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Trieste
Trieste Administration Nom allemand Triest Nom frioulan Triest Nom slovène Trst Pays Italie
Région Frioul-Vénétie julienne
Province Fichier:Provincia di Trieste-Stemma.png Trieste Code ISTAT 032006 Code postal 34100 Préfixe tel. 040 Maire Roberto Dipiazza (2006) Site internet consulter Culture et démographie Population 205 341 hab. (31-12-2008) Densité 2 430 hab./km² Gentilé triestini Saint patron San Giusto Fête patronale 3 novembre Géographie Coordonnées Altitude 2 m Superficie 84,49 km² Code cadastral L424 Trieste (anciennement Tergeste en latin), est une ville d'Italie, d'environ 205 000 habitants (les Triestins), située au pied des Alpes dinariques sur la mer Adriatique au bord du golfe de Trieste et de la baie de Muggia, à proximité de la frontière italo-slovène. Elle est le chef-lieu de la région de Frioul-Vénétie julienne, et de la Province de Trieste.
Les ressources de la ville sont avant tout dues au port international, rival de celui de Venise, ainsi qu'aux activités liées : chantiers navals, sidérurgie, raffineries de pétrole.
Sommaire
Histoire
L'ancienne Tergeste est sous contrôle romain depuis -177. En -52, elle se voit donner le statut de colonie romaine, sous Jules César, qui mentionne son nom dans la guerre des Gaules.
Au Moyen Âge, Trieste devient un important carrefour commercial. Après deux siècles de rivalité avec la République de Venise (qui l'occupe de 1369 à 1372), elle se donne en 1382 à Léopold III de Habsbourg, duc d'Autriche[1], et sous le règne de l’empereur Charles VI devient un port franc, seul débouché maritime de l'empire autrichien. Occupée par les Français en 1797, 1805 et 1809, elle est intégrée aux Provinces illyriennes (1809–1814), puis redevient autrichienne et connaît une période de grande prospérité, particulièrement après la construction de la ligne de chemin de fer Vienne-Trieste (terminée en 1857). À la fin du XIXe siècle, c'est une grande cité cosmopolite qui héberge des artistes comme James Joyce, et Italo Svevo. Ses habitants italiens sont pourtant mécontents de se trouver sous domination autrichienne et aspirent à rejoindre l'Italie — c'est ce qu'on appelle l'irrédentisme.
En 1921, après la Première Guerre mondiale qui brise l'empire austro-hongrois, Trieste est rendue à l'Italie, en même temps que les autres terres irrédentes [non rattachées à l'Italie]. Le port perd rapidement de son importance et entre dans une profonde crise économique. Il servit de base à la naissance du Parti national fasciste (en proportion, le plus grand nombre d'adhérents sont de Trieste et de sa région dès 1922). En octobre 1920, les squadristes incendient le siège du journal socialiste, Il Lavoratore, dirigé par Ignazio Silone.
La ville est prise par les Allemands (1er octobre 1943) qui y ouvrent le tristement célèbre camp (surtout de transit mais plus tard aussi d'élimination) de la Risiera di San Sabba (rizerie de San Sabba, dans une zone industrielle) — où furent emprisonnées, avant d'être transférées 12 à 15 000 personnes, surtout des Juifs mais également des partisans, des slaves, des résistants italiens.
Le 1er mai 1945, les partisans communistes de Tito (IVe armée yougoslave) entrent à Trieste aux cris de « Trst je naš », Trieste est à nous. Le lendemain, 2 mai, la 2e division néo-zélandaise du général Bernard Freyberg entre également en ville. Les Yougoslaves y restent pendant 40 jours et assassinent beaucoup d'Italiens (fascistes et antifascistes) utilisant les foibe et même le camp nazi de la Risiera.
En 1947, le traité de Paris crée un « Territoire libre de Trieste » sous contrôle de l'ONU, coupé en deux zones, l'une anglo-américaine, avec 311 000 habitants comprenant la ville de Trieste (zone A), l'autre yougoslave avec 54 000 habitants et comprenant la ville de Capodistria (Koper), (zone B). La plupart de la population originaire (40 000 Italiens, mais aussi des Croates et Slovènes) abandonne la zone B entre 1947 et 1956, poussée par le climat de terreur yougoslave créé par les massacres des foibe et autres intimidations. Le 26 octobre 1954, la zone alliée (partie A) retourne à l'Italie.
Héraldique
Trieste porte: de gueules à une pointe de hallebarde d'argent.
