- Charles Joseph Boyé
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Charles Joseph Boyé Surnom Boyé d'Abaumont Naissance 11 février 1762
Ehrenbreitstein
Électorat de TrèvesDécès 16 mai 1832 (à 70 ans)
Saint-MihielOrigine Saint-Empire Allégeance Royaume de France
Royaume des Français
République française
Empire françaisArme Cavalerie Grade Général de brigade Années de service 1778 - 1812 Conflits Guerres révolutionnaires
Guerres napoléoniennesDistinctions Légion d'honneur
(Commandeur)
Ordre royal et militaire de Saint-Louis
(Chevalier)
Baron de l'EmpireAutres fonctions Maire de Saint-Mihiel modifier Charles Joseph Boyé, baron d'Abaumont (11 février 1762 - Ehrenbreitstein (Électorat de Trèves) † 16 mai 1832 - Saint-Mihiel), était un militaire français d'origine germanique des XVIIIe et XIXe siècles.
Sommaire
Biographie
Charles Joseph Boyé, baron d'Abaumont, naquit le 11 février 1762 à Ehrenbreitstein (électorat de Trèves). Ses parents étant venus établir leur domicile à Saint-Mihiel (Meuse), le jeune Boyé entra au service français le 12 février 1778, comme hussard dans le régiment de Conflans-colonel-général, devenu 4e régiment de hussards. Il obtint successivement, par sa bonne conduite, le grade de fourrier le 2 juillet 1780, et celui d'adjudant le 7 juin 1785.
Officier de l'Armée révolutionnaire française
Nommé sous-lieutenant le 17 septembre 1791, il devint lieutenant et capitaine les 17 juin et 29 octobre 1792, et fit avec distinction les campagnes de 1792 et 1793 aux armées des Ardennes, du Nord et de la Moselle. Il se trouva aux affaires de Virton, de La Croix-au-Bois, du camp de la Lune, à la poursuite de l'armée prussienne et au siège de Namur.
Le 18 mars 1793, à la bataille de Nerwinde, le capitaine Boyé se distingua dans la charge exécutée par son régiment contre les cuirassiers de Nassau-Usingen. Il rentra en France avec l'armée qui, sous les ordres de Dumouriez, opéra sa retraite de la Belgique et assista aux affaires de Louvain, de Valenciennes et de Wormhoudt. Chef d'escadron le 21 mai 1793, il combattit avec une grande intrépidité à Hondschoote et au déblocus de Maubeuge.
Au mois de floréal an II, il fut chargé par le général de division Fromentin de s'emparer d'une redoute ennemie située dans un enclos, près du village de Montgardie et du Bois l'Évêque, entre Ors-sur-Sambre et la route qui conduit de Landrecies au Cateau. Au moment où, malgré le feu de l'ennemi, il emportait cette redoute avec le 1er escadron du 4e de hussards, il fut chargé par le régiment tout entier de Royal-Allemand, qui se trouvait embusqué derrière le retranchement. N'ayant que son escadron, il ne put soutenir cette charge et dut songer à excuter une retraite qui devenait très difllcile à opérer dans les sentiers étroits qu'il avait suivi au travers du bois pour arriver sur la redoute. Dans cette position critique, le commandant Boyé ne voit d'autre moyen de salut que de se jeter sur une ligne d'infanterie ennemie qui se trouvait à sa gauche, près du chemin de Landrecies au Cateau, et de se faire jour, le sabre à la main, au travers de cette ligne, ce qu'il exécuta avec autant d'audace que d'intelligence, et il rejoignit son régiment avec 48 hommes seulement, après en avoir perdu 30, soit par le feu de l'infanterie, soit par la charge de la cavalerie. Dans cette affaire, le commandant Boyé eut son cheval blessé sous lui par une balle qui lui traversa le col. Cité avec éloges par le général Fromentin, il fut nommé chef de brigade le 6 du même mois, et fut élevé provisoirement au grade de général de brigade le 22 prairial suivant, par les représentants du peuple près les armées du Nord, de la Moselle et des Ardennes.
