Défunts

Défunts

Mort

Page d'aide sur l'homonymie Cet article concerne le sens commun du mot « mort » (fin de la vie). Pour les autres significations, voir Mort (homonymie).
La Faucheuse, une allégorie de la mort.

La mort est l'état définitif d'un organisme biologique qui cesse de vivre. Elle se caractérise par un arrêt irréversible des fonctions vitales (nutrition, respiration…), nécessaires au maintien de l'intégrité de l'organisme, ce qui la distingue d’un arrêt temporaire comme dans le cas de l'hibernation ou la congélation. Une fois mort, l'organisme se décompose sous l’action de bactéries ou de nécrophages.

Il existe une multitude de définitions de la mort et la limite entre la vie et la mort reste floue. Selon l’Organisation mondiale de la santé animale, la mort désigne « la disparition irréversible de l’activité cérébrale mise en évidence par la perte des réflexes du tronc cérébral »[1].

Tous les êtres vivants finissent irrémédiablement par mourir à cause du phénomène de sénescence (ou vieillissement). Au niveau cellulaire, la mort désigne l’arrêt des fonctions de base d’une cellule mais une cellule est dite immortelle si elle peut donner un nombre illimité de cellules filles. Ainsi, les organismes unicellulaires qui se reproduisent uniquement par bipartition sont en principe immortels. Chez les organismes pluricellulaires, les cellules sexuelles (germen) sont potentiellement immortelles et se transmettent à la descendance, contrairement aux cellules somatiques (soma).

La mort peut être vue comme la fin de la vie par opposition à la naissance, ou comme l’absence de vie. Dans le premier cas, le fait que le cœur puisse arrêter de battre pendant un moment avant d’être réanimé pose la question de la limite, ou de la transition entre vie et mort.

Sommaire

Définition médico-légale

La mort est le moment où le corps commence à se décomposer. Médicalement, certains états mènent irrémédiablement à la mort, alors même que des cellules du corps continuent à vivre. C’est le cas de la mort cérébrale. Cependant, une minorité de personnes subissant une mort cérébrale n'en sont pas morts. On considère qu'ils étaient en expérience de mort imminente.

La mort cérébrale désigne l’arrêt des signaux électro-encéphalographiques du cerveau humain. C’est d’après ce critère que l’on constate le décès d’une personne en médecine légale.

Cette définition légale est importante, car c’est elle qui va permettre des actes tels que le prélèvement d’organes pour la transplantation. On peut pour cette raison maintenir des personnes en état de mort cérébrale sous respiration artificielle, lorsque le cœur continue à battre spontanément : cela permet de maintenir les organes en bon état en vue d’un prélèvement.

Mais dans la plupart des cas, le décès est constaté par un médecin par des signes cliniques caractérisant un arrêt cardio-circulatoire prolongé. Cela peut être un échec des tentatives de réanimation cardio-pulmonaire par une équipe médicale, ou bien la constatation par un médecin généraliste à domicile pour une personne que l’on sait en fin de vie (personne âgée ou bien souffrant d’une maladie diagnostiquée).

En France, comme dans la plupart des pays développés, le médecin remplit alors un certificat de décès comportant la date et l’heure de la constatation de la mort, l’identité de la personne décédée, les causes suspectées, l’absence de contre-indication à une inhumation ou à une crémation.

Statistiques

Les causes de mortalité sont un élément important de l’épidémiologie. En France elles sont suivies par un laboratoire de l’INSERM, le CEDPIC (Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès ; Centre Collaborateur OMS) qui a notamment produit une base de donnée alimentaire en 1968 (près de 18 millions de données, issues des certificats de décès (établis par les médecins lors du constat de décès) et des bulletin de décès (faits par l’officier d’état civil en mairie). [2]

Approche par la biologie

Définition générale de la mort

La mort biologique résulte de l’incapacité permanente d’un organisme à résister aux modifications imposées par son environnement. Cette définition permet de définir en miroir aussi ce qu’est la vie (dans sa définition la plus large) : la capacité à maintenir son intégrité malgré la pression de l’environnement (homéostasie).