- Cette hallebarde est de fait un "ranseur", ancienne pertuisane semblable aux lances des gardes suisses du Vatican. (Neubecker évoque une éventuelle "lance de St Serge Ier (pape)")
- Certains blasonnements donnent: "Sceptre fleurdelisé", voire "fleur de lys" (une des hypothétiques origines de la fleur de lys étant cette "hallebarde")
Mais c'est le terme de "hallebarde" (it:alabarda) qui est le plus rencontré.
Dans sa période autrichienne, cette "hallebarde" est d'or, issante de la pointe et broche sur les armes d'Autriche (de gueules à la fasce d'argent) dans un coupé de Habsbourg et d'Autriche.
Population et communautés ethniques et religieuses
Habitants recensés
Trieste est une ville à la mentalité plutôt ouverte, de par sa position géographique de frontière et des vicissitudes historiques qui en ont fait le carrefour de nombreuses langues et cultures. En fait, quasiment tous les groupes ethniques et tous les mouvements religieux y disposent d'un lieu de culte spécifique. Dans la ville de Trieste même on compte actuellement à côté des Italiens une centaine de groupes ethniques minoritaires, tant déjà présents à travers l'histoire (Serbes, Slovènes, Roumains, Grecs, Allemands, Croates) que plus récemment installés (Albanais, Chinois, Africains, Sud-Américains).À travers le vaste territoire communal de Trieste, qui s'étend jusqu'à la frontière avec la Slovénie, on rencontre aussi des faubourgs et des localités du haut-plateau karstique dans lesquels vit une communauté de langue et de culture slovène (5% de la population communale suivant le recensement de 1971), qui dispose de son propre réseau scolaire.
Il faut par ailleurs noter que de l'autre côté de la frontière se trouve une communauté italienne istrienne qui maintient des liens avec l'Italie, et plus particulièrement avec Trieste qui a accueilli après la Seconde Guerre mondiale de nombreux réfugiés italiens (profughi, esuli) d'Istrie et de Dalmatie, des régions devenues yougoslaves en 1945.
Avant la Première Guerre mondiale, la communauté de langue allemande dépassait les 10% de la population[réf. nécessaire] et celle de langue slovène atteignait les 24,80% (recensement de 1910). La première a ensuite quasiment disparu et la seconde s'est réduite. Actuellement, dans le centre urbain elles ont numériquement été dépassées par d'autres communautés, en particulier les Chinois, les Serbes et les Croates.
Trieste était également au tournant du XXe siècle, une ville ayant de fortes communautés religieuses minoritaires : orthodoxes grecs et serbes, et surtout juive. La communauté juive de Trieste comptait en 1900 entre 5 000 et 7 000 membres[2], installés là depuis le Moyen-Âge[3] au sein d'un ghetto créé vers 1690 autour du Corte Trauner[4], et ayant un rôle économique et culturel majeur pour la ville. De 1908 à 1912 fut édifiée une vaste synagogue dans le centre-ville qui reste de nos jours la plus grande d'Europe avec celle de Budapest (selon que l'on considère la surface ou le volume). En 1938, avec la promulgation des lois raciales fascistes, la communauté émigra massivement dans le reste de l'Europe et aux États-Unis. Durant la Seconde Guerre mondiale, l'extermination de la communauté juive dans les camps d'Europe centrale et surtout dans le seul camp de concentration italien de la Risiera di San Sabba réduisit fortement la population juive de Trieste. De nos jours, la communauté hébraïque de Trieste compte environ 700 personnes[2].
Économie
Le port
Trieste, en tant que ville frontière et ouverte sur la mer, fut durant de nombreuses années une ville d'échanges commerciaux portuaires importants, et un des plus grands ports de la Méditerranée. L'activité portuaire s'est fortement réduite durant l'entre deux guerres mondiales mais reste très présente au niveau de la gare maritime et des différentes installations portuaires du nord et du sud de la ville.
Seule ville de l'empire austro-hongrois ouverte sur la mer Méditerranée, elle constitua l'accès principal de nombreuses marchandises provenant d'outre-mer. Le commerce avec l'orient et l'Afrique a été pendant de nombreux siècle important. Ainsi, Trieste a depuis longtemps constitué une plaque tournante du commerce du thé et du café. De nos jours, la société de café Illy, fondée à Trieste en 1933 par Francesco Illy, est toujours installée dans la ville.
Transports
Trieste possède deux importantes gares, l'une au nord, la gare centrale accueillant le trafic en provenance de l'Italie et du reste de l'Europe occidentale, l'autre au sud-ouest, la gare du Campo Marzio qui était tournée vers la côte dalmate et l'Europe centrale. Cette dernière gare est aujourd'hui transformée en un musée ferroviaire.
