Mittelhausen

Mittelhausen

48° 42′ 36″ N 7° 37′ 53″ E / 48.71, 7.6314

Mittelhausen
Administration
Pays France
Région Alsace
Département Bas-Rhin
Arrondissement Strasbourg-Campagne
Canton Hochfelden
Code commune 67297
Code postal 67170
Maire
Mandat en cours
Mireille Goehry
2008-2014
Intercommunalité C.C. du Pays de la Zorn
Site web http://mittelhausen.payszorn.com/
Démographie
Population 554 hab. (2007)
Densité 115 hab./km²
Gentilé Mittelhausois
Géographie
Coordonnées 48° 42′ 36″ Nord
       7° 37′ 53″ Est
/ 48.71, 7.6314
Altitudes mini. 172 m — maxi. 240 m
Superficie 4,81 km2

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Mittelhausen est une commune française située à 23 km au Nord-Ouest de Strasbourg préfecture du département du Bas-Rhin et chef-lieu de la région Alsace.

Sommaire

Géographie

Mittelhausen est un village du Kochersberg, c'est-à-dire ce grand plateau ondulé recouvert de lœss fertile qui s'étend entre la vallée de la Zorn au nord, la vallée de la Bruche au sud, les coteaux de Hausbergen à l'est et les collines sous-vosgiennes à l'ouest.

Mittelhausen se niche plus particulièrement dans la frange septentrionale du Kochersberg sur la rive gauche du Vierbrückgraben au pied du Vorderenberg, du Wolfsberg, du Galgenberg et de la colline de Hohatzenheim.

Le lœss, cette terre transportée sous forme de poussières déposées par des vents forts soufflant de l'est vers l'ouest à la fin des deux dernières glaciations (glaciation de Riss et glaciation de Würm) entre 200 000 et 10 000 ans avant Jésus-Christ, ne couvre pas la totalité du ban de Mittelhausen. En effet, les fonds et les versants des vallons de l'Ebrückgraben, du Vierbrückgraben et de l'Ungerbruchgraben présentent une terre plus limoneuse provenant du remaniement du lœss par ruissellement et par altération.

Histoire

Préhistoire

Dès les premiers temps préhistoriques, au Paléolithique (âge de la pierre taillée), le site de Mittelhausen était un lieu de passage entre la vallée du Rhin et les Vosges. Les gués du Rhin de la région de Gambsheim et d'Offendorf permettaient de communiquer avec la région de Brumath en remontant les vallons des nombreux cours d'eau qui coulaient de l'ouest vers l'est. Ainsi, le site de Mittelhausen s'ouvrait largement :

Le Mésolithique (10 000 à 5 300 avant Jésus-Christ) est une période de transition qui s'étend de la fin de la dernière glaciation (celle de Würm) et l'arrivée par l'est des premiers agriculteurs sédentaires. L'homme préhistorique nomade, chasseur d'animaux et cueilleur de fruits sauvages, a probablement parcouru ces contrées encore inhabitées. Une lamelle de silex caractéristique de cette période a été trouvée au lieu dit Gaensaeckern, à l'ouest de l'agglomération en direction des Vosges.

Au Néolithique (âge de la pierre polie de 5 300 à 2 200 avant Jésus-Christ), une communauté d'agriculteurs-éleveurs venue par les gués du Rhin et les vallons de ses affluents s'est sédentarisée sur les terres lœssiques à proximité des cours d'eau dénommés de nos jours Vierbrückgraben, Ebrückgraben et Ungerbruchgraben. En effet, des haches-marteaux en pierre polie, des outils utilisés par ces peuplades, ont été découverts en bordure de la voie menant vers Gougenheim, peu après l'embranchement vers Hohatzenheim.

Aucune découverte archéologique de l'âge du cuivre (2 200 à 1 800 avant Jésus-Christ) n'a été faite dans les environs du village. Cela peut s'expliquer par le fait que les outils en cuivre (un des premiers métaux connus) ont été réutilisés pour la fabrication d'objets en bronze, un alliage de cuivre et d'étain.

À l'âge du bronze (1 800 à 750 avant Jésus-Christ), d'autres peuplades, des Protoceltes, également venus de l'est et de la forêt de Haguenau, ont occupé les alentours et notamment la forêt de Brumath et celle de la Hardt, aujourd'hui dans le ban de Wingersheim.

