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Lucques
Vue de la villeAdministration Nom italien Lucca Pays Italie Région Toscane Province Lucques Code ISTAT 046017 Code postal 55100 Préfixe tel. 0583 Maire Mauro Favilla (2007) Site web www.comune.lucca.it/ Culture et démographie Population 84 939 hab. (31-12-2010[1]) Densité 459 hab./km² Gentilé lucquois Saint patron Saint Paolino Fête patronale 12 juillet Géographie Coordonnées Altitude 19 m Superficie 185 km² Code cadastral E715 Lucques (Lucca en italien) est une ville italienne d'environ 85 000 habitants, chef-lieu de la province du même nom, située en Toscane. Elle fut autrefois, avant la réalisation de l'unité italienne, une ville libre puis la capitale de la principauté souveraine puis duché de Lucques (1815-1847). Elle se trouve non loin de la mer Tyrrhénienne, plus exactement à une vingtaine de kilomètres de la côte ligure (mer Ligure).
C'est une ville fortifiée avec un grand nombre de monuments historiques, principalement des églises, mais aussi des villas et des palais comme le palais Pfanner et son célèbre jardin.
En 1989, elle recoit le Prix de l`Europe[2].
Sommaire
Histoire
Antiquité
Lucques a été fondée par les Étrusques et devint une colonie romaine en 180 av. J.-C.. Jules César, Pompée et Crassus y renouvelèrent leur triumvirat en 56 av. J.-C.
Le quadrillage des rues du centre historique conserve le plan romain, la Piazza San Michele occupe l'ancien forum et la Piazza dell'anfiteatro occupe l'ancien amphithéâtre romain de Lucques.
Haut Moyen Âge
Pillée par Odoacre, Lucques est une cité prospère à l'époque de la reconquête byzantine de Narsès, qui s'en empare après un siège de trois mois en 553. Sous les Lombards, un duc y frappait sa propre monnaie.
Moyen Âge
La cité tire sa prospérité de commerce de la soie, qui devient florissant à partir du XIe siècle et rivalise avec les soies byzantines. La ville est alors également la capitale de la Toscane.
Après la mort de Mathilde de Toscane, la cité s'érige en commune libre, avec la charte de 1160. Elle devient une république indépendante pour plus de cinq siècles. Dante y passe une partie de sa vie en exil.
Les guerres incessantes en Italie centrale donnent l'occasion à Uguccione della Faggiuola de se rendre maître de Lucques en 1314, mais les Lucquois l'expulsent deux ans après, et livrent la ville au condottiere Castruccio Castracani. Ce tyran fait de Lucques l'État le plus puissant de l'Italie centrale, rivale de Florence, jusqu'à sa mort en 1328. Machiavel fait sa biographie dans La vie de Castruccio Castracani da Lucca Lucques redevint une république en 1372. Le pouvoir législatif appartient au Conseil général constitué à l’origine par l’ensemble des citoyens, réduit ensuite à 180 membres élus (90 par terziere -quartier- à savoir San-Martino, San-Paolino et San-Salvatore). Le Conseil général délègue au Conseil des Trente-six (12 représentants par quartier) qu’il a désigné certains pouvoirs. Le pouvoir exécutif est assuré par le «Consiglio dei Anziani» - le conseil des Anciens- composé de 9 personnes (trois pour chacun des quartiers) et par le gonfalonier, premier magistrat de la commune qui garde les clés des portes de la ville, du Trésor et de la Monnaie. Le Conseil est Vicaire impérial en reconnaissance de l’autorité suprême qu’il exerce au nom de l’empereur du Saint Empire romain germanique. Il est élu suivant une procédure complexe.
En 1392, la lutte pour le pouvoir entre les familles Forteguerra et Guinigi entraînera les assassinats du gonfalonier Bartolomeo Forteguerra et en 1400 de Lazzaro Guinigi, chef de la fraction qui contrôlait la cité. Après une habile manœuvre le fils de Lazzaro Guinigi, Paolo fut élu seigneur de Lucques. Il rétablit la paix civile, favorise le retour des émigrés, relança l’économie et réforma le système fiscal. Il mena une politique extérieure de prudence en essayant de rester en dehors des évènements qui ensanglantaient une fois de plus l’Italie tout en s’opposant à la politique expansionniste de Florence.
