- Elvis Presley
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« Elvis » et « Presley » redirigent ici. Pour les autres sens, voir Elvis (homonymie) et Presley (homonymie). Pour les articles homonymes, voir King.Elvis Presley Elvis Presley en 1957.Surnom The King Nom Elvis Aaron Presley Naissance 8 janvier 1935
Tupelo, Mississippi
États-UnisDécès 16 août 1977 (à 42 ans)
Memphis, Tennessee
États-UnisActivité principale Chanteur
ActeurGenre musical Rock 'n' roll
Blues
Country
Gospel
Pop
Pop rock
Rockabilly
R&B
RockInstruments Guitare, Piano Années d'activité 1953-1977 Elvis Aaron Presley, dit « The King » (en français : « Le Roi ») (8 janvier 1935 à Tupelo, Mississippi - 16 août 1977 à Memphis, Tennessee), est un chanteur et acteur américain. Il a eu sur la culture musicale une influence à l'échelle mondiale, ce qui lui vaut d'être considéré comme l'un des chanteurs les plus importants du XXe siècle.
De son vivant, il s'est vendu 700 millions de disques. À l'heure actuelle[1],[2], on estime qu'il s'en est vendu au moins 1 milliard et demi dans le monde[3],[4]. Il a joué dans 31 films, donné 1 156 concerts aux États-Unis et trois au Canada (Vancouver, Toronto, Ottawa en 1957), et a donné 525 spectacles à Las Vegas[5]. Il a été le premier artiste à donner un concert retransmis par satellite. Le concert eut lieu le 14 janvier 1973 à Hawaï et passe pour avoir été regardé simultanément par un milliard et demi de téléspectateurs dans 43 pays : un record d'audience jamais égalé à ce jour par un autre artiste ou groupe. Il est apparu dans sept émissions de télévision. À sa mort, sa fortune personnelle représentait 56 millions de dollars américains.
Il est l'artiste solo qui a vendu le plus de disques dans le monde. Pendant quatre années consécutives, il a été l'artiste décédé qui a rapporté le plus d'argent.
D'après le magazine américain Forbes, en 2008, Elvis arrive en tête des personnalités décédées les plus riches du monde avec 56 millions de dollars devant John Lennon et Charles Schultz, dessinateur américain. Il avait déjà atteint cette place en 2005.
Biographie
Enfance et débuts musicaux
Né le 8 janvier 1935 (à environ 4h35 selon Last Train To Memphis) , dans une famille pauvre de Tupelo dans le Mississippi, Elvis Aaron[6] Presley est le fils unique de Gladys Love Smith et de Vernon Elvis Presley. Il a un frère jumeau mort-né, Jesse Garon Presley. Les ancêtres de Presley sont principalement des Européens avec un mélange Ecossais-Irlandais, avec des Français Normands; une des arrières-grands-mères de Gladys était Cherokee[7].
Elvis grandit au sein d'une famille très religieuse qui fréquente régulièrement l'Eglise de la Pentecostal First Assembly of God dans laquelle les fidèles chantent du gospel. A onze ans, ses parents lui offrent une guitare et le jeune Elvis se passionne très vite pour le blues, qu'il écoute en cachette à la radio[8].
Il grandit à Tupelo jusqu'à l'âge de treize ans. Sa mère travaille en tant qu'ouvrière dans une fabrique de vêtements et son père dans une épicerie, mais en grande difficulté financière, ils déménagent à Memphis, grande ville dans le Tennessee. Vivant dans un deux-pièces social, Gladys fait des ménages et travaille la nuit dans un hôpital, Vernon travaille ici et là. Très vite, Elvis travaille également : il tond des pelouses, lave des voitures et vend des cornets de glace en dehors de l'école. Après l'école secondaire, il trouve très vite un travail dans une société d'outillage, mais rêvant de conduire un camion, il trouve finalement un emploi à la Crown Electric Company comme chauffeur-livreur, un travail qui ne lui convient pas.
Amateur de gospel, de blues et de country, Elvis décide de tenter sa chance et, pendant l'été 1953, pousse la porte d'un petit studio d'enregistrement spécialisé dans la musique noire, le Studio Sun Records à Memphis. Reçu par la secrétaire Marion Keisker, il enregistre à ses frais (pour 4 dollars) deux chansons, My Happiness et That's When Your Heartaches Begin et repart avec le disque sous le bras pour l'offrir à sa mère. Keisker, qui sait que son patron Sam Phillips est à la recherche de jeunes chanteurs, note le numéro de téléphone du jeune Elvis. Bien qu'elle lui trouve un style bizarre, elle lui reconnaît une certaine belle voix. Elle note sur sa fiche « EP : voix à écouter, bon chanteur de ballade ».
Lorsque Keisker en parle à Phillips, celui-ci recontacte Elvis pour un essai. Le téléphone à peine raccroché, Elvis est dans le studio devant Phillips. Après plusieurs essais peu concluants, Sam Phillips est néanmoins impressionné par la grande mémoire du jeune homme « à la queue de canard », il dira plus tard à ce sujet « C'était incroyable, Elvis connaissait par cœur toutes les chansons dont je lui parlais. Si sa voix n'était pas souvent juste, je dois dire par contre qu'elle avait un rythme assez particulier. Hélas, je n'avais pas le temps de lui apprendre à placer sa voix, mais Elvis était tenace et je lui permettais de revenir le lendemain. »
En 1954, Phillips, a demandé à un groupe musical d'être présent à une nouvelle audition afin de soutenir Elvis musicalement : Scotty Moore à la guitare, et Bill Black à la contrebasse. Si Moore est plus ou moins impressionné, Black l’est encore moins[9]. Le 5 juillet, ils sont en studio. Alors que rien de convenable ne sort, et que Phillips, très déçu, s'apprête à fermer le studio, Elvis commence à entamer les premières notes d'une ancienne chanson, That's All Right Mama d'Arthur Crudup. Le célèbre trio Presley-Moore-Black porte le nom « The Blue Moon Boys. En octobre 1954, le batteur D.J. Fontana se joint à Scotty Moore et Bill Black»[10].
Voici le commentaire de Phillips :
« Ce que venait de faire Elvis avec That's All Right me donna immédiatement la chair de poule. Je savais qu'on tenait quelque chose. Ce n'était pas la chanson à proprement parler, mais ce qu'en faisait Elvis, la chanson était à l'origine un blues, Elvis l'a transformée en rock and roll. Je peux vous dire que pour moi c'était un choc. Je décidais qu'il devait l'enregistrer. Ce fut son premier vrai succès à Memphis. »
Début de carrière musicale aux États-Unis
Phillips l'envoie en tournée dans le sud des États-Unis. Les débuts sur scène du futur « King » du rock and roll sont assez maladroits, mais certainement pas timides. Les coups brusques de bassin du jeune homme, une innovation provocante pour l'époque, lui valent le surnom de « Pelvis » et amplifient sa notoriété.
Si les jeunes reconnaissent immédiatement en Elvis Presley un des leurs, il n'en va pas de même pour leurs parents qui, scandalisés devant les déhanchements de plus en plus suggestifs d'Elvis, cherchent à le faire interdire. En conséquence, certains de ses concerts seront purement et simplement annulés et ses disques brûlés en public. Elvis ne laisse personne indifférent : s'il agace l'Américain puritain, il devient une idole pour des millions de jeunes adolescents. En Floride, en août 1956, à Jacksonville, alors que la jeune vedette s'apprête à monter sur scène devant 22 000 admirateurs en délire, on le prévient que la police est présente dans la salle pour filmer ses fameux déhanchements. Elvis décide alors de ne bouger que son petit doigt pendant toute la durée du concert, et l'hystérie est à son comble. Le dernier de ses cinq 45 tours, I Forgot to Remember to Forget, accompagné de Mystery Train, atteint la première place au classement des ventes de « singles ».
À cette époque, Elvis ne cesse de se produire dans le sud et le sud-ouest. Il est notamment présent à 50 reprises à l'émission régionale Louisiana Hayride. Le fondateur et producteur d’Hayride, Horace Logan, a en effet la bonne idée de faire signer Elvis pour une apparition hebdomadaire, alors que celui-ci est encore peu connu. Lors de la dernière participation d'Elvis à cette émission, Logan annonce qu'Elvis a quitté le bâtiment afin de calmer les adolescentes qui essaient d'apercevoir la vedette après l'émission. Il ne sait pas que cette phrase va devenir un rituel célèbre à la fin de chaque concert : « Elvis has left the building. » (La célèbre phrase sera reprise par Al Dvorin dans les années 1970), ce que Dire Straits reprendra dans leur chanson hommage "Calling Elvis".
