- Barbaggio
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Barbaggio
Vue de BarbaggioAdministration Pays France Région Corse Département Haute-Corse Arrondissement Bastia Canton Conca-d'Oro Code commune 2B029 Code postal 20253 Maire
Mandat en coursOlivier Mei
2008-2014Intercommunalité sans Démographie Population 216 hab. (2008) Densité 20 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 7 m — maxi. 940 m Superficie 10,86 km2 Barbaggio (Barbaghju en corse) est une commune française située dans le département de la Haute-Corse et la région Corse.
Sommaire
Géographie
Commune de la région du Nebbio appelée depuis l'antiquité Conca d'Oro (traduction Conque riche), Barbaggio est l'une des 8 communes composant l'actuel Canton de la Conca-d'Oro. Située au sud-est de Patrimonio réputée pour ses vignobles et dont elle partage l'AOC pour les vins qu'elle produit, la commune jouxte le sud de l'agglomération bastiaise dont elle est séparée par la Serra di Pigno. Le village se trouve à 9 km de Montesoro, quartier sud de Bastia, et autant de Saint-Florent.
Relief
Le territoire de Barbaggio est adossé au versant occidental de la chaîne montagneuse de la Serra di Pigno, le prolongement de la dorsale schisteuse du Cap Corse. Il s'étale vers sa plaine située au sud-ouest du village. Son côté oriental est représenté par le vallon du ruisseau de Lucitello, avec le village bâti sur une arête rocheuse, sous le Pigno (958 m).
Ses limites se définissent ainsi :
- au Nord, par une démarcation partant du pont de la D81 à l'entrée de SaintFlorent, remontant le cours du ruisseau de La Trutta à travers un canyon creusé dans les collines calcaires du Monte Sant'Angelo (Poggio-d'Oletta), puis le cours du ruisseau de Vaccareccia avant de suivre une ligne de crête passant par Cima Malaspina (537 m) jusqu'au sud du Pigno (958 m) où sont implantés des pylones de télécommunications repérables à la ronde ;
- à l'Est, par une ligne de crête passant par Cima Orcaio (788 m), longeant la D81 à hauteur d'une ancienne carrière désaffectée située à environ 700 m à l'est du col de Teghime, puis la coupant à la jonction de la D81 et de la D338, passant par Monte Canarinco, Monte Fesso (358 m), jusqu'au sud de la carrière exploitée au lieu-dit Ponte Fesso, limite méridionale de la commune ;
- au Sud, la ligne de crête passe par Monti Rossi (674 m), coupant la route D38 au sud d'une ancienne carrière avant de plonger rapidement vers la plaine, pour rejoindre les collines calciques du Monte Sant'Angelo, 300 m au Nord du mont ;
- à l'Ouest les limites sont matérialisées par la ligne de crête des collines calcaires du Monte Sant'Angelo jusqu'au pont de la D81.
Barbaggio ne possède pas de façade maritime. Le pont de la D81 est situé à environ 700 m (distance orthodromique) de la mer.
Hydrographie
Barbaggio occupe le bassin versant du ruisseau de La Trutta. Celui-ci qui a son embouchure à Olzu dans le golfe de Saint-Florent, porte en amont le nom de ruisseau de Vaccareccia. Il prend sa source sous Cima di Malaspina à 470 m d'altitude. Il est alimenté par les eaux du ruisseau de Natio (en amont son nom est ruisseau de Lucitello), et de son affluent le ruisseau de Forci.
Climat
Comme les autres communes du Nebbio et celles du littoral occidental du Cap Corse, Barbaggio bénéficie d'un climat méditerranéen aux écarts thermiques modérés. La neige n'atteint les hauteurs du Pigno que quelques jours par an, tombant rarement en-dessous de 400 mètres. Aussi, les chutes de neige ne perturbent qu'exceptionnellement la circulation au col de Teghime qui se situe à 536 m d'altitude.