Sa femme Ilaria del Carreto décéda en 1405, et il lui fit construire un monument funéraire toujours célèbre pour sa beauté par le Siennois Jacopo della Quercia, œuvre majeure de la sculpture gothique renaissance en Italie qui se trouve dans le Dôme de Lucques.
La république fut restaurée. Lucques continua la guerre avec Florence. Grâce à l’alliance avec les Visconti, ducs de Milan, elle résista avec succès et obtint la paix en 1438 mais son territoire fut amputé.
En 1494, Lucques accueillit le roi de France Charles VIII qui menait son armée contre Naples. Elle lui accorda un prêt de dix mille ducats d’or. Il invita les marchands lucquois à s’installer en France et à venir aux foires de Lyon où s'installèrent de nombreuses compagnies lucquoises qui y apportèrent l'industrie de la soie. Lucques reprit sa politique contre Florence favorisant la révolte de Pise mais dut abandonner sa politique francophile.
Lucques eut toujours à faire preuve d’habileté pour conserver son indépendance face à l’Empereur, au Souverain pontife et en particulier durant les Guerres d’Italie entreprises par les rois de France.
Dans la première partie du XVIe siècle, les marchands de Lucques rapportèrent de leurs fréquents voyages à l’étranger des livres de Luther suscitant l’indignation des autorités ecclésiastiques locales.
L’agitation religieuse prit une double forme : d’une part en mai 1538 une révolte populaire avec le discours sur la pauvreté de Bernardini Ochino et d’autre part un mouvement qui plus près de l’esprit d’Erasme se basait sur le retour à l’étude et à la méditation des Évangiles, qui toucha essentiellement l’aristocratie et la bourgeoisie de Lucques.
Plusieurs prédicateurs vinrent à Lucques et les progrès de la Réforme y furent importants. Le fameux théologien Pier Martire Vermigli (1499-1562) lui-même séjourna à Lucques à partir de 1541 au couvent de San Frediano. C’est à partir de 1536 que commença l’exode des premières familles nobles de la République vers Genève ou d’autres places comme Anvers ou Lyon.
Le 21 juillet 1542, le pape Paul III par la bulle Licet ab initio créa la congrégation du Saint-Office (l’inquisition) destinée à lutter contre l’hérésie. Le cardinal lucquois Guidiccioni, membre du Saint-Office accusa le gouvernement et le clergé de faciliter la propagation de l’hérésie et quatre admonestations furent adressées au gouvernement. La menace d’une action directe de l’inquisition amena la république à prendre des mesures d’autant plus urgentes que couraient des rumeurs sur un accord entre l’empereur et Cosme Ier de Médicis sur l’annexion de Lucques par le duché de Toscane.
En 1546, prend place la conjuration de Francesco Burlamacchi qui visait à s’opposer aux menées de Cosme Ier de Toscane pour conserver sa liberté à Lucques.
Dans les années suivantes, les persécutions se multiplièrent et la République créa un Office de la Religion qui était en charge de surveiller le comportement religieux des citoyens. Lucques fut une des villes italiennes où la population adhéra le plus à la Réforme.
Lucques doit son succès à ses banques et au commerce des tissus. Elle parvient à maintenir son indépendance malgré les guerres qui ravagent régulièrement l'Italie.
Les principales familles de Lucques furent : les Arnolfini dont Jan van Eyck fera un tableau célèbre Les Époux Arnolfini, les Micheli, les Cenami, les Calandrini originaire de Sarzana, les Burlamacchi, les Sbarra, les Balbani, les Turrettini, parmi les plus actives dans le commerce de la soie en France et en Flandres, dont des membres furent maîtres de la monnaie de Paris aux XIVe et XVe siècles sous le nom d’Isbarre ; Diversi, Guidiccioni, Trenta, Diodati dont est issu Giovanni Diodati, Buonvisi, Guinigi, Rapondi dont est issu Dino Rapondi, connu sous le nom de Dyne Raponde, banquier de Philippe le Hardi.
En 1408, Lucques accueille le synode qui doit résoudre le schisme de la papauté.
La république de Lucques
Après 1628, la démocratie lucquoise se mue en oligarchie.
Lucques demeure une république indépendante jusqu'à la conquête par les Français en 1799. Napoléon Ier en fit une principauté pour sa sœur Élisa. La principauté se mua en duché, attribué aux Bourbon-Parme, en 1815, et rattaché à la Toscane en 1847.
