- Compagnie des mines de Douchy
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Compagnie des mines de Douchy Création janvier 1929 Dates clés Disparition 1946 (Nationalisation, et intégration dans le Groupe de Valenciennes) Activité Extraction et transport de houille Produits Houille modifier La Compagnie des mines de Douchy exploitait le charbon dans le Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, via des puits sur les communes de Lourches, Rœulx Douchy-les-Mines et Haulchin.
Sommaire
Historique
En janvier 1829, un groupe de négociants Lillois se réunit au sein de la Compagnie Dumas, et crée une société de recherches qui découvre en mai 1829 un riche gisement de charbon gras dans les environs de Denain, à Lourches. Ce gisement est convoité également par la Compagnie des mines d'Anzin qui, malgré l'importance du poste occupé par Casimir Périer, alors président du Conseil des ministres de la Monarchie de Juillet[A 1], n'obtient qu'une concession, celle de Denain, de 1 344 hectares.
La Compagnie Dumas reçoit par l'Ordonnance royale du 12 février 1832 la concession de Douchy de 3 419 hectares et 28 centiares, et se constitue en société d'exploitation en décembre 1832[A 1]. La Compagnie Dumas fait venir début 1832 de la Compagnie d'Anzin, Charles Mathieu, accompagné de 17 ouvriers et de leur famille. Il descend du premier directeur de cette compagnie. Celui-ci entreprend le fonçage des premières fosses[A 1].
Enregistrée sous forme de société par action en décembre 1832, la compagnie des mines de Douchy découvre en mai 1833 une veine de charbon dans l'unique puits qu'elle exploite. Peu après, ses actions ont vu leur cours multiplié par 105 en un an, passant de 2,22 francs en février 1833[1] à 300 francs en janvier 1834[2]. Il faudra attendre deux ans, en 1836, pour que la mine passe le cap d'un million de tonnes métriques produites.
Cette bulle spéculative et l'intérêt pour la recherche minière ont alors habitué les public français à l'émission de nombreuses actions à la Bourse de Paris, où les premières valeurs industrielles étrangères seront des mines belges[3].
Les fosses
En 1936, huit fosses sont en fonction : Paul Schneider, La Naville et Charles Boca assurent l'extraction. Le no 8 de Douchy, Saint Mathieu, l'Éclaireur, Gantois fonctionnent pour l'aérage. La fosse Désirée est utilisée pour l'épuisement des eaux.
Fosse Saint Mathieu
- [BRGM 1]
- 1833 - 1956
La fosse Saint Mathieu est ouverte en 1833 à Lourches ; le puits rencontre le terrain houiller à 78 mètres de profondeur[A 2]. Le puits Saint Mathieu occupe une position centrale au sein de la concession. La profondeur atteinte en 1886 est de 605 mètres[A 2]. Arrêtée à l'extraction depuis 1924, elle assure le retour d'air et le service pour la fosse Schneider. Le puits, profond de 842 mètres est remblayé en 1957. Le chevalement est abattu vers 1974 et la cheminée en février 1974.
Avaleresse Dumas
L'avaleresse Dumas est située à Lourches entre la casse automobile et la voie ferrée, au sud de l'avaleresse no 7. Aucune date n'est connue.
Avaleresse Saint Dominique
- 1834 - ?
L'avaleresse Saint Dominique est situé à Lourches, sur la même route que les fosses Saint-Mathieu, Gantois, no 7 Avaleresse et Dumas Avaleresse. Le puits est ouvert en 1834, mais le fonçage est abandonné. La date de serrement n'est pas connue.
Fosse Gantois
- [BRGM 2]
- 1834 - 1944
Situé à Lourches, le puits de la fosse Gantois est foncé en 1834, à 280 mètres au sud de la fosse Saint Mathieu. Il rencontre le terrain houiller à 82 mètres. L'exploitation cesse en 1886, date à laquelle le puits a atteint la profondeur de 531 mètres[A 2]. Il a été remblayé en 1944.
Fosse Beauvois
- [BRGM 3]
- 1834 - 1920
Le puits a été creusé en 1834 à Lourches. Il a atteint le terrain houiller à la profondeur de 80 mètres. La profondeur de 541 mètres est atteinte en 1886[A 2].
