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Jean Mathieu Philibert Sérurier
Jean Mathieu Philibert Sérurier Surnom La Vierge d'Italie Naissance 8 décembre 1742
Laon, FranceDécès 21 décembre 1819 (à 77 ans)
Paris, FranceOrigine France Allégeance Royaume de France
Royaume de France
République française
Empire français
Royaume de France
Empire français (Cent-Jours)
Royaume de FranceArme Infanterie Grade Maréchal d'Empire Service 1755 - 1815 Conflits Guerres de la Révolution
Guerres napoléonniennesFaits d’armes Armée d'Italie Distinctions Comte d'Empire
Légion d'honneur
Ordre royal et militaire de Saint-LouisHommage Nom gravé sous l'Arc de Triomphe de l'Étoile Autres fonctions Membre du Sénat conservateur
Pair de FranceJean-Mathieu Philibert Sérurier (Laon, 8 décembre 1742 - Paris, 21 décembre 1819), fut un général de la Révolution française et Maréchal d'Empire (1804).[1] Il fut également nommé Comte d'Empire et devint Pair de France à la Restauration.
Sommaire
Biographie
Origine
Lieutenant à la milice provinciale de Laon en 1755, à l'âge de treize ans, il suit une carrière lente et est enseignant au régiment d'infanterie d'Aumont en 1759. Il fait la campagne en Allemagne, est blessé à Warburg en 1760.
Pendant la monarchie
Sérurier est un des rares généraux de Napoléon qui ait affronté les Prussiens durant la guerre de Sept Ans. Il se rend au Portugal, puis est nommé lieutenant au régiment de Beauce infanterie. Il sert en Corse sous Marbeuf en 1770, rentré en France, il est nommé capitaine en 1778. Après une demande de mise à la retraite en 1788, il devient commandant au Médoc infanterie en 1789.
La Révolution française
Il fait face à une révolte de soldats agités par la Révolution française, lorsqu'il est lieutenant-colonel du 70e régiment en garnison à Perpignan. Face à ces soldats patriotes, son aristocratisme est condamné. S'apprêtant à émigrer, il est cassé de son grade et arrêté le 10 octobre 1792[2]. Réintégré par Barras, il lui doit sa place de général de brigade à l'armée d'Italie le 25 juin 1793.
La Campagne d'Italie
Il combat en Italie les Piémontais. Lorsque Napoléon Bonaparte prend le commandement de l'armée d'Italie, il est l'un de ses adjoints appréciés par son sérieux et son courage.[3]
Il contribue à la bataille de Mondovi (21 avril 1796), à la bataille de Lonato (23 novembre 1795) et à la Favorite (16 janvier 1797). Il se distingue au siège de Mantoue le 2 février 1797 (14 Pluviôse an V), au passage du Tagliamento. Bonaparte apprécie cet homme intègre, dévoué et incapable d'intrigues et lui confie le soin de remettre au Directoire les drapeaux pris à l'ennemi, en juin 1797.
Par le traité de Campo-Formio, la République de Venise est presque tout entière sous la domination autrichienne ; Sérurier, nommé gouverneur de Venise le 18 octobre 1797, est chargé de l'évacuation trois mois après et emporte vivres, munitions, armes et objets d'art.
Trop âgé pour être de l'expédition d'Égypte, il trouve un commandement dans l'armée d'Italie. Il se signale à Pastrengo (26 mars 1799), il occupe Lucques en 1799, sert sous Schérer, mais échoue devant Vérone et doit capituler à Verderio (28 avril) devant des forces très supérieures. Remis en liberté sur parole par Souvarov, il rentre en France.
L'Empire
Surnommé la « Vierge d'Italie » en raison de son intégrité, Sérurier commande la réserve à Paris. Cantonné au quartier du Point du Jour à Saint-Cloud, il laisse faire le coup d'État du 18 brumaire. Napoléon Bonaparte le nomme sénateur dans la première tournée de décembre 1799.
Vice-président du sénat en 1802 ; préteur du sénat en 1803, il est gouverneur des Invalides pendant toute la durée du gouvernement impérial et maréchal d'Empire en 1804, Grand Aigle de la Légion d'honneur en 1805 (correspondant à la dignité actuelle de Grand-Croix) et comte de l'Empire en 1808. Il devient commandant général de la garde nationale de Paris en 1809.