Les souverains successifs du duché sont :
- Marie Louise d'Espagne (1782-1824),
- son fils Charles Louis (1799-1883), jusqu'au traité de Modène le 5 octobre 1847, signé avec le grand-duc de Toscane Léopold II (1797-1870).
Économie
Culture
À Lucques se trouvent deux musées nationaux (Museo Nazionale Villa Guinigi et Museo e Pinacoteca Nazionale di Palazzo Mansi). Le Ministére de la culture italienne a un office a Lucques (Sprintendenza per le province di Lucca e Massa-Carrara). Encore ont grade importance l'Accademia Lucchese di Scienze Lettere e arti (la fondation de cet institut remonte au XVI siecle), L'institut Universitaire de doctorat IMT et le Jardin Botanique fondé en 1821.
Monuments
- L'enceinte fortifiée, Mura di Lucca et sa promenade piétonnière, la passeggiata delle Mura
et ses portes historiques :- la Porta San Pietro,
- la Porta Santa Maria,
- la Porta San Donato.
et les nouvelles : - la Porta Elisa
- la Porta Sant'Anna
- la Porta san Jacopo
Rues
- Via Fillungo
- Via Santa Croce
- Via Guinigi
Musées
- Musée national de la villa Guinigi
- Palazzo Pfanner : exposition permanente d'instruments médico-chirurgicaux du docteur Pietro Pfanner (1864-1935).
- Museo Casa de Noël Giacomo Puccini
- Musée de la cathédrale
- Pinacoteca Palazzo Mansi
- Orto Botanico
- Museo Civico di Villa Paolina
- Musée historique de la Résistance
Places
- La piazza dell'anfiteatro qui occupe l'ancien amphithéâtre de Lucques
- La piazza Napoleone
- La piazza San Martino
- La piazza San Michele, l'ancien forum romain
Églises
- L'église San Michele in Foro
- La cathédrale Saint-Martin de Lucques, le Duomo di San Martino
- Basilica di San Frediano
- L'église Santi Giovanni e Reparata
- L'église San Pietro Somaldi
- La chartreuse de Farneta
- La pieve San Giorgio a Bràncoli
Palais
- Le palais Pfanner et son jardin à l'italienne inspiré de celui de Boboli
- Le Palazzo Ducale
- Le Palazzo Cenami
- Le palais, les maisons et la Torre Guinigi avec son jardin suspendu au sommet planté de chênes verts
- La Torre delle Ore
Villas
- Villa Buonvisi Oliva
Extra-muros
- Villa Guinigi
- Villa Bernardini
- Villa Bottini o Buonvisi al Giardino
- Villa Grabau
- Villa Mansi
- Villa Oliva
- Villa Paolina
- Villa Reale di Marlia
- Villa Torrigiani (Capannori)
- Villa Rinaldi Nardi
Administration
Liste des maires (sindaci) successifs Période Identité Parti Qualité 1998-13 juin 2007 Pietro Fazzi Centre-droit 13 juin 2007 Mauro Favilla Centre-droit Toutes les données ne nous sont pas encore connues. Hameaux
Antraccoli, Aquilea, Arancio, Arliano, Arsina, Balbano, Cappella, Carignano, Castagnori, Castiglioncello, Cerasomma, Chiatri, Ciciana, Deccio di Brancoli, Fagnano, Farneta, Gattaiola, Gignano di Brancoli, Maggiano, Massa Pisana, Mastiano, Meati, Monte San Quirico, Montuolo, Mutigliano, Mugnano, Nave, Nozzano, Nozzano San Pietro, Nozzano Vecchia, Ombreglio di Brancoli, Palmata, Piaggione, Piazza di Brancoli, Piazzano, Picciorana, Pieve di Brancoli, Pieve Santo Stefano, Ponte a Moriano, Ponte del Giglio, Ponte San Pietro, Pontetetto, Saltocchio, San Cassiano a Vico, San Cassiano di Moriano, San Concordio di Moriano, San Donato, San Filippo, San Gemignano, San Giusto di Brancoli, San Lorenzo a Vaccoli, San Lorenzo di Moriano, San Macario in monte, San Macario in piano, San Michele di Moriano, San Michele in Escheto, San Pancazio, San Pietro a Vico, San Quirico di Moriano, San Vito,Sant'Alessio, Sant'Angelo in Campo, Sant'Ilario di Brancoli, Santa Maria a colle, Santa Maria del giudice, Santissima Annunziata, Santo Stefano di Moriano, Selve, Sesto di Moriano, Sorbano del giudice, Sorbano del vescovo, Stabbiano, Tempagnano di Lunata, Torre, Torre alla Maddalena, Torre Alta, Tramonte, Tramonte di Brancoli, Vallebuia, Vecoli, Vicopelago, Vinchiana
