- Saint-benin-d'azy
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Saint-Benin-d'Azy
Saint-Benin-d'Azy Administration Pays France Région Bourgogne Département Nièvre Arrondissement Nevers Canton Saint-Benin-d'Azy
(chef-lieu)Code Insee abr. 58232 Code postal 58270 Maire
Mandat en coursFrançoise Lereu
2008 - 2014Intercommunalité Communauté de communes des Amognes Démographie Population 1 248 hab. (2006) Densité 35 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 202 m — maxi. 398 m Superficie 35,8 km² Saint-Benin-d'Azy (Saint-Mnin-d'Azy en nivernais ) est une commune française, située dans le département de la Nièvre et la région Bourgogne.
Sommaire
Géographie
Saint-Benin d'Azy est le chef-lieu du canton et la capitale des Amognes. Trois rivières ou ruisseaux arrosent la commune, l'Ixeure, le Barathon et le Rio.
Les hameaux et lieux-dits de la commune sont Le Bourg, Bellevue, Chaume Temponelle, Chérault, Deux-Villes, La Cave, La Chaume, La Filature, La Guesne, La Haute-Cour, La Mouille, Lavault, Le Fourneau, Les Bluzats, Les Gamards, Les grandes Chaumes, Le Vieil-Azy, Magereuil, Maison Blanche, Maison Rouge, Montgoublin, Montsavault, Mousseaux, Paillot, Rongefer, Rosange, Sauvry bas, Sauvry haut, Segoule, Trailles, Valotte, Vannay.
Histoire
Ce site gallo-romain, ancien lieu de passage des bouviers et des bûcherons, tire la première partie de son nom de saint Bénigne, évangélisateur de la Bourgogne, bien connu à Dijon où sous l'empereur Marc Aurèle, un certain Térence lui fit infliger de bien mauvais traitements.
C'est probablement au XIIIe siècle que la paroisse fut créée et reçut ce nom qui effaça jusqu'à la fin du XVe siècle le nom d'origine.
Azy proviendrait d'un général romain Azyus, qui commandait le camp retranché de la région.
Au XIIIe siècle, les Sires d'Asnois firent construire la forteresse de Rongefer à Sauvry. De cette seigneurie dépendaient la plupart des fiefs de Montgoublin, Azy, Mousseaux, Segoule et Valotte.
Le Marquisat d'Azy fut érigé par lettres patentes du Roy Louis XV ; il englobait la plupart des fiefs du territoire de Saint-Benin : Cherault, Trailles, Azy, Mousseaux et Valotte.
Révolution
Au moment de la Révolution, le village de Saint-Benin d'Azy fut presque entièrement détruit et son nom changé en : Azy-aux-Amognes ; les révolutionnaires ayant voulu effacer ce SAINT qu'ils ne voulaient plus voir !
L'ancienne église Saint-Christophe entourée de son cimetière, construite à l'emplacement de l'actuel Café des arts, subit elle aussi la Révolution ; elle fut vendue comme bien national et rasée, ses cloches étant expédiées par la Loire vers Orléans pour y être fondues.
En 1801, le canton de Saint-Benin-d'Azy est créé.
La nouvelle église, datant des années 1830 fut édifiée par Gustave de Saint-Phalle, maire du village à cette époque ; les travaux étant financés à la fois par la commune et par le comte Denys Benoist d'Azy, qui fit don du terrain.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Parti Qualité mars 1957 décembre 1977 Pierre Petit PS Sénateur decembre 1977 mars 1995 Gilbert Clair PS Instituteur (Retraité) et conseiller général mars 1995 en cours Françoise Lereu PS Inspecteur général du trésor (Retraitée) Démographie
Économie
La population vivait d'abord de la viticulture et de l'agriculture. A partir du XVIIIe siècle se développait les activités métallurgiques et sidérurgiques sous l'impulsion des constructions de voies ferrées. Aujourd'hui, les activités sont de nature tertiaire et agricole (élevage du charolais et culture).