Elvis, qui est alors célèbre dans le sud et sud-ouest des États-Unis, rencontre à la fin d'un concert un homme qui est vaguement impresario, mais plus connu en tant qu'aboyeur de cirque. Thomas Andrew Parker ou Tom Parker dit « le colonel », qui fut un temps impresario du jeune chanteur Eddy Arnold, mais c'est avec Elvis qu'il va se hisser au sommet de sa profession dans le « show business ». Il signe en 1955 un contrat d'exclusivité avec Elvis sur vingt ans, avec à la clé 15 % de tous les revenus de Presley. (Dans les années 1970, ce pourcentage est porté à 50 % parce que Presley est son seul client). Le « colonel » impressionne Elvis, c'est un homme autoritaire et à qui rien n'échappe. N'a-t-il pas dit à Elvis pour l'approcher : « Jeune homme, pour l'instant vous valez un million de dollars, bientôt vous les aurez comptant ». Ce sont ces phrases qui impressionnent le jeune Elvis qui rêve de réussite et de dollars tout autant que Parker lui-même. Ce duo atypique change le monde du spectacle. Elvis, avec son look de jeune premier qui deviendra le plus grand sex symbol de l'histoire, sait comment attirer les foules sur scène avec sa voix, ses mimiques, ses pas de danse osés et son sens de l'humour. Quant à Parker, il a le sens des affaires et organise la carrière du King comme un véritable show commercial : tubes, films à succès, produits dérivés, posters, photos… Le monde de la musique en est ainsi à jamais transformé car beaucoup de ses techniques ont été reprises par d'autres artistes. Cependant, même si leur collaboration est très fructueuse, les critiques fusent des uns et des autres, surtout dans le milieu du spectacle. Les uns reprochent au colonel de ne voir en Elvis qu'une machine à sous, les autres reprochent à Elvis d'être devenu un homme sans caractère ni volonté. La presse nationale aussi se déchaine contre lui. Les grands journaux se disent choqués et outragés. Certains éditorialistes vont jusqu'à le comparer à "une saucisse qui en plus ne sait pas chanter". De grands journalistes le méprisent, ils méprisent cette façon de bouger en chantant, on peut même lire "Elvis hurle, beugle plus qu'il ne chante, il est une honte pour notre pays". La presse devient même hargneuse et alarmiste. Le puissant Times Magazine parlera ainsi d'Elvis en évoquant son déhanchement suggestif : "S'il faisait cela dans la rue, on l'arrêterait".
Lorsque le contrat entre en vigueur, Parker offre trois cadeaux à Presley. Le premier est un contrat avec la plus puissante maison de disques au monde, la RCA. C'est elle qui va miser sur Elvis et lui avancer les millions de dollars nécessaires à un essor planétaire. Le deuxième est un premier disque d'or avec Heartbreak Hotel ; Elvis a tout juste vingt ans. Le troisième et dernier cadeau au jeune chanteur est son arrivée sur le petit écran de millions de téléspectateurs. Ce soir-là, l'émission atteint une audience record de plus de cinquante millions de téléspectateurs, ce qui représente plus de 80 % de part d'audience. Lors de sa deuxième apparition au Ed Sullivan Show (le 28 octobre de la même année), il se teint les cheveux en noir, alors qu'ils étaient jusque-là blond chatain[11]. Le « King du rock and roll » vient de naître.
Si ces apparitions télévisées enchantent les plus jeunes, les vieux, eux, réprimandent et condamnent la tenue du « King ». Ses déhanchements lascifs et/ou brusques choquent l'Amérique, les moralistes et bien-pensants veulent faire interdire Elvis à la télévision. En conséquence, si Elvis ne sera jamais interdit d'antenne, par contre les réalisateurs ont ordre de ne filmer la star qu'au-dessus de la ceinture. C'est ainsi qu'Elvis interprète ses plus grands succès du milieu des années 1950 : Heartbreak Hotel, Blue Suede Shoes, I Want You, I Need You, I Love You, Don't Be Cruel, et le très suggestif Hound Dog .
Parallèlement à la télévision, Elvis poursuit ses tournées de concerts qui deviennent très vite une sorte de kermesse, une foire dangereusement incontrôlable. La vedette se produit devant des foules immenses, arrivant en Cadillac rose et surprotégé par une nuée de policiers, l'Amérique veut voir et toucher ce jeune chanteur devenu en moins d'un an une idole pour ses enfants. L'année 1956 se termine en beauté, Elvis décroche son 48e disque d'or de l'année, il fait l'objet d'une véritable vénération hystérique et déclare au fisc pas moins de 22 millions USD en revenus.
Poursuivi jour et nuit par ses admirateurs, Elvis finit par se réfugier derrière les murs d'une forteresse. Il s'offre le 19 mars 1957 pour 120 500 $ USD une grande maison sur le Highway 51 dans Memphis Sud (nom de boulevard changée le 19 janvier 1972 en Elvis-Presley Boulevard). Baptisée Graceland, elle possède vingt-quatre pièces sur un terrain de treize hectares. Immédiatement, Elvis y investit un demi-million USD en travaux pour faire de Graceland son royaume et y installe sa mère, son père, ses oncles et ses tantes, ses cousins et tout un groupe d'amis ou d'anciens camarades d'école qui deviennent jardiniers, chauffeurs ou comptables pour la vedette. À cette époque, il est considéré comme la plus grande vedette du rock and roll.
Unique tournée d'Elvis au Canada et en dehors des États-Unis
En 1957, Elvis fit sa seule tournée canadienne[12]. Il était accompagné de Scotty Moore, D.J. Fontana, Bill Black et le groupe vocal The Jordanaires.
- 2 avril : Toronto
- 3 avril : Ottawa
- 31 août : Vancouver
Elvis aurait aimé faire une tournée européenne, mais le colonel Parker n'a jamais voulu, préférant investir dans des tournées aux États-Unis[13].
Service militaire en 1958
Le 20 janvier 1958, Presley reçoit un courrier de l'US Army qui lui signifie qu'il doit accomplir son service militaire pendant deux ans. Il est affecté en Allemagne, où il conduira une jeep pour le sergent Ira Jones (qui relatera leur relation dans un livre). Son service est suspendu le 5 mars 1960. Il habite à Bad Nauheim pendant son service militaire qui est fait au Ray Barracks à Friedberg. Depuis, beaucoup se sont questionnés sur la légitimité de cette mobilisation, alors que l'on était en temps de paix et qu'Elvis était le seul appui de ses parents et de sa grand-mère. Certains pensent que le but de cette action était de préserver la jeunesse américaine de l'influence du chanteur, ou encore de vouloir préserver Elvis des débordements du rock and roll.
C'est peu avant son départ pour l'Allemagne, alors qu'il est encore au Texas pour y faire ses classes, que sa mère meurt subitement à 46 ans. Elvis, qui adorait sa mère, ne va jamais vraiment s'en remettre. Bien plus tard, John Lennon devait dire : « Elvis est mort le jour où il est entré à l'armée », mais on peut également dire ceci : Elvis est mort le jour où sa mère est morte. Le jeune homme ne sera plus jamais le même, et la joie qui l'accompagnait va le quitter.
Les années à l'armée sont des années sombres pour Elvis. Dans un pays étranger, loin de ses amis et de ses admirateurs, Elvis déprime. Bien qu'il soit aussi célèbre que dans son pays, il ne sort pratiquement jamais. C'est au cours d'une soirée chez son capitaine qu'il fait la connaissance d'une toute jeune fille de 14 ans, Priscilla Beaulieu. Il en tombe amoureux et décide même de l'accueillir à Graceland à partir de 1962[14]. C'est aussi en Allemagne que son père, venu le rejoindre, rencontre sa future deuxième épouse, Dee Stanley.
Lorsqu'il est démobilisé, le « show business » l'attend et Elvis reprend le cours de sa carrière.
Presley est très religieux et il enregistre de nombreux albums de gospel. Les trois Grammy Awards qu'il reçoit lui sont tous décernés pour des morceaux de gospel. Il n'aime pas qu'on lui décerne le titre « The King », car selon lui, le seul roi est Jésus-Christ[15].
Carrière au cinéma
Dès 1954, Hollywood s'intéresse à lui. Sa première apparition sur écran en tant qu'acteur est surprenante. Au début, il ne devait pas y avoir de chanson, mais les producteurs en rajoutent quatre et The Reno Brother's (titre original) est rebaptisé Love Me Tender, titre de son dernier succès. Le film parle de la guerre de Sécession et est mal perçu par les admirateurs d'Elvis qui s'indignent de voir leur idole dans un mauvais western.
Néanmoins, le film est un succès. Le film suivant, fait cette fois entièrement sur mesure pour Elvis, est Loving You, titre de son dernier succès. Il joue pratiquement son propre rôle, celui d'un petit chanteur qui devient une superstar grâce au travail et à un manager affairiste. Loving You obtient un immense succès[réf. nécessaire] et Elvis devient une vedette du cinéma. Son troisième film est l'archétype du film violent. Elvis y joue un employé qui aime chanter. Mais, suite à une bagarre, il tue un gars et est envoyé en prison. Là, il se met à chanter et devient la coqueluche de ses co-détenus. Libéré, il devient une vedette avant de connaître les affres de la célébrité. Le film, Jailhouse Rock, également le titre de son dernier succès, manque de profondeur et montre un personnage superficiel, mais remporte un succès retentissant auprès des jeunes[réf. nécessaire].
Son dernier film, King Creole, tourné avant qu'il parte pour l'armée sera considéré comme son meilleur. Le scénario était prévu pour James Dean et le personnage passe du boxeur au chanteur. Une fois de plus, Elvis interprète un garçon simple qui s'en sort grâce à la chanson.
