Cathédrale de Toul

Cathédrale de Toul

Cathédrale Saint-Étienne de Toul

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Cathédrale
Saint-Étienne
Vue générale de l'édifice
Vue générale de l'édifice

Latitude
Longitude
48° 40′ 31″ Nord
       5° 53′ 40″ Est
/ 48.675278, 5.894444
 
Pays France France
Région Lorraine.svg Lorraine
Département Meurthe-et-Moselle
Ville Toul
Culte Catholique romain
Type Cathédrale
Rattaché à Diocèse de Nancy-Toul
Début de la construction XIIIe siècle
Fin des travaux XVIe siècle
Style(s) dominant(s) Gothique
Classé(e) Monument historique (première liste de 1840)

La cathédrale Saint-Étienne de Toul est une église catholique de style gothique

Sommaire

Architecture

La façade occidentale de la cathédrale est un chef-d'œuvre du style style gothique flamboyant. Un cloître, le deuxième plus grand de style gothique en France, et deux chapelles de la Renaissance jouxtent la cathédrale.

Dimensions[1] :

  • hauteur des tours de façade : 65 m,
  • longueur : 98 m,
  • largeur de la façade : 37 m,
  • longueur du transept : 56 m,
  • hauteur de la voûte : 32 mètres.
Façade gothique flamboyant

.

Malgré une construction sur plus de trois siècles, l'édifice (hors façade) présente une grande homogénéité de style :

  • Au XIIIe siècle fut édifié le chœur, le transept, la dernière travée de la nef et la première travée de la galerie est du cloître ;
  • Au XIVe siècle, les quatre travées suivantes de la nef sont construites ;
  • Au XVe siècle, la magnifique façade de style gothique flamboyant est construite ainsi que les deux premières travées de la nef ;
  • Au XVIe siècle, deux chapelles renaissances sont ajoutées à l'avant des collatéraux nord et sud de la nef :
    • la chapelle et Tous-les-Saints, devenue la sépulture de Jean Forget, chapelain et chantre du chapitre des chanoines,
    • la sublime chapelle des Évêques avec sa voûte plate à caissons, supportée par de simples arcs surbaissés - fermée depuis 50 ans, en attente de restauration.

La Révolution française fera quelques dégâts notables, mais un bombardement de la seconde guerre mondiale anéantira la toiture et l'orgue.

Une importante campagne de restauration commence dans les années 1980.

À noter : la présence de deux tours d'aspect inachevées qui encadrent le chœur, en fait, l'une des tours s'était effondrée peu après sa construction. Ceci traduit une influence rhénane hérité probablement de la cathédrale romane. On retrouve également ce plan roman-rhénan sur d'autres édifices religieux lorrains ou champenois.

Influences

Histoire

Cathédrales primitives

  • Dans la seconde moitié du Ve siècle fut construite la première cathédrale, sous le vocable de saint Étienne et Notre-Dame. Le groupe épiscopal comprenait à l’origine trois basiliques : l’une consacrée à la Vierge, la deuxième à saint Étienne, et la troisième, qui servait de baptistère, à saint Jean-Baptiste.
  • 963 - 967 : construction de la cathédrale romane par l'évêque saint Gérard (33e évêque de Toul) sur l'emplacement des trois basiliques du Ve siècle qui ne formeront plus qu'un seul édifice.
  • XIe siècle et XIIe siècle la cathédrale subit diverses reconstructions avec probablement établissement d'un plan roman-rhénan.

Construction de la cathédrale gothique (1221-1561)

Détail du cloître par Viollet-le-Duc
Chapelle des Évêques par Paul Boeswillwald(1877)

La construction de la structure générale de l'édifice que nous pouvons contempler à présent prendra trois siècles, l'élévation romane étant détruite petit-à-petit pour laisser place à l'élévation gothique.