À l'âge du fer (750 à 58 avant Jésus-Christ), des Celtes médiomatriques ont occupé le site du village de Mittelhausen. Des fosses à déchets que ces peuples creusaient à proximité de leurs habitations ont été découvertes aux lieux-dits Ebrück et Wittumshub. Dans la plaine, Brumath était alors un important carrefour de voies de communications et remplissait une fonction de marché agricole. Sur une hauteur, près du col de Saverne, ce peuple médiomatrique avait placé son centre administratif dans un lieu protégé. Le mur d'enceinte de cet important oppidum, fait de blocs de pierres et de poutres de bois entrecroisées puis reliées entre elles par de longs clous de fer, atteignait une hauteur de 4,50 mètres sur plusieurs kilomètres. Ce site administratif et surtout défensif devait impressionner d'éventuels attaquants venus de la plaine. Un autre site de hauteur, celui du Donon, servait de lieu de culte et de pèlerinage fréquenté à la fois par les Médiomatriques et les autres peuples celtes voisins (Leuques et Séquanes).

En Alsace, les Celtes ou les peuples proches de la civilisation celte (Protoceltes) ne connaissaient pas encore l'écriture mais les Grecs et les Romains, qui eux connaissaient l'écriture, parlaient des Celtes dans leurs écrits. C'est pourquoi il faudrait situer l'âge du bronze et l'âge du fer dans la Protohistoire. PLus clairement : lorsqu'un peuple n'écrit pas mais que l'on parle de lui dans des documents écrits, c'est la Protohistoire

Moyen Âge

Au temps des Romains et des Médiomatriques

En conflit avec les Eduens (peuple celte établi en Bourgogne), les Séquanes firent appel à des voisins de la rive droite du Rhin (Suèves, Triboques, Némètes ...) qui se regroupèrent sous la conduite d'un chef unique. Cette coalition conduite par Arioviste, chef des Suèves, remplit son contrat en battant les Eduens mais, une fois en Alsace, ces peuples agriculteurs germaniques voulurent y rester et même agrandir leurs territoires aux dépens notamment des Séquanes et de leurs voisins Helvètes.

Pour mettre fin à ces ambitions, Jules César, chef de guerre romain, intervint à la demande des Séquanes et refoula les troupes d'Arioviste au-delà du Rhin en l'an 58 avant Jésus-Christ. Pour garder la frontière du Rhin, les Romains autorisèrent pourtant les Triboques à rester en Basse-Alsace. Les Triboques s'installèrent dans la région de Brumath-Haguenau et repoussèrent ainsi les tribus médiomatriques vers l'arrière-Kochersberg et l'Alsace Bossue. Brumath (Brocomagus) devint chef-lieu de la Cité des Triboques et par la suite capitale administrative des Romains tandis que le chef-lieu des Médiomatriques était transféré à Metz. Les Triboques, quoique venant de la rive droite du Rhin, toléraient des Médiomatriques maintenus et mis sous tutelle. Par la suite, de nouveaux arrivants, des fonctionnaires, des marchands, des colons venant de régions déjà fortement romanisées (Italie, Grèce ...) s'intégrèrent progressivement dans le territoire des Triboques ; ce mélange d'apports méditerranéens avec le fonds indigène donna alors peu à peu naissance à une façon de vivre que l'on pourrait qualifier de civilisation gallo-germano-romaine.

Une tribu médiomatrique indigène, restée sur place, continua-t-elle d'exploiter les terres sur le site de Mittelhausen ? Ce site est-il en ce temps-là :

  • le siège d'une exploitation agricole (une villa médiomatrique) intégrée dans le système économique romain et, de ce fait, un des greniers à céréales de la capitale Brumath et de son importante population estimée entre 8 à 10 000 habitants ?
  • un site stratégique sur le passage d'une voie est-ouest de circulation permettant notamment d'importer du sel en provenance de Lorraine (région de Marsal / Vic-sur-Seille) ? On estime en effet qu'à l'époque il fallait environ 50 kilogrammes de sel par an et par habitant.