Dans la nuit du 30 aux 31 mars 1814, il ordonna l'incinération, dans la cour des Invalides, des 1.417 drapeaux pris à l'ennemi depuis les guerres de Louis XIV, ainsi que l'épée et des insignes de Frédéric II de Prusse. Les cendres furent ensuite jetées à la Seine.
La Restauration
Il vote la déchéance de Napoléon Ier au Sénat et se rallie à Louis XVIII, qui en fait un pair de France. Il revient vers l'Empereur durant les Cent-Jours mais reste à l'écart de toute activité. La seconde Restauration le punira en le mettant au traitement de réforme et en le rayant de la chambre des pairs alors qu'il vota la mort du maréchal Ney. Il est remplacé dans le gouvernement des Invalides par le duc de Coigny.
Il ne retrouve sa dignité de maréchal de France qu'au 1er janvier 1819 en ayant obtenu peu de temps avant la Grand-croix de Saint-Louis. Il meurt à Paris le 21 décembre 1819. Sa dépouille a été déposée aux Invalides en 1847.
Descendance
Sa fille unique Marguerite Desprez-Serurier (1795-1854) épouse en 1814 Eugène d'Avrange du Kermont (1784-1863). Ils eurent trois fils Eugène, Louis et Félix dont est issue une nombreuse descendance aujourd'hui représentée par les familles Chaix de Lavarène, Brochard de La Rochebrochard et Caillol.
Réglement d'armoiries
Figure Blasonnement Armes de Comte de l'Empire : De gueules, au lévrier assis d'argent ; au canton des Comtes Sénateurs brochant.[4][5]
Armes du comte-Pair de France sous la Restauration : De gueules, au lévrier assis d'argent, colleté et terrassé de sable.[6][7][5] Notes et références
- ↑ Marmont en dressa le portrait suivant : « Sa taille était haute, son air sévère et triste, et une cicatrice à la lèvre allait bien à sa figure austère. Aimant bien, probe, désintéressé, homme de devoir et de conscience, il avait des opinions opposées à la Révolution. » (Mémoires du maréchal Marmont, duc de Raguse, de 1792 à 1841, Paris, 1857, t. I, p. 149)
- ↑ « Sérurier et Hédouville cadet marchaient de compagnie pour émigrer en Espagne ; une patrouille les rencontre ; Hédouville, plus jeune, plus leste, franchit la frontière et va végéter misérablement en Espagne. Serrurier, obligé de rebrousser dans l'intérieur, et s'en désolant, devint maréchal, exemple bien singulier du hasard sur les destinées des hommes. » (Las Cases.)
- ↑ « Sérurier, né dans le département de l'Aisne, était major d'infanterie à l'époque de la Révolution ; il avait conservé toutes les formes et la rigidité d'un major. Il était fort sévère sur la discipline et passait pour aristocrate, ce qui lui a fait courir bien des dangers au milieu des camps, et surtout dans les premières années. Il a gagné la bataille de Mondovi et pris Mantoue. Il a eu l'honneur de voir défiler devant lui le maréchal Wurmser. Il était brave, intrépide de sa personne, mais peu heureux. Il avait moins d'élan que Masséna et Augereau ; mais il les dépassait par la moralité de son caractère, la sagesse de ses opinions politiques et la sûreté de son commerce. Il eut l'honorable mission de porter au Directoire les drapeaux pris au prince Charles. » (Montholon.)
- ↑ La noblesse d'Empire sur http://thierry.pouliquen.free.fr
- ↑ a et b Source : www.heraldique-europeenne.org
- ↑ Source : www.newgaso.fr
- ↑ Source : Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) sur www.heraldica.org
Source partielle
- « Jean Mathieu Philibert Sérurier », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] (Wikisource) ;
- « Jean Mathieu Philibert Sérurier », dans Adolphe Robert, Edgar Bourloton et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français (1789-1891), XIXe siècle [détail de l’édition] (Wikisource) ;
Liens externes
- Archives nationales (CARAN) – Service Historique de l’Armée de Terre – Fort de Vincennes – Dossier S.H.A.T. Côte : S.H.A.T.: 6 Yd 28.
- Côte S.H.A.T., état de services, distinctions sur web.genealogie.free.fr : Les militaires
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