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Avec une estimation de plus d'1,1 milliard de fidèles[1], l'Église catholique est de loin la plus importante branche du christianisme par le nombre de ses fidèles. Par rapport aux autres confessions chrétiennes elle se caractérise par sa dimension universelle[2]- ouverte à tous les peuples et toutes les cultures - et son attachment au successeur de Saint Pierre comme évêque de Rome, le pape[3].

Sommaire

Définition

L'Église catholique romaine se définit d'abord comme une « Église », c'est-à-dire la communauté de tous ceux, morts ou vivants, qui sont fidèles à leur baptême; ensuite, selon le Credo, elle se présente comme étant « une, sainte, catholique et apostolique ». « Une », c'est- à-dire qu'elle se considère comme l'unique institution fondée par le Christ pour y rassembler le peuple de Dieu, « sainte », à cause du caractère sacré de son lien avec Dieu comme épouse du Christ, « catholique », mot grec qui veut dire universelle, dans la mesure où elle a pour mission de porter le message de la Nouvelle Alliance à tous les peuples et sur toute la Terre, et « apostolique », puisqu'elle a été fondée par les apôtres afin de poursuivre leur mission d'apostolat. On ajoute « romaine » pour la distinguer des autres églises catholiques qui observent un rite oriental, et qui sont placées sous la juridiction immédiate d'un Patriache ou d'un Métropolite, bien qu'elles se soient détachées de l'Orthodoxie orientale.

Un des traits qui caractérise l'Église catholique est l'autorité particulière de l'évêque de Rome, appelé pape, que les fidèles reconnaissent pour le successeur de Pierre, l'apôtre auquel Jésus-Christ avait confié la mission de construire son Église avec ces paroles : « Pierre, tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon église. Les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle. »

C'est à cette Église qu'aurait été confiée la transmission et l'interprétation des Saintes Écritures, des prophéties, et particulièrement de la Révélation[4]. Cette Église s'appuie à la fois sur les Saintes Écritures et sur la tradition apostolique, « l'une et l'autre doivent être reçues et vénérées avec égal sentiment d'amour et de respect. »[5]. Elle affirme posséder une grâce particulière lui permettant de connaître la vérité en matière religieuse. Ces vérités sont résumées dans le Credo (ou symbole des apôtres) et les dogmes qu'elle a défini au cours des siècles. Par ces deux points, l'Église catholique diffère de la doctrine du libre examen et du principe de sola scriptura ("seulement l'Écriture"), qui expose que la vérité est dans les textes bibliques, et seulement là.

L'Église professe que Jésus est à la fois vrai Dieu et vrai homme, qu'il est le Messie (ou "Christ") annoncé par les prophètes, et qu'en tant que tel, il participe de Dieu dont il est le fils ou l'incarnation ; qu'avec son Père et avec l'Esprit-Saint ils constituent la Sainte Trinité. Cette conception, que les autres religions monothéistes rejettent, a fait accuser l'Église catholique de développer une doctrine polythéiste reposant sur trois divinités.

Toute la mission de l'Église catholique s'accomplit au travers de l'Eucharistie qui est le renouvellement du sacrifice que Jésus a fait de sa vie pour sauver tous les hommes du péché originel. La participation à ce sacrifice est la source et le sommet de la vie des fidèles. L'Église catholique proclame que, par le sacrifice de Jésus, tous les hommes ont été sauvés et qu'ils sont libres de choisir la voie indiquée par le Christ ; en cela elle s'oppose aux conceptions qui affirment que les hommes ont une destinée tracée d'avance — philosophies de la prédestination soutenues par les calvinistes ou les jansénistes — ou que certains hommes auraient plus de chance d'être sauvés que d'autres (voir l'article sur la doctrine du salut).

L'Église catholique voue une dévotion particulière à Marie, la mère de Jésus. Cette dévotion, largement partagée avec les Églises orthodoxes, est un des points de discorde avec les Églises issues de la Réforme.

L'épithète « romain » est utilisé pour distinguer l'Église catholique (les chrétiens en union avec le pape) des autres formes de catholicisme apparues au cours de l'histoire. Mais couramment les membres de cette Église n'utilisent pas le qualificatif « romain », se dénommant simplement « catholiques ».