Une tour de guet sur les hauteurs de la colline de Hohatzenheim et un camp romain à proximité de l'ancienne voie entre Mittelhausen et Donnenheim-Bilwisheim auraient alors permis de surveiller à la fois le travail de la plèbe médiomatrique et la circulation sur les deux voies transversales Brumath-Mittelhausen-Wasselonne et Brumath-Mittelhausen-Hohfrankenheim en direction des Vosges. Difficile d'être affirmatif en l'absence de preuves archéologiques mais ces hypothèses méritent d'être évoquées. Elles permettraient d'expliquer :

  1. l'étymologie de "Mediovilla", première trace écrite du nom du village. Villa signifie « une exploitation agricole » et Medio « sur un territoire médiomatrique ou exploitée par des Médiomatriques ».
  2. la présence de l'évêché de Metz à Hohatzenheim et à Mittelhausen dès les premiers temps de la christianisation, Metz étant la capitale de la Cité des Médiomatriques et plus tardivement, vers le milieu du VIe siècle, la capitale du royaume mérovingien d'Austrasie. L'étymologie de Metz dérive d'ailleurs de Mediomatricis transformé en Mettis puis Metz.
  3. l'implantation de petits châteaux à Hohatzenheim (attesté au XIVe siècle) et à Mittelhausen (attesté au XVe siècle) lors de la période florissante de l'exploitation du sel lorrain. Un lieu-dit "Salzweg" (chemin du sel), près de la ruine actuelle du château de Mittelhausen, incite à explorer et à vérifier ces hypothèses.

Incursions des Alamans

Les Alamans, établis sur la rive droite du Rhin et successeurs lointains des Suèves, procédèrent dès les années 233-234 à des harcèlements, à des incursions et dévastèrent à maintes reprises ces contrées. Ne pouvant empêcher ces incursions, les Romains firent appel à eux comme mercenaires ou, ponctuellement, pour occuper des terres abandonnées. En 325, une nouvelle coalition germanique commandée par le roi alaman Chnodomarius franchit le Rhin pour s'emparer des terres et y demeurer. Face à ces invasions de plus en plus pressantes et nombreuses, les empereurs romains décidèrent d'intervenir personnellement. Ainsi, le César Julien intervint pendant l'été de l'année 356.

Un texte latin d'Ammien Marcellin, témoin oculaire de l'évènement, apprend que, venant de Saverne et traversant les collines couvertes de blés mûrs, l'armée romaine de Julien se dirigeait vers la forêt de Brumath-Stephansfeld et les positions des Alamans qui tenaient l'axe routier reliant ces deux agglomérations. L'itinéraire de l'armée romaine passait alors probablement par Duntzenheim, Hohfrankenheim, Mittelhausen. Surpris par une subtile et discrète manœuvre romaine de diversion et de contournement, les Alamans furent pris à revers et en tenaille. Beaucoup furent faits prisonniers, d'autres tués et le reste de la coalition trouva son salut dans la fuite.

Les Romains abandonnent et les Alamans restent

Après bien d'autres batailles, notamment celle à l'ouest d'Argentoratum (Strasbourg) en 357 et celle d'Argentovaria (Horbourg à l'est de Colmar) en 377 contre les envahisseurs, le système défensif romain s'effondra en 406-407 et la contrée tomba définitivement aux mains des Alamans.

le royaume d'Alémanie

Après l'abandon de l'Alsace par les Romains, la région fit partie du royaume d'Alémanie qui existait depuis la fin du IIIe siècle. Cherchant à agrandir leurs territoires, les Alamans se heurtèrent aux Francs, un autre peuple germanique établi plus au nord de l'Alsace. Vers la fin du Ve siècle, Clovis, roi des Francs mérovingiens, battit définitivement les Alamans en 496 à Tolbiac.

le duché d'Alémanie

Les Alamans repoussés vers le sud durent se satisfaire d'un duché sous domination franque. Clovis, grâce à l'appui de l'Église naissante, devint maître de presque toute la Gaule en battant successivement les autres royaumes germaniques dont celui des Burgondes. En Alsace, les parlers et les façons de vivre des Francs et des Alamans se répandirent et prirent racine. C'était la naissance du dialecte alsacien.

Un cimetière mérovingien

Au sud du village, aux lieux-dits Ueberjohn / Uberjoch (c'est-à-dire au-delà du chemin) et Schelmengrube (c'est-à-dire la fosse des suppliciés) de part et d'autre d'une ancienne voie de communication orientée d'est en ouest, des ossements humains également orientés est-ouest ont été mis au jour. Le mobilier archéologique découvert permet d'affirmer qu'il s'agit de tombes de pauvres paysans ou de suppliciés de l'époque mérovingienne.

