- Coulon (rivière)
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Calavon
Calavon ou Coulon
Le Pont-Julien enjambant le Calavon à la hauteur de BonnieuxCaractéristiques Longueur 88,3 km Bassin 1 030 km2 Bassin collecteur le Rhône Débit moyen 0,89 m3⋅s-1 (Oppède) Cours Coordonnées de la source
BanonSe jette dans la Durance Géographie Pays traversés France Le Calavon ou Coulon est une rivière du département français de Vaucluse, affluent de la Durance, donc sous-affluent du Rhône, entre le Luberon et les Monts de Vaucluse.
Sommaire
Histoire
Antiquité
Au niveau de Bonnieux, le torrent passe sous un pont romain remarquablement conservé : le Pont Julien, datant du Ie siècle, mesure 118 m de long et a 3 arches en grand appareil. Depuis quelque temps, un pont moderne est venu préserver le Pont Julien de la circulation.
Ce pont, entre Apt et Cavaillon , permettait le passage de la voie Domitienne (via Domitia). Les itinéraires antiques (Carte de Peutinger) indiquent une mutatio dite ad fines (aux limites). L'emplacement de cette mutatio reste discuté mais certains l'associent aux vestiges antiques découverts au lieu-dit Maricamp, situé en rive gauche à proximité de Notre-Dame de Lumières. Pour d'autres auteurs, la mutatio se situerait quelques kilomètres en aval, au lieu-dit des Bas-Heyrauds, sur la commune de Ménerbes [1],[2].
Moyen-Âge
Dès la fin du haut moyen-âge, les eaux du Calavon qui, dans les intervalles des grands défrichements romains et médiévaux, était une rivière très poissonneuse et de haut débit[3], furent utilisées pour l'installation de moulins. Les premiers répertoriés datent de 998 et ont fait l'objet d'une convention entre Teudéric, évêque d'Apt, et deux couples : Geoffroy et Madeleine, ainsi que Didon et son épouse Arantrude. Les deux couples s'engageaient à construire chacun un moulin dont il leur était accordé la moitié en pleine propriété, l'autre revenant à l'évêque[4].
Renaissance
Époque moderne
Époque contemporaine
À la traversée d'Apt, il se chargeait des effluents de la ville et surtout de ceux des fabriques de fruits confits : il en sortait sous forme d'un égout noirâtre et puant qui lui valut le surnom de « rivière la plus polluée de France » dans les années 1980. Son état s'est considérablement amélioré depuis, grâce à l'action du parc naturel régional du Luberon qui s'est investi dans l'aménagement et la gestion directe du Calavon/Coulon et de ses affluents dès 1990.
Étymologie
Le Calavon est nommé pour la première fois dans le Cartulaire de l'Église d'Apt (835-1130). Il apparaît dans les Chartes XLVII et XLVIII, datées du 30 août 998, sous la désignation « fluvio Causalone »[5], puis à nouveau dans la Charte LXI, datée du 30 avril 1008, comme « fluvium qui dicitur Causalone »[6]. Il est encore cité dans la Charte LXXVII, rédigée à Apt, avant 1048, sous le vocable de « Causalonem »[7].
Le Calavon change de nom pour devenir Coulon en arrivant dans la plaine du Comtat Venaissin, dans le village des Beaumettes, à proximité de l'endroit où se situait dans l'Antiquité la limite entre les territoires des peuples gaulois des Albiques - dans la montagne, vers Apt - et celle des Cavares - dans la plaine, vers Cavaillon.
Les documents confirment l'évolution potentielle des deux dénominations puisque des vocables issus du bas latin : Aucalo, Causalo, Caudalio, on arrive à Caularo, au XIVe siècle, et à Caulaho, au XVe siècle[3].
Géographie
Prenant sa source vers le village de Banon (Alpes-de-Haute-Provence) à 800 m d'altitude, il forme la vallée du Calavon en passant par les villes d'Apt et Cavaillon; 80 km plus bas, il se jette dans la Durance, près de Caumont[3].
Il a creusé les spectaculaires gorges d'Oppedette ou canyon d'Oppedette.
La longueur de son cours d'eau est de 88,3 km.[8]
Crues
Alternant périodes de sècheresse et crues, les inondations du Calavon peuvent être aussi bien imprévisibles que spectaculaires.
