Parti ouvrier belge

Parti ouvrier belge

Parti socialiste belge

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Le Parti socialiste belge (PSB) est un ancien parti social-démocrate belge unitaire (c'est-à-dire s'adressant aussi bien aux francophones qu'aux Flamands). En néerlandais, on l'appelait le Belgische Socialistische Partij (BSP). Le parti vécut de 1885 à 1978, date où il se scinda en une aile francophone (le PS) et une aile flamande (le SP).

Sommaire

Histoire

1885-1945 : le Parti ouvrier belge

Le parti voit le jour en avril 1885. Sa naissance est le résultat d'un lent processus de regroupement de plus d'une centaine d'associations ouvrières et démocratiques. La plupart d'entre elles sont de création récente, mais certaines se présentent toutefois comme les héritières de groupes plus anciens. Le congrès inaugural eut lieu à Bruxelles, au café Le Cygne. Il prit alors, sur une idée de César de Paepe, le nom de Parti ouvrier belge (POB) ou Belgische Werkliedenpartij en néerlandais (BWP).

Avant 1885, le mouvement ouvrier connaît, en Belgique, plusieurs phases déterminantes :

  • dans les années 1840, le travail de précurseurs accompli par de nombreux intellectuels et beaucoup d'artisans avec l'aide d'exilés étrangers tels Karl Marx ;
  • en 1848, l'effervescence révolutionnaire à l'exemple de la France mais sans lendemain en Belgique ;

à la fin des années 1850, la création des premiers grands syndicats ouvriers ;

Issu en 1885 de la volonté d'organiser toute la classe ouvrière par l'union de ses défenseurs et pour la conquête de réformes progressives, le POB se construit idéologiquement comme une synthèse des divers courants de pensée socialiste. Cette synthèse sera incarnée par un de ses fondateurs, César de Paepe, puis par le futur président du parti, Émile Vandervelde, principal auteur de la Charte de Quaregnon qui sera longtemps le seul texte doctrinal officiel du socialisme belge. Sur cette base, le parti ouvrier agit dans plusieurs directions. D'une part, il conduit le difficile combat pour l'égalité politique, en recourant à plusieurs reprises, entre 1890 et 1913, à l'arme de la grève générale. Ainsi en 1893, le POB déclenche une grève dans tout le pays, afin d'obtenir le suffrage universel. Des heurts avec la police lors de manifestations font plusieurs morts. Le vote censitaire est remplacé par le vote plural. D'autre part, il favorise l'émergence d'un réseau de mutuelles, de coopératives, de groupes culturels et sportifs et de syndicats afin d'améliorer immédiatement le sort de ses adhérents et de soutenir l'action politique, menée au sein du Parlement dès 1894. La même année, le congrès annuel du POB adopte à Quaregnon une charte (aujourd'hui connue comme la charte de Quaregnon), qui définit les valeurs du mouvement socialiste belge. Il se définit notamment comme le défenseur de tous les opprimés, quelles que soient leur nationalité, leur sexe, leur religion ou leur race. La même année, les premiers députés socialistes entrent au Parlement.

En 1916, le parti participe pour la première fois à un gouvernement.

Forts de leur attitude « loyale » durant la Première Guerre mondiale, les socialistes entrent de plein droit dès novembre 1918 dans un gouvernement d'union nationale (avec les catholiques et les libéraux). Ce type de coalition se maintiendra jusqu'en 1921. En 1919, le suffrage universel est instauré. Le POB obtient septante députés et quatre ministres. Cette période voit se réaliser un ensemble de réformes politiques, économiques et sociales revendiquées de longue date par les socialistes : liberté syndicale, journée de huit heures, pension de vieillesse, assurance chômage, loi contre l'alcoolisme, progressivité de l'impôt…

En mai 1921, Joseph Jacquemotte et ses partisans quittent le POB et fondent le Parti communiste belge qui fusionne quelques mois plus tard avec le Parti communiste, dirigé par War Van Overstraeten, pour former le Parti communiste de Belgique[1].

En 1925, le POB devient le premier groupe de la Chambre et revient au pouvoir, allié à l'aile démocrate-chrétienne du parti catholique. Cette coalition de gauche ne durera que quelques mois et après une brève tripartite, les socialistes retourneront dans l'opposition jusqu'en 1935.

Face à la crise et à la politique gouvernementale de droite, le POB passe à l'offensive, en 1933, en se mobilisant sur base du « Plan du Travail » élaboré par Henri de Man (instauration d'un régime d'économie mixte). Au congrès de Noël 1933, le Plan de travail est adopté par le parti, qui rompt ainsi avec plusieurs fondamentaux du marxisme (qui est favorable à des socialisations et non des nationalisations, et qui compte plus sur l’action directe des masses que sur l’Etat). Ce plan prévoit la nationalisation du crédit et de certaines industries afin de rétablir la croissance. Cette politique, qualifiée de « planisme », fait des émules en France puisque la CGT et, dans une moindre mesure, la SFIO adoptent des « plans » inspirés de l’initiative belge.