Histoire de l'Église catholique

Ecclésiologie

L’Église catholique considère que par la succession apostolique, elle est la continuatrice des apôtres (Église apostolique). En effet, les Apôtres ont désigné des évêques, leurs successeurs, qui ont eux-mêmes nommé d'autres successeurs, le tout constituant une succession ininterrompue d’évêques jusqu'à aujourd'hui. Pour l’Église catholique, tout évêque est le successeur des apôtres : il a en charge une Église locale (son diocèse) sur lequel il doit veiller. L'Église catholique est ainsi marquée par une forte culture ecclésiale.

En fait, elle considère que l'Église fondée par le Christ se perpétue dans l'Église catholique [6], ou plutôt qu'elle est une institution permanente qui demeure éternellement à travers les âges sans aucune discontinuité de succession apostolique, en préservant la foi intégrale et l'unité des croyants.

Le pape est l’évêque de Rome, successeur de Pierre. À ce titre il est le premier des évêques et doit veiller à l’unité de l’Église. L’Église catholique romaine est constituée de toutes les Églises locales dont l’évêque est en communion avec le pape.

La direction universelle, ou internationale, de l’Église est assumée par le pape et par l’ensemble des évêques, réunis en concile œcuménique sur convocation du pape. Les conciles sont rares, convoqués à des moments exceptionnels. L’essentiel du gouvernement de l’Église se trouve au Saint-Siège qui réside principalement dans la Cité du Vatican (voir Gouvernement de l'Église catholique romaine), dont le pape est également le chef d’État.

L’Église catholique romaine se reconnaît comme « la seule subsistance de l’Église primitive fondée par Jésus-Christ » (Dominus Jesus) par « succession apostolique continue » du christianisme des premiers siècles (cf. Christianisme Primitif). Elle considère détenir, seule, « la plénitude du dépôt de la foi » dont la doctrine a été fixée lors des sept premiers conciles œcuméniques. Elle considère également être, seule, « pleinement médiatrice de salut ». Tout territoire où elle est installée est entièrement son territoire canonique. Elle affirme avoir autorité sur toutes les autres Églises chrétiennes et revendique de celles-ci qu’elles lui reconnaissent la primauté en dignité (Pastor Æternus, 1870, titre III). C’est une des raisons pour lesquelles elle décline pour l'instant toute adhésion au Conseil œcuménique des Églises bien que depuis le Concile Vatican II elle ait adhéré au principe de l'œcuménisme.

Ordination et sacerdoces

Tous les catholiques ont reçu de par l’onction du baptême, complété par la chrismation ou confirmation, le sacerdoce baptismal qui les fait « prêtres, prophètes et rois ». En outre le sacrement de l’ordre donne à certains de ses membres un sacerdoce ministériel. Ces deux sacerdoces sont différents et complémentaires.

« Alors que le sacerdoce commun des fidèles se réalise dans le déploiement de la grâce baptismale, vie de foi, d’espérance et de charité, vie selon l’Esprit, le sacerdoce ministériel est au service du sacerdoce commun, il est relatif au déploiement de la grâce baptismale de tous les chrétiens. »

— Instruction sur quelques questions concernant la collaboration des fidèles laïcs au ministère des prêtres, Libreria editrice vaticana, cité du Vatican, 1997

En outre, en vertu de certains vœux, certains baptisés s’engagent de façon particulière au service de Dieu, de l’Église et du monde par des vœux de pauvreté, chasteté et obéissance, notamment dans les ordres religieux.

On distingue ainsi :

  • les ministres ordonnés ;
  • les baptisés laïcs ;
  • les consacrés.

voir clercs et laïcs de l'Église catholique romaine

La foi de l’Église catholique romaine

La double source de la foi

L’Église catholique professe que Dieu s'est révélé définitivement en la personne de Jésus-Christ. Comme le rappelle le Dei Verbum, l’accès à cette révélation se fait par une double source, l’Écriture et la Tradition.