  • 1221 : Pose de la première pierre de la cathédrale consacrée à saint Étienne par l'évêque Eudes II de Sorcy (1219-1228). Le gros-œuvre du chantier débutent par le chœur. Cette partie est flanquée de deux tours de chevet dites "harmoniques", adaptation avec harmonie d'une église gothique sur le plan de tradition romane de l'ancien édifice. Le chœur est achevé en 1235.
  • 1331-1400 : Construction du transept, et des 5 dernières travées de la nef par destruction progressive de la nef romane. Construction du cloître par Pierre Perrat (mort en 1400) et du porche Est.
  • 1400-1460 : Interruption des travaux durant la guerre entre le duc de Bourgogne et le duc de Lorraine.
  • 1460 : Le chapitre de la cathédrale s'étant adressé au pape et au roi de France, reçut du pape un don de 1 000 livres, et du roi 1 500 livres. Ceci permet la reprise des travaux :
    • Construction d'une partie de la façade et de la première travée de la nef par Jacquemin de Lenoncourt jusqu'au niveau de la rosace. Puis démolition du massif occidental de la cathédrale romane construite par l'abbatiale au XIe siècle. La façade gothique est aux armes de Wary de Dommartin, évêque de Verdun, et de René II, duc de Lorraine.
    • Construction de la 2e et 3e travée de la nef, dans le style gothique flamboyant, et faisant le raccord entre la façade construite à partir de 1460 et la 4e travée de la nef construite à la fin du XIVe siècle.
    • 9 mars : Le chapitre de Toul demande puis achète à Tristan de Hattonchâtel le dessin de la façade occidentale en se réservant le droit de la faire construire par l'architecte de son choix.
  • 1496 : Fin de la construction du portail occidental de la cathédrale par le couronnement fleurdelisées de ses deux tours, dans le style gothique flamboyant.
  • Fin XVe siècle et début XVIe siècle : Construction de l'Autel des Reliques dans le collatéral sud de la nef de la cathédrale, de style composite, combinant avec harmonie le style gothique flamboyant et le style renaissant. Nous y observons les armes des mécènes : le blason de Nicolas le Sane, chanoine de la cathédrale de Toul, le blason des évêques de Toul ainsi que le blason du chapitre canonial de Toul.
  • 1503 : Réalisation par un certain "I.V." (Jehan le Verrier ?) de la verrière du Couronnement de la Vierge, dans le croisillon nord du transept de la cathédrale. Nous y observons les armes des mécènes : le blason de Nicolas le Sane, le blason de Raymond Perraud, évêque de Gürk, légat de l'évêque de Toul au Saint-Siège et cardinal, le blason des évêques de Toul ainsi que le blason du chapitre canonial de Toul.
  • 1re moitié du XVIe siècle siècle : Construction du dôme dit "à la Boule d'Or", sur la toiture de la cathédrale, à la croisée du transept.
  • Vers 1530 : Construction de deux clochers surmontant les tours du chevet.
  • Avant 1533 : Commande de la chapelle des Évêques, dans le style de la Renaissance, par l'évêque Hector d'Ailly (1524-1532) dans le collatéral nord de la nef de la cathédrale.
  • 1534 : Construction d'un campanile entre les deux tours du portail occidental de la cathédrale, dans le style de la Renaissance, avec une colonnade, des chapiteaux corinthiens, des arcs en plein-cintre et un dôme. La cloche, qui sonne encore toutes les heures, date de 1536.
  • 1537 : Construction de la partie supérieure du grand meuble de sacristie, sous l'épiscopat d'Antoine Pélegrin (1537-1542).
  • Avant 1549 : Commande de la chapelle de Tous-les-Saints, dans le style de la Renaissance, par le chantre Jean Forget, dans le collatéral sud de la nef de la cathédrale. Le dôme surmonté d'un lanternon est construit en trompe-l'œil en utilisant les procédés de perspective de Jean Pèlerin dit "le Viator", chanoine de la cathédrale.
  • 1561 : Effondrement de l'étage supérieur de la tour sud du chevet. Les chanoines de la cathédrale font abattre l'étage supérieur de la tour nord du chevet par sécurité et pour une restauration symétrique selon la sensibilité du XVIe siècle : des toitures en bonnet-de-prêtre.