En termes d’entropie (niveau de désorganisation), il s’agit pour l’organisme de maintenir localement une entropie basse. Or l’entropie d'un système fermé ne peut qu’être stable ou augmenter d’après les principes de la thermodynamique. L’organisme doit donc puiser dans son environnement (d’où la nécessité de respirer etc.). La mort intervient quand l’organisme ne peut plus puiser et maintenir son entropie basse. La principale source d’énergie sur Terre est la lumière du soleil qui permet la photosynthèse.

Organismes unicellulaires

On ne peut se contenter de la définition donnée plus haut pour les organismes unicellulaires, tels que les bactéries, levures, les champignons unicellulaires. En effet, ces organismes possèdent une forme de résistance aux variations de conditions extérieures : la spore. Pour ces organismes, le critère de la vie devient le suivant : la membrane cellulaire est intègre et sépare un milieu intérieur de composition différente du milieu extérieur. La mort est donc causée par la rupture de la membrane. La présence de cette forme de résistance explique la différence entre la pasteurisation et la stérilisation, seul ce dernier traitement tuant les spores.

Les organismes unicellulaires meurent aussi de « vieillesse ». Cela est assez bien documenté dans le cas des levures saccharomyces sp. Une cellule mère donne par division deux cellules filles. On a toujours pensé que ces cellules filles sont identiques entre elles. Ce n’est pas le cas. Il existe en effet sur l’une des cellules une cicatrice visible sur la membrane et reflet de la division qui vient de se produire. Au-delà d’un certain nombre de ces cicatrices, la cellule ne peut plus se diviser : elle mourra de « vieillesse ».

Virus

Les virus se situent à la frontière entre le vivant et l’inerte. Ainsi, la question de la catégorisation d’un virus parmi les organismes vivants n’étant pas tranchée de manière satisfaisante, il est impossible de se prononcer sur la mort d’un virus en général.

Cela dit, il existe différents types de virus, se situant plus ou moins du côté du vivant ou de celui de l’inerte. Par exemple, beaucoup de virus sont grosso modo du code génétique dans une membrane ayant la propriété de se fondre avec celle des cellules infectées. Ces virus peuvent être comparés à des livres attrayants, le texte étant le code génétique. Ils seraient donc, d’un point de vue biologique, plutôt du côté de l’inerte. Par contre, le virus ATV (Acidianus Two-tailed Virus) quand il sort de la cellule qui l’a produit a une forme de citron et deux bras lui poussent à chaque extrémité. C’est un processus actif, ce qui fait que ce virus est plus du côté du vivant que de l’inerte (Pour la Science, décembre 2006). Quant au virus mimivirus, il contient un code génétique plus important que certaines bactéries, et en même temps de l’ADN et de l’ARN.

Les médicaments antiviraux se contentent d’empêcher les virus de se multiplier, par interférence avec la réplication du matériel génétique, formation de la capside ou prévention de la formation de virus complets. La prévention de l’encapsidation du code génétique du virus, ARN ou ADN, dans la capside virale est donc une manière d’inactiver un virus. Dès que les conditions sont à nouveaux réunies (présence d’une cellule hôte, absence d’antiviraux), le virus se multipliera à nouveau. Le problème se complique par la présence d’une forme silencieuse du virus au cours de laquelle le code génétique du virus s’intègre dans celui de l’hôte parasité. La destruction totale du virus implique la destruction de ce code.

Signes physiologiques de la mort

Article détaillé : Mort cérébrale.

Le premier signe de la survenue de la mort est l’arrêt cardio-respiratoire :

  • la personne ne parle pas et ne bouge pas, elle ne réagit pas lorsqu’on lui parle et qu’on la touche ;
  • on ne perçoit pas sa respiration même lorsque l’on est sûr que ses voies aériennes sont libres ;
  • elle ne réagit pas aux insufflations ;
  • les pouls centraux (carotidien ou éventuellement fémoral chez l’adulte et l’enfant de plus de un an, huméral chez le nourrisson) ne sont pas perçus — ce critère n’est pas fiable en raison de la difficulté d’affirmer qu’un pouls est absent (notamment en raison du propre pouls de la personne qui contrôle, qui est renforcé par le stress).

