- Albert Caraco
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Albert Caraco Activités Écrivain et philosophe Naissance 10 juillet 1919
Constantinople, TurquieDécès septembre 1971 (à 52 ans) Langue d'écriture Français Genres Essai, roman, journal, poésie Distinctions Prix Edgar Poe 1950 Albert Caraco, né à Constantinople le 10 juillet[1] 1919[2] dans une famille séfarade installée en Turquie depuis quatre siècles, et mort en septembre 1971, est un écrivain et philosophe francophone. Caraco a publié une œuvre volumineuse et radicale, souvent jugée comme nihiliste et pessimiste, comparée parfois à celle de Cioran.
Sommaire
Biographie
Après avoir vécu à Prague, Berlin et Vienne, sa famille (d'origine juive levantine) se fixe un temps à Paris, où Caraco complète ses études au lycée Janson-de-Sailly. Par la suite, suivant les traces de son père José (qui est banquier), il étudie et obtient son diplôme de à l'École des hautes études commerciales de Paris en 1939[2]. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, ses parents et lui se réfugient en Amérique du Sud[3] : après Rio de Janeiro et Buenos Aires, c'est finalement à Montevideo qu'ils s'installent pour la durée du conflit européen[2] ; là, ses parents se convertissent au catholicisme et prennent soin d'offrir à leur fils une éducation catholique[4]. Sa famille prend la nationalité uruguayenne, nationalité qu'il gardera jusqu'à la fin de sa vie[2]. À son retour en France une fois la guerre terminée, sa vision du monde en est profondément bouleversée. En 1963, la disparition de sa mère motive l'écriture de son ouvrage Post Mortem. En septembre 1971, il se pend quelques heures après la mort de son père, conformément à l'esprit de son œuvre[5].
Auteur prolifique, Caraco demeure ignoré du grand public en raison peut-être de la noirceur de ses écrits, et de certains de ses propos propres à choquer et opinions controversées. Un éditeur suisse, L'Âge d'Homme, entreprendra de publier l'ensemble de son œuvre. Il s'exprimait couramment en quatre langues (français, allemand, anglais et espagnol), et bien que ses écrits aient été rédigés en français, il n'est pas rare de trouver sous sa plume certaines phrases, des paragraphes, voire des pages entières, dans une autre de ces langues.
Œuvres
Littérature
- Inès de Castro. Les Martyrs de Cordoue, Rio de Janeiro, Bel-Air, 1941
- Le Cycle de Jeanne d'Arc (suivi d’un choix de Poésies), Buenos Aires, Editorial Argentina Aristides Quillet, 1942
- Le Mystère d'Eusèbe, Buenos Aires, Editorial Argentina Aristides Quillet, 1942
- Contes. Retour de Xerxès, Buenos Aires, Editorial Argentina Aristides Quillet, 1943
- Le livre des combats de l'âme, Paris, E. de Boccard, 1949 (Prix Edgar Poe 1950, décerné par la Maison de Poésie[6])
- Post Mortem, Lausanne, L'Âge d'Homme, coll. « La Merveilleuse Collection », 1968
- Réédition : Madame Mère est morte, Paris, Lettres Vives, 1983
Philosophie
- L'école des intransigeants (Rébellion pour l'Ordre), Paris, Nagel, 1952
- Le désirable et le sublime, Neuchâtel, La Baconnière, 1953
- Foi, valeur et besoin, Paris, E. de Boccard, 1957
- Apologie d'Israël. Tome 1 : Plaidoyer pour les indéfendables, Paris, Librairie Fischbacher, 1957
- Apologie d'Israël. Tome 2 : La marche à travers les ruines, Paris, Librairie Fischbacher, 1957
- Huit essais sur le mal, Neuchâtel, La Baconnière, 1965
- Le tombeau de l'histoire, Neuchâtel, La Baconnière, 1966
- Les races et les classes, Lausanne, L'Âge d'Homme, 1967
- La luxure et la mort, Lausanne, L'Âge d'Homme, 1968
- L'ordre et le sexe, Lausanne, L'Âge d'Homme, 1970
- Obéissance ou servitude, Lausanne, L'Âge d'Homme, 1974
- Essai sur les limites de l'esprit humain, Lausanne, L'Âge d'Homme, 1982
- Écrits sur la religion, Lausanne, L'Âge d'Homme, 1984
Autres
- L'art et les nations, Neuchâtel, La Baconnière, 1965
- Le galant homme : Un livre de civilité, Neuchâtel, La Baconnière, 1967
- Simples remarques sur la France, Lausanne, L'Âge d'Homme, 1975
- La France baroque, Lausanne, L'Âge d'Homme, 1975
- Ma confession, Lausanne, L'Âge d'Homme, 1975
- L'homme de lettres : Un art d'écrire, Lausanne, L'Âge d'Homme, 1976
- Supplément à la Psychopathia Sexualis, Lausanne, L'Âge d'Homme, coll. « Le Bruit du Temps », 1983
- Le semainier de l'agonie suivi de Post Mortem, Lausanne, L'Âge d'Homme, 1985
- Semainier de l'incertitude, Lausanne, L'Âge d'Homme, 1994
- Abécédaire de Martin-Bâton, Lausanne, L'Âge d'Homme, coll. « La Fronde », 1994
- Bréviaire du chaos, Lausanne, L'Âge d'Homme, coll. « Amers », 1999 (ISBN 2-8251-0989-4)
- Semainier de l'an 1969 : du 10 mars au 27 juillet, Lausanne, L'Âge d'Homme, 2001
- Journal de l'Emmuré, Lausanne, L'Âge d'Homme, 2010
Notes et références
- journaldoc.canalblog.com Selon une notice, Caraco écrit dans Le Semainier de l'agonie qu'il serait né le 8.
- Ma confession, « Note préliminaire », p. 9
- Jil Silberstein, La promesse et le pardon, « Albert Caraco : « Nous roulerons unis dans les ténèbres » », p. 107
- Abécédaire de Martin-Bâton, « Avant-propos », p. 7
- « il se pourrait que le décès de Monsieur Père entraînât aussitôt le mien » (Ma confession, p. 12) ; « J'attends la mort avec impatience et j'en arrive à souhaiter le décès de mon Père, n'osant me détruire avant qu'il ne s'en aille. Son corps ne sera pas encore froid, que je ne serai plus au monde. » (idem, p. 47) ; « Pourquoi me rendis-je écrivain ? parce que j'avais quelque chose à dire et que, de plus, j'étais sujet au désespoir, mon métier m'empêcha de me détruire volontairement, au moins jusqu'à cette heure, cela m'arrivera pourtant, la gloire ne m'étant pas venue, la gloire eût traversé ma volonté de mort. » (idem, p. 13)
- Prix Edgar Poe 1950
Voir aussi
Bibliographie
- Jil Silberstein, La promesse et le pardon, Lausanne, L'Âge d'Homme, coll. « Contemporains », 1986 (ISBN 2-8251-2960-7)
Texte : « Albert Caraco : « Nous roulerons unis dans les ténèbres » », pp. 106-109
Articles connexes
Liens externes
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