Mittelhausen en Austrasie

À la mort de Clovis en 511, ses quatre fils se partagèrent le royaume. Celui de l'est, c'est-à-dire l'Austrasie, s'étendait de la Meuse au Danube et Metz en devint la capitale sous le roi Théodebert Ier à partir de 534. Les différents rois d'Austrasie s'approprièrent d'importants territoires en Alsace ; les grandes forêts des Vosges et de la plaine ainsi que certains vastes domaines de terres arables leur appartenaient. Les domaines de Scharrachbergheim-Irmstett, de Kirchheim, de Marlenheim leur appartenaient et leur servaient même de résidence principale. D'autres domaines mérovingiens s'étendaient à Brumath, à Koenigshoffen ... à Mittelhausen où un noble dénommé Aldricus possédait en 757 des biens en pleine propriété. Mittelhausen entra alors dans l'histoire écrite lorsque Aldricus fit donation de son domaine "Mediovilla" à l'abbaye bénédictine de Wissembourg. C'est la première mention écrite du nom du village.

A la même époque, cette abbaye de Wissembourg avait reçu de nombreuses autres donations dans les environs de Mittelhausen :

  • Chrodoltesvilla (Krautwiller) en 742 ;
  • Danonevilla (Donnenheim) en 774 ;
  • Azinheim (Hohatzenheim) en 787.

L'abbaye de Wissembourg possédait ainsi plus de 150 villas dont une vingtaine en Alsace. Chaque villa était pour l'abbaye une petite unité administrative ayant à sa tête un maire (der Meier) qui remplissait le rôle d'intendant et dirigeait ses paysans dans les activités agricoles de la ferme.

Ce maire de Mediovilla ou un de ses descendants était-il un ancêtre des chevaliers "von Mittelhausen" ?

Cette donation d'Aldricus pourrait s'inscrire :

  • d'une part dans les plans du premier roi Carolingien Pépin le Bref (751 à 768) qui, ayant évincé en 751 le dernier roi mérovingien Childéric III et voulant imposer son autorité, affaiblissait la famille des Mérovingiens et leurs alliés en les obligeant à céder leurs terres. Dans ce cas, le propriétaire Aldricus pourrait être un noble de la famille des Etichonides alsaciens apprentés aux Mérovingiens.
  • d'autre part, elle pourrait aussi s'inscrire dans un jalonnement de la route du sel de l'abbaye de Wissembourg vers la Lorraine. En effet, cette abbaye faisait chercher son sel en Lorraine dans la vallée de la Seille où elle avait des possessions. Les salines de Vic-sur-Seille étaient les plus connues aux VIe et VIIe siècles ; elles furent d'ailleurs à la base de la fortune de l'évêché de Metz et des monastères. Les corvéables de l'abbaye de Wissembourg acheminaient sur de longues distances cette denrée indispensable mais rare. Il était alors utile d'avoir des relais d'hommes et de chevaux situés entre la Lorraine et l'abbaye. Mittelhausen serait une de ces stations relais.
  • enfin, elle pourrait être tout simplement la volonté d'un noble qui, très âgé (Ald = vieux et ric = puissant) ou fuyant le monde pour entrer en religion, confia ses propriétés (ses alleux c'est-à-dire des propriétés dont le possesseur ne doit aucun service, aucune redevance à un seigneur) à la fraternité monastique pour la rémission de ses péchés.

Présence d'abbayes et de Dinghöfe

Pour mieux gérer leurs propriétés éloignées, les abbayes créaient des "Dinghöfe" c'est-à-dire des cours domaniales, des cours colongères. Chaque Dinghof dirigé par régisseur-maire (der Meier) se composait de la maison d'habitation du régisseur et des bâtiments nécessaires à l'exploitation agricole du domaine. Délégué par l'abbé ou l'abbesse, le maire surveillait l'exécution des travaux de la ferme, la livraison régulière et correcte des redevances et il assurait également la fonction de juge au sein de sa petite communauté. En contrepartie, le propriétaire devait assistance et protection aux paysans colongers qui travaillaient sur l'exploitation. Pour régler les problèmes et en discuter, les membres actifs du domaine ou leurs représentants se réunissaient dans un bâtiment de la ferme pour l'assemblée annuelle appelée Jahrding.

