Sciences indiennes

Sciences indiennes

La chronologie des sciences indiennes s'étend de la civilisation de la vallée de l'Indus (-3300 à -1500) jusqu'à l'Inde moderne. Elle se déroule presque conjointement à la chronologie des sciences chinoises.

Sommaire

Mathématiques

Article détaillé : Mathématiques indiennes.

L'humanité est redevable aux Hindous des chiffres arabo-indiens, dont le zéro, et de l'écriture décimale positionnelle, autant d'innovations aujourd'hui universellement adoptées. Les principaux mathématiciens hindous furent Âryabhata qui calcula les quatre premières décimales de Pi, et Brahmagupta qui travailla sur les séries de nombres et la définition du zéro. Ils développèrent une série de mots pour exprimer les très grands nombres, jusqu'à 10¹². Ils maîtrisèrent les nombres irrationnels et les racines carrés de 2 et 3 avec plusieurs décimales. Ils découvrirent également ce que l'on appelle le théorème de Pythagore.

Médecine indienne

Aide détaillée : Médecine dans l'Inde antique

En médecine, ils découvrirent que certaines maladies étaient dues à des changements dans l'environnement (changement de saisons, mauvaise hygiène, etc.), mais ils ne cherchèrent pas à classifier les maladies. Le traité fondamental de la médecine hindoue est l'Ayurveda. Ce dernier expliquait que les maladies sont dues à un déséquilibre et qu'ainsi pour guérir un malade il faut remplacer les éléments nuisibles par ceux qui sont harmonieux. Certains remèdes prennent dès lors la réputation de panacée, ce qui fait révèle une compréhension systémique du corps humain. Des explications sur diverses opérations chirurgicales sont également présentes.

Les connaissances en médecine peuvent parfois être réinterprétées dans des objectifs de torture, comme dans le cas du Lingchi.

Plantes médicinales

On a trouvé la trace de l’utilisation des plantes 5 000 ans avant J.-C. en Chine. En Mésopotamie et en Égypte, tablettes cunéiformes et papyrus témoignent du recours aux plantes. Dans le monde occidental, les observations cliniques des effets des plantes par Hippocrate marquèrent l'intérêt pour ces remèdes. De siècle en siècle, Théophraste, Aristote puis Pline et Dioscoride approfondirent la connaissance des plantes et de leurs propriétés. L’ouvrage de Dioscoride (Ier siècle av. J.‑C.) — le “ De materia medicanote 3 — décrit plus de cinq cents plantes et leur utilisation : il restera une référence jusqu’au XVIIIee siècle. Il en sera de même des travaux de Galien, médecin de Marc-Aurèle, considéré comme le fondateur de la pharmacie. Par la suite, le développement des routes commerciales vers l’Inde et l’Asie, aussi bien que la diffusion de la culture arabe, enrichirent l’arsenal thérapeutique végétal.

L'histoire de l'usage thérapeutique du cannabis est difficile à retracer, notamment parce que les législations régulant sa production, sa distribution, sa possession et sa consommation sont relativement récentes, et la distinction entre usage médical et usage récréatif l'est encore plus. L'égyptologiste Lise Manniche note la mention de la « plante médicale de la marijuana » dans plusieurs texte égyptiens, dont l'un remonte au XVIIIe siècle av. J.-C.[1] On trouve aussi mention du cannabis dans plusieurs textes anciens chinois et indiens, notamment dans le Shen nung pen Ts'ao king, le plus vieux recueil traitant de plantes médicinales, attribué à l'empereur Shennong. Le cannabis y est prescrit pour traiter vomissements, maladies infectieuses parasitaires et hémorragies.

À la Renaissance en Inde, Bhavamishra décrit dans ses traités médicaux les propriétés et les préparations à base d'opium et de cannabis[2].