À partir de 1960, dès son retour de l'armée, Elvis abandonne sa carrière de chanteur et se retire de la scène pour se consacrer à Hollywood. De ces longues années (neuf ans), seuls quelques films sur 27 méritent d'être cités : Flaming Star (1960), Blue Hawaii (1961), Fun in Acapulco (1962) avec Ursula Andress, Viva Las Vegas (1964) avec Ann-Margret et Charro (1969).
Toutes ces productions n'ont qu'un seul but : distribuer Elvis dans le monde entier sans que la vedette n'ait besoin de se déplacer. Le succès est phénoménal, mais au fil des années, la magie se perd et les films d'Elvis deviennent des caricatures. Ses disques tirés uniquement des bandes sonores des films connaissent également une chute et Elvis ne rencontre plus le succès qu'il avait avant. Le monde a changé et de nouveaux chanteurs et groupes ont fait leur apparition, et pour faire bonne figure, Elvis accepte de rencontrer les Beatles chez lui, le 27 août 1965, dans sa maison de Bel Air à Los Angeles.
Plus que jamais isolé dans des maisons pour milliardaires de Beverly Hills, Elvis n'a plus aucun contact avec le monde extérieur. Entouré jour et nuit par les mêmes gens depuis ses débuts (la « Memphis Mafia »), il semble ne plus être en mesure de mener sa carrière. La carrière si époustouflante du « King » sombre dans le désastre et l'image d'Elvis en devient ridicule.
Dès 1966, sa production cinématographique accouche de navets, tous plus insalubres les uns que les autres, au point que même les plus fidèles admirateurs se détournent de leur idole. Chaque nouveau film est alors accueilli dans une indifférence glaciale et les recettes ne sont plus remarquables.[non neutre] Elvis détestait profondément les films qu'on l'obligeait à tourner pensant que les scénaristes n'exploitaient pas tous ses talents de jeu.[réf. nécessaire] Ses disques également qui étaient directement tirés de ses films ne correspondaient plus à ce qu'il voulait faire. Bien qu'entouré d'une foule d'amis, personne ne pouvait comprendre ce qu'il ressentait: un artiste jadis adulé par des millions de gens dans le monde entier mais qui était maintenant "has been". Il se mit à douter de ses propres capacités de chanteur et se tourna bientôt vers le spiritualisme pour trouver des réponses à ses questions. En effet, en 1964, il eut une véritable révélation lorsqu'il rencontra Larry Geller, un coiffeur, qui lui fit lire des livres sur la philosophie et la religion : '... Larry, I don't believe it. I mean, what you're talking about is what I secretly think about all the time... there has to be a purpose... there's got to be a reason... why I was chosen to be Elvis Presley.'[112], "Larry, je n'arrive pas à le croire. Je veux dire, tout ce que ce que tu me dis là, c'est à quoi je pense tout le temps en secret. Il doit y avoir un but. Il doit y avoir une raison pour laquelle j'ai été choisi pour être Elvis Presley". Très anxieux, il lut des tonnes de livres sur le sens de la vie tels que The Voice of Silence, Tibetan Book of the Dead, The Wisdom of the Overself et The Impersonal Life qu'il emmenait partout et considérait comme son livre de chevet. Geller devient alors son seul véritable confident et la star lui raconta tous ses déboires : « I swear to God, no one knows how lonely I get and how empty I really feel ». (« Je jure devant Dieu que personne ne sait combien je suis seul et combien je me sens vide. »)
Lorsque son contrat cinématographique prend fin en 1969, Elvis, fatigué et critiqué, décide de mettre un terme à sa carrière à Hollywood.
Les années 1960
Suite au désastre hollywoodien, Elvis n'est plus considéré comme une valeur sûre. De plus, la musique a considérablement changé, la scène aussi, le public ne se contente plus de ces petits spectacles sans fastes, les Beatles et les Rolling Stones ont su apporter du sang neuf au rock. Elvis reste toutefois celui qui a lancé le rock, mais n'est plus qu'une référence. Les professionnels lui conseillent de faire encore quelques films, puis de se retirer. Amer et déçu, Elvis envisage alors de voyager à l'étranger et surtout en Europe et de prendre du bon temps. Mais il est très vite retenu par son manager qui le dissuade de partir pour l'Europe. En effet Elvis n'a jamais donné de concert en Europe et sa venue pourrait semer le trouble ce que ne souhaite pas Parker. Essuyant ce nouveau revers, Elvis entreprend alors une vie cachée, faite d'excès en tous genres, de nuits blanches et de soirées mondaines. Si la star refuse systématiquement toutes les invitations qu'il reçoit, Elvis préfère organiser ses fêtes chez lui dans sa maison de Beverly Hills, dans lesquelles il reçoit bon nombre de starlettes et où il peut s'adonner sans retenue à toutes les facéties. Fatigué et rongé par le remords d'une carrière cinématographique avortée, sa vie devient monotone et sans relief, il perd le goût du travail bien fait et se laisse aller dans les dernières comédies musicales qu'il doit encore jouer pour les studios.
Elvis Presley se marie à Las Vegas
Le 1er mai 1967, il épousa Priscilla Ann Beaulieu à l'Aladdin Hotel de Las Vegas lors d'une cérémonie privée réunissant parents et amis. La sœur de Priscilla, Michelle, fut demoiselle d'honneur et les garçons d'honneur étaient Joe Esposito et Marty Lacker. Ce mariage soudain et avec une cérémonie éclair étonne tout le monde. Beaucoup pensent alors que ce mariage ne sert qu'à entretenir le nom d'Elvis dans une période perdue entre films désastreux et mauvaises chansons. Un mariage qui doit donner l'illusion qu'Elvis est toujours là... Ce mariage ne fut pourtant pas un mariage heureux. Elvis, forcé de tous côtés par le Colonel (qui décida qu'il était enfin temps pour lui de se marier), par le père de Priscilla (qui le menaca d'ailleurs de révéler à la presse leurs petites histoires), ainsi que par Priscilla elle-même, fut contraint de l'épouser. Priscilla profita plus d'Elvis qu'autre chose, même s'il est indéniable qu'il y eut de l'amour au tout début de leur relation. Pourtant, cet amour était assez différent de celui que l'on peut imaginer : Elvis voyait en elle une seconde mère, il voulait la façonner de manière à ce qu'elle soit apte à la remplacer. Cilla, elle, voyait l'occasion d'obtenir l'objet qui éveilla sa sexualité lorsqu'elle n'avait que onze ans.
Naissance de sa fille Lisa Marie
Lisa-Marie est née le 1er février 1968 précisément à 17h01 (5h01 PM) au Baptist Memorial Hospital de Memphis. Elle pesait 6 livres et 15 onces, tout en mesurant 20 pouces. Le docteur T.A. Turman assista l'accouchement de Priscilla. Lisa Marie fut baptisée en l'honneur de Marie Mott, l'épouse du Colonel Parker. Elvis surnommait sa fille « Lisa ». Elle est l'héritière de toute la fortune d'Elvis. Lorsque Lisa Marie appelait son père "Elvis" comme le faisaient alors tous les fans devant Graceland, Elvis lui répondait : "N'appelle pas ton papa "Elvis"". Cela faisait beaucoup rire la petite fille.
Le « Comeback » de 1968 au réseau NBC
Le colonel Parker fait signer un contrat qui relance la carrière musicale d'Elvis Presley : celui-ci réapparaît à la télévision après sept ans d'absence. Sa dernière apparition date de son retour de l'armée et n'avait duré que six minutes, aux côtés de Frank Sinatra. Cette fois, il est seul devant la caméra, dans une sorte de one-man show au cours duquel il interprète ses anciens succès, mais également de nouveaux. L'émission, appelée Elvis, '68 Comeback Special, est annoncée à grands frais. Elle est diffusée le 3 décembre 1968 sur le réseau NBC. Elvis revient avec ses anciens musiciens, habillé de cuir.
Pour cette occasion, il est accompagné sur scène par :
- D.J. Fontana : batteur utilisant une boîte à guitare comme instrument ;
- Alan Fortas : tapant au dos d'une guitare et voix d'accompagnement ;
- Charlie Hodge : guitare acoustique et voix d'accompagnement ;
- Lance LeGault : tapant au dos d'une guitare et jouant du tambourin ;
- Scotty Moore : guitariste (acoustique et électrique) ;
- ainsi que plusieurs autres musiciens et figurants.
Ce retour a un tel retentissement que son manager n'a aucun mal à remettre Elvis Presley sur une scène, pourtant, le Colonel avait prévu à l'origine un simple show avec des chansons de noël. Elvis tentait déjà de reprendre sa carrière et sa vie en main, en imposant les chansons, la mise en scène, et le costume.
