- Seille (riviere)
-
Seille (Moselle)
Pour les articles homonymes, voir Seille.Seille
La Seille à Vic-sur-SeilleCaractéristiques Longueur 135 km Bassin 1 280 km2 Bassin collecteur Rhin Débit moyen 9,77 m3⋅s-1 (Metz) Cours Se jette dans la Moselle Géographie Pays traversés France La Seille est une rivière française de Lorraine dont la source est située près d'Azoudange en Moselle. On précise parfois Seille lorraine ou Grande Seille pour la distinguer de la Seille, un assez important affluent de la Saône. C'est un sous-affluent du Rhin.
Sommaire
Géographie
Au sortir de l'étang de Lindre, elle longe Dieuze, traverse Vic-sur-Seille et Nomeny, puis conflue avec la Moselle en rive droite, à Metz. Sa longueur est de 135 km (138 selon l’agence de l'eau Rhin Meuse[1]), son bassin versant à une surface de 1 348 km² (1288 selon l’agence de l'eau). La Seille effectue la majorité de son parcours en Moselle. Elle sert de limite départementale entre Chambrey et Aulnois-sur-Seille puis passe en Meurthe-et-Moselle. Elle retourne en Moselle vers Cheminot.
La Seille servait d'appui à la frontière franco-allemande entre 1871 et 1914 : les limites actuelles entre les départements de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle sont héritées de cette frontière définie au Traité de Francfort de 1871.
Secteur amont
Née dans la région des Étangs, elle traverse ensuite le Saulnois. Ce secteur fait partie du Parc naturel régional de Lorraine. La rivière s'y écoule dans une large vallée au terrain argilo-marneux. Depuis le Moyen Âge, elle a subi de lourds travaux de rectification pour tenter de la rendre navigable, pour drainer les marais avoisinants d’origine anthropique[2] et pour limiter son bassin de crue.
Son cours rectiligne et l'absence d'arbre sur les rives affaiblissent son intérêt paysager et posent aujourd'hui des problèmes d'érosion des berges. La vallée est cependant intéressante sur le plan biologique car des résurgences salées ont favorisé l'apparition d'une flore habituellement rencontrée sur le littoral marin : salicorne, aster maritime, spergulaire…
Depuis 2004, des travaux sont en cours pour reboiser les berges et installer des épis destinés à oxygéner l'eau de la rivière en modifiant localement son écoulement.
La Seille y reçoit plusieurs affluents, les principaux sont :
- le Spin (14 km) et le Verbach (11,8 km) à Dieuze (rive droite)
- le ruisseau de Videlange (16,6 km) vers Mulcey (rive droite)
- le Nard (15,8 km) entre Moyenvic et Marsal (rive gauche)
- la Petite Seille (25,5 km) à Salonnes (rive droite)
- la Loutre Noire (17,9 km) à Moncel-sur-Seille (rive gauche)
Secteur aval
En aval, la Seille a su garder un caractère beaucoup plus sauvage. Elle a pu conserver un tracé sinueux, aux limites des côtes de Moselle.
Ce secteur recèle peu d'affluents :
- les Ossons (15,9 km) à Ajoncourt
- le ruisseau Saint-Jean (15,8 km) à Létricourt (rive droite)
- le ruisseau Saint-Pierre (12,8 km).
C'est à Metz, après la Porte des Allemands, qu'elle se jette en rive droite dans la Moselle dont elle rejoint d'abord un bras mort à Vallières.
Histoire
Les résurgences salées sont exploitées depuis le XIIIe siècle av. J.-C. au moins, selon l’archéologue Laurent Olivier, par réduction de l’eau salée dans de vastes cuves de terre cuite pour en extraire le sel[2]. Située très à l’intérieur des terres, la haute Seille vend son sel dans une vaste aire continentale ; la production est importante, et entraîne un déboisement conséquent[2]. La région devient prospère et la société se hiérarchise, comme l’attestent les riches tombes celtiques de la région[2]. Au début du VIe siècle av. J.-C., le sel est obtenu par chauffe dans de petits moules, qui remplacent les grandes cuves : le déboisement massif de la vallée a imposé ce changement de technique[2]. La production, probablement de plusieurs milliers de tonnes par an, a pu atteindre les dizaines de milliers de tonnes annuelles au moment de la Conquête romaine[2].
