- Bize-Minervois
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Bize-Minervois
Avenue de la GareAdministration Pays France Région Languedoc-Roussillon Département Aude Arrondissement Narbonne Canton Ginestas Code commune 11041 Code postal 11120 Maire
Mandat en coursAlain Fabre
2008-2014Intercommunalité Le Grand Narbonne Démographie Population 872 hab. (1999) Densité 42 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 34 m — maxi. 323 m Superficie 20,80 km2 Bize-Minervois est une commune française, située dans le département de l'Aude et la région Languedoc-Roussillon.
Située au débouché du Haut-Minervois par la vallée de la Cesse, Bize est au contact entre la plaine sédimentaire et fertile de Narbonne et les causses arides du Minervois, piémonts de la Montagne Noire. Cette situation de contact lui assura, depuis la préhistoire, une position importante, tant au niveau défensif et militaire qu'au plan commercial.
Aujourd'hui Bize n'est plus qu'un village méridional de moins de 1 000 âmes, dont un quart des maisons sont des résidences secondaires.
Sommaire
Géographie
La commune de Bize commence sur la plaine narbonnaise pour s'enfoncer entre les premières collines du Minervois. Le village s'est bâti autour de la rivière, en fond de vallée. Les premières terrasses sont essentiellement couvertes de vignes et d'oliviers. Les hauteurs sont entièrement plantées en pinèdes.
Les Bizois sont ainsi confrontés à 2 catastrophes naturelles récurrentes, voire endémiques depuis 20 ans. Ce sont d'abord les terribles crues de la Cesse, petite rivière l'été qui peut se révéler terrible torrent, phénomène typiquement méditerranéen. Si de nombreuses crues sont repérables dans l'histoire du village, elles se sont multipliées ces 20 dernières années (quatre entre 1987 et 1999). D'autre part les grandes plantations de pinèdes et la disparition des troupeaux ovins qui assuraient le débroussaillement ont rendu les collines très sensibles aux incendies.
Il n'empêche que sa situation de contact entre un fond de vallée très fertile où la végétation abonde autour de la rivière et des hauteurs arides et rocailleuses, l'étagement de son terroir, fait du paysage de Bize son principal attrait dans une région attirante mais où la pression foncière est forte et les écosystèmes fragiles. L'enjeu du village est aujourd'hui de trouver un équilibre entre une population en forte hausse, le fleurissement des lotissements et des pavillons (mitage), et la fragilité et la richesse de ses paysages agricoles et naturels.
Armoiries
La commune de Bize-Minervois porte :
- D'argent, au lion léopardé de gueules accompagné de trois croissants du même[1].
Ce blason est celui du dernier archevêque de Narbonne, Arthur Richard Dillon.
Les communes d'Alaigne, de Gruissan, de Pieusse et de Routier, qui sont aussi d'anciens fiefs de l'archevêque de Narbonne, ont les mêmes armoiries.
Histoire
Bize fut au XIXe siècle un haut-lieu de la paléontologie naissante. C'est en effet dans les grottes de Las Fonts (ou du Moulin), en amont du village, que furent découverts en 1827 par Paul Tournal[2], les plus anciens restes humains connus à l'époque (période ante-diluvienne). Elles furent occupées successivement par les hommes de Néandertal puis de Cro-Magnon. La révolution néolithique et l'apparition de l'élevage et de l'agriculture poussa au déplacement des populations depuis les reliefs jusqu'à la plaine fertile. Bize est au cœur d'une région très connue de l'archéologie préhistorique pour sa richesse (notamment la commune limitrophe de Mailhac). Les nombreux ossements et objets trouvés sur le territoire de la commune constituent la plupart des collections paléontologiques du Musée de Narbonne et du Musée archéologique de Minerve.
Située au bord des routes qui conduisent toujours de Béziers à Carcassonne et de Narbonne à Saint-Pons (carrefour dit des « 4 chemins »), la commune de Bize porta de grandes installations gallo-romaines (villae).
Les mentions les plus anciennes de Bize datent du tournant de l'an mil (Villa Bizani, in loco quae vocant Cebollarios, en 901 et 1040, coll. Doat, BNF). L'archevêque de Narbonne était seigneur de Bize en toute justice[3].
On en sait peu sur le Moyen Âge bizois, qui dut être marqué par les grandes invasions pendant le Haut Moyen Âge (tour de Boussecos dont les ruines sont visibles en face des grottes, verrou défensif de l'arrière-pays) puis par la Croisade des Albigeois (Bize, comme porte du Haut-Minervois, maîtrisait un des accès à la cité de Minerve où fut allumé le premier bûcher de la Croisade en 1210). Sa position stratégique en fit aussi la victime des Guerres de religions, très vives en Languedoc, la cité passant de mains en mains entre les catholiques et protestants.