Mais ces éléments ne sont pas suffisants pour déterminer la mort (dans certains cas, une personne en arrêt cardio-respiratoire peut être réanimée). Il peut y avoir dans les secondes suivant l’arrêt cardiaque :

  • une respiration d’agonie bruyante (stertoreuse), un râle (le gasp) ;
  • des tremblements, provoqués par la libération de calcium.


Les étapes biologiques suite au décès :

Article détaillé : Signes biologiques de la mort.
  • 1. Râle, pâleur provoquée par l’arrêt de la circulation sanguine, notamment visible au niveau des muqueuses (par exemple intérieur des paupières et des lèvres), dilatation des pupilles, libération d’urine et de fèces et apparition de taches bleutés (sang désoxygéné) provoquées par le relâchement des muscles lisses. Le corps commence à se refroidir pour atteindre la température de son environnement (1°C par heure).
  • 2. La lividité s’installe deux heures après la mort et se manifeste par une coloration violacée de la peau liée à un déplacement du sang par gravité.
  • 3. La rigidité cadavérique se manifeste vers la 3e heure de la mort et se traduit par un enraidissement des muscles causé par la surabondance de calcium dans le corps. La rigidité cadavérique atteint son intensité maximale vers la huitième heure du décès et disparaît au bout de 2 à 4 jours. Généralement, la rigidité commence dans le haut du corps (cou, muscles masticateurs) et progresse vers le bas du corps.
  • 4. Finalement, la putréfaction de l’organisme commence vers la 48 e heure. On assiste à la décomposition des tissus par les bactéries de la flore intestinale. On peut alors voir apparaître deux taches vertes au niveau des fosses iliaques gauche et droite. Ces taches se propageront ensuite dans tout l’organisme. La production de gaz (méthane, ammoniac, hydrogène sulfuré)provoque le gonflement du corps, d’où la flottaison si le corps est jeté à l’eau.

Les signes de décomposition se caractérisent par une odeur nauséabonde caractéristique et par l’apparition de taches vertes sur la peau (apparaissant d’abord au niveau de l’abdomen), l’apparition de gonflements, puis par la dégradation visible du corps. Le corps peut également être dévoré par des animaux (vers, charognards) ; en climat tempéré et en présence d’insectes (mouches), la ponte suit la mort de quelques heures, les œufs éclosent au bout d’environ deux jours et les larves se transforment en insectes au bout d’environ deux semaines, selon la température.

La putréfaction peut être interrompue ou retardée par le froid ou bien par des techniques d’embaumement, ainsi que par des techniques de thanatopraxie.

Causes de la mort chez les animaux

La vie dépend du bon état d’organes dits vitaux, de leur capacité au sein de l’organisme à assurer un certain nombre de fonctions dites vitales : la respiration (au sens cellulaire, c’est-à-dire le processus de production d’ATP consommant du dioxygène), la digestion, la détoxication et l’excrétion (reins, foie, poumons), le contrôle nerveux et hormonal des organes, etc. Selon les altérations subies par les cellules, les organes ou l’organisme, lorsque ces fonctions vitales sont entravées, puis arrêtées, la mort survient pour cause :

  • d’insuffisance respiratoire ;
  • de dénutrition ;
  • d’empoisonnement, par accumulation de substances toxiques normalement filtrées et excrétées par les reins et le foie ;
  • d’arrêt de la fonction circulatoire cardiaque ; le dioxygène n’arrive plus aux cellules qui ne peuvent plus respirer ;
  • de vieillesse, les défaillances cellulaires accumulées au cours des années deviennent trop importantes et les cellules restantes ne peuvent subvenir aux besoins de l’organisme ;
  • d’attaques auto-immunes, défaillance grave du système immunitaire.