Plusieurs petites communautés dépendant de propriétaires différents pouvaient cohabiter dans un même village. Ainsi, les abbayes de Neuwiller, de Marmoutier, de Sindelsberg étaient-elles possessionnées à Mittelhausen. En 1492, à la fin du Moyen Âge, on comptait ainsi cinq Dinghöfe à Mittelhausen. Le lieu-dit Curia, à la sortie sud du village, était probablement l'emplacement de l'une de ces fermes. Un document du XIIe siècle signale que le couvent des moniales bénédictines de Sindelsberg possédait une cour domaniale comprenant trois manses[1] et huit juchères[2] à Mittelhausen. Le nom Mittelhus y apparaît ; c'est la traduction germanique de l'ancien nom latin Mediovilla de la donation du VIIIe siècle.

Présence de seigneuries protectrices

Lorsque commença l'époque où abbés et évêques ne se sentaient plus inviolables dans leurs lieux saints ni protégés en leurs domaines par le droit d'asile ou d'immunité, ils s'appuyèrent sur leur droit de suzeraineté, recherchèrent et mobilisèrent des hommes liges, des vassaux. Ils se tournèrent vers des hommes capables de les défendre, de construire des maisons fortes, des châteaux forts. Les évêques de Metz confièrent ainsi leurs possessions alsaciennes à la protection militaire (l'avouerie / die Schutzherrschaft) d'abord aux Metz-Dabo (plus tard Dabo-Eguisheim) puis aux Hunebourg et enfin aux Lichtenberg ou aux Geroldseck au XIIe siècle.

Du cavalier au chevalier / Vom Reiter zum Ritter

Avec l'arrivée en Alsace, autour de 750 ans avant Jésus-Christ, de guerriers celtes maîtrisant la métallurgie du fer, combattant à cheval, armés de solides épées en fer, le cheval est devenu la monture d'une caste de paysans-cavaliers qui s'est approprié les terres les plus fertiles et a imposé sa domination à la masse du peuple rural.

Plus tard, dès la fin du IIIe siècle, les Francs et les Alamans introduisirent les rites d'initiation du guerrier germanique, cérémonie au cours de laquelle un adolescent devenait un adulte, c'est-à-dire un guerrier à qui les hommes libres de la tribu (seul l'homme libre avait droit aux armes ; l'esclave en était indigne) remettaient la framée et le bouclier. La chevalerie se greffa sur ce rite germanique.

Après la disparition des structures étatiques romaines et l'affaiblissement de la royauté mérovingienne, la suprématie de l'homme libre, armé et propriétaire de chevaux, s'accrut, chacun devenant responsable de sa propre sécurité et de son honneur. Lorsqu'un seigneur (duc, comte, évêque ou abbé de monastère) se déplaçait pour visiter ses terres, une coutume de courtoisie voulait que les notables du village l'accueillent et l'escortent un bout de chemin pour l'honorer et le protéger contre de mauvaises rencontres. À partir du VIIe siècle, l'utilisation de l'étrier et de la protection métallique permet alors à certains seigneurs de mettre en place une cavalerie personnelle efficace. Issus des milieux ruraux aisés, certains paysans, choisirent ou furent forcés de se mettre au service de plus puissant qu'eux car nantis de pouvoirs politiques : c'étaient des ministériaux. Après bénédiction de leurs armes par l'évêque ou l'abbé, ils devienaient des chevaliers (die Ritter) au service d'un seigneur qui, outre le service de protection, pouvait aussi leur confier des tâches administratives.

Ainsi, probablement à Mittelhausen, les membres d'une famille exploitant les terres les plus fertiles du ban (aujourd'hui lieu-dit In den Burdaeckern) se mirent ou durent se mettre au service de l'Evêché de Metz puis de leurs avoués (Schutzherren) et prirent le nom de leur village d'origine. La première mention du nom de cette famille des « von Mittelhausen » apparut au milieu du XIIe siècle (période d'adoption de patronymes par les ministériaux) mais cette indication de date ne veut nullement signifier que le château existait déjà à ce moment.

