Arthur Ernest Percival

Arthur Ernest Percival
Le général Percival en décembre 1941
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Arthur Ernest Percival (né le 26 décembre 1887, mort le 31 janvier 1966) était un lieutenant-général britannique. Durant la Seconde Guerre mondiale, il fut commandant de l'armée britannique et de l'armée du Commonwealth lors des batailles de Malaisie et de Singapour.

Lors des affrontements avec l'Armée impériale japonaise, pourtant inférieure en nombre, Percival choisit de capituler le 15 février 1942 ce qui constitua d'après Winston Churchill « le pire désastre et la capitulation la plus importante de l'histoire britannique ». L'évènement fragilisa également la présence britannique à l'est de l'Asie. D'après John George Smyth, la défense en Malaisie était défectueuse depuis plusieurs années déjà avec des troupes inexpérimentées et mal équipées. Eu égard à ces éléments, le commandement de Percival ne pouvait être complètement remis en cause[1].

Percival fut emprisonné par les Japonais en divers endroits : Singapour, Taïwan ainsi qu'en Mandchourie. Il rejoint un autre captif haut-gradé, le général américain Jonathan Wainwright, dans un camp situé à Shenyang. Libéré peu avant la fin de la guerre, il signa au nom du Royaume-Uni l'acte de capitulation du Japon à bord de l'USS Missouri le 2 septembre 1945.

L'Ordre du Bain fut décerné à Percival, ainsi que l'Ordre du service distingué. Il fut également nommé officier de l'Ordre de l'Empire britannique, de l'Ordre de Saint John. Il reçut une Military Cross pour son service et se vit attribuer le grade honorifique de lieutenant-député.

Sommaire

Biographie

Scolarité

Arthur Ernest Percival est né le jour du Boxing Day à Aspenden Lodge (Aspenden) près de Buntingford dans l'Hertfordshire. Il était le deuxième fils d'Alfred Reginald et Édith Percival (née Miller). Percival suivit sa scolarité à Bengeo puis en 1901 il fut envoyé à la Rugby School avec son frère, plus doué pour les études. Élève moyen et qualifié de not a good classic par un professeur, il apprit le grec ancien et le latin[2]. La seule qualification de Percival lors de son départ en 1906 était le certificat de l'école secondaire. Plus à l'aise dans les disciplines sportives, Percival jouait du tennis, du cricket et participait à des épreuves de cross-country[3]. C'est en tant que colour sergeant, un grade attribué par le Volunteer Rifle Corps de l'école qu'il toucha pour la première fois à la discipline. Sa carrière militaire débuta toutefois bien plus tard. Percival était aussi membre du Youngsbury Rifle Club et travailla à partir de 1907 en tant qu'assistant dans une compagnie minière, la Naylor, Benzon & Company Limited basée à Londres.

Première Guerre mondiale

L'assaut sur Thiepval, le 7 août 1916

Percival s'engagea dès le premier jour de la guerre en tant que soldat à l'Bedfordshire. Celui-ci fut intégré dans la 54e brigade de la 18e division en février 1915. Percival participa à la bataille de la Somme qui débuta le 1er juillet 1916. Il resta indemne durant l'été mais fut grièvement blessé par du shrapnel à quatre reprises pendant le mois de septembre. Percival était alors à la tête d'une compagnie qui menait des opérations contre le Schwaben Redoubt, une fortification allemande dans la région de Thiepval. Il fut décoré de la Military Cross pour son commandement lors de l'assaut[4]

Percival continua sa convalescence à l'hôpital et poursuivit son service en tant que capitaine au sein du régiment de l'Essex en octobre 1916. En 1917, on le plaça à la tête d'un bataillon avec le rang temporaire de lieutenant-colonel. Lors de l'offensive allemande de la Seconde bataille de la Marne, Percival mena une contre-attaque qui évita à une unité française d'artillerie d'être capturée. Ce fait de guerre lui valut d'être décoré de la Croix de Guerre[5]. En mai 1918, il commanda brièvement la 54e brigade. On lui décerna l'Ordre du service distingué avec une mention faisant état de sa force de commandement et ses connaissances tactiques[6]. Il termina la guerre avec la réputation d'un militaire brillant et très efficace. On lui proposa d'intégrer le Staff College de Camberley[7].