C'est en cette qualité qu'il assista à la bataille de Fleurus et fit les campagnes des ans II, III et IV à l'armée de Sambre-et-Meuse. Commandant l'avant-garde du centre de cette armée, sous les ordres du général Kléber, il chassa l'ennemi de Tirlemont, de Saint-Tron et de Tongres, et s'empara de ces trois villes.
Confirmé dans son grade de général de brigade par arrêté du 25 prairial an III, il se trouva ensuite au premier passage du Rhin par l'armée de Sambre-et-Meuse et à sa retraite jusqu'à la fin de la campagne de l'an IV, époque à laquelle il fit une chute de cheval qui lui occasiona un crachement de sang et le força à quitter l'armée comme démissionnaire le 24 floréal an IV.
Autorisé à prendre sa retraite le 4 germinal an V, il fui admis au traitement de réforme le 23 messidor an VII, et mis le 12 thermidor suivant à la disposition du ministre de la guerre qui l'envoya à l'armée du Danube, où il prit part a la bataille de Zurich, au passage de la Limmat et à la poursuite des Russes en Suisse. Passé en l'an VIII à l'armée du Rhin, il se fit particulièrement remarquer aux batailles d'Engen (3 mai 1800), de Mœskirch, de Biberach et d'Höchstädt.
Général d'Empire
Le 12 frimaire an IX, à Hohenlinden, de concert avec le général Grandjean, il dirigea l'attaque contre les bataillons de grenadiers hongrois qui se trouvaient dans le bois, et mérita par sa belle conduite une mention honorable du général en chef. Il soutint ensuite la retraite de la division Ney, de Muldorff sur Hœag et appuya le corps du général Lecourbe au passage de la Salza qu'il fit traverser sans barques, par un bataillon de la 108e, en présence de l'ennemi posté sur la rive opposée et qui fut culbuté en un instant. Chargé de la défense des ponts du Lech, près d'Augsbourg, et de la position avantageuse de Friburg, contre le prince de Reuss, le général Boyé s'acquitta de cette mission avec un succès complet.
Mis en non-activité le 1er vendémiaire an X, après la campagne, il fut employé dans la 16e division militaire, comme commandant le département du Nord, en vertu d'une décision du premier Consul, en date du 12 nivôse suivant.
Officier de la Légion d'honneur le 19 frimaire an XII, il en fut créé commandant le 25 prairial de la même année.
Passé à la 4e division militaire le 11 ventôse an XIII, il fut appelé au commandement de la 1re brigade de la 3e division de dragons le 4e jour complémentaire, et fit en cette qualité les guerres d'Autriche, de Prusse et de Pologne, de l'an XIV à 1807. Commandant le dépôt de cavalerie à Breslau, le 13 mai 1807, il fut employé dans la 26e division militaire le 22 mars 1808, fut chargé de l'inspection des dépôts de cavalerie de la 24e division, le 19 mai suivant, et avant qu'il eut pu exercer ces fonctions, une décision de l'Empereur, du 24 du même mois lui conféra le commandement des régiments provisoires de la réserve de cavalerie à Rennes.
Boyé fut créé baron de l'Empire par décret impérial du 15 juin 1808, et lettres patentes du 2 juillet 1808, sous la dénomination de baron d'Abaumont et de l'Empire, dont le fief, aussi modeste que beaucoup de l'Ancien Régime, se composait de 39 hectares 37 ares 20 centiares de terres, entre Loupmont et Bouconville, la maison de la Carpière en ce village et le vieux pré de Xivray, contenant 5 hectares 90 ares. Il eut avec cela, comme récompense, un majorat de 4 000 francs de revenus sur les biens confisqués par l'Empereur en Westphalie.
Le général Boyé fut envoyé à l'armée d'Espagne le 17 octobre 1808 : il y servit avec distinction depuis lors jusqu'au 7 avril 1812, époque à laquelle il prit sa retraite et rentra dans ses foyers, à Saint-Mihiel. Il y avait épousé Jeanne Aubry. Le baron Boyé fut, pendant les Cent-Jours et de 1819 à 1822, maire de Saint-Mihiel et l'un de ses habitants les plus honorables et les plus justement honorés. Il avait été naturalisé français le 2 janvier 1817.
