- Vieu
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Pour la localité italienne située dans le Piémont, voir Viù.
Vieu
Vue de la mairie de Vieu.Administration Pays France Région Rhône-Alpes Département Ain Arrondissement Belley Canton Champagne-en-Valromey Code commune 01442 Code postal 01260 Maire
Mandat en coursAndré Bolon
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Valromey Démographie Population 381 hab. (2008) Densité 58 hab./km² Gentilé Vicusien, Vicusienne[1] Géographie Coordonnées Altitudes mini. 280 m — maxi. 540 m Superficie 6,54 km2 Vieu est une commune française, située dans le département de l'Ain et la région Rhône-Alpes.
Les habitants de Vieu sont les Vicusiens et les Vicusiennes[1].
Les hameaux de Vieu sont : Chassin, Chongnes, Don, Linod, Pont et Vaux-Morets.
Sommaire
Héraldique
La commune de Vieu-en-Valromey ne possède pas de blason. D'après un spécialiste en héraldique pour le Bugey, ceci est dû au fait que Vieu fut de tous temps le lieu de villégiature de nobles du Bugey. Ceux-ci ayant leurs propres blasons, la commune n'a pas eu l'initiative de créer son blason. Ce même spécialiste a, au début des années 1990, présenté au maire de Vieu un blason représentant Vieu. Cette demande est restée sans réponse.
Géographie
Situation
Village situé entre Artemare et Champagne-en-Valromey, dans la vallée du Valromey. Il est inclus dans la zone de production AOC des vins du Bugey.
Transports ferroviaires
Une ligne de chemin de fer a desservi Vieu du 18 juillet 1898 au 1er juillet 1933. Longue de 23 km, la ligne partait de Virieu-le-Grand, desservait Artemare-PLM, Artemare-ville, Don (hameau de Vieu) au neuvième kilomètre et Vieu au douzième kilomètre. Ensuite, elle continuait vers Champagne-Luthézieu, Fitigneu, Sutrieu, Lompnieu et Ruffieu-en-Valromey.
À noter un accident mortel le 29 décembre 1923.
Histoire
Antiquité
Vieu aurait porté le nom de Vénéton-mage (village du grand Vénéton) à l'époque gauloise.
Le village devient Venetonimagus, à l'époque romaine et devient la capitale romaine du Valromey.
Vicus (en français : village) apparaît sur trois inscriptions découvertes à Vieu-en-Valromey mais également à Champagne-en-Valromey.
Le village est détruit par le feu au IVe siècle.
Moyen Âge
Il est mentionné à nouveau à partir du XIIe siècle. Le 06 décembre 1142, une bulle du pape Innocent II mentionne Vieu-en-Valromey à côté de l'obédience de Belley.
Pierre de la Balme en Valromey natif de Linod accompagnera le comte Amédée III de Savoie à la croisade[2].
Au Moyen Âge, Vieu dépend en toute justice de Songieu et de son château Châteauneuf au-dessus du hameau de Bassieu.
Depuis des temps immémoriaux, le marché du Valromey était située à Vieu. En 1375, après une courte délocalisation à Luthézieu, celui ci revient à Vieu-en-Valromey sur ordre de Catherine de Savoie, veuve de Guillaume de Luyrieux, et de Pierre Gerbais, seigneur de Châteauneuf à Songieu.
Renaissance
Le Bugey et le Valromey, et donc Vieu-en-Valromey, sont rattachés définitivement à la France, par le traité de Lyon du 17 janvier 1601, suite à la fin du conflit entre Henri IV roi de France et Charles-Emmanuel Ier de Savoie, duc de Savoie.
Le 18 avril 1602, Honoré d'Urfé venu du Forez héritier du Valromey prêta allégeance à Henri IV. Il s'installa à Virieu-le-Grand. À partir de cette date et jusqu'en 1792, Vieu et le Valromey dépendaient en toute de justice de Virieu-le-Grand.
En 1654 et 1655, les habitants de Vieu ont dû supporter financièrement les soldats du commandant de l'Isle-Chaviller en guerre contre l'Espagne. Il s'en plaignent le 20 octobre 1666 au cours d'une enquête sur les villages français commandité à Jean-Baptiste Colbert par Louis XIV. Cette enquête est connue dans le Bugey, comme «enquête de l'intendant Bouchu ».
En 1700, un cultivateur du Bourg de Vieu découvre une villa romaine intacte dans son jardin. Il a tout détruit avec beaucoup de difficultés.