Viticulture
La commune a toujours été riche en viticulteurs. En 1806, on recensait près de 80 vignerons dans les divers hameaux. L'inventaire de 1906 constatait 190 ha de vignobles. Actuellement, on recense encore de nombreux petits vignobles dans les hameaux de Segoule, Montgoublin, Sauvry et Chérault
Le « Tacot » (sorte de petit train) était pratique pour exporter le vin dans d'immenses barriques, que l'on retrouve sur certaines cartes postales anciennes, mais il s'en "roulait" aussi en voiture à cheval et dans les premiers fourgons de l'époque.
Ce petit vin obtenu, qualifié de « léger et agréable » était plus une fierté locale qu'une véritable cuvée reconnue, comme peuvent l'être le Pouilly ou le Sancerre, mais surtout le moyen d'en boire à bon compte pour ses propriétaires et leur famille.
Sidérurgie
Les activités sidérurgique étaient pratiqués par divers entreprise jusque dans les plus petits hameaux :
le Fourneau d'Azy fondait les minerais de la Jarnosse, de Limon et du Bois d'Azy. En 1770, il fondait 250 tonnes de minerais par an. En 1810, sa production n'était que de 50 tonnes de gueuses et l'exploitant : le sieur Castain, était contraint à la faillite. Repris par le propriétaire, le sieur Brière d'Azy, ce fourneau produira 75 tonnes en 1813. Une machine à vapeur y fut installée en 1841 mais malgré tout l'activité cessa en 1887.
La Forge de Valotte existait dès 1627. Léonor Brière d'Azy l'acheta en 1840. Elle comportait un feu de mazerie et 2 petits feux d'affinerie, une soufflerie à soufflets et un martinet. Une soufflerie à piston remplaça un peu plus tard 2 groupes de soufflets en bois. La chute avait un dénivelé de 4 m, avec un débit faible mais régulier qui permettait à l'usine de tourner toute l'année. Elle pouvait produire, vers 1840, 60 tonnes de petits fers et aciers par an et consommait 250 tonnes de charbon de bois pour ce faire. Elle utilisait les fontes du fourneau d'Azy, distant de 2 km.
La forge du Paillot appartenait au Comte du Bourg, avant de devenir la propriété de M. Brière d'Azy. Les bois de Sauvry produisaient du minerai, qui alimenta, un temps le haut fourneau de Druy, sur le Gravot ; mais sa teneur en phosphore donnait des fers cassants et son utilisation fut bientôt abandonnée.
Il existait d'autres forges sur le canton tel la forge de la Guesne et la forge des gamards.
En 1815, 190 ouvriers travaillaient dans les forges et fourneaux de Saint-Benin-d'Azy. La concurrence avec les grosses industries mit fin à toutes activités à la fin de XIXe siècle.
Lieux et monuments
- Le Château du Vieil Azy
Le château médiéval fut construit par Gilbert de Saint-Père, puis détruit en partie au début du XVIIIe siècle par Michel de Las, seigneur de Prye, pour y reconstruire une aile plus confortable, terminée en 1722. Il ne subsiste de l'édifice initial qu'une tour.
Érigée en marquisat en 1738, la terre d'Azy est passée aux du Bourg de Bozas. Léonor Brière d'Azy l'achète en 1795, et ce sont ses héritiers qui le transforment en ajoutant des éléments gothiques aux bâtiments existants, durant le XIXe siècle.
Par alliance, il devient la propriété de Denys Benoist d'Azy, qui le fit remanier à son tour en 1847.
De style Renaissance, il a un corps de logis flanqué de 4 tours octogonales ornées de mâchicoulis.
La façade, est ornée de colonnes et de motifs sculptés au dessus de portes et fenêtres.