Le pouvoir qui se devrait rafraîchissant de la Serra di Pigno est faible en été ; les flancs de la montagne sont arides, ensoleillés et exposés à la sulana (adret), soumis au fréquent libeccio, vent d'ouest dominant, sec, violent, souvent mêlé au punente, l'autre vent d'ouest. De par leur position géographique, Barbaggio et sa plaine sont relativement bien abrités des vents du nord, la tramuntana hivernale, vent sain, sec, violent et glacial, mais aussi du nordet hivernal humide, apportant froid et neige d'Italie.Le manteau végétal des zones non cultivées offre différents paysages selon les étages. Près des crêtes, la végétation est une lande rase, sculptée par les forts vents, avec des pelouses rocailleuses. À l'étage inférieur, c'est un maquis dense, composé de nombreux arbrisseaux épineux (angelas, genêt de Corse), de ronces, d'églantier de Pouzin (rosa pouzinii) et de salsepareilles, qui le rendent souvent impénétrable, sans arbres en raison d'incendies fréquents. A hauteur du village, apparaissent les oliviers, des bosquets de chênes verts, et même quelques châtaigniers. Autour du village palmiers, mimosas, figuiers de Barbarie et agaves apportent une touche d'exotisme.
Les zones cultivées sont situées en plaine. Elles le sont essentiellement de vigne produisant des vins et muscats A.O.C.. En période de pointe estivale elles bénéficient d'un apport d'eau provenant du lac de Padula.Habitat
Le village de Barbaggio est bâti sur une arête rocheuse, sous le Pigno (958 m). Il est composé de trois hameaux voisins :
- Piazze, le centre où se trouvent mairie, église, monument aux morts et place du village,
- Poggio et
- Gorgaccia, légèrement retiré à l'ouest. La plaine est occupée par des fermes isolées.
Les maisons aux façades austères, sans balcons, sont à 2 ou 3 niveaux. La plupart sont enduites, restaurées. Les couvertures alternent entre lauzes et tuiles rouges.
Du village et du col de Teghime où se trouve une table d'orientation, la vue est superbe sur le Golfe de Saint-Florent, sur les montagnes du Nebbio et sur des versants calcaires ensoleillés, couverts de vignobles. Du Pigno, le panorama est grandiose ; on a la vue à la fois, d'un côté sur la mer Tyrrhénienne et des îles de l'archipel toscan, et de l'autre sur le golfe de Saint-Florent, les Agriates et presque tout le Nebbio.
Accès
Lorsqu'on quitte Bastia pour se rendre à Saint-Florent, on emprunte la D81 qui traverse la commune et on franchit le Col de Teghime (536 m). Dans la descente on arrive à Barbaggio, premier des deux villages qui sont situés sur l'itinéraire, Le petit village, perché à 170 m d'altitude est faiblement habité malgré la proximité de l'agglomération bastiaise. La D81 relie Bastia à la Balagne via Saint-Florent et le Désert des Agriates.
Au col de Teghime se situe la jonction des routes D81 et D38 ; cette dernière permet d'accéder à Oletta via Poggio-d'Oletta.La route D338 permet de se rendre au sommet du Pigno où se trouvent des pylones de télécommunications. Sa jonction avec la D81 se situe à près de 700 m à l'est du col de Teghime. Elle se termine en cul-de-sac aux installations des télécommunications du Pigno distants de 4,1 km.
A noter l'existence d'une petite route communale qui permet d'éviter la traversée des villages de Barbaggio et de Patrimonio. À partir de la D81, une entrée est située peu avant le village de Barbaggio, marquée par un caveau de famille, la sortie se situant à la cave vinicole Orenga de Gaffori.
Communes limitrophes
Histoire
Préhistoire
En 1965, avait été découverte près du lieu-dit Foata dans la plaine de Barbaggio, une statue-menhir en parfait état de conservation. Elle a été nommée U Nativu. Cette découverte fortuite l'avait été à l'occasion d'un défonçage profond par un engin mécanique. Selon certains témoins s'y trouvaient également d'autres pierres qui ont été aussitôt ensevelies.
En 1985, la zone où avait été découverte U Nativu devant être aménagée en terrain de sport, une fouille de sauvetage urgent a été effectuée par J.-G. Ottaviani et J. Magdeleine. Les sept tranchées ouvertes ont amené la découverte de trois blocs de calcaire miocène (roche dans laquelle a été façonnée U Nativu) provenant très probablement d'une ou plusieurs statues-menhirs brisées à une époque très ancienne[1].