Elvis en Concert (1969 - 1977)
En 1969, dans la continuité de son succès au NBC-TV Special diffusé en décembre 1968, Elvis Presley décide d'enregistrer de nouvelles chansons dans des tonalités actuelles ; ainsi le 13 janvier 1969, Elvis rentre dans les locaux de l'American Studio pour enregistrer l'une des sessions les plus riches de sa carrière. Il travaille avec Chips Moman, le fondateur du studio, réputé pour son perfectionnisme. Une véritable alchimie entre les deux hommes permet à Elvis d'offrir à ses fans de véritables chefs-d'œuvre parmi lesquels : Suspicious Minds, In The Guetto, Don't Cry Daddy, Long Black Limousine, Inherit The Wind, Rubberneckin', Without Love... Ces sessions aboutiront à la sortie de 2 albums: From Elvis In Memphis sorti en juin 1969 qui restera plus de 20 semaines dans les charts aux Etats-Unis et se classera même n°1 au Royaume-Uni. En novembre 1969, un second album, un double cette fois, tiré des mêmes sessions ainsi que des extraits de la tournée de l'été 1969 à Las Vegas, se classera 5e dans les Charts Country aux Etats-Unis où il restera classé 24 semaines. Ces sessions ont pour but de donner le plus de matières possible pour le retour d'Elvis Presley sur scène.
Le 26 février 1969, Elvis Presley accompagné du Colonel Parker, se rend sur le chantier de l'International Hotel qui est encore en construction à Las Vegas où il signe un pré-contrat qui sera finalisé le 15 avril suivant, dans lequel il est prévu qu'Elvis assurera pendant 4 semaines deux shows par soir dans le show-room de l'hôtel. Le cachet s'élève à 100 000 $ par semaine. En mars 1969, Elvis commence le tournage de Change Of Habit qui sera le dernier film qu'il tournera (deux films suivront en 1970 et en 1972 mais seront en réalité des films documentaires sur les coulisses des concerts d'Elvis Presley).
Le tournage terminé, Elvis Presley commence activement les répétitions en vue de la première qui est prévue le 31 juillet 1969. Il a demandé au guitariste James Burton de former le groupe qui l'accompagnera pendant toute cette série de spectacles : à la batterie, Ronnie Tutt, à la basse Jerry Scheff, à la guitare rythmique John Wilkinson, au piano Larry Muhoberac. Concernant le groupe vocal, Elvis souhaitant que l'on y retrouve les racines blues, gospel, rock et soul, ce seront deux groupes qui finalement seront sur scène avec Elvis : The Imperial Quartet qui a déjà travaillé avec Elvis sur les sessions de l'album gospel "How Great Thou Art" et les Sweet Inspiration qui ont travaillé avec Aretha Franklin, composés notamment de Cissy Houston (la mère de la chanteuse Whitney Houston), Myrna Smith, Sylvia Shenwell et Estelle Brown. Enfin, un orchestre de 27 musiciens dirigé par Bobby Morris terminera de former l'équipe qui sera sur scène pour accompagner Elvis Presley pour son grand retour sur scène.
Commencent alors pour Elvis Presley et ses musiciens de longues semaines de répétitions où plus de 150 chansons seront répétées ; Elvis Presley souhaite proposer à son public un mélange judicieux composé de ses succès des années 1950 et 60, des titres récents enregistrés pendant l'Hiver 1969 à l'American Studio mais aussi les titres mythiques qui ont été enregistrés par d'autres pendant son absence à l'image de Words des Bee Gees ou de Yesterday / Hey Jude des Beatles. Dès le 15 juillet 1969, tous les concerts sont déjà complets. Le 24 juillet 1969, les répétitions commencent dans la salle où se tiendront tous les 57 show prévus du 31 juillet au 28 août 1969. Pour la première, Elvis Presley est bien entendu très tendu. Pourtant, c'est un succès total et les critiques sont dithyrambiques : Rolling Stone : "Elvis est surnaturel, il s'est réincarné en lui-même" ; Rock Music : "Elvis une reconnaissance artistique. Elvis est un bon musicien, un grand chanteur et peut être bien l'homme de scène le plus magnétique de l'histoire du show business !" Au terme de cette première tournée marathon, plus de 100 000 personnes se seront rendues à Vegas pour assister à son retour et les bénéfices tirés de cette tournée seront supérieurs à 1,5 million de dollars.
Ce succès a bien évidemment pour effet qu'une seconde tournée à Vegas est prévue dès le mois de janvier suivant ; ainsi le 26 janvier 1970 commence une nouvelle série de spectacles ; alors que de nombreux journalistes prédisaient un fiasco, Las Vegas étant assez vide en hiver et Elvis Presley s'y étant produit seulement 6 mois plus tôt, il s'avère que non seulement tous les concerts seront pleins mais que les records de recettes atteints pour la première saison seront dépassés pour cette seconde saison !
Entre juillet et août 1970, pour sa troisième saison à Las Vegas et dans le cadre d'un documentaire du nom de "That's the way it is" plusieurs répétions et concerts seront filmés.
Le 21 décembre 1970, Elvis Presley rencontre le président américain Richard Nixon à la Maison Blanche, en compagnie de ses gardes du corps et amis, Jerry Schilling et Sonny West. La rencontre est initiée par Elvis : il avait écrit une lettre de six pages au président Nixon pour le rencontrer à Washington et lui avait suggéré d'être nommé à titre d'agent fédéral spécial au « Bureau of Narcotics and Dangerous Drugs » (Bureau des Narcotiques et des Drogues dangereuses). À cette occasion, Elvis offre à Nixon un pistolet Colt 45, ainsi que des photos de famille.
En 1972 la MGM produit un nouveau documentaire "Elvis on tour" ou sont filmés quatre concerts entre le 9 et le 18 avril 1972. Le documentaire obtiendra le Golden Globe du meilleur documentaire de l'année 1972.
Elvis et Priscilla se séparent en février 1972 et ils divorcent officiellement en octobre 1973. Ils bénéficient de la garde partagée de leur fille Lisa-Marie, qui va vivre avec sa mère à Los Angeles. Elvis devient l'icône de l'Amérique profonde, la vedette qui fait entrer le rock à Las Vegas en y mélangeant des gospels, des trompettes et des tambours. En 1972, il donne une série de concert les 9, 10 et 11 juin au Madison Square Garden de New York. C'est un grand retour à New York après 15 ans d'absence. Sa dernière visite dans la ville remonte alors à son passage à l'émission The Ed Sullivan Show en 1957. Par la suite, il donne le premier concert par satellite de l'histoire, depuis Hawaï. Ce grand événement a lieu le 14 janvier 1973 au International Center Arena d'Honolulu : 1,5 milliard de téléspectateurs assistent au concert du King en direct, c'est la meilleure audience de l'histoire de la télévision devant les premiers pas du premier homme sur la lune 4 ans auparavant: le spectacle est de grande qualité, cependant Elvis est resté "sage" et le petit grain de folie habituel est contenu.
L'année 1973 voit aussi les premiers gros problèmes de santé d'Elvis liés à sa surconsommation de médicaments (Glaucome, hypertension...). Depuis son service militaire, Presley a pris l'habitude d'utiliser toutes sortes de pilules suivant ses besoins croissants pour répondre aux attentes de son public. À ces habitudes, s'ajoute son divorce qu'il n'acceptera jamais, les concerts éreintants et sa pharmaco-dépendance s'aggravant. Pour ne rien arranger, Elvis est aussi victime de maladies héréditaires telles des maladies du cœur (comme sa mère morte d'une crise cardiaque et plus tard son père) et autres problèmes mineurs.
Las Vegas devient une deuxième maison pour le « King », où il donne quelque 600 spectacles et de 1969 à 1976. Il parcourt aussi le pays dans tous les sens, à bord d'un gigantesque avion personnel où, dans chaque ville, il est fêté. De 1969 à sa mort, il donne 1 500 concerts à travers les États-Unis. Il arrive sur scène vêtu d'un costume nommé jumpsuit et d'une cape garnie de rubis et de diamants au son d'un impressionnant Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss à partir de janvier 1971. Cette pièce d'entrée constitue son thème d'ouverture, suivi par That's All Right Mama de 1971 à 1972, puis de 1972 à 1977 par See See Rider.
S'il ne se déplace jamais en dehors des États-Unis, Elvis Presley chante à Las Vegas devant un public international, car depuis de nombreuses années c'est le public entier qui vient à lui. Le reste de ses tournées le fait parcourir les États-Unis d'Est en Ouest, du Nord au Sud sans discontinuer.
À partir de la tournée de l'été 1973 à Las Vegas, on peut noter une rupture voire une incompréhension entre Elvis et la presse ; les relations fusionnelles entretenues entre Elvis et son public l'amènent à lui parler entre les chansons (surtout à Las Vegas où la proximité entre la scène et le public a tendance à favoriser ce type d'échanges). La presse ne semble pas apprécier, les critiques ne sont pas tendres : "C'est la plus indifférente, inintéressante et déplaisante prestation d'Elvis. Le mythe vivant était gras et grotesque, se singeant lui même" (Hollywood Reporter, août 1973). Pour autant, Elvis Presley continue à remplir deux fois par soir le show-room de l'hôtel Hilton de Las Vegas.
Le 2 septembre 1974, à l'occasion du concert clôturant sa saison d'été à Las Vegas, Elvis Presley pour la première fois s'en prend en public à un journaliste l'ayant accusé quelques jours auparavant d'être consommateur d'héroïne : "je ne fais pas attention aux rumeurs, je ne prête aucune attention aux magazines (...) Ce n'est pas mon habitude de les démolir, ils font leur métier, mais quand ils n'ont rien à dire, ils inventent... j'étais malade et pendant ce temps là, on me démolit ! un salopard est allé raconter que je prenais de l'héroïne, que j'étais camé ! (...) Excusez-moi de parler ainsi, ce n'est pas après vous que j'en ai (...) ça me nuit à moi, à ma fille, à mon père, mes amis, mon docteur, à mes relations avec Priscilla. Si je trouve ce salaud, je l'envoie aux enfers !" (le concert ayant été enregistré, l'intégralité du monologue est disponible auprès du grand public). Le lendemain, la presse en fait ses choux gras, et le bruit commence à courir qu'Elvis Presley menace les journalistes.