Modifications ultérieures

Cloître de la Cathédrale depuis la tour Sud
  • 1625 - 1725 : L'abside est décorée de marbres.
  • XVIIIe siècle :
    • Construction de chapelles latérales.
    • 1750 : Construction de la tribune d'orgues.
    • 1776 : Le diocèse de Toul qui recouvrait les 3/5ème de la Lorraine est démembré pour créer ex-nihilo les évêchés de Nancy et de Saint-Dié.
    • 1790 : L'évêché de Toul qui existait depuis le IVe siècle est supprimé au profit de Nancy.
    • 1794 : Destruction des statues qui garnissaient les niches des portails de la façade occidentale ainsi que du jubé, des stalles et de divers ornements dont les sculptures du cloître.
  • XIXe siècle :
    • 1824 : L'évêché de Nancy devient l'Évêché de Toul — Nancy.
    • 1836 : Descente des verrières du XIIIe siècle siècle de l'abside du chœur de la cathédrale et ré-aménagement dans les absidioles de part et d'autre du chœur, sous les tours de chevet.
    • 1863 : Réalisation par Casimir de Balthasar de Gachéo de la verrière de saint Étienne, dans le croisillon sud du transept de la cathédrale.
    • 1870 : La façade occidentale (dont la verrière de la grande rosace du début du XVIe siècle siècle) et le côté sont endommagés par les tirs prussiens.
    • 1874 : Émile Boeswillwald, architecte en chef des Monuments historiques, entreprend la restauration de la cathédrale. Son fils Paul Boeswillwald lui succèdera.
    • 1874-1876 : Réalisation des verrières de l'abside du chœur de la cathédrale.
  • XXe siècle :
    • 19 juin 1940 : La tour sud de la façade occidentale et la totalité des toitures sont anéanties par un bombardement. Une couverture provisoire est mise en place pour mettre hors-d'eau et protéger les voûtes. Cette installation provisoire durera plus de quarante ans, avant leurs reconstructions à partir de 1981.
    • 1978 : La cathédrale est fermée par sécurité.
    • 1981 : Les toitures sont reconstruites en reprenant la géométrie d'avant 1940 (couverture en ardoises sur une haute charpente métallique).
    • 1995 : Fin de la restauration des parties extérieures de la cathédrale à l'exception de la façade occidentale.

Restaurations récentes

Le siège du diocèse de Nancy et de Toul ayant été transféré à Nancy en 1790, la cathédrale de Toul appartient désormais à la commune qui assume la lourde charge de restaurer l'intérieur de l'édifice. Les travaux de restauration se poursuivent encore aujourd’hui :

  • 2003 : Restauration de la façade occidentale.
  • 2004-2005 : restauration des travées de la nef y compris les peintures.
  • 2006-2008 : restauration du chœur.
  • 2010-2012 : restauration de la chapelle des Évêques.

Les orgues de la cathédrale

Les Grandes Orgues Schwenkedel (1963).

La cathédrale disposait d'un orgue au moins depuis le XIVe siècle. Il connut plusieurs aménagement successifs. À partir de 1740, les chanoines de la cathédrale s'adressèrent à plusieurs facteurs en vue d’édifier un grand instrument sur la tribune, en remplacement du précédent, qui datait du XVIe siècle : François Thierry, Charles Cachet et Jean-André Silbermann furent ainsi sollicités. Ils confièrent finalement le marché en 1751 à Nicolas Dupont, qui construisait alors les orgues de l’église Saint-Jacques de Lunéville, et dont ils avaient pu apprécier sur place le travail. La réception des travaux eut lieu le 14 juillet 1755. Les sculptures du buffet furent réalisées par Athanase Lacourt, de Toul. L'instrument avait quatre claviers et quarante et un jeu. Le premier titulaire fut Jean-Baptiste Nôtre (1732-1807), auteur d'un Livre d'orgue manuscrit. Comme il l’avait écrit dans son devis rédigé en 1751 pour les chanoines, l’ambition de Nicolas Dupont avait été de doter la cathédrale d’un instrument « comparable avec le plus grand nombre des grandes orgues de France, dans lequel on trouvera les jeux pour jouer tous les couplets qui peuvent se faire selon le bon goût du tems, et pouvoir les diversifier pendant tout un office, sans être obligé de répéter deux fois les mêmes meslanges ».