Entre deux-guerres

Russie

Les études de Percival furent repoussées lorsqu'il décida en 1919 de s'engager comme volontaire pour la mission britannique envoyée en Russie lors de la Révolution russe. Il fut nommé major et fut vice-commandant du 46e régiment des fusilliers royaux. L'opération Gorodok qu'il mena le long de la Dvina permit de capturer 400 bolcheviks. Il fut récompensé pour son commandement par une deuxième barre ajoutée à sa médaille du Distinguished Service Order[8].

Irlande

En 1920, Percival fut incorporé dans une compagnie qu'il commanda avant de devenir l'officier de renseignement du 1er bataillon, le régiment Essex à Kinsale en Irlande. Cette unité affronta l'IRA lors de la Guerre d'indépendance irlandaise qui s'acheva en 1921.

Accusations de torture

Percival développa des compétences dans la contre-guérilla mais il gagna également une mauvaise réputation auprès des Irlandais. Considérées comme brutales, les méthodes déployées par Percival furent l'objet d'une polémique. Après le meurtre d'un sergent de la Royal Irish Constabulary (force de police irlandaise) en juillet 1920, il captura Tom Hales, le commandant de la brigade de West Cork et Patrick Harte, le quartier-maître de cette brigade. Percival fut nommé officier de l'Ordre de l'Empire britannique pour cette action qui reste controversée.

Percival mena les interrogatoires qui permirent d'en savoir plus sur l'armée républicaine mais des doutes furent émis quant au traitement réservé par ses hommes aux prisonniers. Selon le livre de Tim Pat Coogan consacré à Michael Collins, la torture avait été utilisée. Hales et Harte furent soumis à plusieurs supplices : dénudés puis battus à coups de crosse, leurs ongles furent arrachés avec des pinces[9]. Devant la résistance des prisonniers, les Anglais continuèrent à les battre. Une photo montre Tom Hales forcé de brandir l'Union-Jack[10],[11]. Il s'en sortit mais Harte eut moins de chance. Avec de graves séquelles neurologiques, il fut envoyé dans un hôpital psychiatrique où il décéda.

L'IRA offrait une récompense de 1 000 £ de l'époque pour la tête de Percival, le qualifiant de responsable de l'« escadron de torture du bataillon de l'Essex ». Il échappa de justesse à une tentative d'assassinat en modifiant son agenda pour cette journée à la dernière minute. Une seconde tentative eut lieu à Londres en mars 1921 mais les tueurs furent forcés de fuir lorsque la police découvrit leurs intentions. De retour en Irlande, Percival mena une opération qui allait aboutir à la mort de l'un des membres du commando de Londres.

Bernard Montgomery servit en Irlande dans la même brigade que Percival. Les deux hommes firent connaissance et s'échangèrent par la suite des lettres au sujet de cette guerre civile[12]. David Lloyd George et Winston Churchill rencontrèrent Percival en 1921 alors qu'il était appelé comme expert/témoin dans le cadre d'une enquête concernant la guerre anglo-irlandaise[13].

Officier d'état-major

Entre 1923 et 1924 Percival étudia au Staff College à Camberley. L'établissement était commandé par le général Edmund Ironside. L'un de ses professeurs, J.F.C Fuller, allait 25 ans plus tard faire partie des quelques critiques positifs du livre The War in Malaya. Les compétences de Percival, tant sportives qu'intellectuelles, impressionnèrent ses instructeurs qui le sélectionnèrent parmi 8 autres élèves pour une promotion rapide. Après une élevation du grade au rang de major au sein du régiment de Cheshire, il passa 4 ans dans le régiment du Nigeria de la Royal West African Frontier Force en tant que chef d'état-major.

En 1930, Percival poursuivit durant une année ses études au Royal Naval College de Greenwich. De 1931 à 1932, il fut officier de niveau 2 à l'état-major général et fut instructeur au Staff College. Le commandant du College, le général John Dill devint le mentor de Percival pour les dix années à venir et lui permit de gravir les échelons de la hiérarchie militaire. Dill considérait Percival comme un officier prometteur et écrit qu'il avait une « capacité hors du commun, de larges connaissances militaires, un bon jugement et qu'il était un travailleur très rapide et précis ». Il ajouta qu'il n'avait pas « tout à fait une grande présence et que l'on pouvait à ce titre ne pas apprécier son travail exceptionnel lorsqu'on le rencontrait pour la première fois »[14]. Avec l'appui de Dill, Percival fut nommé commandant du 2e bataillon du régiment de Cheshire. Il effectua ce mandat entre 1932 et 1936, initialement sur l'île de Malte. En 1935, il s'inscrivit à l'Imperial Defence College.

