Théodore Millet

Théodore Millet

Théodore François Millet

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Théodore François Millet
Théodore François Millet
Naissance 15 septembre 1776
Sourdeval
(Manche)
Décès 15 février 1819 43 ans)
Sourdeval
(Manche)
Origine France France
Allégeance Drapeau français République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Drapeau français Empire français (Cent-Jours)
Arme Infanterie
Grade général de brigade
Service 1793 - 1815
Conflits Guerres de la Révolution française
Guerres napoléoniennes
Distinctions Légion d'honneur
(Officier)
Ordre royal et militaire de Saint-Louis
(Chevalier)

Théodore François, 1er baron Millet et de l'Empire (15 septembre 1776, Sourdeval15 février 1819, Sourdeval), était un général de brigade français des Guerres de la Révolution française et des Guerres napoléoniennes.

Sommaire

Biographie

Sourdevalais

Né à Sourdeval en 1776, Théodore est le fils de Denis Millet (1730, Sourdeval1788, Sourdeval), marchand armurier, cuivrier et étamier, et de Jacqueline Le Maignant, fille d’un libraire de Mortain né à Bion en 1708.

Ses parents habitait Sourdeval, à proximité de l’actuelle rue du Capitaine Duval.

Sa mère tomba veuve en 1788 et éleva seule ses 6 enfants, dont :

1793

Le 23 février 1793, la Convention nationale vote la levée en masse de 300 000 hommes, pris parmi les célibataires ou veufs de 18 à 25 ans afin de faire face à la Première Coalition. L’arrondissement de Mortain dût fournir 1 028 hommes pour former le 10e bataillon du département de la Manche. Victor, frère aîné de Théodore, chirurgien et sur le point de se marier, fut tiré au sort.

Théodore, qui avait commencé ses études (interrompues en mai 1793), comprit les ennuis profonds de son frère aîné et de décida partir à sa place. Il accourut au chef-lieu d’arrondissement de Mortain et fut incorporé le 16 juin 1793 : il n'a alors que 16 ans et 9 mois. Le lendemain de ses 17 ans, il est élu lieutenant par sa compagnie.

Soldat de la Révolution et de l'Empire

Affecté à l'Armée des côtes de Cherbourg, les ports de Cherbourg et du Havre furent ses premières garnisons, d’où on surveillait les Anglais.

On l'envoya avec sa compagnie réprimer l'insurrection vendéenne (1793-1796).

La première Campagne d'Italie (1796-1797) fut l'occasion pour lui de se distinguer, tout particulièrement à la Bataille du pont d'Arcole. On le retrouve à la seconde Campagne d'Italie (1799-1800), où, le 25 prairial an VIII, lors de la bataille de Marengo, où, faisant preuve d’intelligence de bravoure qu'il fut récompensé par le grade de capitaine : il avait 24 ans.

Cantonné à Boulogne où l'on préparait une « descente en Angleterre », il partit en manœuvre du côté de Dieppe embarqué sur une chaloupe canonnière. Le 6 floréal an XIII, il est attaqué par des Anglais bien supérieurs en nombre ; il échoua sur les bancs de la Somme. La résistance offerte aux Britanniques les firent abandonner.

La Troisième Coalition et la campagne d'Autriche de 1805 trouve leur terme à AusterlitzMillet, à la tête d’une compagnie de voltigeurs, attire sur lui le regard des plus éminents chefs : il est fait Chevalier de la Légion d'honneur à 29 ans.

Le 14 octobre 1806 à Iéna, Napoléon interroge :

« - Combien d’hommes en face ? »

Le Maréchal Bessières, qui avait fait une reconnaissance répondit :

« - 50 000 ».

L’Empereur demande également au capitaine Millet qui répond :

« - 70 à 80 000. »

Millet était allé plus en avant dans sa reconnaissance, comme le concéda Bessières et il ne s’était pas trompé.

Suite à la bataille de Pułtusk, une promotion eut lieu à Varsovie. Le Maréchal Suchet proposa pour le 40e régiment (à qui il manquait un chef de bataillon) Millet dont il connaissait le mérite : il le fit appeler et le présenta à Napoléon :

« - Il est bien jeune, constata l'Empereur, ce serait une faveur. »

Suchet rappela à l’Empereur Iéna et celui-ci le nomma.

Lors de son cantonnement à Waldenbourg (Wałbrzych, Basse-Silésie), sa rencontre avec Charlotte Frédérique Sophie Toëpfer dont il tomba éperdument amoureux et qui aurait pu compromettre sa carrière. Jeune silésienne, donc Prussienne, ses parents était de riches commerçants ruinés par la guerre. Il souhaite l'épouser, Maréchal Soult s’y oppose. Passant devant l'Empereur, Sa Majesté Impériale vit son chapeau percé par une balle, et lui lance :

« - Vous êtes Normand, vous présenterez votre chapeau à une Cauchoise ! »

Il n’en fut rien et le mariage se fit.

Lors de Guerre d'Espagne (1808-1814), au second siège de Saragosse (1809), Millet fut fidèle à sa réputation de courage de sang-froid et d’intelligence au côté du Maréchal Lannes, qui se rendit maître de la ville.

Mais ce fut à la bataille d'Ocaña, le 19 novembre 1809 qu’il fit preuve d’un talent remarquable et d’une présence d’esprit qui méritait toutes les éloges. Dans un moment décisif et dans une position où il ne pouvait plus recevoir d’ordre, il ordonna un mouvement rapide et, à la tête de ses hommes, fondit sur les rangs ennemis : son action, combinée à celles d'un régiment de cavalerie légère et des lanciers polonais décidèrent de la victoire. En récompense, le Maréchal Mortier sollicita, et obtint pour Millet le brevet de colonel. Il prit dès lors le commandement du 40e régiment d'infanterie de ligne qu’il n’avait jamais quitté et où il avait débuté comme simple soldat.

