- Seignelay (Yonne)
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Seignelay Administration Pays France Région Bourgogne Département Yonne Arrondissement Auxerre Canton Seignelay
(chef-lieu)Code commune 89382 Code postal 89250 Maire
Mandat en coursThierry Corniot
depuis le 13 février 2009Intercommunalité Communauté de communes du Seignelois Site web [1] Démographie Population 1 583 hab. (2007) Densité 118 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 88 m — maxi. 192 m Superficie 13,47 km2 Seignelay est une commune française, située dans le département de l'Yonne et la région Bourgogne.
Sommaire
Géographie
La commune de Seignelay se situe à 14 kilomètres au nord d'Auxerre entre les rivières de l'Yonne et du Serein.
Histoire
(Les premières traces du village dateraient de -54 av. J.-C après l'invasion de l'armée romaine.)[réf. nécessaire]
Une légion aurait construit (un camp au sud de l'actuel village)[réf. nécessaire] , mais aussi de nombreuses routes, la plus importante étant la Via Agrippa, qui passait à Héry et au Baudières. Il ne reste de ces voies qu'un petit pont de pierre à Venouse.Depuis 711, les Sarrasins occupaient la péninsule Ibérique, et continuaient lentement à avancer vers le nord, au-delà des Pyrénées, si bien qu'à partir de 725, ayant déjà conquis le Languedoc, ils ravageaient la vallée du Rhône, allant jusqu'à mettre à sac la ville d'Autun (le 22 août 725), et assiéger, en territoire franc, la ville de Sens.
Saint Ebbon[1], archevêque de Sens, repoussa les Sarrasins et les accula jusqu'à l'emplacement actuel de Seignelay où il remporta en 727 la victoire sur les envahisseurs, 5 ans avant que Charles Martel ne les repoussât définitivement du territoire franc par la victoire de Poitiers le 25 octobre 732
La tradition veut qu'en action de grâce de cette victoire, Saint Ebbon ait fait ériger une chapelle à la place d'une tour romaine où furent arborées, en signe de triomphe, les enseignes enlevées à l'ennemi.Le nom de Seignelay tire son origine du nom celtique "Sigl, Siglen" qui désigne un marais, et qui a donné "Sigliniacum" cité en 864 par le moine Glaber, signifiant littéralement: "qui borde un cours d'eau marécageux"[2], en référence à la rivière du Serein qui s'écoule au bas du promontoire ou s'établit Seignelay.
Au XIIIe siècle "Sigliniacum" devient "Saligniacum[3]", puis "Seillenay" au XVe siècle et c'est, au temps de Colbert, au XVIIe siècle, que Seignelay prend son nom actuel, bien que souvent écrit à cette époque "Seignelai": la première trace de l'orthographe "Seignelay" apparaissant en 1667 dans une correspondance[4] de Colbert.
Dès le XIIIe siècle, existait un château à Seignelay ; en 1378, cette terre fut acquise par Philippe de Savoisy, favori de Charles V. Son fils Charles de Savoisy, chambellan de Charles VII et baron de Seignelay, fit rebâtir le château en 1410 en le fortifiant de 17 tours[5].
En 1657, Colbert acheta la baronnie de Seignelay. En 1664, il créa à Seignelay trois manufactures: serge (drap et soie), dentelles et bas de laine. En 1684 il ne resta plus en activité que la manufacture de dentelle qui elle-même ne tarda pas a disparaître.
Avec les services de l'architecte du roi Le Vau, il fit moderniser le château en le réduisant à 13 tours, créa un bailliage, construisit des halles, un four public, un pressoir, un grenier à sel, une hôtellerie. En 1668, le roi érigea Seignelay en marquisat, mais Colbert n'osa porter le titre et c'est son fils aîné qui le porta et que l'on désigna sous le nom de Jean-Baptiste Colbert, marquis de Seignelay.
En 1724 seigneurie et château passèrent par mariage aux Montmorency-Luxembourg.