En 1935, le POB retourne au pouvoir dans une tripartite avec les libéraux et les catholiques. Il ne parvient pas à appliquer le Plan de travail, ce qui crée des tensions à l'intérieur du parti : l'internationalisme et le réformisme de la vieille génération (Émile Vandervelde) sont contestés par Paul-Henri Spaak ou Henri de Man, qui proposent un socialisme national qui viserait à restaurer l'autorité. La base comprend aussi mal l'attitude du Spaak en tant que ministre des Affaires étrangères. En effet, celui-ci va refuser d'intervenir dans le guerre d'Espagne et acceptera de reconnaître le gouvernement de Franco.

En 1936, tandis qu'un vaste mouvement de grève générale bat son plein, le gouvernement obtient du patronat la semaine de quarante heures dans certaines industries et les congés payés.

1945-1978: le Parti socialiste belge

En 1940, le POB est dissout par son président Henri de Man (depuis le décès de Vandervelde fin 1938), qui incite ses membres à se rallier à la politique de Léopold III. Lui-même rejoignit les rangs de la collaboration. Beaucoup de militants ne suivent pas ce conseil et entrent dans la Résistance et du côté wallon réfléchissent pendant l'occupation à une restructuration radicale du mouvement socialiste et de l'État belge sur une base fédérale. Cette idée ne sera pas retenue à la Libération. En revanche, les socialistes clandestins l'emportent en 1945 lorsque le mouvement opte pour l'autonomie de ses quatre grandes branches. Les organisations syndicale (FGTB), mutuelliste et coopérative sont désormais indépendantes de l'organisation politique, devenue Parti socialiste belge (PSB).

En 1945, un nouveau parti, le PSB est fondé.

Après le règlement de la Question royale et l'abdication du roi Léopold III sous la pression de la gauche, les années 1950 seront marquées par de grands conflits scolaires. Au parti catholique, seul au pouvoir de 1950 à 1954 et qui favorisait l'enseignement « libre », succèdent en 1954 les socialistes qui s'efforçent ensuite avec les libéraux de renverser la vapeur au profit des écoles officielles. Toutefois, il n'est guère question à l'époque de grands acquis sociaux. Les principales réformes économiques et sociales, dont l'instauration de la sécurité sociale, ont été obtenues sous les gouvernements à direction socialiste de l'immédiate après-guerre. À la fin de la décennie, les problèmes économiques et sociaux reviennent à l'avant-scène quand les points d'ancrage de l'industrie wallonne sont en crise. Parti et syndicat socialistes ont alors un même but, la réalisation de réformes de structures économiques. Les militants wallons y ajoutent le fédéralisme à l'occasion de la grève générale de l'hiver 1960 contre un projet de « loi unique » du gouvernement chrétien-libéral. Tout comme l'affaire royale, la « grande grève » est le révélateur de l'ampleur du problème communautaire et linguistique. Les efforts en vue de régler les tensions communautaires, entre 1961 et 1965, ne conduisent pas à l'apaisement. Dès lors, les socialistes wallons s'orientent encore plus vers la revendication fédéraliste à partir de 1967. D'autre part, en 1968, une partie des militants flamands bruxellois fait scission et crée les Rode Leeuwen (Lions rouges), un mouvement socialiste flamand qui présente des listes concurrentes de celles du PSB-BSP, préfigurant la scission définitive de 1978. Les socialistes contribuèrent aussi en 1970 à inscrire dans la Constitution une solution de type « communautaire et régionaliste ».

1978 : Le PS et le SP

Si la Flandre a effectivement obtenu en 1970 l'autonomie culturelle qu'elle souhaitait, la Wallonie n'a eu que la promesse de la régionalisation économique qu'elle réclamait. Tous les efforts des socialistes francophones tendront au cours de la décennie à la concrétisation de cette revendication, que la crise économique rend encore plus justifiée à partir de 1975. Dans ce contexte, les tensions et les divergences entre socialistes du nord et du sud du pays - comme précédemment dans les autres familles politiques - aboutissent en 1978 à la scission du parti en une aile francophone (le PS) et une aile flamande (le SP). C'est l'aboutissement d'une évolution alors en cours depuis quarante ans. André Cools devient le premier président des socialistes francophones.

Personnalités historiques du Parti ouvrier belge (1885-1940) et du Parti socialiste belge (1945-1978)

Présidents du PSB-BSP

Bibliographie

  • Robert Abs, Histoire du parti socialiste belge de 1885 à 1978, Fondation Louis de Brouckere, Bruxelles, 1979
  • Robert Falony & Xavier Mabille, Le Parti socialiste : un demi-siècle de bouleversements - De Max Buset à Elio Di Rupo, Éditions Luc Pire, Bruxelles, 2006 (OCLC 66373709)
  • Mieke Van Haegendoren, Le parti socialiste belge de 1914 à 1940, Vie ouvrière, Bruxelles, 1995 (ISBN 2-87003-299-4)

Liens internes

Liens externes

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