C'est ainsi que le décrivait en 1863 Marie Azalaïs Martin, la « felibresso dou Couloun » :
« ... un gaudre claperous
que - d'abord simple riéu sourti di cauno aupenco
emporto aubre et restanco, anouge et serpatas. »
quouro, crentous, s'encour dins li prat fresquierous
quouro, coume un béu flume estènd sis erso rousso
pièi tout-d'un-cop feroun, boumbis sus li roucas
sauto de baus en baus, e, dins sa folo courso« ... un torrent caillouteux
qui - d'abord simple ruisseau sorti des grottes alpestres
emporte arbres et digues, agneaux et serpents. [réf. nécessaire] »
tantôt, timide, s'enfuit dans les fraîches prairies
tantôt, comme un beau fleuve déploie ses blondes vagues
puis tout-à-coup, farouche, bondit sur les rochers
se précipite d'escarpement en escarpement, et, dans sa course folleAnnées de fortes crues : 1935, 1942, 1951, 1994 et 2008.
Crue du Calavon (14-déc-2008) Hydrologie
Le débit interannuel moyen ou module du Calavon, mesuré au niveau de la station hydrologique d'Oppède, sur une durée de 13 ans est de 0,89 m³ par seconde (observations faites de 1996 à 2008) [9]. La surface étudiée à cet endroit est de 202 km², soit à peine le cinquième du bassin versant du cours d'eau.
Le Calavon est un cours d'eau extrêmement irrégulier selon les années. Durant cette période, le débit moyen a oscillé entre un maximum annuel moyen de 2,37 m³ par seconde en 2000, et un minimum annuel moyen de 0,074, soit 74 litres par seconde en 2005.
La rivière présente des fluctuations saisonnières de débit très marquées. Les hautes eaux se déroulent en automne-hiver, et se caractérisent par des débits mensuels moyens allant de 1,89 à 2,45 m³ par seconde, de novembre à janvier inclus (avec un maximum en décembre). A partir du mois de février, le débit baisse progressivement, ce qui mène aux basses eaux d'été-automne, lesquelles qui ont lieu de juin à octobre, entraînant une baisse du débit mensuel moyen avec un plancher de 0,042 m³ au mois d'août (42 litres), ce qui apparaît comme fort maigre.
Débit moyen mensuel du Calavon (en m³/seconde) mesuré à la station hydrologique d'Oppède
Données calculées sur 13 ansÀ l'étiage, le VCN3 peut chuter à 1 l/s, en cas de période quinquennale sèche, ce qui revient à avoir un cours d'eau à sec ou presque.
Les crues peuvent être très importantes. Ainsi les QIX 2 et QIX 5 valent respectivement 49 et 94 m³ par seconde. Le QIX 10 est de 120 m³ par seconde, le QIX 20 de 150 m³, tandis que le QIX 50 n'a pas encore été calculé, faute d'une durée d'observation suffisante. Ces débits de crue sont de l'ordre du quart de ceux du Verdon (où ?).
Le débit instantané maximal enregistré (non validé) à Oppède a été de 203 m³ par seconde le 2 décembre 2003, tandis que le débit journalier maximal était de 115 m³ par seconde le même jour.
Le Calavon est une rivière fort peu abondante. La lame d'eau écoulée dans son bassin versant est de 62 millimètres annuellement, ce qui est plus de cinq fois moindre que la moyenne de la France, tous bassins confondus (320 millimètres). Le débit spécifique (ou Qsp) de la rivière atteint 2,0 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
Bibliographie
- Noël Didier, Henri Dubled et Jean Barruol, Cartulaire de l'Église d'Apt, Éd. Librairie Dalloz, Paris, 1967,
- Georges Truc, L'eau en Vaucluse. Origine, fonctionnement, potentiel et qualité des réservoirs aquifères, Éd. Conseil Général de Vaucluse, Avignon, 1991
Voir aussi
Notes et références
- ↑ Pellecuer, L. (1985) - « Le point sur Ad Fines », Archipal, hors série n° 41, pp. 16-24.
- ↑ Marchesi, H. (1990) - « Pour en finir avec ad Fines », in L'occupation de la moyenne vallée du Calavon du Néolithique à la fin de l'Antiquité, Notices d'archéologie vauclusienne, 1. Vallée du Calavon, Service d'archéologie de Vaucluse, p. 40.
- ↑ a , b et c Cartulaire de l'Église d'Apt, op. cit., p. 173.
- ↑ Cartulaire de l'Église d'Apt, op. cit., pp. 172 et 174.
- ↑ Cartulaire de l'Église d'Apt, op. cit., pp. 173-174.
- ↑ Cartulaire de l'Église d'Apt, op. cit., p. 194.
- ↑ Cartulaire de l'Église d'Apt, op. cit., p. 219.
- ↑ (fr) SANDRE, « Fiche rivière le coulon (X34-0400) ». Consulté le 19 juillet 2008
- ↑ (fr) Banque Hydro - Station X3484020 - Le Calavon à Oppède (option Synthèse) (ne pas cocher la case "Station en service")
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