Les Écritures

Pour l’Église catholique, la Bible est une parole humaine inspirée divinement; par conséquent elle est vraiment la Parole de Dieu. L’Écriture (la Bible) est constituée de la première et la nouvelle Alliance. La première Alliance est constituée de textes religieux juifs antérieurs à Jésus-Christ. Elle correspond à la bible juive augmentée des livres deutérocanoniques (apocryphes pour les Églises réformées). Les textes de la Nouvelle Alliance (Évangiles, Épîtres, Apocalypse) sont postérieurs à Jésus. Son contenu est le même que celui des autres Églises chrétiennes.

L’Église catholique reste particulièrement attachée à la traduction latine de la Bible par saint Jérôme, appelée Vulgate, qui a été encore mise à jour en 1979 par Jean-Paul II. Parallèlement, les traductions catholiques de la Bible en langues nationales se sont multipliées.

Parcours spécialisé : Écritures

La Tradition

Benoît XVI, pape depuis le 19 avril 2005.

Étant exprimées dans le langage culturel des communautés de l’époque de leur rédaction, et réservées à elles-seules par l'Ancienne Alliance, les institutions, les rites, les lois et les promesses de la Bible ont été été destinées aussi à tous les autres peuples de la Terre par la Nouvelle Alliance.

Un des principes sur le quel Jésus est le plus entré en conflit avec les pharisiens est qu'il reprochait à certains des Anciens Juifs d'avoir perpétué la tradition de façon purement formelle, en trahissant sa véritable raison d'être et en ayant perdu tout son contenu qui en faisait des oeuvres de justice et de rédemption. Ce faisant, Jésus critique la forme d'idolâtrie qu'est le formalisme, et met en évidence que la loi de Moïse a un esprit qui peut être indépendant de sa lettre et des usages dans lesquels elle s'incarne. Mais au lieu, comme les ésséniens ou beaucoup plus tard les piétistes, d'en conclure que la Loi doit s'observer dans une sorte d'abstraction purement contemplative, à la recherche d'une spiritualité dégagée de toute forme, Jésus montre qu'il attache une très grande importance à l'incarnation ou à la figuration dans des rites, des paraboles ou des symboles, dont sa vie et son sacrifice seront le modèle. Et il tire deux conséquences qui vont donner au christianisme son caractère révolutionnaire et universel: la première est qu'en respectant la lettre de la Loi sans en conserver l'esprit, les pharisiens ont trahi l'Alliance que Dieu a passé avec leurs pères, et qu'une seconde alliance doit être faite avec eux; la seconde est que, si l'esprit des lois est indépendant de la forme des institutions, l'Alliance pourrait aussi bien être scellée avec d'autres peuples, et l'Esprit Saint prendre forme dans d'autres langues ou d'autres institutions aussi bien que dans celles des Hébreux. Ainsi, le Nouveau Testament est-il l'Ancienne Loi dégagée de l'hérédité d'Abraham, de sa langue et de ses traditions ethniques pour pouvoir être étendue à toutes les autres nations, sans devoir leur faire adopter aussi la langue, les us et les coutumes des Anciens Hébreux.

C'est pour réaliser ce nouveau dessein et permettre à la religion des anciens Juifs de prendre forme et de s'incarner dans les langues, les institutions, les techniques, les calendriers et les coutumes de toutes les autres nations, que Jésus à fondé son Église comme institution temporelle chargée de porter à tous les peuples une religion qui ne devra pas pour autant se transformer en autant de religions distinctes, mais rester unique, puisqu'elles expriment de manières différentes une même vérité. L'évangélisation des gentils ne doit pas se faite par la violence, en détruisant pour remplacer, mais avec douceur et charité en conservant et en christianisant leurs moeurs, leurs coutumes, leurs sanctuaires, leurs langages, leurs lois, leurs arts, et à la longue en renouvelant leur tradition. La première, et la plus facile des transpositions a été la traduction des Saintes-Écritures, ou de leur contenu, dans d'autres langues que l'hébreux ou l'araméen, en grec et en latin. Mais ensuite, ce sont toutes les religions païennes, toutes leurs fêtes et tous leurs lieux de cultes qui ont été christianisés, c'est-à-dire profondément métamorphosés, et ensuite conservés comme institutions chrétiennes.