Il mourut sans enfants, à Saint-Mihiel, le 16 mai 1832, et son épouse le 15 mars 1838.
Vie familiale
État de service
- Hussard dans le régiment de Conflans-colonel-général (12 février 1778) ;
- Fourrier (2 juillet 1780) ;
- adjudant (7 juin 1785) ;
- Sous-lieutenant (17 septembre 1791) ;
- Lieutenant (17 juin 1792) ;
- Capitaine (29 octobre 1792) ;
- Chef d'escadron (21 mai 1793) ;
- Chef de brigade (6 floréal an II : 25 avril 1794) ;
- général de brigade (à titre provisoire le 22 prairial an II (10 juin 1794), confirmé par arrêté du 25 prairial an III (13 juin 1795) ;
- Commandant l'avant-garde du centre de l'armée de Sambre-et-Meuse ;
- Affecté aux armées du Nord, de la Moselle et des Ardennes réunies (22 prairial an II (10 juin 1794) - 2 juillet 1794) ;
- Affecté à l'armée de Sambre-et-Meuse (2 juillet 1794 - 13 mai 1796 (24 floréal an IV)) ;
- Démissionne (13 mai 1796 (24 floréal an IV)) ;
- Admis en retraite (4 germinal an V (24 mars 1797)) ;
- Mis au traitement de réforme (23 messidor an VII (11 juillet 1799)) ;
- Mis à la disposition du ministre de la guerre (12 thermidor an VII) ;
- Affecté à l'armée d'Helvétie (30 juillet 1799 - 22 août 1799) ;
- Commandant de la réserve de grenadiers de l'armée d'Helvétie (22 août 1799 - 29 août 1799) ;
- Commandant d'une brigade de la 3e division de l'armée d'Helvétie (29 août 1799 - octobre 1799) ;
- Affecté à l'armée du Rhin (octobre 1799 - 1er vendémiaire an X (23 septembre 1801)) ;
- Mis en non-activité (1er vendémiaire an X (23 septembre 1801)) ;
- Commandant du département du Nord (16e division militaire) (12 nivôse an X (2 janvier 1808) - 11 ventôse an XIII (2 mars 1805)) ;
- Affecté à la 4e division militaire (11 ventôse an XIII (2 mars 1805) - 1er septembre 1805) ;
- Affecté à la Grande Armée (1er septembre 1805 - 4e jour complémentaire an XIII (21 septembre 1805)) ;
- Commandant de la 1re brigade de la 3e division de dragons (4e jour complémentaire an XIII (21 septembre 1805) - 13 mai 1807) ;
- Commandant du dépôt de cavalerie à Breslau (13 mai 1807 - 17 juin 1807) ;
- Commandant de la brigade de cavalerie (Wurtemberg) (17 juin 1807 - 22 mars 1808) ;
- Affecté à la 26e division militaire (22 mars 1808 - 19 mai 1808) ;
- Instructeur des dépôts de cavalerie dans la 24e division militaire (19 mai 1808 - 24 mai 1808) ;
- Commandant des régiments provisoires de la réserve de cavalerie réunis à Rennes (24 mai 1808 - 17 octobre 1808) ;
- Affecté à l'armée d'Espagne (17 octobre 1808 - 17 janvier 1809) ;
- Commandant de la place et de « la province de Vittoria » (17 janvier 1809 - 31 juillet 1812) ;
- Réadmis en retraite (31 juillet 1812).
Campagnes
- Armées des Ardennes, du Nord et de la Moselle (1792-1793) :
- Affaires de Virton, de la Croix-au-Bois, du camp de la Lune, à la poursuite de l'armée prussienne, siège de Namur ;
- Guerre de la Coalition :
- Bataille de Neerwinden (1793), retraite de la Belgique, affaires de Louvain, de Valenciennes et de Wormhoudt, bataille d'Hondschoote, déblocus de Maubeuge, bataille de Fleurus (1794) et fit les campagnes des ans II, III et IV à l'armée de Sambre-et-Meuse, premier passage du Rhin par l'armée de Sambre-et-Meuse ;
- Guerre de la deuxième coalition :
- Bataille de Zurich, passage de la Limmat, poursuite des Russes en Suisse, bataille d'Engen (3 mai 1800), bataille de Moesskirch, de bataille de Biberach et bataille d'Höchstädt (1800), Bataille de Hohenlinden ;
- Campagne d'Autriche (1805) :
- Campagne de Prusse (1806) :
- Campagne de Pologne (1807) ;
- Campagne d'Espagne (1808).