Fosse Éclaireur
- [BRGM 4]
- 1834 - 1956
Le puits Éclaireur est situé sur le territoire de Rœulx, tout près de Lourches, il est foncé en 1834. C'est la fosse la plus occidentale de la Compagnie[A 3]. Elle se situe à proximité de la ligne Busigny - Somain et à 550 mètres de la limite sud de la Compagnie des mines d'Anzin. Le terrain houiller est rencontré à 80 mètres[A 3]. En 1886, le puits atteint la profondeur de 581 mètres[A 3]. Arrêtée à l'extraction en 1909, la fosse assure le retour d'air pour la fosse Schneider située non loin. Le puits profond de 835 mètres est remblayé en 1956.
Avaleresse no 7
- 1835 - ?
L'avaleresse no 7 est ouverte en 1835 à Lourches, entre l'avaleresse Saint Dominique et l'avaleresse Dumas. Le puits en cours de fonçage est abandonné, la date de serrement n'est pas connue.
Fosse Schneider
- [BRGM 5]
- 1835 - 1957
- Sainte Barbe
Située à Lourches, la fosse Sainte Barbe est ouverte en 1835, au nord-ouest d'une autre fosse foncée en même temps, la fosse l'Éclaireur[A 3]. Elle se situe à 350 mètres de la limite de la concession. Le puits rencontre le terrain houiller à 80 mètres. En 1886, la profondeur est de 537 mètres et la fosse est en chômage. Elle est reprise en 1900 sous le nom de « Paul Schneider »[A 3].
- Schneider
En 1900, la fosse Sainte Barbe, sans activité depuis 1886 est reprise et exploitée sous la dénomination « Paul Schneider » du nom de ce grand industriel du Creusot. Le puits est approfondi durant l'exploitation. La fosse devient alors la fosse la plus importante de la Compagnie de Douchy. Elle exploite un gisement de charbon gras. Son puits atteint en 1907 la profondeur de 840 mètres, et la fosse recommence à produire[A 4].
En 1946, la fosse Schneider reprend une partie du champ d'exploitation de la fosse de Rœulx (de l'ancienne Compagnie des mines d'Anzin, située sur le territoire d'Escaudain). Cette dernières, fermée en 1939, n'assure plus que l'aérage. Puis en 1950, c'est la fosse Boca qui est concentrée sur Schneider. Considérée comme grisouteuse et difficile, la fosse Schneider est frappée dans la nuit du 12 août 1952 par un coup de grisou à la veine Adélaide à l'étage de 840 mètres, ce qui cause la mort de neuf mineurs. Le sort s'acharne sur cette fosse, car la venue d'eau à partir du 25 septembre 1955 inonde une grande partie des chantiers du fond et provoque la fermeture définitive de la fosse par décision ministérielle, en dépit de grèves dures menées par les mineurs. Un an plus tard le débit d'eau constaté à partir de la fosse La Naville est cinq fois plus important, provoquant l'impossibilité de récupérer le matériel dans les étages profonds.
Le puits profond de 925 mètres est remblayé en 1957. Le chevalement métallique est abattu en avril 1971. La fosse Schneider possède un puits d'eau de trois mètres de diamètre[BRGM 6].
Fosse Désirée
- [BRGM 7]
- 1839 - 1956
La fosse Désirée est foncée en 1839, à 330 mètres au sud de la fosse Beauvois. Le terrain houiller est atteint à la profondeur de 78 mètres. En 1886, la profondeur est de 450 mètres[A 4]. La fosse est arrêtée à l'extraction depuis 1900, elle sert alors à l'aérage de la fosse Schneider. Le puits profond de 521 mètres est remblayé en 1956. Deux forages sont entrepris en 1983 et 1985 pour capter le grisou et en juin 1987, une station de pompage est installée qui expédie 3 000 m3/heure de gaz vers la centrale d'Hornaing.