Approche par la philosophie ou la religion

Mort et philosophie

Le Triomphe de la Mort
Peinture de Pieter Bruegel l'Ancien (1562).

En paléontologie, la découverte de rites funéraires est un élément important pour déterminer le degré d’éveil social d’un hominidé.

Cette conscience de la mort est un moteur de cohésion sociale (s’unir pour résister aux calamités, aux ennemis) et d’action (réaliser quelque chose pour laisser une trace). Elle est un élément important de la réflexion métaphysique. C’est aussi ce qui donne la puissance symbolique à des actes tels que l’homicide et le suicide.

La philosophie des Lumières en Europe, incitant à la maîtrise de la nature, suggère l’avènement d’une domination de la dégradation du corps de l’Homme. L’idée de la mort se déplace par ce fait de la sphère de la foi (mort fatalité) vers la sphère de la raison (mort accidentelle). Ce déplacement s’illustre par l’évacuation des morts hors de la cité et semble constituer l’espoir destinal de cette civilisation.

Hegel explique le lien social, et notamment les relations maître/esclave, par la lutte à mort pour la reconnaissance.

André Malraux fonde l’héroïsme humain dans la conscience de la fraternité des Hommes dans la mort, fraternité qui peut s’exprimer par des combats politiques (contre le fascisme par exemple) ou par des œuvres d’art.

Le biologiste et prix Nobel, Jacques Monod énonce que la définition de la mort dépend de la définition du vivant dans son livre Le Hasard et la nécessité.

Mort et croyances

Animisme

Dans l'animisme, la mort est perçue comme une continuité, au point que l'on puisse dire qu'il n'y a pas vraiment de mort dans le langage animiste et que le dialogue des "morts" et des vivants se poursuit sans interruption.

Un célèbre poème de Birago Diop intitulé "Souffles"[3] résume cette perception : « Ceux qui sont morts ne sont jamais partis/ Ils sont dans l’Ombre (…) / Les morts ne sont pas sous la Terre:/ Ils sont dans le Bois (…) / dans l’Eau (…) / dans la Foule (…) / Les Morts ne sont pas morts ».

Athéisme

Pour les athées la mort ne recèle aucun mystère métaphysique : il n'existe pas plus de vie après la mort qu'avant la naissance. Par exemple selon le philosophe grec Épicure :

« Le plus effrayant des maux, la mort, ne nous est rien, disais-je : quand nous sommes, la mort n’est pas là, et quand la mort est là, c’est nous qui ne sommes pas[4] »

Citons encore Wittgenstein, dans le même esprit, mais deux millénaires plus tard :

« La mort n'est pas un événement de la vie. On ne vit pas la mort. Si l'on entend par éternité non la durée infinie mais l'intemporalité, alors il a la vie éternelle celui qui vit dans le présent. Notre vie n'a pas de fin, comme notre champ de vision est sans frontière.[5] ! »

Bouddhisme

La mort n’est qu’un passage d’une vie à l’autre dans le bouddhisme.

Le Bardo Thödol (Livre des morts tibétain) décrit les différentes étapes de ce passage d’une vie à une autre vie et constitue une sorte de guide fournissant divers conseils (abandon de l’ego, etc.) pour réussir cette transition.

Christianisme

Pour le christianisme, seul le corps peut-être concerné par la mort et celle-ci n'est que passagère.

La conséquence de la mort du corps est la séparation de celui-ci avec l'âme qui est immortelle. Le corps quant à lui, doit ressusciter pour se joindre de nouveau à l'âme à la Fin des Temps qui est le triomphe final de Dieu et de la vie.