Percival fut nommé colonel. De 1936 à 1938, on l'envoya en Malaisie avec le titre d'officier de niveau 1 de l'état-major du général William Dobbie alors chargé de la péninsule. Durant cette période, il analysa la situation de Singapour qu'il ne considérait plus comme une forteresse isolée[15]. Il entrevoyait la possibilité d'une invasion japonaise en Thaïlande pour « cambrioler la Malaisie par une porte dérobée »[16]. Il demanda également à ce qu'une évaluation des risques d'une attaque sur Singapour depuis le nord ait lieu. Cette requête fut envoyée au bureau de la Guerre et Percival dira plus tard que ce plan était similaire à l'attaque japonaise de 1941[17]. Il soutint un plan non-exécuté de Dobbie qui prévoyait la mise en place d'une défense fixe au sud de l'État de Johor. En mars 1938, Percival retourna en Grande-Bretagne où il fut promu brigadier de l'état-major général au commandement d'Aldershot.

Famille

Le 27 juillet 1927, Percival épouse Margaret Elizabeth Betty MacGregor (décédée en 1956) à l'église Holy Trinity de West Brompton. Ils s'étaient rencontrés en Irlande et ont eu deux enfants : Dorinda Margery née à Greenwich, par la suite devenue Lady Dunleath et Alfred James MacGregor, né à Singapour et militaire. La famille était financièrement à l'aise et à la mort de Percival, son héritage était estimé à 102 515 £, une somme très confortable en 1966.

Seconde Guerre mondiale

Percival fut nommé brigadier à l'état-major général du Force expéditionnaire britannique commandée par le général Dill entre 1939 et 1940. Il reçut ensuite le grade de major général et en février 1940, il devint brièvement officier général au commandement de la 43e division d'infanterie (division Wessex). Il servit comme chef-assistant de l'état-major impérial général en 1940 auprès du bureau de la Guerre mais demanda à être transféré pour un commandement actif après l'évacuation de Dunkerque. À la tête de la 44e division d'infanterie, il passa 9 mois à organiser la défense de la côte anglaise en cas d'invasion[18]. On lui décerna le titre de compagnon de l'Ordre du Bain en 1941[19].

Officier général chargé du commandement de la Malaisie

Percival lors de son arrivée en Malaisie.
Percival accueillant l'envoyé américain Averell Harriman sur l'aérodrome de Sembawang, le 30 octobre 1941.

En mai 1941, Percival fut temporairement promu au rang de lieutenant-général. On lui remit le commandement de la Malaisie. Il s'agissait d'un évènement important pour lui car il n'avait encore jamais commandé un corps complet de l'armée. Il quitta la Grande-Bretagne à bord d'un hydravion Short Sunderland et entreprit un périple ardu d'environ 2 semaines. Il effectua plusieurs étapes : Gibraltar, Malte, Alexandrie où il fut retardé par la guerre anglo-irakienne, Bassorah, Karachi et Rangoon où il fut pris en charge par un transporteur de la RAF[17].

Percival était toutefois dubitatif quant à son engagement, en notant que :

« En me rendant en Malaisie, j'ai réalisé qu'il y avait un danger double à savoir d'être laissé dans un commandement inactif durant plusieurs années si la guerre n'éclatait pas à l'est, ou alors si elle éclatait, de me retrouver impliqué dans une affaire plutôt délicate avec des forces inadéquates comme on en trouve dans les zones les plus distantes de notre Empire au début d'une guerre »[18].

Durant la plus grande partie du conflit, les plans défensifs pour la Malaisie étaient centrés sur l'envoi d'une flotte de la marine à la base nouvellement construite à Singapour. En conséquence, le rôle de l'armée était de défendre Singapour et le sud de Johor. Si ce plan paraissait logique dans une configuration où les bases japonaises étaient éloignées de plus de 2 500 kilomètres, l'extension des territoires japonais changea la donne. L'armée nipponne s'était emparée de la partie septentrionale de l'Indochine et la signature du pacte tripartite en septembre 1940 avait laissé entrapercevoir les difficultés défensives à venir. On proposa alors d'utiliser la RAF en lieu et place de la marine afin de défendre la Malaisie, au moins jusqu'à ce que des renforts arrivent depuis la Grande-Bretagne. Des terrains d'aviation furent construits dans ce but au nord de la Malaisie et le long de sa côte est. Les unités de l'armée furent réparties autour de la péninsule afin de protéger ces installations[20].

