- Gazonor
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Gazonor Dates clés 28 décembre 2007 : Rachat par l'Australien European Gas Limited Fondateurs Charbonnages de France et GDF
avec la création de MéthamineSiège social Avion (Nord-Pas-de-Calais) (France) Direction Nicolas Ricquart depuis mai 2008[1] Activité Énergie, Gaz naturel Produits Gaz naturel Société mère European Gas Limited Site web http://www.europeangas.com.au modifier Gazonor est une société française basée et opérant dans la région Nord-Pas-de-Calais, consacrée à la recherche, à l'extraction, à la purification, à la préparation et à la vente de gaz de mine et gaz de couche récupéré dans le sous-sol de l'ancien Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais.
Sommaire
Histoire de l'entreprise
Gazonor a d'abord été une société publique, française, créée à partir de l'entreprise publique Méthamine, en vue de sa vente au secteur privé. Méthamine a été créée à la fin des années 1980 pour collecter le grisou dégazant naturellement après la fin de l'exploitation charbonnière dans les anciennes galeries du bassin minier.
En 2008, European Gas Limited, une société privée australienne, spécialisée dans l'exploitation de gaz dit « non-conventionnel » [2] (énergies fossiles) achète Gazonor pour 26,2 millions d'euros [3]). Cette société a pour objectif de s'installer en Europe, et principalement en France[2] pour y produire du gaz à partir de ressources houillères (méthane houiller, ou grisou) appelées gaz de mine (Coal Mine Methane) ou gaz de couche (Coal Bed Methane) . Grâce à l'acquisition de Gazonor, elle dispose maintenant de concessions exclusive d'exploitation et de prospection importantes dans le Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, récemment étendues[4] ), mais aussi en Lorraine, et près de Lons-le-Saunier, de Saint-Étienne et de Marseille[5],[2].
Le groupe Australien European Gas Limited continue à viser le marché ouest-européen du gaz naturel (« libre et ouvert) », et il fonde son développement sur l'espoir de découvrir de nouvelles ressources assez facilement exploitables pour être rentables ou très rentables, ce pourquoi il a acquis[6] l’entreprise Gazonor, ce qui a suscité de vives protestations syndicales et d’élus locaux[7]. La production (500 GWh par an dans les années 2000) est encore principalement vendue et injectée dans le réseau français de gazoducs (une partie du grisou, prélevé à Lourches, a directement alimenté la centrale électrique d'Hornaing).
La mission initiale de Gazonor répond à des besoins justifiés et d'intérêt général d'extraction du grisou. En effet, parmi les séquelles minières, il y a le fait qu'après la fermeture des mines la nappe phréatique a lentement remonté, poussant les émanations de grisou vers la surface et l'atmosphère. La collecte de ce grisou réduit l'effet de serre (à court terme, car brûler le méthane entraine néanmoins des émissions de CO2 dont la durée de vie dans l'atmosphère est bien plus longue que celle du méthane). Pomper le grisou limite aussi très fortement d'éventuels risques d'explosions spontanées ou accidentelles. C'est notamment pour extraire et valoriser ce gaz dangereux que Méthamine (devenu Gazonor) a été créée dans le Pas-de-Calais ; pour « assainir » la partie centrale du bassin minier de ce grisou.
Gouvernance
Gazonor est actuellement propriété du groupe australien European Gas Limited (également dit European Gas ou EPG) dont l'actionnariat est majoritairement européen et dont le Président, Julien Moulin, est un entrepreneur français installé à Shanghai ayant investi avec son associé suisse dans de nombreux projets similaires en Asie.
En 2008, EPG a placé Nicolas Ricquart (ingénieur chimiste) comme directeur de l'entreprise. Auparavant, il avait dirigé (à partir de mars 2003) le Centre de stockage de l'Aube, de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA), avant de travailler à la direction Procédés de Sofregaz (Société d'ingénierie spécialisée dans le gaz) et après avoir été responsable des projets d'une filiale du groupe Exxon dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais (de 1990 à 1997)[1].
