- Jean Patou
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Cet article concerne le couturier Jean Patou. Pour la maison de parfum qu'il a créée, voir Jean Patou (maison de parfum).
Jean Patou (27 septembre 1887 à Paris - 8 mars 1936 à Paris)[1] est un couturier et fabricant de parfums français, créateur de la maison de haute couture et de parfum qui porte son nom.
Sommaire
Le couturier
Jean Alexandre Patou est né le 27 septembre 1887 à Paris (10e arrondissement) de Charles Patou et Jeanne Grison. Son père dirige de 1888 à 1911 une chamoiserie à Énencourt-Léage (Oise) avant de poursuivre son activité à Villejuif[2].
En octobre 1905 Jean Patou s'engage dans l'armée pour trois ans[3].
En 1910, il s'installe à Paris et décide d'ouvrir une maison de haute couture. Après un premier échec sans doute dû à un manque de fonds, il ouvre en 1912 la « Maison Parry », un petit salon de couture situé au 4 rond-point des Champs-Élysées. L'ensemble de sa collection est alors achetée par un new-yorkais, connu comme « l'aîné » Lichtenstein[4]. En 1914, Jean Patou ouvre une maison de couture au 7 rue Saint-Florentin à proximité de la place de la Concorde dans un élégant hôtel particulier du XVIIIe siècle[5]. Après avoir participé à la Première Guerre mondiale dans un régiment de Zouaves, il retourne à Paris en 1919 pour reprendre son activité de couturier.
Sa première collection, orientée vers une nouvelle clientèle féminine active, sportive et libérée, tranchant avec les coupes traditionnelles de l'époque, reçoit un accueil favorable de la part des critiques de mode.
Jean Patou sera particulièrement précurseur en proposant des tenues de sportswear. C'est notamment lui qui dessine les tenues de la célèbre championne de tennis Suzanne Lenglen qui sera la première à adopter des jupes courtes mieux adaptées à ce sport. Jean Patou est également le premier à apposer sur ses créations un monogramme composé de ses initiales « JP ».
La parfumerie
En 1923, avec son beau-frère Raymond Barbas il crée la division parfums de sa société de couture. En 1925 ils sont rejoints par le parfumeur grassois Henri Alméras, en tant que maître parfumeur. Jean patou crée trois parfums baptisés Amour-Amour, Que sais-je ? et Adieu sagesse respectivement dédiés aux blondes, aux brunes et aux rousses. Puis, en 1929, Henri Alméras compose Moment Suprême.
Jean Patou souhaitait un parfum phare pour sa maison. En 1930, Henri Alméras proposa alors une fragrance composée d'essences de rose et de jasmin dans des proportions particulièrement importantes : il fallait plus de 10 000 fleurs de jasmin de Grasse et 28 douzaines de roses (roses de mai de Grasse « Rosa centifolia » et roses de Bulgarie) pour obtenir trois centilitres de parfum[6]. Le prix de cette composition rendait sa commercialisation très risquée alors que sévissait la crise économique qui suivit le krach de 1929. Mais Jean Patou fut séduit et lança la commercialisation sous la marque Joy et en utilisant le slogan particulièrement audacieux que lui avait suggéré son amie et conseillère, la chroniqueuse américaine Elsa Maxwell : Joy, le parfum le plus cher au monde (the costliest perfume in the world)[7].
Jean Patou meurt prématurément en 1936 d'une crise d'apoplexie alors qu'il n'a que 49 ans ; il est inhumé au cimetière de Passy, 10e division[8]. Sa maison de haute-couture et de parfum lui survivra. Aujourd'hui, alors que son activité de haute-couture a cessé en 1987 après le départ du créateur Michel Goma, la maison de parfum Jean Patou fait partie de la division « Prestige beauté » du groupe Procter & Gamble.
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
Notes et références
- site web officiel de la maison Jean Patou Biographie de Jean Patou sur le
- Charles Patou est associé, au moins pendant la période 1888-1892, à Jules Benjamin Dauphin. Dans l’annuaire de l’Oise de 1909 il apparait seul et dans celui de 1911 l’entreprise figure sous le nom "Patou, Lemaire et Cie". Dans Moulins et meuniers en Vexin et pays de Thelle, il est précisé que la chamoiserie Patou, établie à Enencourt-Léage, était spécialisée dans le galuchat et la reliure d'art. Dans le Recueil des décisions du Conseil d'État statuant au contentieux, du tribunal des conflits et des jugements des tribunaux administratifs (1913 ?, p. 167) il est fait référence à une requête présentée par Patou, Lemaire et Cie, industriels, tendant à annuler un arrêté, en date du 15 novembre 1912, par lequel le préfet de police leur a refusé l’autorisation de continuer à exploiter une tannerie-maroquinerie établie 100, grande rue à Villejuif.
- Registres matricules du recrutement militaire de la classe 1907, bureau de Beauvais, numéro matricule 659, Archives départementales de l'Oise, Rp 958
- (en)Valerie Steele, The Berg Companion to Fashion, Osford International Publishers, 2010, ISBN 978 1 84788 592 0, p. 553,
- Les domiciles successifs de Jean Patou indiqués sur son feuillet matricule de recrutement militaire sont : 4 rond point des Champs-Élysées (9 avril 1913), 21 avenue de l'Alma (15 septembre 1913), 7 rue Saint-Florentin (31 mars 1919) et 55 rue de la Faisanderie (s.d.).
- Histoire de Jean Patou sur le site web toutenparfum.com
- La saga de Jean Patou sur le site Wikiwix au 06/09/2008
- La tombe de Jean Patou sur le site « Cimetières de France et d'ailleurs »
Catégories :- Couturier français
- Haute couture
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- Décès en 1936
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