Sa situation de contact entre les plateaux calcaires arides et la plaine limoneuse fait de Bize une zone de résurgence de nombreuses sources et de la rivière (asséchée en amont pendant une partie de l'année, alors qu'elle sort abondante toute l'année sur le territoire communal). Bize profita pendant tout l'Ancien Régime d'une telle ressource, rare en milieu méditerranéen. Moulins à papier, à huile d'olive, à farine, à foulon pour les draps, fleurirent le long de la rivière. Au XVIIe siècle Colbert y établit une Manufacture royale de draps destinés au commerce du Levant (Turquie actuelle). Mais la crise du textile languedocien à la fin du XVIIIe siècle eut raison de l'industrie bizoise qui va bientôt se consacrer, comme le reste de la région, à la monoculture industrielle de la vigne et du vin.
A la fin du XIXe siècle, le village est bouleversé. Les grandes propriétés viticoles implantent caves et bâtiments immenses, les châteaux et maisons de maître fleurissent (4 châteaux encore visibles à Bize). Le village déborde sa ceinture de remparts et double dans le faubourg jusqu'à la gare. La vigne, les grandes foires connues de toute la région, les mines de lignite promettent un grand avenir à la commune. Le XXe siècle est au contraire marqué par la crise de l'économie viticole de masse languedocienne. Limitrophe de la commune d'Argeliers (village de Marcelin Albert, d'où partirent les révoltes viticoles qui embrasèrent tout le Midi), Bize participe activement aux événements de 1907. C'est aussi l'âge du coopératisme : on édifie une grande coopérative viticole, puis, pendant l'Occupation, une coopérative de production d'huile d'olive. La deuxième partie du XXe siècle connaît la ruine des grandes propriétés viticoles, l'effondrement de la population, l'arrachage des vignes. Il faut attendre les années 1990 pour que, sous l'impulsion du tourisme régional, Bize revoit l'horizon de la prospérité.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 1989 2001 Georges Rieux PS mars 2001 2014 Alain Fabre PS Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Économie
Après avoir subi de plein fouet la fin de la viticulture industrielle languedocienne (vins de masse), le village connaît un fort renouveau grâce au tourisme et l'attirance pour les régions méditerranéennes (résidences secondaires, hôtellerie-restauration, oléiculture avec la Lucques, vins de qualité).
Lieux et monuments
- Les grottes de Las Fonts ou du Moulin (paléolithique) : classées Monument historique, elles ont été vidées de leur substance par plus de 150 ans de fouilles. Elles sont libres d'accès, sans aménagement, oubliées parmi les broussailles.
- La tour de Boussecos (Haut Moyen Âge) : en face des grottes, de l'autre côté de la rivière, on aperçoit quelques murs en ruine sur un piton rocheux. Il s'agit d'une ancienne tour de guet qui verrouillait le passage de la vallée de la Cesse.
- Les remparts, la porte saint-Michel, la tour d'Attila (Bas Moyen Âge - Renaissance).
- La Manufacture (XVII-XVIIIe siècle) : elle a gardé tous ses bâtiments et l'intégrité de ses façades.
- L'église saint-Michel (XVIIIe siècle) : l'austérité extérieure tranche avec la magnificence intérieure (décors de marbres polychromes).
- Les châteaux viticoles (XIXe siècle) : édifiés à la fin du XIXe siècle, ils sont caractéristiques des châteaux viticoles languedociens, par la frivolité éclectique de leur architecture. Le plus important a été édifié sur un ancien château seigneurial (Cabezac, château Marty). Dans le même esprit, avec tourelles aux toits d'ardoise, le château de Landure. Le Château Lecamus a été édifié sur les plans d'une villa florentine. Le château de la Selette est plus impressionnant par la taille de ses caves et de ses écuries que par son architecture propre.
- Les coopératives viticole et oléicole (XXe siècle) : leur monolithisme de béton armé ne leur vaut toujours pas de figurer sur les guides touristiques. Elles sont pourtant des hauts-lieux de la mémoire régionale. La coopérative viticole est abandonnée, investie par un artiste et donc ouverte au public. Le moulin à huile coopératif, l'Oulibo, connaît depuis dix ans une renaissance qui en fait la locomotive économique et touristique du village.
Personnalités liées à la commune
Voir aussi
Notes et références
- Denis-François Gastelier de La Tour, Armorial des États de Languedoc, Paris, Jacques Vincent, 1767, 248 p. [lire en ligne]
- Paul Tournal sur le site Le Petit Narbonnais.
- Abbé Antoine Sabarthès, Dictionnaire topographique du département de l'Aude, Paris, Imprimerie nationale, 1912, p. 35.
Liens externes
Catégorie :- Commune de l'Aude
- D'argent, au lion léopardé de gueules accompagné de trois croissants du même[1].
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