L’instrument de Nicolas Dupont, plusieurs fois modifié par la suite, fut complètement détruit le 20 juin 1940 dans l’incendie de la cathédrale, et remplacé par un instrument dû à Curt Schwenkedel, inauguré le 23 juin 1963 par Gaston Litaize. C'est un des plus beaux instruments du grand est de la France. Les timbres variés, le grand plein jeux, les anches raffinées et son tutti clair et élégant permettent d'interpréter Johann Sebastian Bach, mais aussi les compositeurs romantiques ou contemporains. Le buffet, construit sans boiseries, est composés de plusieurs plans sonores permettant une projection du son tout à fait étonnante. Plusieurs enregistrements viennent de voir le jour à l'occasion de l'inauguration de la restauration intérieure de l'édifice.

Grandes Orgues de la cathédrale de Toul, par Curt Schwenkedel

Positif

ut 1 à sol 5

Grand-Orgue

ut 1 à sol 5

Récit expressif

ut 1 à sol 5

Écho

ut 1 à sol 5

Pédale

ut 1 à sol 3

Montre 8'
Bourdon 8'
Prestant 4'
Flûte 4'
Nazard 2' 2/3
Doublette 2'
Tierce 1' 3/5
Larigot 1' 1/3
Fourniture IV rgs
Cymbale III rgs
Trompette 8'
Cromorne 8'
Clairon 4'

Montre 16'
Montre 8'
Bourdon conique 8'
Flûte 8'
Prestant 4'
Flûte à chem. 4'
Doublette 2'
Quarte 2'
Flûte 1
Nazard 2' 2/3
Sesquialtera II rgs
Fourniture V-VI rgs
Cymbale IV rgs
Bombarde 16'
Trompette 8'
Clairon 4'

Quintaton 16'
Flûte à chem. 8'
Dulciane 8'
Voix céleste 8'
Octave 4'
Doublette 2'
Cornet V rgs
Carillon III rgs
Plein-Jeu IV-V rgs
Trompette 8'
Basson-Hautbois 8'
Clairon 4'

Bourdon en bois 8'
Flûte à chem. 4'
Principal 2'
Flûte 2'
Tierce 1' 3/5
Sifflet 1'
Cymbale III rgs
Ranquette 16'
Voix humaine 8'
Chalumeau 4'

Principal 32'
Principal 16'
Soubasse 16'
Principal 8'
Flûte à fuseau 8'
Principal 4'
Flûte 4'
Bourdon 2'
Rauschpfeiffe III rgs
Grosse mixture V rgs
Bombarde 16'
Trompette 8'
Douçaine 8'
Clairon 4'

Accouplements
Pos./G.O.
Réc./G.O.
Tirasses
Pos., G.O., Réc., Echo.
Tutti. 5 combinaisons libres.

Discographie

Paraphrases sur Les Jours de l'Apocalypse d'Armel Guerne - création septembre 2008.

Voir aussi

Commons-logo.svg

  • Léon IX, formé à la cathédrale de Toul puis évêque de Toul, pape réformateur (1049-1054),

Références bibliographiques

Sur l'édifice

  • Marie-Claire Burnand, La Lorraine gothique, Paris, 1989 (Les monuments de la France gothique), p. 310-321.
  • Jacques Choux, La cathédrale de Toul avant le XIIIe siècle, Annales de l'Est, n°6, 1955, p. 99-143.
  • Alain Villes, La Cathédrale de Toul : histoire d'un grand édifice gothique en Lorraine, Toul, 1983.

Sur les orgues

  • Gustave Clanché, La musique, le chœur, le bas-chœur de la cathédrale de Toul (documents historiques), Toul, 1936.
  • Olivier Douchain, « Quinze années d’histoire de l’orgue à la cathédrale de Toul (1744-1755) », Annales de l’Est, 1971, p. 157-205 ; du même auteur, « Les organistes laïques du diocèse de Toul aux XVIIe et XVIIIe siècles », Recherches sur la musique française classique, t. 20, 1981, p. 77-181, t. 21, 1983, p. 43-117 et t. 22, 1984, p. 164‑218
  • Orgues de Lorraine : Meurthe-et-Moselle, dir. Christian Lutz et René Depoutot, Metz, 1990, p. 410‑420.
  • Jean-Luc Gester et Damien Vaisse, « Jean-Baptiste Nôtre, organiste de Toul, et son Livre d’orgue », Études touloises, n° 109, 2004, p. 29-39 ; article republié avec quelques compléments dans La Tribune de l’orgue. Revue suisse romande, t. 57/1, 2005, p. 10-23.

Liens internes

Liens externes

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