Déposée depuis à Patrimonio, la statue-menhir U Nativu est de nos jours dite « de Patrimonio ».
Antiquité
Moyen Âge
Temps modernes
Au XVIe siècle la pieve de Patrimonio était constitués de lieux habités qui avaient pour nom lo Palazzo, la Ficagia, la Picinasca, lo Cardeto, lo Calvello, la Feruciasca, Barbagio, Brigheta, Casatico. Vers 1550, elle comptait environ 550 habitants[2].
Barbaggio au temps de la Grande révolte des Corses contre les Génois (1729 - 1769)
Dans sa Chronologie des évènements, Antoine-Dominique Monti rapporte les faits suivants relatifs à la participation des gens de Barbaghju contre l'occupant génois[3] :
- 1730, les gens du Nebbio prennent le parti de la République de Gênes contre les Corses en révolte. Le gouverneur concède 100 fusils aux gens du Nebbio dont ceux de Barbaghju[4].
- 1735 avril : les Génois barrent la route aux Nationaux qui veulent investir le Capicorsu. Ils occupent Olmeta, Barbaghju, Ortale, et Lucciana, mais subissent une lourde défaite à Furiani.
- 1748 le 8 juillet : Les Français tentent en vain de surprendre Barbaghju.
- 1755 :
- 8 novembre. Le gouvernement corse, ayant constaté la tiédeur des populations du Nebbiu à combattre les Génois, commande la mobilisation des gens en armes et les convoque pour le lendemain au couvent de Muratu. Sont exclus de cet ordre les gens d'Oletta, Poghju et Barbaghju qui résistent vaillamment au harcèlement des troupes de Giovan Giacomo Grimaldi, commissaire général, un des plus illustres sujets de Gênes.
- 18 novembre. A San Fiurenzu, Grimaldi tente une sortie. Il est repoussé pendant qu'un détachement envoyé de Bastia par Doria est mis en pièces par les gens de Barbaghju.
- 1768 :
- 29 juillet. Marbeuf écrit à Paoli pour le sommer de retirer ses soldats de Barbaghju et Patrimoniu, afin de laisser aux Français la libre communication entre Bastia et San Fiurenzu, et de lui remettre l'Isula Rossa ; il se porte dans la nuit à Teghjime avec 2 000 hommes et donne l'ordre à M. de Grandmaison de sortir de San Fiurenzu.
- 1er août. Après deux jours de durs combats et de lourdes pertes, les Français s'emparent de Patrimoniu et Barbaghju.
- 29 août. Le gouvernement national convoque une consulte pour étudier la situation résultant de l'inattendue et injuste attaque des Français contre Barbaghju et Patrimoniu et de la publication de l'édit du Roi faisant état d'un transfert de souveraineté.
- 1769 :
- Nuit du 13 au 14 février. Les Corses s'emparent de Barbaghju, où ils ont été introduits par les habitants, et s'installent à Teghjime.
- 15 février. Marbeuf chasse les Nationaux de Teghjime et encercle Barbaghju.
- 16 février. Les Français reprennent Barbaghju.
Au XVIIIe siècle à la cession de la Corse à la France par les Génois, la pieve prend le nom de pieve d'Olmeta. Avec la Révolution de 1789, les pievi deviennent des cantons. La piève devient le canton Saint-Florent.
Époque contemporaine
En 1954, le canton de Saint-Florent était formé avec les communes de Farinole, Patrimonio, SaintFlorent et Barbaggio qui comptait alors 104 habitants.
1971 - 1973, de nouveaux cantons sont créés. Le Canton de la Conca-d'Oro est créé avec la fusion imposée des anciens cantons d'Oletta et de Saint-Florent.
Bataille du Col de Teghime
Fichier:Corse ColDeTeghime DetailCanon.jpgLe 3 octobre 1943, au cours de la Seconde guerre mondiale, le col de Teghime a été le théâtre d'une bataille qui a opposé des forces allemandes qui en défendaient le passage au 2e groupe de tabors marocains débarqués dans le golfe de Saint-Florent, commandé par le lieutenant-colonel Pierre Boyer de Latour du Moulin. Les quelques fortifications allemandes de ce point stratégique ont été enlevées au prix d'un combat acharné à l'arme blanche.