Le 9 Février 1711, après deux hivers très rigoureux, plusieurs énormes de blocs de pierres se détachent de la cascade de Cerveyrieu en détruisant plusieurs maisons en contrebas. Un seul de ces blocs a suffit pour construire le pont d’Artemare.
Le 9 juin 1723, un feu se déclare à proximité de l'église et se propage au hameau de Chongnes, distant de quelques centaines de mètres de là.
Seconde Guerre mondiale
Article connexe : Maquis de l'Ain et du Haut-Jura.Georges Bernard, Joseph Bernini et Roger Persch[3], tous trois résistants et originaires de Vieu ont participé au sabotage du pont SNCF de Marlieu sur la commune de Talissieu. Arrêtés le lendemain à Talissieu, ils ont été fusillés avec seize autres compagnons le 20 juin 1944 à Challes-les-Eaux.
Linod, hameau de Vieu, est le théâtre d’un accrochage entre la résistance et l’occupant en juillet 1944. Au cours du combat, Lucien Gay[4], d'un maquis de Ruffieu dépendant de l'Armée secrète, fut blessé et transporté à l'hôpital de Nantua où il fut pris par les allemands et fusillé à la Croix-Chalon (hameau de Béard-Géovreissiat).
Administration
Liste des maires successifs[5] Période Identité Étiquette Qualité 1790 20 Février 1794 Anthelme Etienne Marechal An IV An VII Benoît Brachet dit Petré -agent municipal- An VII An VIII François Cattelard -agent municipal- 23 Mai 1800 22 Août 1803 Jean Baptiste Brillat dit Lochu 22 août 1803 28 Mars 1808 Guy Gojoz 28 Mars 1808 6 Juin 1818 Jean Baptiste Brillat dit Lochu 6 Juin 1818 26 Juin 1819 Claude Anthelme Garin de Lamorflan 25 Juillet 1821 18 Avril 1825 Jean-Baptiste Brillat 5 Mai 1825 8 Décembre 1829 Claude Vital Brun 8 Décembre 1829 3 Juillet 1843 Jean-Jacques César Brachet 30 Juillet 1843 22 Janvier 1847 Gaspard Grand-Clément 28 Janvier 1847 23 Janvier 1884 Fabien Genet Juillet 1884 Mai 1888 Louis Frédéric Carrel Mai 1888 24 Octobre 1889 Emile Paul Isidore Brun 3 Décembre 1899 23 Mai 1923 Henri Maxime Laguerre 13 Juillet 1923 Juin 1926 Joseph Roty 20 Juin 1926 Mai 1935 François Girerd Radical socialiste Mai 1935 Avril 1940 Jean Debat 22 Janvier 1941 Juin 1944 François Girerd Radical socialiste 26 Octobre 1944 16 Juin 1959 Anthelme Marie Devoisin 21 Juillet 1959 13 Janvier 1972 Louis Tronchon Socialiste 13 Janvier 1972 Mars 1989 Marcel Genet Socialiste 19 Mars 1989 Juin 1995 Monique Gros DVD 16 Juin 1995 réélu mars 2008 André Bolon[6] DVD Toutes les données ne sont pas encore connues. Clergé
Liste des curés successifs[7] Période Identité Étiquette Qualité 1313 Martin 1393 François Rouffi dit Machard 1414 Henri Paget 1438 Saconay Petremand 1501 Robert Curet alias de Barra 1516 Martin Girard 1573 Luc Lecan 1573 1586 Jacques Genet 1586 1597 Pierre Brillat 1598 1623 G Gojoz 1624 1636 Garin 1635 1672 Benoît Chevalier 1672 1715 Anthelme Restagnat 1715 1760 André Brillat 1760 1792 Emmanuel Métral 1792 1803 Epoque révolutionnaire : pas de curé officiel 1803 1820 Jean-Baptiste Métral 1820 1821 Giroudon 1821 1829 Chaize 1829 1830 Vaschy 1830 1884 Agniel 1884 1886 Juénet 1886 1890 Bouvard 1890 1904 Gras 1904 1913 Perrin 1913 1926 Ballet Toutes les données ne sont pas encore connues. À partir de 1926, le curé s'occupe de plusieurs paroisses avoisinantes.
Population et société
Démographie
Manifestations culturelles et festivités
La Dondelette : vente de pain et galettes cuits au four banal.
Vie associative
- la Dondelette : s'occupe du fleurissement de Don
- Anciens combattants
- Société de chasse
- Sites et Monuments du Valromey
Personnalités liées à la commune
- Jean Anthelme Brillat-Savarin, maire de Belley et auteur de la Physiologie du goût, fit de nombreux séjours à Vieu, où il possédait une gentilhommière.