- [BRGM 8]
- 1846 - 1958
La fosse La Naville est située à Lourches sur la rive gauche du petit ruisseau dont elle porte le nom. Elle est commencée en 1846, et le puits traverse le terrain houiller à 76 mètres de profondeur. Le puits a une profondeur de 478 mètres en 1886. Ayant cessé son extraction en 1936, elle assure le service de l'aérage pour Schneider. Le puits, profond de 912 m est remblayé en 1958. C'est sur le puits de La Naville qu'a lieu, en 1977, la première expérience de captage de grisou sur site fermé. En 1983, le gaz est expédié par tuyauterie vers la Centrale d'Hornaing.
Fosse no 8 de Douchy
- [BRGM 9]
- 1871 - 1957
La fosse no 8, ou fosse de Douchy, est ouverte en 1872 à Douchy-les-Mines, à 920 mètres à l'est de la fosse La Naville et à 250 mètres de la limite sud de la concession de Denain. Le terrain houiller est atteint à la profondeur de 64 mètres. Le puits atteint 343 mètres en 1886[A 4]. La fosse est arrêtée à l'extraction en 1934. Elle sert de retour d'air à la fosse Schneider jusqu'en 1955, année d'arrêt de celle-ci. Le puits profond de 843 mètres est remblayé en 1957. Il est à noter qu'un sondage a été effectué à partir du fond du puits d'où la profondeur totale de 1 190 mètres.
Fosse Boca no 9
- [BRGM 10]
- 1914 - 1956
Situé à La fosse no 9, ou Charles Boca, est commencée à Douchy-les-Mines en 1914. La Première Guerre mondiale entraîne l'interruption des travaux, qui ne sont repris qu'en 1920[A 5]. L'extraction cesse le 31 mars 1950. Le puits, profond de 835 mètres est serrementé à 50 mètres de profondeur. La machine d'extraction est démontée et reprend du service au Puits du Midi du groupe de Douai en 1958. Le chevalement est abattu le 21 novembre 1961. De ce puits, il ne subsiste qu'un seul bâtiment, celui de la machine d'extraction.
Fosse no 10
Le puits no 10 est situé à Haulchin, à 130 mètres au nord de la route nationale 29. Profonde d'environ 200 mètres, la fosse n'a pas connu d'exploitation. La date d'exécution n'est pas connue, mais le puits aurait été remblayé ou serrementé en 1957.
Les terrils
- 167 : Douchy
- 169 : Lavoir de Lourches
- 170 : Schneider
Notes et références
- Notes
- Références
- "De la houille: traité théorique et pratique des combustibles minéraux (houille, anthracite, lignite, etc.)" , par Amédée Burat, page 476, chez Langlois et Leclercq, 1851
- Charbon et sciences humaines: actes du colloque du colloque organisé par la Faculté des Lettres del'Université de lille en mai 1963
- Presses universitaires de France 1959 "La banque et le crédit en France de 1815 à 1848", par Bertrand Gille,
- Références aux fiches du BRGM
- Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I, 1991
- Dubois et Minot 1991, p. 45
- Dubois et Minot 1991, p. 46
- Dubois et Minot 1991, p. 47
- Dubois et Minot 1991, p. 48
- Dubois et Minot 1991, p. 49
Voir aussi
Articles connexes
- Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais
- Compagnie des mines d'Anzin, limitrophe de celle de Douchy
Liens externes
- (fr) [PDF] Bureau de recherches géologiques et minières, « Article 93 du Code minier - Arrêté du 30 décembre 2008 modifiant l’arrêté du 2 avril 2008 fixant la liste des installations et équipements de surveillance et de prévention des risques miniers gérés par le BRGM - Têtes de puits matérialisées et non matérialisées dans le Nord-Pas-de-Calais », http://dpsm.brgm.fr/,  2008
- (fr) Jean-Louis Huot, « Mines du Nord-Pas-de-Calais - Mines de Douchy », http://minesdunord.fr/
- (fr) Sébastien Glaubert, « Site de l'APPHIM - Mines de Douchy », http://apphim.fr/
Bibliographie
: Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article
- Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I, 1991, p. 45-49
- Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II, 1992
- Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I, Imprimerie L. Danel, 1880 [lire en ligne]
- Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome II, Imprimerie L. Danel, 1880 [lire en ligne]
- Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome III, Imprimerie L. Danel, 1883 [lire en ligne]
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