrockuptibles avec quelques amis, c'est avec une émotion toute particulière que j'ai décidé, en accord avec Matthieu Pigasse, de quitter le journal pour me consacrer à des projets personnels. Nous avons toujours voulu que Les Inrocks soit en mouvement permanent, réfractaire au sur-place et aux institutions, fidèle à son esprit d'insoumission, en quête de nouveauté et tourné vers l'avenir. Nous avons réussi. ».

Une édition argentine du magazine, basée à Buenos Aires, est publiée en langue espagnole : Los Inrockuptibles.

Diffusion

La diffusion payée en France des Inrockuptibles. Sources : OJD, 2011 .

Titre 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Les Inrockuptibles 39 473 41 755 41 256 40 156 40 534 47 117

Notes et références

  1. Association pour le contrôle et la diffusion des médias
  2. (en) Chris Andrews, « The social ageing of Les Inrockuptibles », dans French Cultural Studies, vol. 11, no 32, 2000, p. 235–248 (ISSN 0957-1558) [lien DOI] .
  3. Emmanuel Lemieux, Pouvoir intellectuel : Les nouveaux réseaux, Paris, Denoël, coll. « Impacts », 2003, 756 p. (ISBN 2-207-25050-4) .
  4. Louis Dreyfus, « Premiers succès pour la nouvelle formule des Inrocks », sur le site des Inrockuptibles, 30 septembre 2010.
  5. Odile Benyahia-Kouider, « Le banquier des «Inrocks» », dans Le Nouvel Observateur, no 2328, 18 juin 2009 [texte intégral] .
  6. « Christian Fevret quitte les Inrockuptibles », sur le site des Inrockuptibles, 15 mars 2010.

http://www.ojd.com/adherent/3321

Voir aussi

Bibliographie

Article connexe

Lien externe



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Les Inrockuptibles de Wikipédia en français (auteurs)

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