Communes limitrophes
Borgo a Mozzano, Camaiore, Capannori, Massarosa, Pescaglia, San Giuliano Terme (Pise), Vecchiano (Pise)
Évolution démographique
Habitants recensés
Jumelages
La Sainte-Face de Lucques
La Sainte-Face de Lucques (Volto Santo di Lucca) ou « Saint Voult » ( à ne pas confondre avec la Sainte-Face du Voile de Véronique) est un crucifix qui se trouve au dôme de Lucques, et que selon la légende Nicodème, disciple du Christ, aurait sculpté de mémoire après la déposition du tombeau, d’après les traits mêmes de Jésus. Jeté à la mer, sur ordre divin, il aurait fini par s’échouer au VIIIe siècle à Luni (Sarzane). Diffusée au Moyen Âge par les marchands lucquois qui installaient des autels ou des chapelles du Volto Santo dans les villes où ils s’établissaient et où ils pouvaient se réunir, sa renommée devint immense. Elle fut telle qu’au XIIIe siècle et XIVe siècle, les rois de France prêtaient serment « par saint Vaudeluc » [3]. Les patriciens de Lucques firent partie de la confrérie du Saint Voult.
Personnalités liées à Lucques
Lucques est la ville natale de :
- Sainte Zita de Lucques, y est née en 1212 et morte en 1272, puis canonisée en 1696. Son corps momifié naturellement, retrouvé en 1580, est toujours exposé dans la basilique San Frediano.
Elle est la sainte patronne de la ville, représentée avec un trousseau de clefs suspendu à sa ceinture et une cruche. - L'atelier des Berlinghieri des peintres gothiques : Marco Berlinghieri, Barone Berlinghieri, Bonaventura Berlinghieri nés à Lucques
- Francesco Burlamacchi (Lucques 27 septembre 1498 – Milan 24 février 1548) Premier héros de l’Unité italienne
- La famille de François Andréossy, ingénieur du roi, le collaborateur de Pierre-Paul Riquet.
- Castruccio Buonamici, écrivain italien, l'un des plus élégants écrivains latins du XVIIIe siècle, (Lucques 1710 - 1761)
- Castruccio Castracani, condottière (Lucques 1281 - Lucques 1328)
- Di Vecchio Raffaello, peintre
- Filippo Buonamici, écrivain italien (Lucques 1705 - ? )
- Pompeo Batoni, peintre (Lucques, 1708 - Rome, 1787)
- Le pape Lucius III né Ubaldo Allucingoli, évêque d'Ostie, cardinal, puis pape (Lucques 1097 - Vérone 1185)
- Mario Cipollini, coureur cycliste (Lucques 1967 - )
- Scipion Sardini, financier au service de Catherine de Médicis puis d'Henri III de France (Lucques 1526 - Paris 1609)
- Francesco Carrara, juriste et homme politique, né et mort à Lucques (1805-1888)
Lucques est également la ville natale des compositeurs :
- Francesco Geminiani, le 5 décembre 1687
- Gioseffo Guami, en 1540
- Luigi Boccherini (Lucques 1743 - Madrid 1805)
- Giacomo Puccini (Lucques 1858 - Bruxelles 1924)
- Alfredo Catalani, 19 juin 1854
D'autres personnalités y ont vécu :
- Sainte Gemma Galgani (1878 - 1903), mystique chrétienne amoureuse du Christ, ayant eu la grâce des stigmates
- Lorenzo Nottolini, architecte italien (1787 - 1851)
Notes et références
- (it) Popolazione residente e bilancio demografico sur le site de l'ISTAT.
- http://assembly.coe.int/Committee/ENA/EuropaPrize/50thAnniversary/EuropePrizeMap.asp
- Léon Mirot, La Fondation de la chapelle du Volto Santo en l'église du Saint Sépulcre à Paris. Ed. Lucca, 1934.
Voir aussi
Catégories :- Commune de la région Toscane
- Commune de la province de Lucques
- Ville italienne de plus de 50 000 habitants
- Chef-lieu d'une province italienne
- Ancien pays d'Europe
- Ville libre d'Empire
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