Le siège de la maison-mère est en Australie, mais celui de Gazonor est à Avion (dans le département du Pas-de-Calais), sur le site de l'ancienne Compagnie des mines de Liévin, où le grisou est exploité par le puits no 7 bis.
Activités
Selon le site internet d'EPG et selon son bilan annuel[2], Gazonor gère l'exploitation des forages gaziers qu'elle détient. Mais elle fait aussi de la prospection de gaz de couche.
Gazonor exploite deux zones dites « Poissonnière » (699 km2) et « Désirée » (68 km2, du nom des anciennes fosses Désirée et La Naville, appartenant autrefois à la Compagnie des mines de Douchy et situées à Lourches près de Valenciennes) (soit une superficie totale de 767 km2), avec un gaz qui est vendu deux à trois fois plus cher en France qu'en Australie[8].
Gazonor dispose aussi de permis d'exploration gazière dans le nord de la France, dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Ces permis sont accordés ou ont été renouvelés pour deux zones dites « Valenciennois » (423 km2 autorisés à la prospection le 12 octobre 2009) et « Sud Midi » (929 km2 autorisés à la prospection le 24 juillet 2010).
En 2008, EPG, estimait qu'avec une teneur en méthane de 54%, Gazonor pouvait fournir l'équivalent de 1,5 pétajoule/an, ou 4 000 gigajoules par jour[8]. La Société prévoit d'augmenter cette production à environ 10 000 gigajoules par jour en 2010, avec un potentiel de méthane de houille similaire en volume à celui de Lorraine, toujours selon la société[8].
La Société a en 2010 continué à produire du méthane minier à partir de ses puits de Divion (fosse no 5 - 5 bis de la Compagnie des mines de Bruay), Avion (Compagnie des mines de Liévin et fosse no 5 - 5 bis de la Compagnie des mines de Lens) et Lourches (fosses Désirée et La Naville de la Compagnie des mines de Douchy) sur la partie centrale de l'ancien bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Cette zone a été intensivement exploitée pour le charbon durant plusieurs centaines d'années, avec une production qui a atteint son maximum vers 1960 et la fermeture du dernier puits en 1991. Le « foudroyage » des galeries, la décompression de certaines roches, puis la lente remontée de l’eau dans celles-ci ont facilité la désorption spontanée et donc l'extraction du méthane qui était piégé (adsorbé) dans le charbon (grisou[9]), avec une exploitation industrielle à partir de 1979 sur ces cinq sites. D'autres ressources existent probablement à l'ouest et à l'est (en cours de prospection par Gazonor) du bassin minier.
Après son rachat le 28 décembre 2007, Gazonor a foré de nouveaux puits. En outre, deux nouveaux permis d’exploration lui ont été accordés, pour une surface totale de 1 352 km2, dans deux zones dites Valenciennois et Sud Midi, qui sont connexes au champ gazier déjà maitrisé par l’entreprise. Ces deux nouvelles zones sont ou seront explorées principalement pour le gaz de couche.
Revenus
En Europe, les revenus directs de ce type d'exploitation sont bas, voire imposent des déficits aux premiers prospecteurs/exploitants, car les coûts d'exploration et d'étude d'impact sont élevés, ce qui ne rend pas ce gaz assez compétitif par rapport au prix du gaz livrés en gazoduc ou méthanier (prix qui ont baissé dans la même période). Ils étaient de 2008 à 2010 deux à trois fois plus élevés qu'aux États-Unis, bien que les consommateurs n'en aient pas profité (les tarifs ayant même augmenté de 9,7 % en France au 1er avril 2009 en raison du fait que les grands contrats gaziers en Europe sont signés sur des périodes longues (de 20 à 30 ans), et parce qu'ils sont en grande partie indexés sur le cours du pétrole). Le marché spot américain qui fixe les prix d'achats et vente du gaz à court terme a vu les cours chuter (de treize dollars le million de BTU (« British Thermal Unit », l’unité de référence) en 2008 à quatre dollars en 2009[10]
Selon le chapitre du Rapport annuel 30 juin 2009 - 30 juin 2010 de EPG concernant Gazonor[2],[11], la vente de gaz du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais a atteint 321 GWh (1,2 PJ) au prix moyen de 16,65 €/MWh (4,62 €/GJ) générant 5 350 546 € de chiffre d'affaires.