Pour commémorer le fait d'armes, une stèle a été érigée en bordure de la route D81 et un canon (origine russe ?) placé.
La commune de Barbaggio a honoré Pierre Boyer de Latour du Moulin en donnant son nom à la place du village.
Article détaillé : Col de Teghime.Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2001 Olivier MEI avril 2008 Olivier MEI Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 69 73 75 78 111 164 206 216 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Économie
La viticulture est la principale activité agricole de la commune.
Barbaggio se situe dans l'aire de l'appellation contrôlée Patrimonio (AOC) pour les vins produits sur le territoire de sa commune. C'est donc le début d'une route des vins dont la qualité n'est plus à démontrer. Rouges, rosés et blancs, autrefois produits essentiellement en coopérative, sont produits, élaborés par la plupart des viticulteurs qui se sont dotés de matériels adéquats. Les vins muscat qui y sont produits, bénéficient de l'appellation contrôlée Muscat du Cap-Corse.
Du fait de l'existence de 4 producteurs sur la commune, celle-ci se trouve sur la Route des Vins (Strada Vignaghjola).
D'autre part, depuis longtemps la commune produit des blocs d’enrochement destinés notamment à la création ou au renforcement de digues portuaires, comme pour le port de Bastia et le port de plaisance de Toga, mais aussi pour la construction de murs et parapets, de tout venant. Deux anciennes carrières à ciel ouvert ne sont plus exploitées ; celle en bordure de la D81 vient d'être réhabilitée. L'ancienne carrière située en bordure de la D38, sur les flancs du monte Secco, produisait des pierres à maçonner de formats irréguliers mais possédant une face naturellement lisse aux tons ocre/marrons.
Une demande d'extension de carrière de métagabbros en roche massive est en cours pour l'actuelle carrière exploitée à Ponte Fesso. Le gisement est formé de métagabbros à filons de leptinites[5].
Lieux et monuments
Le col de Teghime
Ce passage stratégique entre le golfe de Saint-Florent et Bastia a été le cadre en octobre 1943 d'une bataille pour la libération de la Corse lors de la Seconde Guerre mondiale. Ce « point fort » de la commune offre un vaste panorama d'un côté, sur le golfe de Saint-Florent, les Agriates et le Nebbio, et de l'autre sur la mer Tyrrhénienne avec plusieurs îles de l'archipel toscan, la Plaine de la Marana. En période de grande visibilité, les côtes italiennes sont perceptibles.
Architecture sacrée
- Église paroissiale Saint-Marcel, datant du XVIIIe siècle. Elle possède un remarquable clocher à coupole.
L'édifice religieux renferme un tableau saint Jérôme dans le désert du XVIIe siècle, provenant vraisemblablement de l'ancienne collection du cardinal Joseph Fesch. Cette peinture à l'huile sur toile est classée Monument historique par arrêté du 22 novembre 2007[6].
- Ancienne église romane du XIe siècle ruinée. Les arcs sont encore bien conservés.
Architecture civile
- Monument aux morts, plaque apposée au mur de la place "Lieutenant Colonel Pierre Boyer de Latour".
Personnalités liées à la commune
- Pierre Boyer de Latour du Moulin. Il commandait « le 2e groupe de Tabors Marocains libérateur de la Corse Septembre - Octobre 1943 »[7].
Notes et références
- Eugène. Bonifay Corse. In: Gallia préhistoire. Tome 29 fascicule 2, 1986. p. 337
- ADECEC Eléments pour un dictionnaire des noms propres
- La Grande révolte des Corses contre les Génois 1729-1769 A-D Monti ADECEC 1979
- Tous les noms propres de lieux sont ceux en usage par les Génois
- Dossier déposé par la Compagnie Générale de Concassage
- Notice no PM2B000792, sur la base Palissy, ministère de la Culture
- Mentions de la plaque apposée sur la place du village à Piazze
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Catégorie :- Commune de la Haute-Corse
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