- Le Manoir de Valotte
Depuis cinq siècles, ces vieilles pierres, posées par des gens de l'art, maintiennent debout ce manoir aux proportions simples et belles :
Deux tours rondes à l'est et à l'ouest, une carrée au nord en façade qui sert d'entrée principale. Cette dernière comporte un escalier de lourdes pierres qui tourne de gauche à droite, du côté étroit des marches. Un pigeonnier, a été reconverti en petite chapelle.
Son studio d'enregistrement est aujourd'hui mondialement connu, depuis que Julian, le fils de John Lennon, y a enregistré son album intitulé Valotte.
- Le château Neuf d'Azy ou château d'Azy
Construit en 1847 par le Comte Denys Benoist d'Azy après avoir laissé le château du Vieil Azy à son cousin.
Cet élégant château à l'architecture originale peu commune dans la Nièvre, le rend remarquable. C'est un architecte angevin, Delarue, qui se chargea des plans et la Nièvre eut ainsi une demeure comme l'Anjou en possède des douzaines, mais qui, dans la région, est seule de son espèce. Viollet-le-Duc ne sévissait pas encore dans ce coin reculé et Delarue a préservé le château des fioritures médiévales, sans toutefois oublier les tours et les toits pointus, dans le ton romantique de la bataille d'Hernani et du lyrisme des Burgraves. C'est typiquement la résidence de campagne néo-classique, faite pour la vue et le repos, où la clarté et le confort sont dans toutes les pièces, dans cette construction soignée en beau matériau. Un escalier de pierre, avec sa rampe à balustres et ses pilastres finement ouvragés, part avec élégance du hall d'entrée, dont le carrelage bicolore est un joli travail. Évoquant son activité, des motifs d'ornementation de la façade représentent une forge et une locomotive. Si aujourd'hui ces motifs peuvent surprendre un visiteur non averti, ils symbolisaient, dans le contexte économique de l'époque, la légitime fierté d'un promoteur qui avait risqué sa fortune pour développer une industrie naissante et encore contestée.
Les Benoist d'Azy étaient des gens de goût et les dessus de porte, peints par Van Loo ou Boucher, en témoignent, comme les panneaux de papier peint, représentant la chasse, qui proviennent de l'Exposition universelle de 1851 et décorent la salle à manger.
- Le Château de Montgoublin
C'est une grosse maison appartenant à la famille de Saint-Phalle qui s'est illustrée à plusieurs reprises, Niki de Saint-Phalle, la célèbre plasticienne cinétique, y passait de temps en temps. Il présente l'intérêt d'avoir de jolies écuries qui abritaient longtemps un magnifique équipage de chasse à courre (et qui abrite aujourd'hui quelques camions de pompiers)
- L'ancienne gare du Tacot
La ligne se prolongeait jusqu'à Saint-Saulge (alors très prospère, car considérée comme la porte du Morvan), puis Corbigny. Elle passait par Bona où fut construite une gare intermédiaire.
- La nouvelle mairie et le parc Rosa Bonheur
La municipalité a acquis et restauré avec goût cette propriété du XIXe siècle qui appartenait à la famille Sornin, en 1999.
Cette construction bourgeoise en pierre est flanquée d'une petite aile avec tourelle, où étaient situés les communs.
Le fronton de l'ancienne mairie (actuel hôtel des impôts, rue Thiers, datant de 1841) abritait autrefois une horloge.
La mairie intermédiaire déménagea ensuite place Paul-Doumer.
Le Parc Rosa Bonheur est planté d'un magnifique cèdre multi-centenaire.
Personnalités liées à la commune
Né le 1er juillet 1863, cet ancien élève du Lycée de Nevers entra dans l'administration et séjourna quelque temps en Corse comme receveur à l'enregistrement. Il finit par en démissionner et « vint terminer sa vie dans son village natal, où sa muse originale, gracieuse et légère, qui ne dédaignait pas de tremper ses lèvres dans le bon petit vin de Segoule ou de Montsavault, lui inspira des poésies d'une saveur locale particulière et bien personnelle. », comme le décrit L.M Poussereau.