En 1810, il est créé Chevalier de l'Empire.

Un an plus tard, au moment de la réorganisation de la Grande Armée, il fut appelé au commandement du 121e régiment du 3e corps d’armée (1810), sous les ordres du Maréchal Suchet, Duc d'Albufera. Il en fit un des meilleurs régiments de l’armée.

Le 2 mars 1811, il fut nommé Baron de l’Empire et le 6 août de la même année, Officier de la Légion d’honneur.

Le 28 juin 1813, Maréchal Suchet l’informe qu’il a obtenu de l’Empereur qu’il le nomme Général de brigade.

Au lendemain de la chute du Premier Empire, bien qu'il ait reçut de Louis XVIII la Croix de Saint-Louis, il fut placé en demi-solde : il se retira donc dans ses foyers.

L'Aigle, de retour de l'Île d'Elbe l'arracha à sa vie tranquille dans laquelle il se reposait au sein de sa famille à Sourdeval. Il fut envoyé dans la place forte d’Amiens.

Mis en non-activité à la seconde Restauration, il se retirer dans son pays natal où il possédait deux fermes (celle de la Tessardière et celle de la Choisinière). Il ne fit point fortune : « une honorable médiocrité et une réputation sans tâche furent l’héritage des êtres qui lui étaient chers ».

Il se reposait enfin dans son foyer, lorsqu’une maladie de langueur, due à ses pénibles campagnes et blessures, vint porter un coup funeste au bonheur de sa famille.

Décédé le 15 février 1819, Théodore Millet fut inhumé dans le cimetière de la paroisse de Sourdeval, à quelques mètres de la croix de pierre qui existait côté sud de l’ancienne église (approximativement sous la chaussée de l’actuelle route allant vers Chérencé-le-Roussel). Ce vieux cimetière, qui entourait l’église, a été supprimé vers 1850 mais la dépouille est restée à sa place.

La veuve du Général Millet, élevée dans l’opulence, se trouva fort gênée à la mort de son mari mais très instruite, généreuse et femme de caractère, entourée de vraies amitiés comme celle du Maréchal Suchet et de la Comtesse de Lariboisière, se consacra tout entière à l’éducation de ses enfants.

Vie familiale

Il épousa vers 1806-1807 Charlotte Frédérique Sophie, morte d'une maladie de langueur, alors âgée de 17 ans. Ils eurent 4 enfants :

  1. Théodore Louis Honoré Frédéric Millet, 2e baron Millet (18091870) (Parrain : Maréchal Suchet, Marraine : Honorine Anthoine de Saint-Joseph, « La Maréchale Suchet »). Il épouse en 1839 Louise Victoire Malouet, fille de Louis Antoine Victor Malouet et petite fille de Pierre Victor Malouet qui ne lui laissera qu’une fille, mariée à M. Puyo, Maire de Morlaix et président de la chambre de commerce de cette ville ;
  2. Charlotte Anne Marie Victoire Millet (née le 4 janvier 1815 - Sourdeval). Elle se marie à Eugène Louis Hugues, 3e baron Mequet (1865), (23 septembre 1812 - Cherbourg1887), Vice-amiral[1], Grand officier de la Légion d'honneur. Ils eurent une fille qui épousa le Colonel de génie Louis Poncet, Chevalier de la Légion d'honneur.
  3. Frédéric Millet (né le 10 mai 1816, à Sourdeval). Il eut un fils décédé des suites de la guerre de 1870, sans postérité.
  4. Emma Millet (1818 - Sourdeval1901 - Mortain). Elle épouse Monsieur Josset avec qui elle aura deux fils : Henri Josset, avocat et maire de Mortain et Léonce Josset, contrôleur des Contributions Directes.

État de service

Campagnes

Faits d'armes

Blessures

  • A l’occasion d’une escarmouche contre les Vendéens en embuscade, une balle le blessa au cou : il mit genou à terre, alors un autre insurgé lui tira dans la hanche mais la balle fut arrêtée par quelques gros sous qu’il avait dans la poche de sa courte veste ;
  • Il reçut un éclat d’obus à la tête le 4 nivôse an IX, à Mincio : il n’en continua pas moins de se battre, comme à l’accoutumée.
  • Le 10 novembre 1810, à l’affaire de Villel, il fut blessé d’un coup de feu qui lui enleva la première phalange de l’index de la main droite.
  • Le 13 avril 1811, à l’affaire de Castalla, il fut frappé d’un coup de feu sur le coup-de-pied droit et d’un autre à la cuisse droite.

Décorations

Titres

Hommage, Honneurs, Mentions,...

Autres fonctions

Pensions, rentes

Réglement d'armoiries

« Armes de Chevalier de l'Empire : D'azur à la bande cousue de gueules, chargée en cœur de l'insigne des chevaliers légionnaires ; accompagnée en pointe d'un lion léopardé d'or et en chef de trois grenades d'argent posées en orle.[2] »
« Armes de Baron de l'Empire : D'azur à la bande cousue de gueules, chargée en cœur de l'insigne des chevaliers légionnaires ; accompagnée en pointe d'un lion léopardé d'or et en chef de trois grenades d'argent posées en orle ; au canton des Barons militaires brochant.[2] »

Notes et références


Sources

  • Archives nationales (CARAN) – Service Historique de l’Armée de Terre – Fort de Vincennes – Dossier S.H.A.T. côte : 8 Yd 1 512.
  • La Revue du Mortainais : Victor Gastebois, Roger Calandot, MM. Henri et Léonce Josset.
  • Source héraldique : Dominique Duchemin, adhérente du Cercle Généalogique de la Manche.


Liens externes

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