Quelques jours plus tard, Elvis Presley rencontre de sérieux problèmes de santé ; malgré la fièvre, il se produit sur scène le 29 septembre à Détroit : il ne peut pas terminer son concert. La tournée se termine sous de meilleurs auspices mais pour la première fois, les proches d'Elvis sont frappés par la dégradation de son apparence physique : son père appelle en urgence son médecin. À partir de cette date, la santé d'Elvis est fluctuante mais il se produit pourtant de plus en plus en public : de 1975 à 1977, Elvis Presley se produira à un rythme effréné, chaque année le record du nombre de concerts étant dépassé.
Ainsi, il se produit le 31 décembre 1975 à Pontiac (60 000 personnes) ainsi que le 31 décembre 1976 à Pittsburgh devant 16 000 personnes. Même à ces dates, Elvis reste au sommet de sa forme et garde l'énergie inépuisable des grands de ce monde.
1977 marque pour lui la première année sans engagement prévu à Las Vegas depuis 1969; pourtant, le nombre de concerts ne se réduit pas, ce qui l'oblige à prendre énormément l'avion et accroit sensiblement sa fatigue ainsi que ses problèmes de santé au point qu'il doit interrompre sa tournée de mars 1977 et se fait hospitaliser de nouveau pendant plusieurs jours pour des soucis gastriques et d'hypertension.
Le 21 avril 1977, il reprend les chemins des tournées : il semble en meilleure forme physique bien que très fatigué. Les tours 30 et 31 sont de fait de bonne facture, la voix est solide et il semble heureux d'être sur scène comme le prouvent les nombreuses photos et enregistrements réalisés pendant cette période.
Le tour #32 qui doit débuter à la mi-juin 1977 sera la dernière tournée d'Elvis Presley. Le destin a voulu qu'Elvis accepte d'être suivi par les équipes de la chaîne télévisée CBS qui filmera les derniers moments d'Elvis Presley avec son public.
Le dernier concert à Indianapolis en juin 1977
Le 26 juin 1977, il donna un concert à l'auditorium de Indianapolis, devant 18 000 personnes. La foule tremble d'émotion quand le « King » arrive devant elle sur l'immense scène. Sa voix légendaire ne l'a pas quitté : plus puissante que jamais. Le public aussi est toujours là, peut-être plus fidèle encore. Si sa voix est intacte, son physique s'est considérablement dégradé : il apparait obèse, son visage est tellement bouffi qu'on aperçoit à peine ses yeux. Son jeu de scène est lourd et ses pas mal assurés. Ses chansons sont entrecoupées de quelques trous de mémoire. Mais même dans cet état, âgé de quarante-deux ans, six semaines avant sa mort, Elvis reste une star adulée par son public : le King.
La tournée de juin 1977 débute le 18 à Kansas City pour se terminer le 26 à Indianapolis. Elvis doit incorporer à cette occasion les caméras de télévision du réseau américain CBS lors de deux concerts. En effet, des prises « live » sont prévues pour présenter Elvis en tournée, ce qui sera le troisième spécial télé de sa carrière, prévu pour l'automne de la même année. Le 1er juin, à Macon GA, c'est l'annonce officielle de l'émission télévisée « Elvis on stage in person ». Les villes d'Omaha, Lincoln et Rapid City sont choisies dans l'ordre le 19, 20 et 21 juin. Elvis n'est pas très en forme à ces concerts et refuse les caméras le 20 juin mais comme il doit honorer le contrat qui a été passé avec CBS, il doit les accepter le 21 juin, les caméras sont aussi présentes le 26 juin mais seulement pour filmer les fans.
Enregistrements les 19 et 21 juin 1977 dans le cadre du spécial télévisé de CBS
Alors qu'Elvis semble déjà être ailleurs et à bout de souffle, la chaîne de TV américaine CBS souhaite pouvoir filmer ce qu'elle pense être les dernières images possibles d'Elvis sur scène en concert. Elvis qui n'a plus toutes ses facultés et son rythme d'antan ne souhaite pas donner un avis favorable à la demande de la chaîne. Pourtant le colonel Parker arrive à le dissuader et le pousse à accepter ce qu'il appellera être un « défi » pour Elvis. L'entourage du King pense la même chose, pour sortir Elvis de sa solitude et de sa léthargie, il faut lui organiser un défi. CBS et ses caméras arrivent au bon moment. Mais, à la surprise générale, Elvis n'apportera rien et ne défiera rien. Il est trop tard et Elvis se moque déjà de son apparence physique. Il ne changera rien à ses habitudes, bien au contraire Elvis semble même vouloir se montrer pire qu'il n'est en vérité. Souhaitait-il casser son image par le biais des caméras de CBS, certains le pensaient alors. RCA profite alors du projet pour obtenir un nouvel album d'Elvis, Moody Blue, enregistré directement à Graceland. À l'avis général, ce projet aurait dû être abandonné devant le manque d'intérêt du principal intéressé : Elvis lui-même. Tout le monde s'accorde à dire qu'Elvis était trop mal en point pour être filmé. A cela s'ajoute l'envie d'Elvis d'être seul avec son public, celui qui l'a toujours suivi et aimé.
- 19 juin : Omaha, Nebraska.
- 21 juin : Rapid City, Dakota du sud.
Le 20 juin, Elvis est à Lincoln, Nebraska, et il donne un meilleur concert que la veille. Il interpréta notamment la chanson « Unchained Melody ». Le 21 juin, à Rapid City, Elvis loge à l'hôtel Holiday Inn et il donne son concert en soirée devant environ 7 500 fans au Rushmore Plaza Civic Center. Avant d'entrer sur scène, Elvis reçoit dans sa loge un représentant des indiens sioux de la réserve voisine, qui lui remettent un cadeau nommé « The medaillon of life », en compagnie d'une petite indienne âgée d'une dizaine d'années. Elvis les remercie avant de faire son concert.
Lors de cette dernière tournée, Elvis a présenté son père Vernon et sa fiancée Ginger Alden, pratiquement à tous les concerts.
Le spécial télévisé de CBS sera renommé « Elvis in Concert » et il sera diffusé le 3 octobre 1977 aux États-Unis. Il sortira plus tard en Europe, notamment en France, sous une version écourtée. Après la mort d'Elvis, CBS rajoutera rapidement un message de remerciement de la part de Vernon au sujet des cartes reçues suite au décès d'Elvis et il racontera très rapidement les débuts d'Elvis avec le Colonel Parker. La version américaine est plus longue que la version française, car elle présente les préparatifs de la scène avant le concert. Le montage de l'époque a été très critiqué par beaucoup de fans qui trouvaient étrange le fait de voir des messages et des commentaires de fans au milieu de ce concert. Cela en brisait le rythme. Le concert télévisé n'est jamais sorti officiellement en VHS ou DVD, mais il existe des copies officieuses qui circulent lors des conventions. La compagnie Elvis Presley Entreprises Inc. n'a pas l'intention d'autoriser prochainement la sortie officielle de ce concert en raison du mauvais état de santé d'Elvis à cette époque. Il avait pris beaucoup de poids et il était devenu la cible de plusieurs journalistes qui le ridiculisaient. Cependant, il semble qu'EPE ne soit pas contre l'idée de faire publier ce concert historique sur DVD, mais elle préfère attendre pour l'instant.
Sa mort
La cause serait due à une arythmie cardiaque causée par un abus de médicaments sur une longue période. On croit qu'il était atteint d'une maladie rare et incurable : Lupus érythémateux[réf. nécessaire]. Elvis mesurait 1,83 m (6 pieds) et pesait 102 kilos (224 livres) lors de sa mort.
Le 15 août 1977, Elvis loue pour la soirée le Théâtre Ridgeway de Memphis. Le dernier film qu'Elvis regarde est MacArthur. Quelques heures plus tard, il se rend chez le dentiste Lester Hofman, car il avait un rendez-vous pour 22 h 30 (des rumeurs mentionnent qu'il lui fournit une dose dangereuse d'analgésiques). Il revint à Graceland vers 0 h 30, le 16 août. C'est à ce moment que la dernière photo d'Elvis vivant fut prise, par monsieur Robert Call, de Pierceton, Indiana, au moyen d'une caméra Instamatic. Le 16 août 1977 à 1 h 30, Elvis appelle Dick Grob, le chef de la sécurité de Graceland, afin qu'il prépare des partitions musicales pour une insertion éventuelle dans sa nouvelle tournée. Par la suite, Elvis a appelé son infirmière favorite, Marian Cocke, afin de la saluer avant son départ en tournée. Elvis devait entamer une nouvelle tournée de 14 concerts à guichets fermés qui devait débuter le 17 août 1977, à Hartford au Connecticut. Durant la nuit, Elvis joue au racquetball (dans un bâtiment situé sur le terrain de Graceland) avec son cousin Billy Smith et sa femme Jo, ainsi que sa fiancée Ginger Alden. Lors de sa dernière nuit, Elvis joue du piano devant Ginger Alden, près du court de raquette, et il chante les chansons Blue Eyes Crying in the rain de Willie Nelson et Unchained Melody des Righteous Brothers. Ce fut les dernières interprétations de son existence.