La manière particulière qu'ont eu les Gentils de traduire et d’exprimer la foi à partir de leurs propres traditions, sont donc aussi contenues dans ce que l’Église conserve et transmet de génération en génération. Le concile Vatican II réaffirme que la Tradition explique les Écritures, ne constituant donc pas une autre source de sa doctrine, mais lui restant intimement liée :

« La sainte Tradition et la Sainte Écriture constituent un unique dépôt sacré de la parole de Dieu, confié à l'Église ; [...] Il est donc clair que la sainte Tradition, la sainte Écriture et le magistère de l'Église, par une très sage disposition de Dieu, sont tellement reliés et solidaires entre eux qu'aucune de ces réalités ne subsiste sans les autres, et que toutes ensemble, chacune à sa façon, sous l'action du seul Esprit-Saint, contribuent efficacement au salut des âmes. »

— Vatican II, Constitution dogmatique Dei Verbum sur la révélation divine, §10, [2].

Par « Tradition de l’Église catholique romaine », il faut entendre la tradition proprement apostolique, remontant aux apôtres et également inspirée, tandis que la tradition ecclésiastique, ou interprétative, jouit seulement, quand elle est unanime, du privilège de l'infaillibilité. Le magistère de l'Église (conciles œcuméniques, pontifes romains) bénéficie lui aussi du charisme de l'infaillibilité quand il se prononce d'une manière définitive en matière de foi ou de principes moraux.

Les Écritures constituent la première tradition.

Un exemple de doctrine issue de la tradition :

la doctrine de la Rédemption ou de l’expiation vicaire fut formulée par Anselme de Canterbury : le sens de la venue du Christ est de racheter les péchés de l’humanité afin que chaque homme qui croit en lui soit sauvé et promis à la vie éternelle (après la mort). Le Christ mourra crucifié sur la croix, devenue le symbole le plus courant des chrétiens, et ressuscitera. Cette idée est la croyance essentielle qui apparaît dans les Évangiles et les Épitres de l’Apôtre Paul. Si le concept de Rédemption n’est pas un dogme (au sens du droit canonique), elle est bien un article de foi auquel il est nécessaire de croire pour être catholique.

Elle témoigne du questionnement ininterrompu sur la foi et de l’élaboration constante des définitions de foi au travers des siècles.

Parcours spécialisé : la tradition

La base de la théologie et de l’ecclésiologie catholiques trouve son origine dans :

La théologie médiévale catholique est un filon de la philosophie médiévale.

Confessions de foi, ou Professions de foi

Article connexe : Profession de foi.

Dans l’Évangile déjà, de nombreux contemporains de Jésus disent leur foi en lui. À Césarée de Philippe, Pierre professe : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu Vivant » (Matthieu, 8,16). Après la résurrection de Jésus et la Pentecôte, il annonce : « Ce même Jésus que vous avez crucifié, Dieu l’a fait le Seigneur et le Christ.» (Actes 2, 36).

À partir de ces embryons et face aux questionnements, l’Église a élaboré différentes synthèses de la foi. De nos jours, deux sont restées :

  • le Symbole des apôtres, formule baptismale de certaines communautés que la tradition romaine généralise autour de l’an 170. Une pieuse légende le fait remonter aux apôtres ;
  • le Symbole de Nicée-Constantinople, mis au point par les trois premiers conciles après les grands débats trinitaires et christologiques des IIIe et IVe siècles ; ce texte met un terme au débat et en formule les conclusions. Le concile de Constantinople développe la profession de foi en l’Esprit Saint et en l’Église. Il contient notamment l’article : « je crois en l’Église une, sainte, catholique et apostolique ». L’interprétation de « catholique » dans ce texte fait l’objet de débats entre les chrétiens selon les Églises et les époques. Elle va de « universelle » à proprement « romaine ».