Percival (deuxième depuis la droite) au côté de correspondants de guerre à Singapour peu avant la capitulation (photo prise vers fin janvier 1942).

À son arrivée, Percival décida de s'occuper de l'entraînement de cette armée inexpérimentée avec en particulier des troupes indiennes qui nécessitaient un suivi plus poussé. La plupart des officiers expérimentés avaient été incorporés au sein de la nouvelle armée indienne qui était en cours d'expansion. En s'appuyant sur des avions commerciaux de la Volunteer Air Force pour suppléer les avions de la RAF qui étaient en nombre insuffisant, Percival mit en place la défense autour de Jitra[21]. Un manuel d'instruction tactique, Tactical Notes on Malaya, fut approuvé par le général et distribué à toutes les unités.

Attaque japonaise et reddition britannique

Articles détaillés : Bataille de Malaisie et Bataille de Singapour.

A partir du 8 décembre 1941, qui vit l'attaque japonaise, Arthur Percival organisa la défense de la Malaisie britannique, mais ses troupes et les renforts australiens furent débordés. Le 27 janvier, il décida la retraite sur Singapour, où il capitula finalement le 15 février 1942.

Bilan de la carrière militaire

En 1918, Percival avait été décrit comme un homme « mince, à la voix douce, avec une réputation avérée pour le courage et l'organisation »[22] mais en 1945, cette description le rattrapa avec ses partisans qui disaient de lui qu'il avait « quelque chose d'un pétard mouillé »[23]. La chute de Singapour transforma la réputation de Percival, trop lisse et insuffisamment agressif aux yeux de certains, même si ses autres qualités ne furent pas remises en question. Son physique fut la cible des caricatures : mince, élancé avec une petite moustache et des dents en avant[24]. Le général n'était de plus pas considéré comme un bon orateur et manquait du charisme nécessaire pour affronter publiquement l'ampleur du désastre en Malaisie[25].

Les collaborateurs de Percival portent également leur part de responsabilité. Robert Brooke-Popham, le commandant en chef du British Far East Command empêcha Percival de lancer l'Opération Matador dans les temps. Par cette retenue, Brooke-Popham voulait éviter de déclencher la guerre. Mais il avait aussi ses détracteurs qui ne manquaient pas de le fustiger : manque de clairvoyance, désintérêt durant les réunions et absence de réclamations appuyées pour des renforts aériens en Malaisie. L'amiral Tom Phillips ne pensait pas que des avions soient capables de détruire plusieurs navires. Sans couverture aérienne, il lança la Force Z composée de deux cuirassés et de quatre destroyers dans l'interception des Japonais. Mais ceux-ci découvrirent la flotte grâce à leur sous-marin I-65 et contre-attaquèrent avec leus avions en coulant les deux cuirassés. Phillips perdit la vie lors de cette expédition du 10 décembre 1941.

Percival rencontra des difficultés avec ses subordonnés, dont Sir Lewis Heath dit Piggy, le commandant du 3e corps indien, et Henry Gordon Bennett, le commandant de la 8e division australienne. Heath avait été un supérieur de Percival avant que celui-ci ne devienne commandant en Malaisie, et cette inversion de pouvoir fut difficile à gérer. Bennett était de nature indépendante. Sûr de lui, il faisait aussi entièrement confiance à ses troupes australiennes. Son retour en Australie après le départ précipité de Singapour lors de la capitulation, fut cependant perçu de manière mitigée.

Percival avait le dernier mot quant aux hommes qui servaient sous ses ordres et avait émis le désir de remplacer ses cadres si leurs capacités n'étaient pas optimales. Il débouta le brigadier Ivan Simson, ingénieur en chef, qui recommanda à plusieurs reprises la construction d'une défense fixe à Johor ou sur la côte nord de Singapour. Malgré le gros potentiel formé par les 6 000 ingénieurs sous ses ordres, Percival répondra : « les défenses sont mauvaises pour le moral, à la fois pour la troupe et les civils »[26]. Ces constructions auraient néanmoins pu s'avérer utiles pour contrer, ou au moins limiter, l'engagement des 200 chars japonais.