Après avoir absorbé des somnifères (selon sa compagne Ginger Alden, il se coucha très tard, autour de 6 ou 7 heures le matin du 16 août), au milieu de l'après-midi, Elvis fut trouvé inanimé dans sa salle de bains par Ginger Alden. Al Strada contacta à son tour Joe Esposito. Ce dernier, de même que tante Delta Mae Presley, auraient pratiqué le bouche à bouche sur Elvis afin d'essayer de le ranimer. Sa fille Lisa Marie, alors âgée de neuf ans, et qui ce jour-là séjournait chez lui, sera témoin de la scène. Appelés sur les lieux, deux ambulanciers de Memphis viendront 40 minutes plus tard à son secours. Il est trop tard, Elvis est mort d'une crise d'arythmie. Les tentatives de réanimation à l'hôpital de Memphis furent vaines. À un certain moment, une mince lueur d'espoir montrait un signe de vie, mais trop faible pour le réanimer complètement. Elvis avait plusieurs problèmes de santé depuis 1974. Il souffrait notamment d'un problème de poids, de glaucome, d'un problème aux intestins (constipation chronique) et d'une grave dépendance aux médicaments que son médecin personnel, le docteur George Constantine Nichopoulos, lui prescrivait. Celui-ci sera soupçonné de faute professionnelle grave en ayant favorisé par abus de prescriptions les nombreuses surdoses de médicaments dont il fut victime durant les dix dernières années de sa vie, et qui laisseront le soupçon d'une dernière overdose fatale. Il fut radié de l'ordre des médecins. Certaines personnes de son entourage, dont la soprano Kathy Westmoreland, persistent à dire qu'il aurait eu un cancer des os. Cette thèse était aussi soutenue par son ami Charlie Hodge. Cependant, rien n'est officiel. Il s'agit d'une rumeur et cette maladie possible ne saurait expliquer sa mort. Il semble que son problème cardiaque ait pu être génétique, car son père Vernon et son oncle Vester sont morts aussi d'une crise cardiaque.
L'autopsie
Les médecins ont constaté que le côté gauche du cœur d'Elvis était deux fois plus gros que la normale[16].
Ils ont trouvé quatorze médicaments dans son système sanguin, dont notamment du Demerol et des antiémétiques[17] :
- Amytal
- Avental
- Carbrital
- Codéine
- Demerol
- Diazépam
- Elavil
- Morphine
- Nembutal
- Placidyl
- Quaaludes
- Sinutab
- Valmid
Une des théories récentes, concernant le peu d'attention qu'Elvis prêta à sa santé physique durant les dix dernières années de sa vie (outre le rythme infernal de tournées que lui faisait subir son agent Tom Parker), est que son ami proche Jerry Schilling (auteur de Me and a Guy Named Elvis : My Lifelong Friendship with Elvis Presley, publié en 2005) le convainquit peu à peu de sa quasi-immortalité ou du moins qu'il possédait une essence divine que son existence dissolue ne pouvait en rien affecter. Elvis était dans un état dépressif. Il chantait les mêmes chansons qu'il interprétait plusieurs fois dans ses tournées. Au milieu des années 1970. il avait aussi des problèmes financiers, mais ses tournées lui permettaient de se renflouer financièrement. À sa mort, il n'avait que cinq millions de dollars sur son compte en banque. Depuis son enfance, Elvis était membre de l'église pentecôtiste « Assembly of God Church », une mouvance protestante évangélique. Sans être en manque de spiritualité et s'interrogeant sur le sens de son existence, il en serait venu à prendre pour acquis les théories bouddhistes et spiritualistes de penseurs tels que Khalil Gibran, Krishnamurti, Helena Blavatsky, Berkeley, prônant que seul l'esprit existe, et que la vraie réalité est immatérielle. Larry Geller, son coiffeur et ami personnel, lui apportait régulièrement des livres concernant la spiritualité et les diverses religions. Quelques heures avant sa mort, Elvis lisait un livre sur le Saint-Suaire de Turin, livre qui fut retrouvé près de lui.[réf. nécessaire]
La plus grande voix d'Amérique (selon John Lennon) est morte et sa mort prématurée fera l'effet d'une bombe, d'abord aux États-Unis, puis dans le monde entier. On parlera d'overdose, d'assassinat, de mort déguisée et même de fausse mort.
Ses funérailles
Le 18 août, le corps d'Elvis fut exposé à Graceland. On estime entre 50 000 et 100 000 personnes venues rendre un dernier hommage à Elvis[18].
Le 19 août, Elvis eut des obsèques dignes d'un chef d'État.
Des funérailles intimes furent célébrées par le célèbre télé-évangéliste Rex Humbard (en) à Graceland dans la salle de musique située près du salon. Des chants gospels furent interprétés dont How Great Thou Art et Sweet, Sweet Spirit. Sa dépouille « royale » fut transportée de Graceland dans un corbillard blanc et argenté flanqué de six motards de la garde républicaine le long de son boulevard, le Elvis-Presley Boulevard de Memphis en direction du Forest Hill Cemetery de Memphis. Le corps d'Elvis fut déposé dans une crypte. Cependant, pour des questions de sécurité, sa dépouille fut transférée, le 3 octobre 1977, sur le terrain de Graceland[19].
Ainsi, le « King » repose à Graceland au milieu des siens ; sa mère Gladys morte en 1958, son père Vernon mort en 1979 et sa grand-mère paternelle Minnie-Mae Hood décédée en 1980[20]. Selon le site web officiel d'Elvis, Graceland est visité par plus de 600 000 personnes chaque année.
Parmi les mythes fondateurs de l'Amérique contemporaine la mort d'Elvis s'inscrira rapidement parmi les théories de la conspiration, comme celle de John Kennedy et de Marilyn Monroe. En 2005, 24 % des Américains interrogés sur la question dans un sondage du USA Today estimaient qu'Elvis n'était probablement pas mort. L'immense culte de la personnalité qui s'ensuivra et sa persistante influence sur la musique des années 2000 prouveront en quelque sorte son immortalité. Cette sacralisation, gérée par son ex-épouse Priscilla et sa fille Lisa-Marie, rapporte désormais d'immenses dividendes : Elvis Presley Enterprises, Inc. qui administre, parmi des dizaines de produits dérivés, le mausolée pittoresque qu'est devenu Graceland a déclaré en 2007 les revenus posthumes les plus importants (près de 280 millions US) attribués à un artiste depuis sa disparition. Et Graceland demeure, entre le Capitole, le Grand Canyon et la Statue de la Liberté, une des attractions touristiques les plus fréquentées d'Amérique, le monument historique le plus visité après la Maison blanche.
Influence mondiale
Elvis Presley est largement considéré comme la personnification du rock and roll : sa voix, sa musique, sa gestuelle provocatrice, ses habitudes vestimentaires excentriques, ainsi que son parcours (célébrité fulgurante, descente aux enfers et mort prématurée) contribuent à forger l'icône d'Elvis à la fois idole populaire et symbole d'une certaine rébellion adolescente. Elvis peut être considéré comme le principal acteur de la popularisation du rock and roll auprès du grand public blanc américain puis européen. En effet, si le jazz avait déjà associé étroitement musique et sexualité, et si plusieurs interprètes blancs étaient aux côtés d'Elvis dans son rôle de pionnier du rock (par exemple, Bill Haley), Presley est le premier blanc à associer le sex-appeal (un physique avantageux, des inflexions de voix et des mouvements du bassin très suggestifs) à la nouvelle forme de musique, tout en y ajoutant un son plus dynamique et plus percutant issu des studios Sun de Memphis. Bien que considéré comme choquant par la frange conservatrice américaine, il contribue à rendre acceptable le genre musical et ouvre ainsi la voie de la reconnaissance à de nombreux artistes noirs, tels Chuck Berry, Bo Diddley et Little Richard, ainsi qu'aux rockers blancs, tels Buddy Holly et Jerry Lee Lewis.
Sa popularité, en particulier auprès des adolescentes, atteint des sommets inédits et ses concerts et ses apparitions en public donnent lieu à des mouvements de foule. Le succès d'Elvis auprès des jeunes, dont le pouvoir d'achat est grandissant, dicte la mode non seulement musicale, mais également capillaire ou vestimentaire. C'est un véritable phénomène de société.
C'est principalement grâce à Elvis Presley que l'Europe découvre le rock, même derrière le rideau de fer. Cliff Richard s'en inspire et devient la plus grande star du Royaume Uni, et John Lennon lui-même avoua que "s'il n'y avait pas eu un Elvis, il n'y aurait pas eu les Beatles". En France, Dick Rivers[21] copie Presley, mais c'est surtout Johnny Hallyday qui popularise cette musique venue d'outre-Atlantique, devenant la vedette qu'il est encore aujourd'hui. Presley ouvre la voie à de nombreux rockers américains qui vendent leurs disques en Europe et y font des tournées. Les adolescents du monde entier commencent à copier la coiffure d'Elvis et la demande pour les transistors augmente énormément, permettant ainsi à Sony de passer du statut de petit fabricant japonais de radio à celui de multinationale[réf. nécessaire].