Vieu dans la littérature
Vieu a inspiré plusieurs auteurs dont :
- L'Annonce faite à Marie de Paul Claudel. Une plaque commémore d'ailleurs cette référence. Elle se trouve près de la chapelle de l’Adoue ;
- Récits de la plaine et de la montagne de René Bazin, relate en particulier, la vie de l’abbé Agniel, curé de Vieu de 1830 à 1884 ;
- L'action du roman Le mariage de Mademoiselle Gimel de René Bazin, se situe à Linod, hameau de Vieu ;
- Le roman fantastique Le péril bleu de Maurice Renard se déroule dans le Bugey.
Économie
Cinq entreprises sont implantées[réf. nécessaire] sur la commune de Vieu.
Lieux et monuments
Classés ou inscrits aux monuments historiques
Article connexe : Liste des monuments historiques de l'Ain.Galerie : Monuments historiques à VieuL'aqueduc romain
L'aqueduc romain de Vieu fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840[9].
- Aqueduc souterrain, il débute vers l'église de Champagne-en-Valromey, longe la route du chef-lieu et bifurque à la hauteur de l'église de Vieu pour déboucher à la fontaine de l’Adoue vers la chapelle du même nom. La fontaine de l’Adoue (destination finale de l'aqueduc) n’est jamais tarie même par les étés les plus chauds[10].
Le château de Mâchuraz
Le château de Mâchuraz fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 11 juin 2006[11].
- Il est situé à l’est du territoire de la commune. Sa tour ronde domine l'entrée du village d’Artemare quand on arrive par l'ouest. Son vignoble cultivé par l'abbaye de Saint-Sulpice fournissait un des vins du Bugey.
Autres monuments
Monuments religieux
- Église de Vieu
L'église est construite sur les vestiges d'un temple romain, les pierres du mur du cimetière en témoignent. C'est l'une des plus anciennes églises du Valromey ; en effet, elle date des XIe et XIIe siècles. Le chœur de l'église date de 1501. Le porche roman date de 1150.
Monuments antiques
- Le théâtre gallo-romain
Des photos aériennes ont permis de déceler qu'un théâtre gallo-romain se trouvait le long de la voie romaine[12].
- Grotte artificielle de La Chapelle
A l'intérieur de l'aqueduc, se trouve une cavité, manifestement artificielle, qui dès 1797, est signalé par le docteur Roux[13] ; à ce sujet, est précisé dans l'ouvrage de Robert Bedon :
« On a parlé d'un nymphée avec banquette central et autel central. Nous n'avons rien vu de tel, mais il a pu exister une deuxième salle, située au-delà de l'éboulement. »
— Robert Bedon, Les aqueducs de la Gaule romaine et des régions voisines[13]
Le même Robert Chevallier participe à une expédition en 1953 au sujet de laquelle, Louis Douillet écrit :
« 'Ne faudrait-il pas voir là l'existence d'un ancien sanctuaire, d'un nymphée dédié aux divinités des eaux ? A l'instar de l'Adoue (la Doue, la divona : source sacrée). Faute de preuves (inscriptions ou statues), le mystère demeure.. »
— Louis Douillet, L'Acqueduc antique ce grand méconnu[14]
Autres monuments
- Maison de Brillat-Savarin près de l'église.
- Château d'Antioche, en plein cœur de Don.
- Notre-Dame de Populo, à Don : oratoire construit sur un mamelon en 1862, en souvenir d’une chapelle édifiée près du pont du Diable.
Patrimoine naturel
- Le Groin
A l’est de Chongnes et à un kilomètre se trouve le hameau de Vaux Morets. Il existe à cet endroit une source intermittente (fontaine vauclusienne) appelée le Groin. Les eaux qui sortent de la vasque (d’un diamètre d’une vingtaine de mètres) proviennent de ruisseaux souterrains formés par les infiltrations des eaux pluviales du Haut-Valromey et du Plateau de Retord. Suivant les périodes (sèche ou pluvieuse), la vasque est plus ou moins remplie d'eau, voire vide. Les différences de niveau sont impressionnantes. En saison pluvieuse, le siphon s'amorce avec d'effrayants grondements et le courant d'eau peut atteindre à sa sortie 5 m3 par seconde. L’eau remonte la pente à une vitesse phénoménale et rejoint la rivière de l’Arvière.