Après la mort du corps, les âmes des morts se trouvent aussitôt face à Dieu qui, selon les catholiques et les protestants, leur apparaît alors pleinement tel qu'il est : elles peuvent donc choisir librement, en plein connaissance de cause, sans être influencées par le monde extérieur terrestre, de vivre ou non avec lui pour l'éternité. Les orthodoxes, pour leur part, ne croient pas que Dieu soit vu tel qu'il est [réf. nécessaire] car il est essentiellement au-delà de tout ce qui peut être vu, même après la mort, ils insistent particulièrement sur le passage de l'Évangile "vous serez comme des dieux" prononcé par Jésus pour parler de ceux qui sont au Paradis.

  • Le mort choisit de vivre avec Dieu parce qu'il reconnaît en Dieu ce qu'il a toujours cherché pendant sa vie terrestre (sans forcément en avoir conscience), ou parce que même en ne l'ayant pas recherché, ce qu'il découvre lui plaît [6].

Dans ces deux cas de figure, le christianisme considérant que Dieu est la source de tout bien, les âmes qui choisissent de vivre avec Dieu sont alors comblées dans leur recherche du bien et vivent dans le bonheur parfait pour l'éternité.

Cependant, la distance qui sépare l'âme du mort de la perfection divine est telle que selon le Christianisme (à l'exception du Protestantisme), les âmes qui choisissent Dieu, ressentent d'elles-mêmes leur indignité et le besoin de se purifier au préalable : elles se dirigent d'elles-mêmes vers le Purgatoire par pudeur, face à la pureté divine[7].

Au Purgatoire, elles n'ont plus la vision de Dieu (la "vision béatifique") et ressentent le regret de ne pas avoir fait tout le bien possible. Une fois purifiées, ces âmes quittent le Purgatoire pour le Paradis. Seules les personnes parfaitement pures peuvent entrer directement au Paradis : Jésus, Marie par exemple.

  • L'âme du mort choisit de faire son bonheur seule et refuse la compagnie de Dieu par une aversion volontaire de Dieu (un péché mortel), dans laquelle elle persiste jusqu’à la fin [8]

Elle préfère se priver elle-même de Dieu plutôt que de reconnaître et rejeter le mal qu'elle a commis; elle est laissée à elle-même et au mal dans lequel elle persiste ce qui constitue l'Enfer[9] qui n'est pas un lieu mais l'état de l'âme qui choisit de vivre sans Dieu.

L’eschatologie chrétienne a réfléchi sur le sens de la mort et des fins dernières. Il y a un jugement immédiat de l’âme et un jugement dernier collectif afin que les mérites de chacun soient connus de tous[10].

Hindouisme

L’hindou croit en une vie après la mort — le corps n’étant qu’une enveloppe matérielle temporaire. Lorsque survient le moment de quitter la vie, il est dit que toutes les facultés d'action et de sensations se replient dans le mental (manas), puis le mental se replie dans le souffle (prana) puis le souffle dans l’âme individuelle ou Jivatman et enfin cette dernière retourne au Brahman et atteint la libération ou moksha[11]

Cependant, si son karma a accumulé le fruit de trop d’actes négatifs (les mauvaises actions), l’âtman s’incarne dans un nouveau corps sur une planète comme la terre (ou inférieure qui compose l’enfer), afin d’y subir le poids de ses mauvaises actions. Si son karma est positif, il ira vivre comme un dieu ou deva, sur l’une des planètes célestes (supérieures à la terre, ou paradis).
Une fois épuisé son karma, l’âme retournera sur terre dans un autre corps au sein d’une caste.
Ce cycle est appelé samsâra. Pour briser ce cycle perpétuel, l’hindou doit vivre de manière à ce que son karma ne soit ni négatif, ni positif, selon ce verset de la Bhagavad-Gîtâ (II.10) : « Ni les vivants, ni les morts et ni les divinités, le sage ne pleure ou pardonne. » Au moment de la mort l’esprit est séparé du corps. Le non-initié sera alors pris d’une irrésistible envie d’en retrouver un, ce qu’il fera. Par contre, l’initié saura trouver la porte de la libération.