Percival insista aussi pour défendre en priorité la côte nord-est de Singapour, alors que le général Archibald Percival Wavell, commandant suprême des forces alliées dans le sud-est asiatique, préconisait une autre solution. Percival était peut-être focalisé sur la base navale de Singapour qui était sous sa responsabilité[27]. Il déploya ses forces de manière éparse autour de l'île et conserva quelques unités en réserve. Quand les Japonais lancèrent l'attaque à l'ouest, la 22e brigade australienne engagea le combat. Percival refusa d'envoyer des renforts, en pensant que la véritable attaque allait se produire au nord-est.

Captivité

Douglas MacArthur donne l'un de ses stylos à Percival lors de la signature des documents de capitulation du Japon le 2 septembre 1945. À côté de Percival, le général Wainwright.

Percival fut brièvement détenu à la prison de Changi, où le « commandant vaincu s'asseyait la tête entre les mains, en dehors des quartiers qu'il partageait maintenant avec 7 brigadiers, un colonel, son aide-de-camp et un sergent cuisinier. Il discutait de ses sentiments avec quelques uns, passait des heures à marcher autour du complexe, en ruminant sur ce qui s'était passé et ce qui aurait pu se passer »[28]. En espérant améliorer la discipline, il reconstitua un commandement de la Malaisie au complet, avec les grades et les fonctions idoines. Il occupait également ses compagnons avec des cours sur la bataille de France[29].

Avec d'autres prisonniers britanniques haut-gradés, il fut déplacé de Singapour en août 1942 et interné à Taïwan puis envoyé en Mandchourie. À Hsian, à environ 150 kilomètres au nord-est de Mukden, il côtoya une dizaine d'autres prisonniers importants, dont le général américain Jonathan Wainwright. Vers la fin de la guerre, une équipe de l'OSS récupéra les prisonniers. Wainwright et Percival furent amenés peu de temps après à signer l'acte de capitulation du Japon à bord de l'USS Missouri, le 2 septembre 1945. Lors de la cérémonie, MacArthur donna à Percival l'un des stylos qu'il avait utilisé pour signer le document[30].

Percival et Wainwright retournèrent ensemble aux Philippines pour assister à la reddition de l'armée japonaise basée dans l'archipel et commandée par le général Yamashita, celui-là même qui avait forcé Percival à capituler. Le « tigre de Malaisie » fut momentanément surpris de voir son ancien prisonnier. Le drapeau blanc qui avait été mené par le groupe de Percival trois ans plus tôt fut également le témoin de ce renversement de situation. Il fut hissé lorsque les Japonais rendirent officiellement Singapour à Lord Louis Mountbatten[31].

Retraite

Percival retourna en Grande-Bretagne en septembre 1945 pour rédiger son rapport au bureau de la Guerre mais celui-ci ne fut publié qu'en 1948. Il prit sa retraite en 1946 avec le grade honorifique de lieutenant-général mais avec une rente de major-général. Il eut plusieurs autres fonctions en rapport avec le comté du Hertfordshire où il vécut à Widford. Il fut nommé colonel honoraire du 479e régiment de l'armée territoriale entre 1949 et 1954, et fut lieutenant-député du Hertfordshire en 1951[32]. Il entretint des liens avec le régiment de Cheshire pour lequel il obtint le grade de colonel entre 1950 et 1955. Son fils, le brigadier James Percival, fut colonel de ce régiment entre 1992 et 1999.

Si le général Wainwright fut acclamé lors de son retour aux États-Unis, il n'en fut pas de même pour Percival qui fut critiqué pour ses décisions en Malaisie. Ses mémoires, The War In Malaya, furent publiées en 1949 mais ne réussirent pas à faire taire ses détracteurs. Contrairement aux pratiques habituellement appliquées pour un lieutenant-général, Percival ne fut pas déclaré chevalier. Il fut nommé président à vie de la Far East Prisoners of War Association (FEPOW) qui demanda des compensations financières pour les prisonniers de guerre et obtint 5 millions de livres à partir d'avoirs japonais gelés. Cette somme fut distribuée par la FEPOW Welfare Trust dont Percival était le président[33].

En 1957, il contesta la version de l'histoire relatée dans le film Le Pont de la rivière Kwaï, obtenant l'ajout d'un message indiquant qu'il s'agissait d'une œuvre de fiction. Il œuvra comme président de la Croix-Rouge du Hertfordshire et fut nommé officier de l'Ordre de Saint-John en 1964.

Arthur Percival est mort le 31 janvier 1966 à l'âge de 78 ans à l'hôpital Roi Edward VII pour les officiers, à Westminster et fut enterré à Hertfordshire. L'ancien évêque de Singapour, Leonard Wilson, dirigea la cérémonie qui eut lieu à St Martin-in-the-Fields.