Les professions de foi ont un rôle non seulement doctrinal mais aussi mystique et liturgique. Par elles, l’Église redit sa confiance (foi) en Dieu et réaffirme les grands mystères de la foi chrétienne :

  • la Trinité (un Dieu unique en trois personnes distinctes) ;
  • l’Incarnation (Jésus, vrai Dieu et vrai homme, né de Marie) ;
  • la Rédemption (Jésus nous sauve par sa mort sur la croix et sa résurrection).

C’est pourquoi l’adhésion à ces textes et à ce qu’ils affirment est une condition nécessaire pour faire partie de l’Église catholique romaine. Ainsi, non seulement ils sont étudiés (voir le Catéchisme de l'Église catholique (1992)), mais ils sont aussi repris par les catholiques lors de leur baptême et leur confirmation et redits à chaque messe dominicale.

Antérieurs au Grand Schisme de 1054, ces textes sont utilisés par de nombreuses autres Églises chrétiennes.

Dogmes et doctrines

À partir du Concile de Chalcédoine, l’Église n’a plus ajouté d’articles aux professions de foi. Mais l'Église catholique a défini ultérieurement un certain nombre de points de foi qui sont considérés comme incontournables pour qui s'affirme membre de l'Église. En ce sens, l'Église catholique est une Église dogmatique.

Les dogmes sont précis et leur articulation est juridiquement codifiée. Parmi les dogmes spécifiques à l’Église catholique romaine promulgués depuis 1054, on trouve :

Articles spécialisés

Liturgie

La liturgie catholique est l'ensemble des actes, des symboles et des paroles par lesquels l’Église aide les hommes à rendre un culte à Dieu et transmet la connaissance de Dieu aux hommes. Pour les chrétiens, la liturgie met l’homme en rapport direct avec Dieu. Voir l'article détaillé sur la liturgie catholique.

L'Église catholique, bien qu'ayant des règles strictes en matière de culte, notamment les cultes collectifs dont le principal est la messe, a une liturgie chargée d'histoire qui se décline différemment selon les traditions. Il existe principalement une tradition dite "latine" et une tradition "orientale". Le rite latin est principalement le rite romain, mais il se décline aussi en rite ambrosien, rite mozarabe, romano-lyonnais, cartusien, dominicain, etc. Les rites orientaux sont essentiellement : maronite, melkite, syriaque, copte (voir Églises catholiques orientales).

Théologie

Voir les articles spécialisés

Courants à l’intérieur de l’Église catholique romaine

Outre les diverses Églises se réclamant du catholicisme, le catholicisme romain abrite plusieurs courants, qui peuvent être à la fois séculiers et réguliers :

Ordres réguliers

Les principaux ordres réguliers sont :

Voir aussi : Liste des ordres réguliers catholiques

Autres communautés

  • Communautés ignatiennes
    • Communauté Vie Chrétienne
    • Mouvement des cadres chrétiens
  • Mouvements d'action catholique : associations regroupant des chrétiens par milieux sociaux (ACI, ACO, etc.)
  • Libéral, dont l’emblème en Europe est NSAE (« Nous sommes aussi l’Église »). Ce mouvement né dans les pays germanophones (« Wir sind Kirche »), lutte pour un plus grand rôle des croyants laïcs au sein de l’Église et pour des réformes sur la question des personnes remariées, des homosexuels, du célibat du clergé et pour l’admission des femmes parmi les prêtres ; l’Association Marcel Légaut, un courant libéral/progressiste au sein du catholicisme. Voir l’article Catholiques réformateurs.
  • Le mouvement dit Théologie de la libération : catholiques progressistes s'éloignent d'un catholicisme conservateur, au profit d'une voie dans laquelle l’action politique apparaît comme une exigence de l'engagement religieux dans la lutte contre la pauvreté. Théorisé à partir de 1972 par Gustavo Gutiérrez, ce courant théologique prône la libération des peuples et entend ainsi renouer avec la tradition chrétienne de solidarité. Ce courant latino-américain, essentiellement composé de dominicains et de jésuites est accusé par ses détracteurs d'être d'inspirations marxistes et ses théologiens sont souvent en délicatesse avec la Congrégation pour la doctrine de la foi, à l'instar de Jon Sobrino.
  • Doctrinal :
  • en marge de l'Eglise
    • Fraternité Saint-Pie-X, courant intégriste créé par l'Archevêque Mgr Lefebvre qui s'opposa aux idées de l'Église et sacra des Évêques pour perpétuer sa vision de la tradition, en désaccord avec le Concile Vatican II. Il fut ainsi excommunié par Jean-Paul II en 1988 pour acte schismatique (séparant) en ne suivant pas la nouvelle Église. La Fraternité célèbre la messe d'avant le Concile (messe tridentine) et refuse la liberté religieuse, l'oecuménisme et le dialogue avec les autres religions.