Un tramway historique, construit en 1902, relie Trieste à Opicina sur une ligne historique constituant le dernier exemple en Europe de traction mixte (électrique dans les parties normales et à crémaillère dans les fortes pentes). Cette ligne est aujourd'hui devenue touristique en montant sur les hauteurs de la ville et offrant un panorama unique sur le golfe.
Personnalités
- Mathilde-Létizia Bonaparte (1820 - 1904)
- Napoléon Joseph Charles Paul Bonaparte (1822 - 1891)
- Jérôme Napoléon Charles Bonaparte (1814-1847) Prince de Montfort
- Guglielmo Oberdan, irrédentiste italien (1858 - 1882)
- Italo Svevo , écrivain (1861 - 1928)
- Georges-Alexandre Sarrejani (1878 - 1934), avocat d'affaires, escroc et un assassin
- James Joyce , écrivain (1882 - 1941)
- Vladimir Bartol , écrivain (1903 - 1967)
- Mauro Maur, clarinettiste (*1958)
- Stendhal, consul de France à Trieste en 1831
- Louis-Salvador de Habsbourg-Lorraine (1847-1915), géographe autrichien (résidence estivale 1876-1914 à Trieste )
- Fedora Barbieri (1920-2003), chanteuse
- Vladimir Bartol (1903-1967), écrivain
- Roberto Bazlen (1902-1965), écrivain
- Pietro Bonomo (1458-1546), évêque de Trieste et Vienne, litteraire
- Antonio Caccia (1829-1893), écrivain suisse
- Piero Cappuccilli (1929-2005), chanteur
- Luigi Carnera (1875-1962), boxeur
- Leo Castelli (1907-1999), galeriste et marchand d'art américain né à Trieste.
- Walter Freiherr von Czoernig-Czernhausen (1883-1945), spéléologue
- Paul Henreid (1908-1992), acteur (Casablanca) et régisseur
- Vinzenz Bronzin, (1872-1970), mathématicien
- Samuel David Luzzatto (1800-1865), poète
- Claudio Magris (*1939), écrivain, germaniste
- Josip Mandic (1883-1959), musicien
- Mauro Maur (1958), musicien
- Alexander Moissi (1879-1935), acteur
- Richard Mollier (1863-1935), physicien
- Paul Morand (1888-1976), écrivain, et son épouse Hélène, princesse Soutzo, qui furent inhumés dans un mausolée familial.
- Boris Pahor (*1913), écrivain
- Victor de Sabata (1892-1967) chef d'orchestre et musicien
- Umberto Saba (1883-1957), poète
- Giorgio Strehler (1921–1997), régisseur
- Giani Stuparich, romancier (1891-1961)
- Mutius von Tommasini (1794-1879), botaniste
- Famille Janesich, joailliers de renommée mondiale depuis 1835
- Max Tonetto, né à Trieste, il est joueur de football à l'AS Roma et avec l' équipe d'Italie de football.
- Umberto De Mola, né à Trieste, créateur de l'Alfa Romeo 6C 2500 De Mola
- Luca Turilli, né à Trieste, guitariste du groupe de métal Rhapsody Of Fire
Administration
Liste des maires (sindaci) successifs Période Identité Parti Qualité 1993-2001 Ricardo Illy - - 2001 - 2006 Roberto Dipiazza Forza Italia - 25 avril 2006 Roberto Dipiazza Forza Italia - Toutes les données ne nous sont pas encore connues. Hameaux
Barcola, Villa Opicina, Miramare, Grignano, Basovizza, Banne, Cattinara, Conconello, Contovello, Gropada, Longera, Padriciano, Prosecco, Santa Croce, Trebiciano, Servola, Cedassamare
Jumelage
Southampton (Royaume-Uni) depuis 2003
Notes et références
- ↑ L'acte de soumission fut signé en octobre 1382, dans l'église Saint Bartholomé du village de Šiška (apud Sisciam), aujourd'hui un quartier de Ljubljana.
- ↑ a et b Selon la plaquette informative de la synagogue de Trieste
- ↑ La première mention notariée d'un acte de vente à la communauté juive date de 1236 ((it)Histoire de la communauté hébraïque de Trieste)
- ↑ (it)Histoire de la communauté hébraïque de Trieste :Dal cinquecento al seicento il primo privilegio e la nascita del ghetto
Communes limitrophes
Duino-Aurisina, Monrupino, Muggia, San Dorligo della Valle, Sesana (Sežana) (SLO), Sgonico
Voir aussi
Liens internes
- Massacre des foibe
- Territoire libre de Trieste
- Liste des villes italiennes de plus de 25 000 habitants
- Liste des grandes villes d'Italie classées par leur nombre d’habitants
- Communes de la province de Trieste
- Il Piccolo et Primorski Dnevnik (journaux de Trieste)
Liens externes
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