Islam

Pour les musulmans, la mort n'est qu'un passage qui permet de rejoindre l'Au-delà : « Et quant à ceux qui ont cru et fait de bonnes œuvres, bientôt Nous les ferons entrer aux Jardins sous lesquels coulent des ruisseaux. Ils y demeureront éternellement. Il y aura là pour eux des épouses purifiées. Et Nous les ferons entrer sous un ombrage épais »[12] « Là, il y aura des vertueuses et des belles. Des houris cloîtrées dans les tentes, qu'avant eux aucun homme ou djinn n'a déflorées. »[13]

Quand un musulman est au seuil de la mort, s'il en a la possibilité, il prononce une dernière fois la chahada. Après la mort, le corps est lavé et enveloppé dans des pièces de tissu blanc, trois épaisseurs pour les hommes, cinq pour les femmes, à la suite de quoi il est procédé à l’enterrement le plus tôt possible. Le défunt est enterré le visage tourné vers La Mecque.

Le rite funéraire consiste à jeter de la terre sur le linceul (il n’y pas de cercueil), tandis que les personnes présentes récitent cet extrait du Coran : « De la terre, nous vous avons créé ; en elle nous vous ramènerons, et d’elle nous vous ferons sortir une fois encore ».

Jaïnisme

Dans le jaïnisme, comme dans l'hindouisme, l'âme est soumise au cycle des naissances et des morts. L'âme y est donc une entité distincte qui voyage par-delà les limites et la disparition du corps[14].

Judaïsme

Dans la religion juive, on considère que la mort n’est que la séparation du corps (gouf) et de l’âme (néchama). Cette âme, une fois libérée de son enveloppe corporelle va selon les actions réalisées dans la vie humaine dans différents lieux. Si les actions ont été bonnes et si le juif a respecté les commandements de la Torah son âme montera au ciel dans des degrés plus ou moins élevés et ce grâce à la légèreté de son âme. Au contraire une vie remplie de pêchés alourdira cette âme qui sera condamnée à errer sur terre, au niveau 0, et désirer perpétuellement sans pouvoir satisfaire ses besoins faute de corps matériel. Un état infernal d’errance et de souffrance.

Spiritisme

Les spirites considèrent que chaque individu existe avant sa naissance et s'incarne sur la Terre pour progresser et vivre une expérience éducative. L'incarnation provoquant une perte temporaire du souvenir des vies antérieures. La mort du corps matériel libère l'esprit éternel de l'homme, qui retourne ensuite dans une "dimension spirituelle" correspondant à son niveau d'avancement [15].

Témoins de Jéhovah

Les Témoins de Jéhovah considèrent que lors de la mort, l'âme meurt en même temps que le corps. Les Témoins de Jéhovah adhèrent à la doctrine de l'annihilationisme : le corps et l'âme sont un tout, l'un ne pouvant exister sans l'autre. À la fin des temps, les Témoins de Jéhovah croient qu'ils seront ressuscités, corps et âme, pour la vie éternelle.

Saints des derniers jours

Pour les saints des derniers jours (mormonisme) , la préexistence, vie avant la naissance en présence de Dieu, la vie sur terre, temps de mise à l’épreuve et d’expériences, et la vie après la mort font partie du plan de salut. Après la mort, le monde des esprits est l’endroit où attend l’esprit de l’homme entre la mort et la résurrection. Il comporte deux parties distinctes : la prison des esprits où sont reçus ceux qui n'ont pas obéi à l'Évangile ou qui ne l'ont pas accepté pendant qu'ils étaient sur la terre ou qui n'ont pas eu l'occasion de l'entendre, et le paradis. L'Évangile est enseigné dans la prison des esprits et ceux qui acceptent le sacrement du baptême célébré en leur faveur dans les temples vont dans le paradis. Chaque être humain ressuscitera (réunion du corps et de l’esprit) avant d’être amené devant Dieu pour le jugement dernier où sera tenu compte de la globalité de la personne jugée (connaissance, actes, paroles, pensées, désirs, repentance). Selon ces critères, l’un des trois degrés de gloire, téleste, terrestre ou céleste (en présence de Dieu) lui sera attribué.

