- Frontière intérieure allemande
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La frontière intérieure allemande (en allemand : innerdeutsche Grenze) était la frontière qui, de 1949 à 1989 séparait la République fédérale d'Allemagne (RFA) et la République démocratique allemande (RDA). Elle suivait la ligne de démarcation fixée par les Alliés entre les zones d'occupation soviétique et occidentales. La dénomination innerdeutsche Grenze ou deutsch-deutsche Grenze, courante en RFA, visait à manifester qu'il ne s'agissait pas là d'une frontière internationale légitime.
Sommaire
Histoire
Après la fin de la Seconde Guerre mondiale l'Allemagne fut administrée par la France, le Royaume-Uni, les États-Unis et l'Union soviétique. Les puissances occidentales occupaient l'Ouest et le Sud de l'Allemagne tandis que l'URSS occupait l'Est du pays. En 1949, la « trizone » (nom donné à la partie Occidentale de l'Allemagne) est remplacée par la « République fédérale d'Allemagne ». En octobre de cette même année, les Soviétiques décident d'instaurer la « République démocratique allemande » sur leur zone d'occupation.
Articles détaillés : Occupation de l'Allemagne après la Seconde Guerre mondiale et Trizone.À partir de la création de la RDA, ce qui est qu'une simple ligne de démarcation, va être constamment renforcée pour limiter la fuite vers l'Ouest. À partir des années 1960, elle est en partie minée et étroitement surveillée par plusieurs milliers de soldats de la RDA. Des restrictions particulières s'appliquent sur plusieurs kilomètres vers l'intérieur afin de limiter les risques de fuite de la population vers l'Ouest. Elle ne s'ouvre que le 9 novembre 1989, au moment de la chute du mur de Berlin qui marque la chute du rideau de fer précédant celui de la totalité de l'empire soviétique.
Article détaillé : Incidents frontaliers inter-allemands.Cette frontière fut le théâtre de plusieurs incidents durant les 30 ans de son existence. Des millions de réfugiés tentèrent de la franchir les premières années avant que la construction d'un véritable mur ne rendent l'exercice périlleux. Mais les fuites vers l'ouest se poursuivront malgré les risques. Au total, 371 civils furent tués par les gardes-frontières est-allemands (Grenztruppen der DDR, des troupes dépendantes du ministère de la Défense de la RDA).
Description
La frontière, partie de ce que l'on appelle le rideau de fer, s'étendait sur 1 381 kilomètres de la mer Baltique à la Tchécoslovaquie, suivant la limite fixée le 1er juillet 1945 entre les zones d'occupation occidentales et soviétiques de l'Allemagne.
Son tracé suivait aujourd’hui l’exacte limite administrative séparant les Länder de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, de Saxe-Anhalt, de Thuringe et de Saxe, de ceux de Schleswig-Holstein, de Basse-Saxe, de Hesse et de Bavière.
Partant ainsi de la baie de Lübeck, donnant sur la Mer Baltique, à proximité immédiate de la ville homonyme, celle-ci continuait vers le sud jusqu’à un point situé à environ 500 mètres au sud-est du village de Mittelhammer (localité de la commune de Regnitzlosau en Bavière), aux confins des Monts Métallifères et de la Forêt du Haut-Palatinat, formant donc un tripoint entre les deux états allemands et l’ex-Tchécoslovaquie. Les 140 km du mur de Berlin (dont 43,1 km sur sa longueur intraberlinoise) qui entourait Berlin-ouest, venait compléter l'ensemble du dispositif.
Cette frontière est également une manifestation physique de ce que Winston Churchill nommera le rideau de fer et qui sépare le bloc communiste du bloc occidental pendant la guerre froide. Elle matérialise ainsi la frontière symbolique entre deux systèmes idéologiques antagonistes : le communisme d'un côté et le capitalisme de l'autre.
Installations de sécurité
Celles-ci occupaient pas moins de 344 km2 en territoire est-allemand, étaient équipées de 80 500 km de barbelés et 2 230 000 mines. Les 14 000 soldats qui étaient affectés en permanence à sa surveillance pouvaient tirer sans sommation contre toute personne qui tenterait de la franchir. Ces militaires étaient secondés par 600 chiens.