La redécouverte par l'Occident des vertus thérapeutiques du cannabis est généralement attribuée à Sir William Brooke O'Shaughnessy, qui en 1831 publie dans la revue médicale britannique The Lancet sa méthode d'injection intraveineuse d'électrolytes en solution pour soigner le choléra. Sa découverte lui vaut un poste en Inde, où il étudie les différentes plantes médicinales traditionnelles, dont l'opium. À partir de la fin des années 1830, il expérimente avec différentes concoctions à base de chanvre et ses effets sur des patients souffrant notamment de rhumatismes, hydrophobie, choléra ou tétanos. Il publie ses expériences et conclusions lors de son retour en Angleterre en 1841, où il rapporte des spécimens de chanvre et de strychnos nux-vomica à l'intention des Jardins botaniques royaux de Kew.

Après les progrès fulgurants de la botanique systématique (Linné, Jussieu et beaucoup d’autres) vint l’heure de la première édition de la Pharmacopée française (1818) et le règne des chimistes qui isolèrent une série impressionnante de molécules : morphine (1817), codéine (1832), acide salicylique et, dans la seconde moitié du XIXe siècle : quinine, strychnine, colchicine, cocaïne, ésérine[3].,[4]

L'intérêt de la médecine moderne se tourne ensuite préférentiellement vers la morphine car ses propriétés hydrophiles permettent sa solubilité qui est nécessaire pour les injections par voie parentérale.

La quinine est un composant aromatique de l'eau tonique. Suivant la tradition, le goût aigre de la quinine utilisée contre le paludisme incita les coloniaux britanniques en Inde à la mélanger avec du gin, créant ainsi le cocktail gin tonique.

Cultures

Le Cannabis sativa subsp. kafiristanica, ou chanvre afghan[5] est synonyme de Cannabis afghanica

Le Kafiristan, nom d'une province afghane, signifie littéralement « pays des infidèles ». Le Kafiristan est une province isolée dans les montagnes de l'Hindu Kush qui a récemment été renommée Nurestân. Elle est appelée ainsi car d'autres sous-espèces poussent en Afghanistan, souvent dérivées du chanvre indien, et sont souvent appelées abusivement chanvre afghan. R.C. Clarke, J.M. McPartland et D.P. Watson mettent d'ailleurs en garde, dans leur Hemp Diseases and Pests, contre cette confusion[6].

Le chanvre afghan est cultivé essentiellement dans les montagnes du Pakistan et de l'Afghanistan.

La morphine produite pour l'industrie pharmaceutique provient toujours en partie des Indes où il existe des cultures licites destinées à cet usage[7]. Les opiacés pharmaceutiques (morphine, codéine, thébaïne) destinée à la consommation française sont cependant principalement produits à partir de pavots cultivées légalement sous licence en France en utilisant directement la paille de pavot sans passer par l'opium[8].

Notes

  1. Lise Manniche, An Ancient Egyptian Herbal, University of Texas Press, 1989, ISBN 978-0292704152
  2. Sri C. Dwarakanath, Adviser in Indigenous Systems of Medicine, Ministry of Health, New Delhli. Use of opium and cannabis in the traditional Systems of medicine in India, Publ. 1965
  3. Delaveau, P. (1982). Histoire et renouveau des plantes médicinales, 383 p., Albin Michel, Paris. ISBN 2-226-01629-5
  4. Girre, L. (1985). Nouveau guide des vieux remèdes naturels, 314 p., Ouest-France, Rennes. ISBN 2-85882-860-1
  5. Les Maladies et Nuisances du Chanvre' de R.C.Clarke, J.M.McPartland & D.P.Watson - descriptif du chanvre afghan
  6. Les Maladies et Nuisances du Chanvre' de R.C.Clarke, J.M.McPartland & D.P.Watson - descriptif du chanvre sauvage
  7. Denis Richard, Jean-Louis Senon, Marc Valleur, Dictionnaire des drogues et des dépendances, Larousse, 2004 (ISBN 2-03-505431-1) 
  8. http://www.geopium.org/Photos/Pavots_Poppies/pavotspoppies.htm

Voir aussi


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