La Mort en tant que personnage symbolique

Article détaillé : La Mort (mythologie).

La haute teneur symbolique de la mort et la forte charge affective liée au décès d’êtres humains ont façonné l’imaginaire des Hommes qui ont créé un personnage, la Mort, qui vient chercher les gens au terme de leur vie.

Deux représentations symboliques se démarquent : la douce et l’austère. La première se réfère à la douce mort qui libère des souffrances infinies auxquelles la vie nous oblige. La deuxième vient souligner le côté cruel, froid et irrémédiable qu’elle peut prendre lorsque les proches du défunt le pleurent.

Notes et références

  1. Code sanitaire pour les animaux terrestres, Organisation mondiale de la santé animale, 2008, (page consultée le 5 février 2008).
  2. (fr) Présentation du CEDPIC
  3. Leurres et Lueurs (1960), Birago Diop
  4. Lettre à Ménécée
  5. Tractatus logico-philosophicus
  6. Catéchisme de l'Église Catholique - IntraText
  7. Catéchisme de l'Église Catholique - IntraText
  8. http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P2J.HTM  : article 1037 du Catéchisme de l'Église Catholique : "Dieu ne prédestine personne à aller en enfer (cf. DS 397 ; 1567). Dans la liturgie eucharistique et dans les prières quotidiennes de ses fidèles, l’Église implore la miséricorde de Dieu, qui veut " que personne ne périsse, mais que tous arrivent au repentir " (2 P 3, 9)
  9. Catéchisme de l'Église Catholique - IntraText
  10. Catéchisme de l'Église Catholique - IntraText
  11. La mort et les états posthumes, Dominique Viseux, Guy Trédaniel
  12. Coran, Les femmes, IV; 57
  13. Coran, Le Miséricordieux, LV ; 70-77
  14. Le Jaïnisme
  15. "« Les Esprits revêtent temporairement une enveloppe matérielle périssable, dont la destruction, par la mort les rend à la liberté." Le livre des Esprits, introduction. »

Annexes

Articles connexes

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Ressources externes

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Bibliographie

  • Platon, Phédon, avec une introduction de Monique Dixsaut, Garnier Flammarion.
  • Pascal, Pensées.
  • Heidegger, Être et temps.
  • Épictète, Entretiens.
  • Saint Augustin, Confessions.
  • Malebranche, Entretiens sur la métaphysique, sur la religion et sur la mort.
  • Vladimir Jankelevitch, La mort, Champs Flammarion.
  • Maxence Caron, article sur la « Mort », dans Dictionnaire philosophique, sous la direction de Jean-Pierre Zarader, Paris, 2007
  • Bernard N. Schumacher : Confrontations avec la mort. La philosophie contemporaine et la question de la mort. Editions du Cerf, 2005 -ISBN 2-204-07603-1
  • Jean Guitton : Justification du temps, 1942, L’existence temporelle, 1949, Philosophie de la résurrection (Monadologie), 1978
  • Jacques Monod : Le Hasard et la nécessité. Essai sur la philosophie naturelle de la biologie moderne. Paris, Le Seuil, 1970 -ISBN 2-02-000618-9
  • L'Évangile selon saint Jean
  • L'historien Michel Vovelle a publié plusieurs ouvrages sur la mort:
  • Vision de la mort et de l'au-delà en Provence du XVe au XIXe siècle d'après les autels des âmes du purgatoire, (en collaboration avec Gaby Vovelle), Paris, A. Colin, 1970 ;
  • La Mort et l'Occident de 1300 à nos jours, Paris, Gallimard, 1983 ; réed. 2001 ;
  • Mourir autrefois, Paris, Gallimard / Julliard, 1974 ; rééd. coll. Folio, 1990 ;
  • Les Âmes du purgatoire ou le travail du deuil, Paris, Gallimard, 1996.
  • Louis-Vincent Thomas, Anthropologie de la Mort, Paris, Bibliothèque scientifique Payot.
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