- Le pont du diable
Plus au sud le Groin, aidé de la rivière de l’Arvière, se heurte à une paroi d’une cinquantaine de mètres de haut. Au cours des millénaires s’est formé un canyon très connu des amateurs de canyoning de la France entière et de Suisse. Le pont du Diable enjambe une impressionnante brèche étroite de plus de 50 mètres de profondeur, creusée dans le calcaire par les eaux tumultueuses. La visite de ce canyon est grandiose mais dangereuse, l’accès est réglementé et doit être effectué avec des moniteurs de canyoning. (vers le pont du diable à Pont situé en haut de Don). Le cours d'eau s'engouffre ensuite dans le “Gouffre du diable”.
- Le gouffre à Balthazar
Situé entre Don et Artemare, un belvédère surplombe le Groin sous un angle nouveau et permet une vue sur un environnement impressionnant de bruit et de puissance lorsque le Groin est en eau.
- La Cascade de Cerveyrieu
A 500 mètres et à l’ouest du gouffre à Balthazar, à la limite de la commune de Vieu se trouve la cascade de Cerveyrieu (Cerveyrieu est une ancienne commune disparue en 1862 suite à sa fusion avec Artemare). La cascade de Cerveyrieu est l’aboutissement de la traversée du Valromey de la rivière le Seran. Le Seran aura au préalable proposé plusieurs sites remarquables lors de sa traversée du Valromey. La rivière, qui prend sa source sur le Plateau de Retord, précipite ses eaux d'une sorte de reculée rocheuse haute d'une soixantaine de mètres, sur un chaos de rochers détachés de la falaise. Très belle vue sur le Château de la Cascade construit dans les années 1860, sur Artemare, sur le Bugey méridional et sur la Dent du Chat.
- Belvédère de Linod
Au centre du triangle formé par la source du Groin, le gouffre à Balthazar et la cascade de Cerveyrieu se trouve le hameau de Linod. Linod est une petite colline qui permet de jouir d'un panorama sur la Chaîne de Belledonne, de la Grande Chartreuse et de la Dent du Chat. Sur le chemin d'accès, vieux four du XVIIe siècle, l'un des plus caractéristiques du Valromey.
- Les gorges de Thurignin
Au nord-ouest de vieu se situe le hameau de Thurignin. Il fut une époque où Thurignin appartenait à la commune de Vieu, les registres paroissiaux peuvent en témoigner. Vers ce hameau se situe les gorges du même nom bien connus des amateurs de canyoning. Longues de 500 mètres, les gorges de Thurignin, creusées par le Seran, sont une succession de « marmites » reliant de profondes et étroites entailles où s'engouffrent de grondantes petites cascades. Une dalle de pierre enjambe une cuve profonde et permet de suivre le sentier qui rejoint l'ancienne gare de Vieu. Aujourd'hui le hameau de Thurignin appartient à la commune de Belmont-Luthezieu.
Notes et références
- (fr) Le village de Vieu sur www.annuaire-mairie.fr. Consulté le 4 avril 2011.
- ASIN B000WIPJS8). Histoire du Valromey, Hélène et Paul Percevaux, 2004, (
- A la mémoire des 19 otages du Valromey
- Lucien Gay sur Maquis de l'Ain et du Haut-Jura. Consulté le 18 juillet 2011.
- Dominique Saint-Pierre, Musnier-Gilbert Editions 2011. Source : Dictionnaire des hommes et des femmes politiques de l'Ain,
- Liste des maires de l'Ain au 16 avril 2008 sur le site internet de la préfecture de l'Ain [PDF]
- Source : 'Esquisse historique sur le Haut-Valromey, Abbé Rousset, P. Vuillermey-Edition 1947.
- Vieu sur le site de Cassini
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00116602 » sur www.culture.gouv.fr.
- Robert Bedon, Les aqueducs de la Gaule romaine et des régions voisines, Presses Universitaires de Limoges, 1999, 786 p. (ISBN 978-2842871116)
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA01000021 » sur www.culture.gouv.fr.
- André Buisson, Carte archéologique de la Gaule : 01. Ain, janvier 1990, 190 p. (ISBN 2-87754-046-4) [lire en ligne (page consultée le 5 avril 2011)], p. 70.
- Robert Bedon, Les aqueducs de la Gaule romaine et des régions voisines, Limoges, [Universitaire de Limoges], 1997, 789 p. [lire en ligne (page consultée le 4 avril 2011)], p. 166, Notes de R.Chevallier, professeur d'université.
- (fr) L'Acqueduc antique ce grand méconnu sur le bulletin d'information municipale de Champagne-en-Valromey numéro 32, 2006. Consulté le 5 avril 2011.
Bibliographie
- Robert Bedon, Les aqueducs de la Gaule romaine et des régions voisines, Limoges, [Universitaire de Limoges], 1997, 789 p. [lire en ligne (page consultée le 4 avril 2011)]
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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