Situation de l’Église catholique dans le monde

Politique

Du fait de l’ambition politique des papes et du caractère nobiliaire des dignités et grades ecclésiastiques, l’histoire temporelle de l’Église catholique romaine s’entremêle étroitement avec l’histoire de l’Occident, jusqu’au printemps des peuples.

Longtemps puissance temporelle, l’Église catholique romaine se concentre progressivement sur sa mission spirituelle. Depuis Pastor Æternus, 1870, l’ambition de primauté symbolique se substitue à l’exercice temporel du pouvoir, progressant suivant les relations qu’elle entretient avec les gouvernements comme avec les autres religions. Voir : Lutte du sacerdoce et de l'Empire.

En 1929, le pape Pie XI signe les accords du Latran avec l'État italien qui lui concède l'existence de l'État du Vatican. Depuis Jean XXIII, les papes ont délaissé la tiare, couronne pontificale qui représentait le pouvoir temporel, le pouvoir spirituel et l'autorité sur les princes. Elle apparaît encore sur les armoiries de l'État du Vatican.

L'Église catholique est toujours présente dans les institutions politiques internationales (ONU, Europe). Elle joue parfois un rôle de médiation dans certains conflits.

L'Église catholique et la question sociale en Europe au XIXe siècle

Enfin, l'Église Catholique intervient également en matière sociale, notamment depuis la formulation de sa Doctrine sociale au XIXe. Voir article détaillé.

Par pays ou continents

Europe

La structure principale est la Conférence des évêques de France, ou C.E.F.
  • En Europe, il existe :
    • Le Conseil des Conférences Episcopales d'Europe (CCEE), qui est au service de la collégialité des conférences épiscopales d'Europe,
    • La Commission des Conférences épiscopales de la Communauté Européenne (COMECE), qui a pour objectif de créer des liens avec les instances européennes pour l’information des épiscopats européens. Elle dispose d'un bureau à Bruxelles.
    • L’Office catholique d’Information et d’Initiative pour l’Europe (OCIPE), qui a été fondé en 1956 à l'instigation de Mgr Weber, évêque de Strasbourg et confié à la Compagnie de Jésus.

Asie

Nombre de catholiques dans le monde

Le nombre de catholiques dans le monde est estimé par le Vatican à 1 098 366 000, en progression de 45 % depuis 1978, ce qui correspond globalement au taux d'évolution de la population mondiale[7],[8].

Graphique : estimations numériques par continent, exprimées en millions de catholiques.

Évolution par continent en millions de catholiques

Débats contemporains

Expression de la Trinité dans la confession de foi (Filioque)

Une procédure de non réception est en cours que peu de catholiques ont remarquée. On supprime, sans bruit et sans débat, le Filioque du symbole de Nicée-Constantinople. Normal, puisque [non neutre] le Filioque avait été ajouté pour répondre à l'arianisme qui faisait problème surtout du côté de l'empire d'occident. Le filioque ne faisait pas partie du symbole établi pendant le concile de Nicée-Constantinople et n'avait été ajouté que par l'Église de Rome, dans le but d'affirmer l'égalité entre le Fils et le Père.

Ceci dit, le filioque n'est pas, du point de vue catholique-romain, un problème théologique, mais disciplinaire [réf. nécessaire]. Les Églises de la communion orthodoxe (Églises des Sept Conciles) y voit, quant à elles, précisément un problème théologique puisque le filioque aurait symboliquement transformé le Dieu Tri-Unitaire de triangle théologique équilatéral (que les Orthodoxes conservent) en triangle théologique isocèle (que le filioque aurait créé). Qu'il soit enlevé n'est pas un problème, puisqu'il n'aurait jamais dû en faire partie de toute façon. Le débat est donc inutile, ce serait ridicule que d'en faire un objet de scandale.