Faits d'armes
- Le 18 mars 1793, à la bataille de Nerwinde, le capitaine Boyé se distingua dans la charge exécutée par son régiment contre les cuirassiers de Nassau-Usingen ;
- Il combattit avec une grande intrépidité à Hondschoote et au déblocus de Maubeuge ;
- En floréal an II, il fut chargé par le général de division Fromentin de s'emparer d'une redoute ennemie située dans un enclos, près du village de Montgardie et du Bois l'Évêque, entre Onse-sur-Simbie et la roule qui conduit de Landrecies au Cateau. Dans cette affaire, le commandant Boyé eut son cheval blessé sous lui par une balle qui lui traversa le col. Cité avec éloges par le général Fromentin, il fut nommé chef de brigade le 6 du même mois, et fut élevé provisoirement au grade de général de brigade le 22 prairial suivant ;
- Le 12 frimaire an IX, à Hohenlinden, de concert avec le général Grandjean, il dirigea l'attaque contre les bataillons de grenadiers hongrois qui se trouvaient dans le bois.
Blessures
Décorations
Titres
- baron d'Abaumont et de l'Empire (décret impérial du 15 juin 1808, lettres patentes du 2 juillet 1808) :
- le « fief » se composait de 39 hectares 37 ares 20 centiares de terres, entre Loupmont et Bouconville, la maison de la Carpière en ce village et le vieux pré de Xivray, contenant 5 hectares 90 ares.
Hommage, Honneurs, Mentions,...
- Naturalisé français le 2 janvier 1817.
Autres fonctions
Pensions, rentes, etc...
- Il eut, comme récompense, un majorat de 4 000 francs de revenus sur les biens confisqués par l'Empereur en Westphalie.
Armoiries
Figure Blasonnement Armes du baron d'Abaumont et de l'Empire (décret du 19 mars 1808, lettres patentes du 2 juillet 1808 (Bayonne)), Écartelé : au I d'argent, au casque de hussard d'azur, à la crinière de sable ; au II, du quartier des barons militaires de l'Empire ; au III, d'azur à un pont de 3 arches accompagné de 3 étoiles rangées en chef, le tout d'argent et soutenu par une terrasse cousue de sable ; au IV, d'or à un cheval effaré de sable.[1],[2],[3],[4]
Bibliographie
- Fastes de la Légion-d'honneur: biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, Par A Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Edition: 2, Publié par Bureau de l'administration, 1844 ;
- Nobiliaire de Saint-Mihiel, Par Dumont, Publié par Derache, 1864.
Voir aussi
Articles connexes
- Liste des généraux de la Révolution et du Premier Empire ;
- Noms gravés sous l'Arc de Triomphe de l'Étoile.
Liens externes
- Fiche de Charles Joseph Boyé sur roglo.eu ;
- Service Historique de l'Armée de Terre – Fort de Vincennes – Dossier S.H.A.T. Côte : 8 Yd 567.
- Côte S.H.A.T., état de services, distinctions sur web.genealogie.free.fr : Les militaires ;
Notes et références
- Nicolas Roret, Nouveau manuel complet du blason ou code héraldique, archéologique et historique : avec un armorial de l'Empire, une généalogie de la dynastie impériale des Bonaparte jusqu'à nos jours, etc..., Encyclopédie Roret, 1854, 340 p. [lire en ligne (page consultée le 16 nov. 2009)]
- La noblesse d'Empire sur http://thierry.pouliquen.free.fr
- Nobiliaire de Saint-Mihiel, Par Dumont, Publié par Derache, 1864
- Fiche de Charles Joseph Boyé sur roglo.eu
- PLEADE (C.H.A.N. : Centre historique des Archives nationales (France)).
Catégories :- Naissance en 1762
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