- Ordre mendiant
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Un ordre mendiant est un ordre religieux qui dépend de la charité pour vivre. En principe, il ne possède ni individuellement ni collectivement de propriété : les religieux appelés frères ont fait vœu de pauvreté pour consacrer tout leur temps et leur énergie à la vocation de l'ordre. Apparu avec la bourgeoisie urbaine médiévale, cet ordre vit dans des couvents dans les villes et se différencie des ordres monastiques, seigneureries vivant derrière une clôture et percevant des droits féodaux.
Sommaire
Ordres mendiants chrétiens
Les ordres mendiants chrétiens, soutenus dès leur origine par le pape Innocent III, passent leur temps à prêcher l'évangile et à servir les pauvres. Les deux principaux ordres furent fondés par Dominique de Guzmán (saint Dominique) et François d'Assise (saint François) pour combattre le catharisme. Respectivement implantés au sud de la France et au nord de l'Italie, ils proposèrent un modèle de service de Dieu au sein de la société. Ils attirèrent rapidement le patronage tant de la bourgeoisie que de l'aristocratie. Leur action se développa rapidement dans les villes dont l'accroissement de la population dépassait la construction des églises. La plupart des villes médiévales d'Europe de l'Ouest quelle que soit leur taille possédèrent une ou plusieurs maisons de ces ordres. Certaines de leurs églises furent construites de grande taille avec de larges espaces consacrés à la prédication, en faisant une spécificité des ordres mendiants.
Antoine de Padoue (Saint Antoine) et Saint François furent les principaux inspirateurs des ordres de moines mendiants.
Au Moyen Âge, les ordres de moines mendiants originaux furent :
- Franciscains (Ordre des frères mineurs, portent un habit brun), fondés en 1209
- Carmes, (Ordre du carmel ou Carmes, portent un habit marron), fondées en 1206-1214
- Dominicains (Ordre des prêcheurs, portent un habit blanc), fondés en 1215
- Augustins (Ermites de saint Augustin, portent un habit noir), fondés en 1256
Le deuxième concile de Lyon (1274) reconnut ces derniers en tant que quatre « grands » ordres mendiants, et a supprimé certains autres[1], appelés « minorites ». Le Concile de Trente a assoupli leurs restrictions vis-à-vis de la propriété. Puis, à l'exception des franciscains et de leur ramification les Capucins, des membres des ordres furent autorisés à posséder des propriétés collectivement de même que des moines.
Parmi les autres ordres, on trouve :
- les Trinitaires (Ordre de la très sainte trinité et de la rédemption des captifs), fondé en 1193
- les Mercédaires (Ordre de la bienheureuse Vierge Marie de la merci pour la rédemption des captifs), fondé en 1218
- les Servites (Ordre des serviteurs de Marie), fondé en 1233
- les Minimes (saint François de Paule), fondé en 1436
- les Capucins (Ordre des frères mineurs capucins), établis en 1525
En gastronomie
Les ordres mendiants ont donné son nom à un dessert composé de fruits secs, lesquels étaient anciennement appelés fruits de carême : figues de Provence, raisins de Malaga, amandes et avelines[2].
Le Dictionnaire général de la cuisine française ancienne et moderne rapporte que le père André Le Boullanger, lors d’un prêche devant Louis XIII, a affirmé « que ces fruits étaient nommés ainsi parce qu'ils avaient pour patrons les quatre ordres mendiants, savoir : les Franciscains capucinaux qui représentaient les raisins secs, les Récollets qui étaient comme des figues sèches, les Minimes qui semblaient des amandes avariées, et les Moines-déchaux qui n'étaient que des noisettes vides. Ceci fit un grand scandale, et le père André Le Boullanger fut interdit pour six mois par arrêt du grand-conseil[3]. »
De ce dessert dérive la friandise connue sous le nom de « mendiant au chocolat », pâtisserie composée d'une fine semelle de chocolat sur laquelle sont déposés les fruits secs.
Liens internes
Notes et références
- Gherardo Segarelli L'ordre des apostoliques créé en 1260 par
- CNRTL, Définition en ligne
- Dictionnaire général de la cuisine française ancienne et moderne ainsi que de l’office et de la pharmacie domestique. Ouvrage où l’on trouvera toutes les prescriptions nécessaires à la confection des aliments nutritifs ou d’agrément à l’usage des plus grandes et des plus petites fortunes, Plon Frères, Paris, 1853, 635 p., citation p. 317.
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