Communauté juive

Dès le XIIe siècle, Mittelhausen faisait partie de la seigneurie de Lichtenberg puis Hanau-Lichtenberg (en 1480) dont les seigneurs ont toujours autorisé les familles juives à y résider. Pourtant il n'y a jamais eu à Mittelhausen suffisamment de Juifs pour constituer une communauté autonome. Les Juifs de Mittelhausen étaient donc rattachés à la communauté voisine de Wingersheim, village dépendant du Grand Bailliage (Landvogtei) de Haguenau. C'est dans les archives de cette dernière que l'on trouve la mention de deux familles juives à Mittelhausen en 1550.

Un statut et une synagogue

Par lettres patentes en date du 10 juillet 1784, le roi de France Louis XVI donne pour la première fois en Alsace un statut aux Juifs. Il fait procéder à cette occasion à un dénombrement nominatif des Juifs résidant en Alsace. Un état en date du 29 décembre 1784 relève la présence de deux familles juives (au total neuf personnes) à Mittelhausen :

  • la veuve Jendel Abraham avec ses fils Wolff Abraham et Schmulen Abraham ainsi que sa fille Gutel Abraham ;
  • Salomon David, époux de Blühm Abraham (fille de la veuve Jendel), avec son fils Abraham David et ses deux filles Rittel David et Reiss David.

Wingersheim abritait alors une communauté plus importante comprenant 21 familles soit un total de 100 personnes. Cette communauté disposait dès le XVIIe siècle d'une "Kaalstub" c'est-à-dire d'une salle de réunion et de prières installée dans une maison particulière ; celle-ci devait se situer entre la "Schulzegass" (actuellement rue de la Libération) et la "Schellgass" (actuellement rue des Jardins). En 1775 fut construite une première synagogue à l'emplacement de la synagogue actuelle. Un siècle plus tard, cette synagogue s'avérant trop petite et vétuste fut démolie et remplacée, en 1875, par une nouvelle construction : c'est la synagogue actuelle.

Administration des Lichtenberg mais rabbinat de Haguenau

La communauté de Wingersheim, avec son annexe de Mittelhausen, était rattachée au rabbinat de Haguenau. En 1784, elle s'assura les services d'Israël Isaac (chantre à la synagogue) et de Salomon Seelig (maître d'école). En outre, Moyses Mannheimer faisait fonction de précepteur. Son rôle était de préparer les garçons à la bar-mitsva (la majorité religieuse) en leur enseignant les rudiments d'hébreu nécessaires pour la récitation des prières et la lecture de la Torah.

Si religieusement les Juifs de Mittelhausen étaient rattachés à la communauté de Wingersheim et donc au rabbinat de Haguenau, ils relevaient administrativement de la seigneurie des Hanau-Lichtenberg. C'est donc à Bouxwiller, capitale administrative de la seigneurie, qu'ils payaient le "Schirmgeld", droit de protection de 4 florins 5 schillings par trimestre. Le rattachement religieux à Wingersheim leur permettait de disposer d'une synagogue peu éloignée alors que d'après la Judenordnung de 1626, ils auraient dû se rendre pour les offices religieux à Brumath ou à Neuwiller-les-Saverne, seuls lieux de culte autorisés dans la seigneurie.

Les Juifs de Mittelhausen comme ceux de Wingersheim étaient inhumés au cimetière juif d'Ettendorf créé au début du XVe siècle. Ce cimetière était utilisé par 26 communautés juives comme lieu d'inhumation. Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle que le cimetière juif de Mommenheim fut ouvert aux Juifs de Mittelhausen, de Wingersheim et de Mommenheim.

Des citoyens à part entière

En 1791 (27 septembre), les Juifs alsaciens devinrent des citoyens français de plein droit. Jusqu'alors leur situation était très précaire ; ils étaient soumis à l'arbitraire des seigneurs locaux. Comme il leur était interdit de posséder de la terre et de devenir membre d'une corporation de métier, il leur était impossible de posséder une ferme ou d'exercer un métier de l'artisanat. Ils prenaient donc en mains tout le commerce rural. Pour les uns, c'était le commerce des bestiaux, des cuirs et peaux, des céréales. Pour la plupart, c'était le colportage ainsi que les activités de récupération comme la friperie et les ferrailles. Ceux qui arrivaient à disposer de quelques réserves d'argent liquide, devenaient prêteurs d'argent et rendaient ainsi service aux paysans qui avaient des problèmes de trésorerie. Comme ils voulaient de temps à autre récupérer les sommes prêtées, cela conduisait souvent à des tensions et parfois à des conflits plus sévères. En temps de guerre, ce qui était souvent le cas en Alsace, quelques Juifs assez riches assuraient la fourniture de vivres, de matériel divers et aussi de chevaux aux armées. Mais peu fortunés, les Juifs de Mittelhausen ne pratiquaient certainement pas ce genre de commerce.