Aujourd'hui, 30 ans après la mort du rocker, il demeure une icône du XXe siècle. D'innombrables artistes de la seconde moitié du siècle se définissent par rapport à son influence, soit en revendiquant son héritage, soit pour le rejeter comme symbole d'une musique dépassée (en particulier à partir du mouvement punk). L'artiste Elvis Costello a, par exemple, emprunté le prénom Elvis pour faire décoller sa carrière. Le crooner pop Chris Isaac en est aussi la personnification directe. Dire Straits écrira une chanson hommage "Calling Elvis". En France, le chanteur rockabilly Jesse Garon emprunta son nom de scène à celui du frère décédé d'Elvis et le rockeur australien Nick Cave consacra l'une de ses plus puissantes chansons (Tupelo) à la mythification d'Elvis. Le King déclencha aussi dans plusieurs pays, et en particulier dans la francophonie, une avalanche de clones plus ou moins crédibles dont parmi ceux qui lui survécurent ou en furent influencés profondément : Johnny Hallyday, Dick Rivers, Eddy Mitchell bien sûr, parmi des centaines d'imitateurs, n'en sont pas les moindres.
Mentionnons aussi que le groupe californien Dread Zeppelin avec son leader Greg Tortell (alias Tortelvis) personnifiant et parodiant Elvis jusqu'au ridicule (distribuant foulards et colliers hawaiiens dans la foule lors des concerts), connut une fructueuse carrière durant les années 1980. Enfin, remarquable hommage, le groupe U2 enregistra sur l'album The Unforgettable Fire, en 1984, la très belle chanson : Elvis Presley And America. Sans oublier certains imitateurs américains dont Jimmy « Orion » Ellis (1945-1998) et Doug Church dont les voix rapprochent énormément celle d'Elvis[22].
Popularité au Québec
Le chanteur Johnny Farago donne une série de concert hommage à Elvis à la fin des années 1970 et au début des années 1980. La station de télévision Télé-Métropole lance un concours d'imitateurs à l'émission Les Tannants. Ce concours ternit l'image d'Elvis au Québec jusqu'à la fin des années 1980, en associant à Elvis une image de mauvais goût.
En 1995, le producteur Jean Pilote et le Théâtre du Capitole de Québec redorent l'image d'Elvis Presley au Québec en présentant, sous licence d'EPE, une production musicale estivale sophistiquée nommée Elvis Story, à laquelle assistent des centaines de milliers de personnes, venues de partout. Le spectacle est présenté à Paris, Toronto, Gatineau, Biloxi au Mississippi, Atlantic City et au Japon. Les chanteurs Martin Fontaine et Jamie Aaron Kelley incarnent Elvis jusqu'en 2007. En 2009, le spectacle est amélioré et il est présenté au Théâtre du Palais Municipal de La Baie (Saguenay) et à la salle L'Étoile DIX30 de Brossard. C'est actuellement Brandon Bennett qui joue le rôle d'Elvis.
Toujours au Québec où, chez certains, Elvis personnifie l'excès du mythe américain face aux revendications nationalistes et culturelles, le cinéaste Pierre Falardeau consacrera à la légende une trilogie humoristique intitulée Elvis Gratton qui s'avérera d'abord un succès d'estime en court métrage et vingt ans plus tard, en 2005, un vaste succès public en salle. Le personnage comique aura sa série télévisée intitulée Bob Gratton : ma vie, my life au réseau TQS (renommé V en 2009) de 2007 à 2009.
C'est dans la province francophone du Québec que les albums d'Elvis Presley sont les plus vendus au Canada.
Regain de popularité mondiale au début du XXIe siècle
Elvis connaît aussi un regain de popularité lors de la coupe du monde de football de 2002 lorsque Nike utilise un remix de sa chanson A Little Less Conversation comme fond sonore d'une publicité mettant en scène des vedettes internationales de football. Ce morceau devient numéro 1 dans plus de 20 pays, y compris aux États-Unis. À peu près au même moment, sort une compilation qui se terminera en deux volets, des plus grandes chansons d'Elvis : Elv1s 30 #1 Hits. Le remix est ajouté à l'album comme 31e morceau, juste avant la sortie du CD en octobre 2002. 25 ans après sa mort, l'album qui regroupe ses tubes et dont la restauration sonore est rien moins que phénoménale, atteint la première place des classements.
Parmi ses nombreuses réussites, Elvis est l'un des deux chanteurs, avec Roy Orbison, à avoir eu simultanément deux albums dans le Top 5 des classements de ventes d'albums. Il fait partie du Rock and Roll Hall of Fame, du Country Music Hall of Fame et du Gospel Music Hall of Fame.
SES CERTIFICATIONS OR, PLATINE, MULTI-PLATINE ET DIAMANT : -OR : 90. -PLATINE : 50. -MULTI-PLATINE : 25. -DIAMANT : 1 (Elvis Christmas Album, RCA CAMDEM, certifié le 9 septembre 2011 par la RIAA)
Tournée mondiale virtuelle Elvis The Concert (1997 à aujourd'hui)
En 1997, le tout premier concert virtuel d'Elvis voit le jour. Intitulé Elvis The Concert, ce spectacle présente Elvis Presley sur grand écran, avec par ailleurs ses musiciens des années 1970 réunis sur scène. Le tout est synchronisé par ordinateur. Ils feront des tournées dans le monde entier. C'est un vœu exaucé pour Elvis, qui voulait donner des concerts à l'extérieur des États-Unis. Il n'a jamais pu réaliser son rêve, le colonel Tom Parker souhaitant concentrer ses efforts sur Las Vegas et les tournées américaines, qui lui rapportaient des millions chaque année.
Le concert est dirigé par Joe Guercio avec la participation du TCB Band, des groupes vocaux The Sweet Inspirations et The Imperials. Les images vidéos d'Elvis proviennent du NBC '68 Comeback Spécial, du concert satellite Elvis: Aloha from Hawaii, ainsi que les concerts filmés de la MGM, That's the Way It Is (1970) et Elvis on Tour (1972). Le concert est testé aux États-Unis en 1997 et 1998 avant d'être présenté en Europe en 1999[23]. Il sera de retour en Amérique du Nord pour une tournée en 2012.
Discographie
Article détaillé : Discographie d'Elvis Presley.Filmographie
- 1956 : Le Cavalier du crépuscule (Love Me Tender), de Robert D. Webb, dans le rôle de Clint Reno.
- 1957 : Amour frénétique (Loving You), de Hal Kanter, dans le rôle de Jimmy Tompkins (Deke Rivers)
- 1957 : Le Rock du bagne (Jailhouse Rock), de Richard Thorpe, dans le rôle de Vince Everett.(VF :Hubert Noel)
- 1958 : Bagarres au King Créole (King Creole), de Michael Curtiz, dans le rôle de Danny Fisher.(VF :Michel Roux)
- 1960 : Café Europa en uniforme (G.I. Blues), de Norman Taurog, dans le rôle de Tulsa McLean.(VF :Michel Roux)
- 1960 : Les Rôdeurs de la plaine (Flaming Star), de Don Siegel, dans le rôle de Pacer Burton.(VF :Michel Roux)
- 1961 : Amour sauvage (Wild in the Country), de Philip Dunne, dans le rôle de Glenn Tyler.(VF :Jacques Deschamps)
- 1961 : Sous le ciel bleu de Hawaï (Blue Hawaii), de Norman Taurog, dans le rôle de Chad Gates.(VF :Michel Roux)
- 1962 : Le Shérif de ces dames (Follow That Dream), de Gordon Douglas, dans le rôle de Toby Kwimper.(VF:Jacques Thebault)
- 1962 : Un direct au cœur (Kid Galahad), de Phil Karlson, dans le rôle de Walter Gulick aka Kid Galahad.(VF :Michel Roux)
- 1962 : Des filles, encore des filles (Girls! Girls! Girls!), de Norman Taurog, dans le rôle de Ross Carpenter.(VF:Michel Roux)
- 1963 : Blondes, brunes, rousses (It Happened at the World's Fair), de Norman Taurog, dans le rôle de Mike Edwards.(VF:Hubert Noel)
- 1963 : L'Idole d'Acapulco (Fun in Acapulco), de Richard Thorpe, dans le rôle de Mike Windgren.(VF :Michel Roux)
- 1964 : Salut, les cousins (Kissin' Cousins), de Gene Nelson, dans le rôle de Josh Morgan/Jodie Tatum.(VF :Hubert Noel)
- 1964 : L'Amour en quatrième vitesse (Viva Las Vegas), de George Sidney, dans le rôle de Lucky Jackson.(VF :Hubert Noel)
- 1964 : L'Homme à tout faire (Roustabout), de John Rich, dans le rôle de Charlie Rogers.(VF:Michel Roux)
- 1965 : La Stripteaseuse effarouchée (Girl Happy), de Boris Sagal, dans le rôle de Rusty Wells.(VF :Hubert Noel)
- 1965 : Chatouille-moi (Tickle Me), de Norman Taurog, dans le rôle de Lonnie Beale/Panhandle Kid. (V.F : Hubert Noel)
- 1965 : C'est la fête au harem (Harum Scarum), de Gene Nelson, dans le rôle de Johnny Tyronne.(VF:Michel Roux)
- 1966 : Une Rousse qui porte Bonheur (Frankie and Johnny), de Frederick De Cordova, dans le rôle de Johnny.(VF:Michel Roux)
- 1966 : Paradis hawaïen (Paradise, Hawaiian Style), de Michael D. Moore, dans le rôle de Rick Richards.(VF :Michel Roux)
- 1966 : Le Tombeur de ces Demoiselles (Spinout), de Norman Taurog, dans le rôle de Mike McCoy.(VF:Hubert Noel)
- 1967 : Trois gars, deux filles… un trésor (Easy Come, Easy Go), de John Rich, dans le rôle de Lt. Ted Jackson.(VF :Hubert Noel)
- 1967 : Croisière surprise (Double Trouble), de Norman Taurog, dans le rôle de Guy Lambert.