Références

  1. Smyth, Percival and the Tragedy of Singapore
  2. Kinvig, Scapegoat: General Percival of Singapore, page 5
  3. Smith, Singapore Burning: Heroism and Surrender in World War II, page 23
  4. London Gazette, N°29824, 14 novembre 1916, page 25
  5. Smith, page 24
  6. London Gazette, N°30901, 13 septembre 1918, page 19
  7. Keegan, Churchill's Generals, page 257
  8. London Gazette, N°31745, 20 janvier 1920, page 5
  9. Troops Out Movement - Campaigns - Oliver's Army - Chapter 5
  10. http://www.indymedia.ie/attachments/jun2006/aphidhistrev15jul06p14.gif
  11. Imperialist Propaganda (Then and Now) - Indymedia Ireland
  12. Hamilton, Monty: The Making of a General 1887-1942, page 158-160
  13. Thompson, The Battle for Singapore, page 69-70
  14. Thompson, page 71
  15. Hack et Blackburn, Did Singapore Have to Fall?: Churchill and the Impregnable Fortress, page 39
  16. Kinvig, page 106
  17. a et b Percival, The War in Malaya, chapitre 1
  18. a et b Percival, chapitre 2
  19. London Gazette, N°35204, 27 juin 1941, page 2
  20. Percival, chapitre 3
  21. Percival, chapitre 4
  22. Kinvig, page 47
  23. Kinvig, page 242
  24. Warren, page 29
  25. Kinvig, General Percival and the Fall of Singapore, page 241
  26. Thompson, page 182
  27. Dixon, On the Psychology of Military Incompetence, page 143
  28. Kinvig, page 221
  29. MacArthur, Surviving the Sword: Prisoners of the Japanese 1942-45, page 188
  30. Warren, page 286
  31. Morris, page 458
  32. London Gazette, N°38762, 18 novembre 1949, page 7 et N°39412, 18 décembre 1951
  33. MacArthur, page 442

Bibliographie

  • Dixon, Norman F, On the Psychology of Military Incompetence, Londres, 1976
  • Elphick, Peter, Singapore, the pregnable fortress, Hodder & Stoughton, Londres, 1995, ISBN 0-340-64990-9
  • Hack, Karl and Blackburn, Kevin, Did Singapore Have to Fall?: Churchill and the Impregnable Fortress, RoutledgeCurzon, 2003, ISBN 0-415-30803-8
  • Hamilton, Nigel, Monty: The Making of a General 1887-1942, Hamish Hamilton, 1981. ISBN 1-85753-171-X
  • Keegan, John (editor), Churchill's Generals, Abacus History, 1999, ISBN 0-349-11317-3
  • Morris, James Farewell the Trumpets, Penguin Books, 1979
  • Kinvig, Clifford, General Percival and the Fall of Singapore, in 60 Years On: the Fall of Singapore Revisited, Eastern University Press, Singapour, 2003
  • Kinvig, Clifford, Scapegoat: General Percival of Singapore, Londres, 1996. ISBN 0-241-10583-8
  • London Gazette
  • MacArthur, Brian, Surviving the Sword: Prisoners of the Japanese 1942-45, Abacus, ISBN 0-349-11937-6
  • Oxford Dictionary of National Biography, Volume 43, disponible sur le site Oxford Dictionary of National Biography
  • Percival, Arthur Ernest The War in Malaya, London, Eyre & Spottiswoode, 1949. Les extraits du rapport utilisé comme base pour le livre sont disponibles sur http://www.fepow-community.org.uk/arthur_lane/Percivals_Report/
  • Smith, Colin, Singapore Burning: Heroism and Surrender in World War II, Penguin Books, ISBN 0-14-101036-3
  • Smyth, John George, Percival and the Tragedy of Singapore, MacDonald and Company, 1971. ASIN B0006CDC1Q
  • Swinson, Arthur, Singapour: Foudroyante victoire japonaise, Histoire illustrée de la Seconde Guerre mondiale no. GM 16, Marabout, 1971.
  • Taylor, AJP English History 1914-1945, Oxford University Press, 1975,
  • Thompson, Peter, The Battle for Singapore, Londres, 2005, ISBN 0-7499-5068-4HB
  • Warren, Alan, Singapore 1942: Britain's Greatest Defeat, Hambledon Continuum, 2001, ISBN 1-85285-328-X


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