Des patronymes stables

Un décret de Napoléon Ier, décret dit de Bayonne du 20 juillet 1808, imposait à tous les Juifs d'adopter un nom de famille stable transmissible du père à ses enfants. Jusque là, les Juifs recevaient un prénom qu'ils faisaient suivre du prénom du père et parfois d'un surnom. À Mittelhausen vivaient alors deux familles soit un total de 15 personnes :

  • Levy Salomon (ex Salomon David de 1784) avec son épouse qui prend le nom Metzger Blum ; sa fille Rose (ex Reiss) célibataire mais qui a un fils naturel de 7 ans nommé Weil Benjamin ; son beau-frère Metzger Benjamin (ex Wolff Abraham) et sa belle-sœur Metzger Gittel (ex Gutel Abraham).
  • Levy Abraham (ex Abraham fils de Salomon David) avec son épouse Moses Keile et 6 enfants âgés de 3 mois à 10 ans, ainsi qu'un pupille Moses Jacob (né en 1794 à Wingersheim et vraisemblablement un frère de Moses Keile)

Tout au long du XIXe siècle, la communauté évolua lentement et les recensements permirent de suivre cette évolution :

1807 : 15 personnes ; 1821 : 20 personnes ; 1836 : 21 personnes ; 1841 : 17 personnes ; 1851 : 12 personnes ; 1856 : 9 personnes ; 1861 : 7 personnes ; 1895 : 5 personnes ; 1905 : plus aucun Juif à Mittelhausen

En 1836, à l'apogée de la présence juive à Mittelhausen, les 21 Juifs logeaient dans deux maisons. Dans la première vivaient :

  • Levy Abraham, âgé de 65 ans (veuf de Moses Keile) ;
  • ses trois fils célibataires : Hermann, âgé de 26 ans et militaire au 43e régiment d'infanterie de ligne ; Jacques, âgé de 24 ans, et Goetsch, âgé de 22 ans ;
  • sa fille Judith, également célibataire, âgée de 28 ans avec Caroline, sa fille naturelle âgée de 4 ans ;
  • son fils Josué, âgé de 36 ans, revendeur, marié avec Weil Julie, âgée de 38 ans ;
  • les trois enfants de Josué et de Julie : Salomon, Hermann et Jacques, âgés respectivement de 3 ans, 2 ans et 3 mois ;
  • sa belle-fille Eisenmann Caroline, veuve âgée de 36 ans avec ses 5 enfants : Bliemel, Sara, Nathan, Salomon et Jonathan, âgés respectivement de 10 ans, 8 ans, 7 ans, 4 ans et 2 ans.

Dans la maison voisine logeaient :

  • Weil Benjamin, épicier et revendeur, âgé de 36 ans (fils de Levy Rose) avec son épouse Lipp Marie, âgée de de 32 ans ;
  • leurs trois filles : Bluem, Esther et Charlotte âgées respectivement de 4 ans, 2 ans et de quelques mois.