Il mourut à Azy le 7 juin 1927.
- L'économiste et sociologue Jean Fourastié (1907-1990)
Cet ingénieur de l'Ecole Centrale des Arts et Manufactures, né à Saint-Benin, enseigna dans les plus hautes institutions économiques ; il a écrit des ouvrages incontournables pour qui s'intéresse à la société industrielle du XXe siècle ; voici les principaux, dont certains écrits avec sa fille Jacqueline : La réalité économique, Les 30 glorieuses, La comptabilité, Les conditions de l'esprit scientifique, Essai de morale prospective, Faillite de l'université ?, D'une France à une autre, Le grand espoir du XXe siècle, Pouvoir d'achat prix et salaires, Ce que je crois, Le rire – suite, Mémoires en forme de dialogue.
Natif de Biches, dans le Bazois, il fut l'exemple même de l'autodidacte éclairé. Après avoir été simple employé, puis chef de service à la houillère de La Machine, A la fois : poète, historien, archéologue et peintre de talent (il fut l'élève d'Hector Honeteau de 1879 à 1890) il consacra sa vie à célébrer le Nivernais, ses traditions et ses talents à travers des ouvrages, des conférences, et des communications sur l'histoire et la sociologie de notre pays, qui font référence, aujourd'hui encore ! La liste de ses ouvrages ou études est trop longue pour l'énumérer ici. Ami de tous les peintres, sculpteurs ou poètes nivernais, il les a toujours soutenu et même guidé dans leur parcours artistique. Il publie un livre sur Rosa Bonheur en Nivernais en 1925 et organise une fête à sa mémoire dans l'allée du parc du Château de la Cave, à Beaumont Sardolles. En 1921, il se retire à Saint-Benin. A la suite d'une longue et douloureuse maladie, il s'éteignait à Azy le 24 décembre 1931, âgé de 76 ans et fut inhumé à La Machine.
- La peintre Rosa Bonheur (1822-1899)
Elle arriva pour la première fois dans la Nièvre à l'automne 1848. Elle n'avait alors que 26 ans, mais était déjà une peintre animalière confirmée.
« Mam'zelleRosa » comme l'appelaient les gens du pays, les séduisit vite par sa grâce, sa vivacité, sa simplicité et l'intérêt qu'elle portait au monde paysan.
C'est son tableau « Labourage nivernais » datant de 1849 (exposé au Musée d'Orsay à Paris) qui lança sa carrière et rendit bientôt célèbre mondialement cette peintre des animaux et des hommes au travail, dont même le Bulletin paroissial de St-Benin vanta les mérites en 1973.
Un musée lui fut dédié au Château de Fontainebleau en 1920, et ses œuvres furent sculptées ou lithographiées par de nombreux artistes connus. Une plaque, rappelant que Rosa Bonheur y descendait de diligence lors de ses séjours, fut apposée en 1929 sur l'ancien relais de Poste de Maison Rouge, à l'initiative de son grand spécialiste local : Louis-Mathieu Poussereau ; elle disparut lors de la démolition du bâtiment en 1970.
- Le général Alexandre Alphonse Potelleret (1835-1915)
Alexandre Alphonse Potelleret naquit le 3 septembre 1835 à Saint-Benin-d'Azy. Après une carrière dans la gendarmerie, il est nommé général de brigade en 1894. Un an plus tard il devient Président du comité technique de la gendarmerie. Il meurt le 23 mars 1915 à la Ferté-sous-Jouarre.
Notes et références
- ↑ INSEE, population légale au 1er janvier 2006, consulté le 21 septembre 2009
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Saint-Benin d'Azy sur le site de la Voix des Amognes
- Saint-Benin-d'Azy sur le site de l'Institut géographique national
- Portail de la Nièvre
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