Cette exploitation intensive de la ressource a eu des conséquences écologiques à très long terme. Le déboisement a provoqué une érosion accrue, qui, ajoutée aux débris de briquetage (cuves, fours, et moules de terre cuite représentent un volume de 4 millions de mètres cubes), a comblé la vallée, sur une surface de 30 km² et une épaisseur allant jusqu’à 12 m[2]. Le lit de la Seille s’en est trouvé surélevé de 8 m, empêchant l’écoulement de la rivière, qui devient stagnante. La vallée devient marécageuse, ses habitants souffrent de goîtres et de maladies de la thyroïde, jusqu’à l’assèchement des marais à la fin du XIXe siècle[2].
Hydrologie
La Seille est une rivière moyennement abondante comme la plupart des cours d'eau du plateau lorrain sans alimentation vosgienne. Son débit a été observé sur une période de 44 ans (1964-2008), à Metz, chef-lieu du département de la Moselle située à son confluent avec la Moselle [3]. Le bassin versant de la rivière à cet endroit est de 1 280 km² soit plus ou moins sa totalité .
Le débit moyen interannuel ou module de la rivière à Metz est de 9,81 m³ par seconde.
La Seille présente des fluctuations saisonnières de débit bien marquées, comme presque toujours en Lorraine et dans l'est de la France, avec des hautes eaux d'hiver portant le débit mensuel moyen à un niveau situé entre 16,4 et 20,20 m³ par seconde, de décembre à mars inclus (avec un maximum peu marqué en février), et des basses eaux d'été, de juillet à début octobre, avec une baisse du débit moyen mensuel jusqu'à 2,79 m³ au mois d'août. Mais les fluctuations sont bien plus amples sur de plus courtes périodes.
Débit moyen mensuel (en m³/s) mesuré à la station hydrologique de Metz - données calculées sur 44 ans
À l'étiage, le VCN3 peut chuter jusqu’à 0,77 m³, en cas de période quinquennale sèche, ce qui est tout à fait normal sur le plateau lorrain.
Quant aux crues, elles peuvent être importantes comme presque partout dans l'est de la France, et particulièrement en Lorraine, mais sans atteindre le niveau des crues des cours d'eau alimentés par les rebords montueux et fort arrosés du plateau lorrain. Ainsi le débit instantané maximal enregistré a été de 174 m³ par seconde le 26 février 1997, tandis que la valeur journalière maximale était de 164 m³ par seconde le même jour. Ces chiffres sont moitié moindres que ceux du Madon par exemple. Les QIX 2 et QIX 5 valent respectivement 77 et 110 m³. Le QIX 10 ou débit calculé de crue décennale est de 130 m³ par seconde, le QIX 20 de 150 m³ et le QIX 50 de 180 m³. D'où il ressort que les crues de février 1997 étaient un peu moindres que les crues cinquantennales calculées par le QIX 50.
La Seille est une rivière moyennement abondante. La lame d'eau écoulée dans son bassin versant est de 242 millimètres annuellement, ce qui est modéré, inférieur à la moyenne d'ensemble de la France, et surtout inférieur à la moyenne de la totalité du bassin français de la Moselle (445 millimètres à Hauconcourt, en aval de Metz). Le débit spécifique de la rivière (ou Qsp) atteint le chiffre de 7,6 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
Faune et flore
Classée en deuxième catégorie, elle possède une très grande variété de poissons. La rivière souffre d'eutrophisation.
La Seille comporte de nombreuses loutres, cocon de chenille, hérons,...
Toponymie
Plusieurs villages tirent leur nom de cette rivière. On peut citer : Aboncourt-sur-Seille, Aulnois-sur-Seille, Bey-sur-Seille, Brin-sur-Seille, Coin-sur-Seille, Haraucourt-sur-Seille, Mailly-sur-Seille, Malaucourt-sur-Seille, Moncel-sur-Seille, Morville-sur-Seille, Port-sur-Seille, Vic-sur-Seille.
Annexes
Notes et références
Articles connexes
Liens externes
- Portail de la Lorraine
- Portail de l’eau
Catégories : Système hydrologique du Rhin | Cours d'eau de la Moselle | Cours d'eau de Meurthe-et-Moselle
Wikimedia Foundation. 2010.