Lingchi

Lingchi
Une illustration de 1858 publiée dans le journal Le Monde Illustré, de torture et d'exécution d'un missionnaire français (Auguste Chapdelaine) en Chine par le supplice du lingchi.

Le lingchi (en mandarin 凌遲) était un supplice en usage en Chine, infligé dans le cadre d'une condamnation à mort pour certains crimes exceptionnels (rébellion contre l'empereur, parricide, etc.), mais aussi pour d'autres délits tels la propagation d'une religion ressentie comme perverse. Également connu sous l'appellation de « huit couteaux » ou « cent morceaux », traduit aussi parfois par « mort languissante » ou « mort des mille coupures »[1], le lingshi consiste à entailler et retirer successivement des parties et des membres du condamné avant de lui trancher la tête. L'utilisation d'opium permettait aux bourreaux de maintenir en vie le supplicié plus longtemps.

Supplice d'un mandarin à Pékin. Vraisemblablement celui de Wang Weiqin, exécuté en octobre 1904 pour avoir commis 12 meurtres.

Cette forme d'exécution a été pratiquée en Chine entre le début du Xe siècle et 1905[1].

Ainsi, le 1er novembre 1728, à Lhassa, 17 Tibétains furent exécutés par les bourreaux du corps expéditionnaire mandchou. Treize furent décapités et deux hauts lamas ont été lentement étranglés jusqu’à la mort. Les prisonniers principaux, deux ministres du Kashag, Ngabo et Lumpa, ont été mis à mort par lingchi[1].

La peine du lingchi a été officiellement abolie par décret impérial le 24 avril 1905. Pour la plupart des historiens, aucun lingchi n'a été exécuté après cette date, et les premiers auteurs qui ont publié des clichés sur ce type d'exécutions (Matignon, Harfeld, Carpeaux) indiquaient bien qu'elles dataient d'une époque révolue. L'idée que l'abolition n'aurait pas été effective repose sur une série d'erreurs ou de racontars. Par exemple, le jeu conservé au musée Nicéphore Niépce est accompagné d'une légende qui place en 1908 l'exécution de Wang Weiqin, qui eut lieu le 31 octobre 1904. Cette même exécution est datée de 1910 par Heindl, et même de 1925 par Martin Monestier qui, dans son livre Peines de mort, confond la date de l'exécution avec celle de la parution du livre de Heindl[2].

Cependant, une étude récente mentionne des exécutions par lingchi au Tibet oriental dans le Kham jusqu’en 1910, perpétrées par l'administration de Zhao Erfeng[1].

Des plaques photographiques de ce supplice ont influencé Georges Bataille dans son ouvrage les Larmes d'Éros[3].

Références

Liens externes


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Lingchi de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужно решить контрольную?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Lingchi — Bei Lingchi (chinesisch 凌遲 / 凌迟 língchí) oder auch Leng Tch´e [1] handelt es sich um eine spezielle Form des Zu Tode Folterns, das in China bis 1905 gesetzlich praktiziert wurde. Inhaltsverzeichnis 1 Methode und Berichte …   Deutsch Wikipedia

  • lingchi — 1. noun a) A form of execution used in China from roughly 900 to 1905 , the death by a thousand cuts , in which the condemned was killed by methodical removal of body parts with a knife. b) ; lingchi 200px 2. verb …   Wiktionary

  • Supplice chinois — Lingchi Le lingchi (en mandarin 凌遲) était un supplice en usage en Chine, effectué dans le cadre d une condamnation à mort pour certains mobiles exceptionnels (rébellion contre l empereur, meurtre des parents par les enfants, etc.). Également… …   Wikipédia en Français

  • Slow slicing — Part of a series on Capital punishment Issues Debate · …   Wikipedia

  • Tod der tausend Schnitte — Bei Lingchi (chin. 凌遲 / 凌迟, língchí) oder auch Leng Tch´e [1] (wörtlich: „in 100 Stücke schneiden“) handelt es sich um eine spezielle Form des Zu Tode Folterns, das in Asien (speziell in China) bis zu Beginn des 20. Jahrhunderts praktiziert wurde …   Deutsch Wikipedia

  • Death by a Thousand Cuts (book) — Death by a Thousand Cuts   …   Wikipedia

  • Galgenbichl — Eine Hinrichtung ist die Tötung eines in der Gewalt der Hinrichtenden befindlichen, gefangenen Menschen, meist als Vollzug einer von den Justizbehörden eines Landes ausgesprochenen Verurteilung zur Todesstrafe. Der Begriff wird fälschlicherweise… …   Deutsch Wikipedia

  • Georges Bataille — (* 10. September 1897 in Billom, Puy de Dôme; † 9. Juli 1962 in Paris) war ein französischer Schriftsteller. Er gründete die Zeitschrift Critique. Bataille schrieb dekadente und erotische Prosa. Sein theoretisches Werk berührt die Politik und… …   Deutsch Wikipedia

  • Hinrichtungsart — Eine Hinrichtung ist die Tötung eines in der Gewalt der Hinrichtenden befindlichen, gefangenen Menschen, meist als Vollzug einer von den Justizbehörden eines Landes ausgesprochenen Verurteilung zur Todesstrafe. Der Begriff wird fälschlicherweise… …   Deutsch Wikipedia

  • Hinrichtungsmethode — Eine Hinrichtung ist die Tötung eines in der Gewalt der Hinrichtenden befindlichen, gefangenen Menschen, meist als Vollzug einer von den Justizbehörden eines Landes ausgesprochenen Verurteilung zur Todesstrafe. Der Begriff wird fälschlicherweise… …   Deutsch Wikipedia

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”