Mis sous séquestre à la Révolution et vendu en l'an VI, le château fut démoli en 1798 et ses matériaux utilisés principalement pour la construction de la caserne et des écuries de Joigny, du manoir voisin de Guillebaudon, d'édifices privés et pour l'empierrement des routes.Événements historiques marquants
- 4 juillet 1429: Jeanne d'Arc passe par Seignelay, venant d'Orléans pour assister en la cathédrale de Reims au sacre de Charles VII, roi de France le 17 juillet 1429,
- 31 mai 1683: "Le lundi 31 mai, Louis XIV, roi de France, après avoir couché à Auxerre, la nuit du dimanche au lundi, a fait honneur à M. de Seignelay de venir en compagnie prendre en son parc le divertissement de la chasse, après quoi, étant entré en son château, il trouva en la grande salle une magnifique collation qu'il prit, et il s'en retourna coucher à Auxerre." (Extrait des anciens registres de catholicité des paroisses du département de l'Yonne)
- Hiver 1709: Seignelay - "En l'année 1709, il y eut un si cruel hiver qui commença le jour des Roys, que jamais il n'y en peut avoir un si long et si rude ; il se reprit à trois fois ; tous les arbres furent gelez, les noyers surtout et les arbres fruitiers ; les bleds périrent en terre et les vignes, de sorte qu'il n'y eut point de récolte que d'orge et d'avoine. La disette vint ensuite : on vendoit le bichet de bled jusqu'à 20 et 22 livres ; la pinte de vin 10 et 12 solz et davantage. Le bichet d'orge se vendoit 7 à 8 francs. Le désastre fut universel. On trouvoit à la campagne non-seulement des hommes morts de froid, mais encore les oiseaux et les bêtes fauves dans les grands bois." (Le bichet de froment de Seignelay contenait 56 litres ; Extrait des anciens registres de catholicité des paroisses du département de l'Yonne)
- en 1869, en hommage à Jean-Baptiste Colbert, marquis de Seignelay, la marine française a donné le nom Le Seignelay[6], à un croiseur qui a mené plusieurs campagnes jusqu'en 1892 en océan Indien et océan Pacifique,
Personnages liés à la commune
- Guillaume[7] de Seignelay, né à Seignelay vers 1164 et mort à Paris le 23 novembre 1223, fut le 58ème évêque d'Auxerre de 1207 à 1220 et évêque de Paris de 1220 à 1223; son frère aîné Manassès fut évêque d’Orléans,
- Jean-Baptiste Antoine Colbert, marquis de Seignelay, (01/11/1651 - 03/11/1690), fils aîné de Jean-Baptiste Colbert (1619 -1683), fut nommé le 6 septembre 1683, à la mort de son père, secrétaire d’État de la Marine de Louis XIV.
- Georges-Bénigne Liegeard[8], né à Seignelay (19/03/1768 - 01/08/1857), Préfet des Hautes-Alpes, du 18 mars 1819 au 27 juin 1823,
- Waast-Barthélemy Henry, prêtre et historien né à Seignelay le 6 février 1797 et décédé en 1884, auteur entre autres ouvrages des "mémoires historiques sur la ville de Seignelay" parus en 1833 ainsi que d'une "notice sur les tombeaux de Quarré-les-Tombes" parue en 1861,
- Alphonse Darlot, opticien né à Seignelay (03/09/1828 - 05/10/1895), améliora le daguerréotype, ancêtre de la photographie, par la mise au point avec le Viennois Josef Max Petzval d'un objectif à quatre lentilles, seize fois plus lumineux que celui utilisé par Daguerre,
- Joseph-Aventin Veissiere, né en 1805, peintre sur verre (vitraux), dont l'atelier était situé à Seignelay vers 1843,
- Henri Joly, né à Auxerre le 10 décembre 1839 et décédé à Seignelay le 12 juin 1925, philosophe et sociologue, connu principalement pour ses ouvrages sur la criminologie,
- Paul (Louis Narcisse) Grolleron, peintre militaire né à Seignelay (1848 - 1901), formé dans l'atelier du peintre Léon Bonnat, a peint de manière très réaliste des scènes de batailles, des scènes de la vie de l'armée et des portraits de militaires dont Le Hussard[9], huile sur toile, 42 x 33 cm,
- Abel Moreau, romancier populaire né à la Tuilerie de Vaucherey, près de Seignelay (1893 - 1977), dont L'île du Paradis (1935) chez Flammarion,
