- Retournement final
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Un retournement final (ou twist final, de l’anglais twist ending[1]), est une structure narrative utilisée le plus souvent au cinéma, dans laquelle une fin inattendue amène le spectateur à voir l’histoire sous un angle différent et le pousse vers une nouvelle interprétation de l’ensemble. L’intérêt étant que le spectateur ne s’y attende pas et se retrouve estomaqué lors de la révélation, bien que parfois, le réalisateur parsème des indices tout au long du film. Ce procédé scénaristique peut s’apparenter au coup de théâtre, deus ex machina, chutes et autres principes littéraires.
Le retournement final peut ainsi être le fruit d’une narration tronquée, dont un exemple littéraire pourrait être Le Meurtre de Roger Ackroyd. L’un des premiers films à utiliser cette technique est Le Grand Alibi, polar d’Alfred Hitchcock narrant les suites d’un meurtre retracé dans un flashback qui s’avèrera mensonger. La révélation du véritable déroulement de la scène du meurtre constitue ainsi le retournement final. Paradoxalement, ce faux flashback, qui fut en son temps décrié comme une erreur de réalisation, est maintenant couramment utilisé dans des films tel que Usual Suspects.
À la sortie de Psychose, Hitchcock théorisa l’impact publicitaire du retournement final en demandant aux spectateurs de ne pas raconter la fin à leurs amis.
L’utilisation du retournement final se fait assez rare dans l’histoire du cinéma. Seulement depuis la décennie 1990, ce style narratif abonde, ce qui va de pair avec la réception enthousiaste du public. On citera entre autres Christopher Nolan (Memento, Le Prestige, Inception) et M. Night Shyamalan notamment au travers de son troisième film, Sixième Sens.
Toutefois, devant le succès du procédé, de nombreux films en usent et en abusent pour susciter l'intérêt des spectateurs quand arrive le dénouement, en faisant fi de la cohérence scénaristique alors objet de critiques majoritairement négatives (exemple : Haute Tension de Alexandre Aja)[réf. nécessaire].
La saga Saw est connue pour contenir un retournement final dans chacun de ses films. En effet, la saga contient de nombreuses intrigues et personnages, et aucun détail n'est laissé au hasard. Par exemple, le docteur Lawrence Gordon est un personnage qui disparaîtra à la fin de Saw, et dont on ignorera durant toute la saga ce qu'il est devenu, jusqu'à la révélation finale de Saw 3D Chapitre Final (soit 6 chapitre après le premier Saw). Lors de ce twist ending, on s’apercevra que de nombreux indices sur son existence avaient été laissés dans chaque épisode. Mais si pour le premier film le spectateur ne s'y attendait pas nécessairement, pour les suites la surprise était moindre, car même si les twists finaux restent difficilement devinables, le public s'attend toujours à en voir un.
Sommaire
Types de retournements finaux
- Sur le personnage
- ambiguïté sexuelle sur un personnage
- agent double
- narrateur surprise
- cécité cachée d’un protagoniste important
- dédoublement de personnalité / schizophrénie d’un protagoniste important
- tromperie sur l'âge d'un personnage
- tromperie sur la mort d'un personnage (il apparait en vie alors qu'on le croyait mort ou inversement)
- Sur le temps
- boucle temporelle
- retour en arrière mensonger
- tromperie sur l'époque à laquelle se passe l'histoire
- Sur l'histoire
- Sur le genre du film
Liste non exhaustive de films
Exemples de ressorts
Attention : spoiler
- Esther : Esther, petite orpheline adoptée à l'âge de 9 ans par un couple, est en réalité une adulte.
- Fight Club : en mettant Brad Pitt dans la tête d'Edward Norton, David Fincher crée l'apogée schizo du "film-trip".
- La Femme au portrait : il s'agissait d'un rêve.
- La Planète des singes (1968) : les astronautes ont échoué sur la terre du futur après un voyage dans l'espace. La statue de la Liberté ensablée apparaît comme une preuve. C'est l'un des coups de théâtre les plus fameux de l'histoire, tellement éventé qu'il illustre désormais la jaquette du DVD. Une idée que l'on doit à Rod Serling.
- Le Village : dans ce film, il n'y a en réalité pas de créatures maléfiques qui peuplent les bois et l'intrigue se déroule à notre époque et non pas en 1897.
- Mulholland Drive : il s'agissait d'une hallucination.
- Psychose : Norman Bates se travesti et fait croire que sa mère est en vie. Le rapport conflictuel à l'autorité parentale est un classique éprouvé du retournement de situation.
- The Crying Game : la révélation (la maîtresse de Forest Whitaker est un amant) intervient en plein milieu de l'histoire. Cette ambiguïté sexuelle contribua au succès de ce film.
- Usual Suspects : flash back mensonger.
- Sixième Sens : Malcolm est en fait un fantôme.
- Incassable : Elijah est responsable des trois catastrophes qu'il évoque durant le film (l'avion, l'incendie et le train). Le film ressemble à un thriller, c'est en fait un film de super-héros qui découvre ses pouvoirs selon tous les canons du genre.
- Harry Potter et la Coupe de Feu : Un partisan de Voldemort a usé de l'identité de Maugrey Fol Oeil.
- Saw : Le cadavre laissé pour mort dans la pièce depuis le début de film n'est d'autre que le Tueur au Puzzle (Jigsaw) en personne.
Notes et références
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