Points de passage
En 1982, à l'exception de la section qui entourait Berlin-Ouest, il existait en tout 20 postes-frontières[1] :
- 7 destinés au trafic routier (en italique, axes réservés exclusivement aux citoyen allemands) :
- Schlutup (Schleswig-Holstein) / Selmsdorf (Mecklembourg-Poméranie-Occidentale) ;
- Lauenburg (Schleswig-Holstein) / Horst (Mecklembourg-Poméranie-Occidentale) ;
- Bergen (Basse-Saxe) / Salzwedel (Saxe-Anhalt) ;
- Duderstadt (Basse-Saxe) / Worbis (Thuringe) ;
- Eussenhausen (Bavière) / Meiningen (Thuringe) ;
- Eisfeld (Thuringe) / Rottenbach (Thuringe) ;
- Rudolphstein (Bavière) / Hirschberg (Thuringe) ;
- 3 destinés au trafic autoroutier :
- Gudow (Schleswig-Holstein) / Zarrentin (Mecklembourg-Poméranie-Occidentale) pour la Bundesautobahn 24 ;
- Helmstedt (Basse-Saxe) / Marienborn (Saxe-Anhalt) pour la Bundesautobahn 2 (appelé aussi « Checkpoint Alpha » par les alliés) ;
- Herleshausen (Hesse) / Wartha (Thuringe) pour la Bundesautobahn 4 ;
- 8 destinés au trafic ferroviaire :
- Lübeck (Schleswig-Holstein) / Herrnburg (Mecklembourg-Poméranie-Occidentale) ;
- Büchen (Schleswig-Holstein) / Schwanheide (Mecklembourg-Poméranie-Occidentale) ;
- Wolfsbourg (Basse-Saxe) / Oebisfelde (Saxe-Anhalt) ;
- Helmstedt (Basse-Saxe) / Marienborn (Saxe-Anhalt) ;
- Walkenried (Basse-Saxe) / Ellrich (Thuringe) ;
- Bebra (Hesse) / Gerstungen (Thuringe) ;
- Ludwigsstadt (Bavière) / Probstzella (Thuringe) ;
- Hof (Bavière) / Gutenfürst (Saxe) ;
- 2 destinés au trafic fluvial :
- Schnackenburg (Basse-Saxe) / Cumlosen (Brandebourg) ;
- Rühen (Basse-Saxe) / Buchhorst (Saxe-Anhalt).
Sur la section permettant de pénétrer sur Berlin-Ouest, il n'existait plus que 14 points de passage depuis la construction du mur de Berlin le 13 août 1961, contre 81 avant cette date[2].
Les postes frontières berlinois
Article détaillé : Poste frontière de Berlin.- 6 points de passage entre le Brandebourg (RDA) et Berlin-Ouest (RFA)[3] :
- Waltersdorfer Chaussee (réservé exclusivement aux allemands de l'Ouest et étrangers se rendant à l'aéroport de Schönefeld) ;
- Checkpoint Bravo : entre Drewitz et forêt de Dreilinden dans le quartier berlinois de Nikolassee, pour la Bundesautobahn 115 (uniquement transit) ;
- Griebnitzsee / Wannsee (uniquement transit ferroviaire) ;
- Heerstraße (Bundesstraße 5 en Staaken) ;
- Staaken / Spandau (uniquement transit ferroviaire) ;
- Stolpe / Heiligensee (uniquement transit) ;
- 9 points de passage entre Berlin-Ouest et Berlin-Est (RDA)[4] :
- Bornholmer Straße ;
- Liesenstraße / Gartenstraße ;
- Chausseestraße ;
- Invalidenstraße ;
- Friedrichstraße ;
- Checkpoint Charlie, également sur Friedrichstraße (réservé exclusivement aux étrangers, aux personnels diplomatiques et aux échanges de prisonniers ) ;
- Heinrich-Heine-Straße ;
- Oberbaumbrücke ;
- Sonnenallee.
Ajoutons également à cette liste, le fameux Pont de Glienicke, non loin de Potsdam, qui ne formait un poste-frontière à proprement parler, puisqu'il n'était utilisé que ponctuellement pour l'échange de prisonniers politique et d'espion entre les deux blocs : le bloc capitaliste et le bloc communiste.
Références
- Celui de Helmstedt / Marienborn (« Checkpoint Alpha »), destiné à la fois au trafic routier et ferroviaire pouvant être décompter comme un poste unique.
- Ouverture et chute du mur de Berlin » sur Site allemand de l'académie de Versailles, Académie de Versailles. Consulté le 21 août 2007 Delphine Bour, «
- Les points de passage sur « Berlin.de »
- Les points de passage sur « Berlin.de »
Annexes
Articles connexes
- Barrière de séparation
- Fonds RDA - Nouveaux Länder
- Poste frontière de Berlin
- Incidents frontaliers inter-allemands
- Zone coréenne démilitarisée
Liens externes
- (en) Description et informations sur la frontière intérieure
- (en) Histoire de la frontière intérieure allemande
- (de) Photographies de la frontière intérieure
- (de) (en) Schéma explicatif des fortifications de la frontière
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- 7 destinés au trafic routier (en italique, axes réservés exclusivement aux citoyen allemands) :
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