- Jacques d'Arnoux, écrivain et aviateur français, né à Seignelay en 1896,
- André Paulvé[10], producteur de films né à Seignelay (30/10/1898 - 08/07/1982), Pièges (1939) de Robert Siodmak, Lumière d'été (1942) de Jean Grémillon, Les visiteurs du soir (1942) de Marcel Carné, l'Éternel Retour (1943) de Jean Delannoy, Les enfants du paradis (1944-1945) de Marcel Carné, La Belle et la Bête (1946) et Orphée (1949) de Jean Cocteau, Les Maudits (1946) de René Clément, Ruy Blas (1947) de Pierre Billon, Manèges (1950) de Marc Allégret, Casque d'Or (1951) de Jacques Becker, les Vacances de Monsieur Hulot (1952), de Jacques Tati,
- Aloïs Dalomis, d'origine polonaise, né en 1899 et décédé à Seignelay en 1972; il fut le dernier berger de Seignelay (la bergerie se situait au 10 rue de l'Abican) et un pianiste classique de grand talent.
Lieux, monuments et anciens bâtiments
Monuments classés à l'inventaire des monuments historiques:
- Église Saint-Martial (XVIe siècle et XVIe siècle), une des églises les plus anciennes de France dont les fondations et la structure d'architecture romane datent du Xe siècle,
- Halles en bois (XVIIe siècle),
Monuments classés à l'inventaire général:
- Ancien hôpital[11] (XVIIe et XVIIIe siècle), situé au 2 rue du Docteur Chauvelot, aussi nommé en son temps "Maison de la Miséricorde". Cet établissement est dû à la générosité de J.-B. Colbert, marquis de Seignelay, qui légua à sa mort 25000 livres par testament en 1690 pour fonder un hôpital, dont l'assemblée des habitants approuva la formation le 2 février 1702. Le 20 février 1747, le seigneur Charles de Montmorency lui donna un règlement qui fut homologué par le parlement. Cet hôpital devint peu après maison de charité car en 1753, pour multiplier les secours et diminuer les charges, il cessa de recevoir les malades qui furent assistés à domicile. Le bureau (le curé, des officiers du lieu et 2 notables élus) établissait chaque dimanche la liste des malades et des pauvres à secourir, les sœurs distribuant à domicile aumônes, remèdes, aliments, linges. Le duc Anne-Léon de Montmorency fit reconstruire l'établissement en 1761 près de l'église paroissiale, à l'emplacement de l'ancien, le destinant à perpétuité aux religieuses chargées du soin des malades et des écoles mais stipulant que si ces religieuses venaient à quitter les lieux, ils retourneraient à sa famille. Le service était assuré par deux sœurs de Saint-Vincent-de-Paul en 1691 qui furent remplacées par trois sœurs de la congrégation de Nevers en 1753. Elles furent cinq en 1833. Le bâtiment surmonté d'un petit campanile et d'une croix, est l'unique rappel de son ancienne destination,
Bâtiments anciens
- Grenier à sel pour l'achat de sel en paiement de la gabelle qui fonctionna jusqu'en 1790 et qui était situé au 5 place Colbert,
- Bâtiments d'entrée de l'ancien château datant de la fin du XVIIIe siècle,
- Vestige du mur ouest d'enceinte de l'ancien château (La tour y figurant étant une reconstitution rebâtie après la démolition du château),
- Lavoir de forme octogonale qui supportait une toiture charpentée reposant sur 18 piliers, situé à la sortie de Seignelay sur la route de Beaumont (aujourd'hui à l'état d'abandon),
- Atelier de cordier, situé route de Chemilly (aujourd'hui à l'état d'abandon), dont on peut voir encore, sur le talus qui fait face à son entrée en direction de la rue des Carboines, la trace des trous de fixations des tréteaux qui servaient de support à l'étirage les cordages à tresser,
- Ancienne gare de la ligne ferroviaire de la Vallée du Serein[12], située au début de l'avenue Colbert, au carrefour de la route de Beaumont. Cette ligne ferroviaire à voie unique d'un mètre de large reliait Laroche-Migennes à L'Isle-Angely et fut en exploitation du 15 octobre 1887 au 31 décembre 1951. Les anciennes gares de cette ligne, appelées à tort[13] par certains "gares PLM", ont toutes été transformées en habitations privées.