Néanmoins, selon son bilan, l'entité consolidée EPG a subi une perte (après payement de ses taxes et impôts de 7 216 000 € pour cette période, soit un peu plus que pour la période mi-2008/mi-2009 où le déficit était de 5 545 000 €[2]. Le bilan des dépenses nettes est de 725 000 € (pour 6 423 000 € en 2009). Le déficit net à court terme au 30 juin 2010 a été estimé à 38 362 000 € (pour excédent 1 482 000 € en 2009)[2].
La société mère a subi une perte pour la période de 3 081 000 € (contre 3 042 000 € en 2009) avec un déficit net à court terme au 30 juin 2010 de 38 805 000 € (contre 889 000 € en 2009) [12]. Pour les dirigeants du groupe, ce n’est pas une situation très anormale pour une société qui a récemment beaucoup investi sur la recherche de gisements en gaz de couche[2].
Selon son bilan 2010[2], en juin 2010, la société était activement engagée dans des négociations avec plusieurs parties pour la cession de tout ou partie de Gazonor SA mais n’avait pas encore reçu d'offre pour la vente de Gazonor, et selon ce même bilan, elle dispose d’une ligne de crédit qu'elle n'a pas consolidé, qui lui permettrait de répondre à ses besoins financiers pour au moins douze mois.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site internet d'European Gas Limited
- Appointment Of Non‐Executive Directors, note d’information du 28 janvier 2009
Bibliographie
Notes et références
- Gazonor : Nicolas Ricquart nommé directeur, La Voix Éco, 14 mai 2008
- Rapport annuel 2010 (pour la période 30-Juin 2009-30 juin 2010)
- Gazonor vendu à l'australien EGL La Voix Éco, Ed .2008 01 03, consulté 2011/01/08
- http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000022227378&dateTexte= Arrêté du 9 avril 2010 relatif à la prolongation du permis exclusif de recherches de mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux dit « Permis Bleue Lorraine » aux sociétés Heritage Petroleum Plc et European Gas Limited, conjointes et solidaires] [
- Communiqué CNP, " Embargo jusqu'au 2 janvier 2008 (Euronext)
- News intitulée Gazonor achète Méthamine, mai 2007, sur le site du BRGM intitulé Mémoire de Charbonnage de France
- http://www.liberte62.com/article-12744312.html Social GAZONOR (Avion) ; La pompe à fric est en marche], article de la revue Liberté 62 n°776 - Le 28 Septembre 2007 [
- European Gas Limited - Buy ; Solving Europe's Gas Shortage Fiche d'analyse financière, publiée le 22 Août 2008, consultée le 8 janvier 2011 (3 pages, en anglais). Attention le rapport précise que l'analyste peut éventuellement avoir des actions ou intérêts dans le domaine gazier, ou dans l'entreprise (en note de bas de page) David Wall (Resources Analyst) ;
- « La région a été le siège d’une exploitation importante de houille. Les anciens sites miniers peuvent être affectés par des phénomènes de mouvements de terrain très localisés au niveau des anciens puits de mine, d’inondation dans les zones d'affaissements, d’émission de grisou et de combustion du charbon contenu dans les terrils et d’instabilité de leurs pentes » , d'après le Tome 1 du Profil environnemental régional (1, DREAL Nord-pas-de-Calais (en PDF; 13.5 Mo)
- Le gaz non conventionnel bouleverse le marché mondial ; Article du journal La croix, publié le 3 mai 2010, consulté 8 janvier 2011.
- Rapport annuel 2010 page 9/84
- Voir [page 36 sur 84 du bilan annuel 2010], consulté 2011/01/08
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