- 1967 : Clambake, de Arthur H. Nadel, dans le rôle de Scott Heyward/'Tom Wilson'.
- 1968 : Micmac au Montana (Stay Away, Joe), de Peter Tewksbury, dans le rôle de Joe Lightcloud.
- 1968 : À plein tube (Speedway), de Norman Taurog, dans le rôle de Steve Grayson. (V.F : Hubert Noel)
- 1968 : Le Grand Frisson (Live a Little, Love a Little), de Norman Taurog, dans le rôle de Greg Nolan.
- 1969 : Charro!, de Charles Marquis Warren, dans le rôle de Jess Wade.(VF:Claude Giraud)
- 1969 : Filles et show business (The Trouble with Girls), de Peter Tewksbury, dans le rôle de Walter Hale.
- 1969 : L'habit ne fait pas la femme (Change of habit), de William A. Graham, dans le rôle de Dr. John Carpenter.
- 1993 : La Classe américaine (Le Grand Détournement) de Michel Hazanavicius et Dominique Mézerette (détournement), dans le rôle du putain d'énergumène.
Sur Elvis
- Films documentaires
- 1970 : That's the Way It Is, de Denis Sanders. Ce film présente Elvis en studio et à Las Vegas.
- 1972 : Elvis On Tour, de Robert Abel et Pierre Adidge. Une équipe de tournage suit Elvis en tournée. On peut y apercevoir des extraits de son concert du Madison Square Garden de New York. Primé au Golden globe en 1972 comme meilleur documentaire, montage de Martin Scorsese.
- 2001 : Elvis Presley, réalisé par Jeremy Marre. Ponctuée d'images d'archives et d'extraits de chansons, une plongée dans la jeunesse du King, jusqu'à la naissance du phénomène «Elvis Presley»
- Films biographiques
- 1978 : Le Roman d'Elvis, de John Carpenter, avec Kurt Russell dans le rôle titre, et Shelley Winters dans le rôle de Gladys Presley.
- 1980 : This is Elvis, de Malcolm Leo et Andrew Solt.
- 2005 : Elvis : Une étoile Est Née, de James Sadwith, avec Jonathan Rhys-Meyers dans le rôle titre et Randy Quaid dans le rôle du 'Colonel' Parker.
- Films Fictions :
- 2002 : Bubba Ho-tep, de Don Coscarelli, avec Bruce Campbell dans le rôle titre (Sebastian Haff) et Ossie Davis dans le rôle de John F. Kennedy (Jack).
- Spectacles hommages
- 1995-2007 : Elvis Story, spectacle canadien avec Martin Fontaine dans le rôle titre.
- 1997-2007 : Elvis The Concert, concert virtuel international.
- Ouvrages de référence :
- 2003 : "50 ans avec Elvis: L'histoire vraie du King", de Jean-Marie Pouzenc, Editions Didier Carpentier, 280 pages, ISBN 2-84167-244-1
Notes
- Why Elvis is Still The King, The Daily Record
- Elvis Presley Article, BBC
- For The Billionth And The Last Time, elvis.com.au
- http://www.time.com/time/nation/article/0,8599,337778,00.html Time Magazine article
- Elvis Presley
- La famille Presley, y compris Elvis, écrivait son nom central « Aron ». Le certificat de naissance d'Elvis et son certificat de décès indiquent « Aaron ».
- http://blog.breizh.bz/?216-elvis-presley-l-ecossais
- Peter Guralnick: "Lost Highway" Edition Rivage Rouge 2010, p.153
- Selon les sources, l’histoire change. Les auteurs Jerry Hopkins et Dave Marsh affirment qu’il y a eu quelques semaines de pratique entre la première audition de Presley avec Moore et Black, et le premier enregistrement, du trio. Peter Guralnick semble dire qu’ils se sont rencontrés une première fois le 4 juillet, veille de l’enregistrement.
- Ce célèbre trio a joué avec Elvis de 1954 à 1958. Bill Black a quitté le trio en 1958 et il est décédé d'un cancer du cerveau en 1965. Scotty Moore et D.J. Fontana ont continué à travailler avec Elvis jusqu'en 1968.
- C'est le colonel Parker qui lui avait suggéré de teindre ses cheveux en noir, car selon lui, cette couleur était plus attirante pour les femmes.
- Paul-Émile Léger fit des pressions pour empêcher la tenue du spectacle en raison des déhanchements inappropriés d'Elvis qui portaient atteinte à la moralité. Cependant, il semble que le colonel aurait signé une entente pour présenter un concert à Montréal au stade olympique en 1978. Malheureusement, cela n'a pas pu se réaliser. Elvis devait donner un concert au Forum de Montréal, mais le cardinal
- Le colonel Parker, d'origine hollandaise, aurait été impliqué dans un crime en Europe et il avait peur de perdre son visa s'il y effectuait un retour. Il donnait toutes sortes de raison pour empêcher Elvis de faire une tournée européenne.
- Las Vegas en 1967. Ils se marièrent à
- Elvis fera cette mention lors d'une entrevue au Madison Square Garden de New York en 1972.
- Elvis Presleys News Voir le site
- (en) elvispresleynews.com
- Stastiques tirées des journaux de l'époque.
- Le 27 août 1977, la dépouille de Gladys Love Presley fut déterrée et amenée à la crypte du cimetière Forest Hill pour être déposé au même endroit qu'Elvis. Le 3 octobre, da dépouille sera de nouveau transféré pour être déposée à Graceland en compagnie de la dépouille d'Elvis.
- 1913. Ils divorcèrent en 1947 et Jessie D. Presley se remaria avec Vera K. Presley (1892-1981) quelques années plus tard. En 1958, il avait enregistré un 45 tours intitulé The Roots of Elvis. La face 1 contient la chanson Who's That Kickin' my dog around/The Billy Goat Song et la face 2 contient la chanson Swingin' in the Orchard. Le 9 juillet 1958, il fit même une apparition au réseau CBS à l'émission I've Got a Secret en compagnie du batteur Gary Moore et du guitariste Gene Klingman. Jessie D. est décédé le 19 mars 1973 à Louisville dans le comté de Jefferson au Kentucky. Il est enterré au Louisville Memorial Gardens. Elvis avait très peu de contact avec son grand-père. Le grand-père paternel d'Elvis se nommait Jessie D. McClowell Presley (1896-1973) et il épousa Minnie-Mae Hood en
- Son pseudonyme s'inspire du nom du personnage Deke Rivers joué par Elvis dans le film Loving You.
- DOUG CHURCH USA/ Doug Church est reconnu comme étant le seul qui possède un timbre de voix qui ressemble énormément à celui qu'Elvis avait dans les années 1970. On peut consulter son site web ici
- http://www.elvis.com/concert/default.asp pour obtenir plus de précisions sur cette tournée. Consulter la page
Sources et bibliographie
- Sébastian Danchin, Elvis Presley ou la revanche du Sud. Paris : Fayard, 2004. 477 p.-[16] p. de pl., 24 cm. (ISBN 2-213-62128-4).
- Elvis par les Presley : souvenirs intimes de Priscilla Presley, Lisa Marie Presley et d'autres membres de la famille (propos recueillis par David Ritz ; photographie d'objets, Henry Leutwyler ; traduit de l'anglais par Alain Le Kim). Paris : Michel Lafon, 2005. 247 p., 31 cm. (ISBN 2-7499-0334-3). Titre original : Elvis by the Presleys.
- Elvis: À Biography par Jerry Hopkins, Warner Books Inc, 1972, (ISBN 0446816655)
- Elvis par Dave Marsh, Rolling Stone Press Book/Times Books, 1982, (ISBN 081290947)
- Last Train to Memphis: The Rise of Elvis Presley par Peter Guralnick, Little, Brown and Company, 1re édition, 1994, (ISBN 0316332208)
- Elvis & the birth of rock de Lew Allen, Genesis Publications, 2007
- Elvis et le livre des trésors de Robert Gordon, Éditions K&B, 2007
- Remember Elvis Produced by Joe Esposito and Daniel Lombardy(2006) TCBJOE Publishing (ISBN 0-9778945-2-5)
Revues, magazines…
- Blues Again !, n°10, juillet/août/septembre 2007
Liens externes
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