Cette procédure est en cours depuis la publication de la déclaration Dominus Jesus, en 2000 dont il fut absent 4 jours durant dans la version française publiée sur le site du Vatican. [réf. nécessaire] Rétabli dans la version française, il est toujours absent des versions dans les autres langues européennes de la confession de foi qui ouvre le document. Les observateurs ont remarqué que dans les prières publiques, le pape Jean-Paul II l’omettait systématiquement.

Le Filioquisme, un ajout de Charlemagne [réf. nécessaire], matérialise une série de ressentiments entre les christianismes orientaux et occidentaux, qui aboutit au Grand Schisme de 1054. L’actuelle procédure de non-réception est significative des efforts de l’église romaine en direction des églises orthodoxes. C’est la première fois qu’elle consent un compromis doctrinal. En fait Charlemagne n'a fait que rendre public l'ajout qui avait déjà été fait plus discrètement depuis trois siècles.

Relations avec les autres religions

Pour les autres Églises chrétiennes :

Concernant plus précisément les relations avec le judaïsme, l'Église catholique a reconnu que certains de ses fidèles avaient péché :

« Nous regrettons profondément les erreurs et les fautes de ces fils et filles de l’Église. Nous faisons nôtres les paroles de la Déclaration Nostra aetate du Deuxième Concile du Vatican, qui affirme sans équivoque : “ L’Église [...] ne pouvant oublier le patrimoine qu’elle a en commun avec les juifs, et poussée, non pas par des motifs politiques, mais par la charité religieuse de l’Évangile, déplore les haines, les persécutions et toutes les manifestations d’antisémitisme, qui, quels que soient leur époque et leurs auteurs, ont été dirigées contre les juifs ”.» [9]

Voir pour plus de détails : Antijudaïsme chrétien dans l'histoire

L'Église se rend compte que les prises de position des premiers siècles de certaines personnalités chrétiennes (voir supersessionisme) ne sont plus de mise. Elle est consciente qu'un renouvellement de la théologie est nécessaire dans ce domaine, et celui-ci est en cours depuis l'après-guerre et le concile Vatican II (déclaration Nostra Ætate sur les relations avec les autres religions, 1965).

Autres débats contemporains

Notes

  1. D'après l'édition 2009 du World Fact Book de la CIA, les catholiques représentent 16,99 % des 6,79 milliards de personnes humaines peuplant la terre.
  2. Ce qui est la définition même du mot 'catholique'
  3. A dire vrai, le titre de cette page Église catholique romaine est un anglicisme. A sa signature au bas de documents officiels le pape ajoute simplement Évêque de l'Église catholique
  4. article 82 du Catéchisme de l'Église catholique publié en 1992
  5. Dei Verbum 9
  6. Vatican II, constitution dogmatique Lumen Gentium (sur l'Église) 8 [1]
  7. Bureau des statistiques de l'Église catholique.
  8. (en) Annuarium Statisticum Ecclesiae (édition 2004).
  9. Nous nous souvenons : une réflexion sur la Shoah (1998)

Voir aussi

Liens internes

Bibliographie

  • Géopolitique du Catholicisme, de Patrick Levaye (Editions Ellipses, 2007) ISBN 2729835237

Liens externes

Doctrine
Histoire religieuse
  • Yves Congar,L'Église, De saint Augustin à l'époque moderne, éd. Cerf, 1997, texte intégral en ligne
  • Paul Poupard, président du Conseil pontifical de la culture, article Pierre et Paul aux origines de l'Église de Rome, in Clio.fr, avril 2002 [3] par Paul Poupard, Président du Conseil pontifical de la culture.
Apologétique
  • René François Rohrbacher, Histoire universelle de l'Église catholique, livre ancien à télécharger sur Gallica
  • Johann Alzog, Histoire universelle de l'Église, livre ancien à télécharger sur Gallica
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