Démographie
Histogramme
(Évolution de la population de Seignelay - 1703-2006)- On nomme "Seignelois" et "Seigneloises" les habitants de Seignelay.
Communes et lieux-dits limitrophes
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1800 1814 Denis Fringon ... ... 1814 1816 Jacques Joseph Pourcin ... ... .... 1826 Edme Jean Blainvillain ... Notaire 1826 1828 Edme Louis Blainvillain ... Notaire (fils du précédent) 1828 1830 Bazile Lenoir ... Fabricant de draps 1830 1831 Pierre Alexandre Ricordeau ... Médecin 1831 1837 Martial François Defrance ... ... 1837 1843 Pierre Alexandre Ricordeau ... Médecin 1843 1848 Jean René Bijon ... Maître de pension 1848 1848 Adrien Salgues ... Médecin 1848 1849 Marie Lazare Cottin ... ... 1849 1855 Etienne Nicolas Frottier ... ... .... .... .... ... ... 1879 1907 Pierre François Crochot ... ... .... .... .... ... ... .... .... Frécault ... ... .... .... Goulet ... ... 1983 .... Robert Rapin ... ... 2001 2008 Pierre Parent PCF ... 2009 en cours Thierry Corniot Divers gauche Cadre bancaire Vie locale
- Marché le samedi matin sous les Halles,
- Le 13 juillet, retraite aux flambeaux, feux d'artifice et bal sous les halles.
- Fête communale (Saint Martial) le dimanche précédant le 14 juillet,
- En juin, course à pied de 15 km : "les foulées de Colbert" organisées chaque année depuis 1994.
Bibliographie
Notes et références
- Histoire du Moyen Âge, depuis la chute de l'empire d'Occident jusqu'à la mort de Charlemagne de Jean Moeller, publié chez Debécourt en 1837, p 335
- François Falc'hun - "Etude des noms de lieux celtiques" parue en 1982 à Genève aux éditions Slatkine Cité par le chanoine
- Cité dans un manuscrit conservé à la bibliothèque d’Auxerre
- Lettre de Colbert sur les manufactures, adressée au maire et aux échevins d'Auxerre, écrite le 22 septembre 1667
- Repertoire archeologique de la France par Emmanuel Woillez publié en 1862 p 67
- La Marine sous Napoléon III - Caractéristiques du croiseur Le Seignelay
- Abbé Jean Lebeuf – Mémoire concernant l’histoire civile et religieuse d’Auxerre
- Archives nationales – Les Préfets – cote F1bI 166/33
- Collection du Musée National des Beaux-Arts de la République de Moldova à Chişinău - Russie
- Carrière et filmographie d'André Paulvé
- Service régional de l'inventaire de Bourgogne à Dijon
- Histoire de la ligne ferroviaire de la Vallée du Serein
- Dans sa session d'août 1881, le conseil général de l'Yonne vota l'établissement de la ligne ferroviaire de la vallée du Serein et les travaux furent exécutés par la Compagnie des Chemins de fer Départementaux (CFD) et non par la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM).
- Seignelay sur le site de l'Insee
- Seignelay sur le site de Cassini
Voir aussi
Liens externes
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