- Montmorency-Luxembourg
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Maison de Montmorency
La Maison de Montmorency comptait parmi les plus anciennes et les plus prestigieuses familles de la noblesse française. Elle tire son nom de la ville de Montmorency, dans l'actuel département du Val-d'Oise.
Apparentée à la famille royale, elle a donné à la France six connétables, douze maréchaux et quatre amiraux de France. Elle s'est éteinte au XIXe siècle.
Sommaire
Origine
Les Montmorency sont connus dès le Xe siècle. Il s'agit alors d'une famille châtelaine d'Île-de-France, au niveau de Monthléry (au sud proche de Paris), en allant vers Orléans tout d'abord pour commencer, puis ensuite à l'Ouest de Saint-Denis, au Nord de Paris. Leur puissance dont celle de la maîtrise des routes menant à Paris dut être patiemment combattue par des rois de France soucieux d'étendre le domaine royal.
En 997, le château de Montmorency, situé sur une butte dominant Paris, fut confié par le roi de France Robert II à Bouchard le Barbu, petit baron installé à l'origine sur l’île-Saint-Denis, et qui tirait des revenus des droits de péage qu’il faisait acquitter aux bateliers naviguant sur la Seine… et de ses incursions déprédatrices sur les terres de l’abbaye de Saint-Denis.
La légende rapporte que son premier ancêtre, compagnon de Clovis, fut le premier guerrier franc à se faire baptiser par saint Rémi. En référence à cette légende, la maison de Montmorency adopta la devise « Dieu aide au premier baron chrétien » et revendiqua le titre de « premier baron chrétien » ou « premier baron de France » (c'est-à-dire d'Île-de-France). Ce titre, jamais reconnu par le pouvoir royal, symbolisait les ambitions des Montmorency.
Cette ambition, partagée par beaucoup de familles nobles dès cette époque, s'accompagne au fil de l'Histoire française, d'un soutien indéfectible à la famille Royale, à laquelle ils se lient très tôt.
Principaux représentants de la Maison de Montmorency
De nombreux membres de cette famille, divisée en plusieurs branches, jouèrent un grand rôle dans l'histoire de France.
- La tradition rapporte qu'en souvenir de la bataille de Bouvines en 1214 où Mathieu II de Montmorency, connétable de France, enleva douze enseignes à l'armée impériale conduite par l'empereur Othon IV, le roi de France Philippe-Auguste l'autorisa à rajouter douze alérions à son écu. Ce haut fait d'armes explique les armes des Montmorency, qui portent « d'or, à la croix de gueules, cantonnée de seize alérions d'azur ».
- Anne de Montmorency (1492-1567), maréchal puis connétable de France (1537), s'illustra dans les guerres d'Italie, et eut un rôle dirigeant au début du XVIe siècle, navigant entre faveur royale et rébellion ouverte. Il fut mortellement blessé à la bataille de Saint-Denis (1567).
- Henri Ier de Montmorency (1534-1614), connétable de France. Sa fille Charlotte-Marguerite, épouse d'un prince du sang, Henri II de Bourbon-Condé, fut à 15 ans le dernier amour (non partagé) d' un Henri IV vieillissant.
- Henri II de Montmorency, amiral et maréchal de France, gouverneur du Languedoc et vice-roi de Nouvelle-France, fut exécuté en 1632 pour conspiration contre Richelieu. Les terres de la seigneurie de Montmorency passèrent alors à la Maison de Condé. La mort du duc de Montmorency, l'un des seigneurs les plus considérables de son temps, fut un signe de l'affirmation du pouvoir royal sur la noblesse.
- Son cousin, le maréchal de Luxembourg, fut l'un des plus fameux chefs d'armée du XVIIe siècle, à tel point qu'on le surnomma le « tapissier de Notre-Dame », les drapeaux ennemis rapportés par ses troupes décorant la nef de la cathédrale de Paris.
Parmi les autres illustrations de cette maison, on trouve pêle-mêle le tristement célèbre Gilles de Rais, compagnon de Jeanne d'Arc, maréchal de France (plus connu sous le surnom de Barbe-Bleue), Mgr François de Montmorency-Laval, premier évêque de la Nouvelle-France et béatifié par Jean-Paul II, ou encore Mathieu, vicomte de Montmorency, qui la nuit du 4 août 1789 fit voter l'abolition des privilèges tandis qu'un cousin Louis Joseph de Montmorency-Laval était Cardinal-évêque de Metz et grand aumônier de France.
Variations du domaine de Montmorency
Après l'exécution du dernier duc de Montmorency, Henri II de Montmorency, en 1632, le domaine de Montmorency passe à la maison de Condé (1633). En 1689, Henri Jules de Bourbon-Condé fait renommer le duché de Montmorency en duché d'Enghien, pour donner plus de légitimité au titre de duc d'Enghien, porté par la maison de Condé depuis le XVIe siècle. Peu de temps après, c'est le duché de Beaufort, revendu par Louis-Joseph de Vendôme à Charles Ier Frédéric de Montmorency-Luxembourg qui fut rebaptisé duché de Montmorency.
Autres branches
Des trois branches principales existant encore au XVIIIe siècle (Montmorency, Montmorency-Laval, Montmorency-Luxembourg), aucune ne survécut réellement à la Révolution, et, faute de descendants mâles, la maison de Montmorency s'éteignit en 1878 en la personne du Prince Anne-Édouard-Louis-Joseph de Montmorency-Beaumont-Luxembourg, prince de Luxembourg, duc de Beaumont, pair de France, prince de Tingry, le dernier Montmorency.
Articles connexes
- Liste des seigneurs de Montmorency
- Liste des barons de Montmorency
- Liste des ducs de Montmorency
- Armorial des Montmorency
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