Quelques causes de cet exode rural des Juifs

  • l'octroi de la citoyenneté en 1791 ouvrit aux Juifs l'accès aux villes ; les Juifs qui étaient commerçants eurent alors tendance à s'installer là où la clientèle éyait plus abondante ;
  • la crise économique des années 1846-1848 eut des répercussions sur le monde agricole ; les paysans endettés et dans l'impossibilité de rembourser déclenchèrent des émeutes. Des pillages de maisons juives eurent lieu dans diverses bourgades comme Brumath, Hochfelden, Saverne ou Marmoutier. La troupe dut même intervenir pour rétablir l'ordre. À la suite de ces incidents, de nombreux Juifs craignant pour leur sécurité quittèrent les villages pour se fondre dans l'anonymat des villes ;
  • l'introduction dans les campagnes alsaciennes, au début du XIXe siècle, du système des Caisses Mutuelles de Dépôts et de Prêts inventé par Frédéric Guillaume Raiffeisen permit de collecter et de faire circuler les disponibilités monétaires locales au profit des paysans et d'éviter ainsi le monopole des traditionnels intermédiaires juifs ;
  • le développement des moyens de communication et notamment le chemin de fer dans la deuxième moitié de ce même XIXe siècle, conduisit également à des changements de résidence des Juifs. Ainsi, nombre de Juifs de Wingersheim et de Wittersheim s'installèrent à Mommenheim où se trouve une gare. De ce fait, la communauté juive de Wingersheim qui avait maintenu des effectifs autour de 100 personnes, n'en compta plus que 50 en 1905.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1791 1803 Johann-Philipp Melsheimer   Chef garde-forestier
1803 1808 Laurent Goll   Cultivateur / forgeron
1808 1830 Jacques Lienhard le Vieux   Cultivateur
1830 1830[3] André Kuhn   Cultivateur / huilier
1830 1835 Philippe Melsheimer   Négociant
1835 1844 Michel Walther le Vieux   Cultivateur
1844 1855 Philippe-Auguste dit Laurent Arbogast   Cultivateur
1855 1881 Jacques Lienhard le Jeune   Cultivateur
1881 1892 André Arbogast   Cultivateur
1892 1898 Michel Walther le Jeune   Cultivateur
1898 1914 Jacques Hornecker   Cultivateur
1914 1919 Michel Walther   Cultivateur
1919 1929 Jean Lienhardt   Cultivateur
1929 1941 Jacques Hatt   Cultivateur
1941 1945 Michel Diemer   Cultivateur
1945 1953 Jacques Hatt   Cultivateur
1953 1977 Albert Colin   Exploitant agricole / conseiller général de 1964 à 1982
1977 1995 Robert Bohr   Exploitant agricole
1995 2005[4] Alfred Peter   Cadre technique
27 juin 2005 mars 2008 Mireille Goehry   Responsable administrative
mars 2008 en cours Mireille Goehry[5]   Responsable administrative
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique

1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
446 486 542 627 655 650 609 638 647
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
583 599 626 632 651 623 615 632 639
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
627 647 620 585 532 509 502 469 436
1962 1968 1975 1982 1990 1999      
405 394 379 435 490 509      

Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

population provisoire pour 2005 : 546

Lieux et monuments

  • Château de plaine au sud de l'agglomération, dans le vallon du ruisseau appelé Vierbrückgraben. Une famille "von Mittelhausen" mentionnée au début du XIVe siècle aurait fait construire ce château qui est attesté avec certitude à la fin du XVe siècle.
  • Dalle funéraire d'Elsa von Lampertheim, épouse de l'écuyer Hugo von Still (fixée près d'une porte latérale de l'église, et datée de 1334).
  • Dalle funéraire de Clémentine von Rotberg, épouse de feu Bechtold von Weitersheim (fixée près d'une porte latérale de l'église, et datée de 1703).
  • Église actuelle inaugurée officiellement le 14 février 1790.
  • Pierres tombales de Johann-Philipp Melsheimer, de son fils Louis et de sa fille Caroline, épouse de Charles Hesse. C'est une concession perpétuelle sur l'ancien cimetière autour de l'église.
  • Monument aux morts, constitué de deux colonnes en grès des Vosges, inauguré le 13 juillet 1999.
  • Banc-reposoir de 1854 implanté au bord de la route à mi-chemin entre Mittelhausen et Rumersheim, érigé à l'instigation du préfet du Bas-Rhin Auguste-César West, concrétisait un vœu de l'impératrice Eugénie de Montijo lors du premier anniversaire de son mariage avec Napoléon III.

Personnalités liées à la commune

  • Wilhelm II von Mittelhausen, homme de confiance de Louis IV de Lichtenberg. Autour de l'année 1420, Ludwig IV (Louis IV) de Lichtenberg confia le Bailliage de Westhoffen-Balbronn à Wilhelm II von Mittelhausen. Ce bailliage comprenait les villages de Balbronn, Westhoffen, Wolschheim, Allenwiller, Hengwiller, Furchhausen, Winzenheim, Irmstett et les moitiés de Traenheim et Hürtigheim. En 1425, Wilhelm II épousa Margareta, une fille naturelle de Louis IV avec en dot la moitié du village de Buswiller. Quatre années plus tard, avant de mourir, Louis IV lui confia également la garde du château d'Ingenheim.
    Après la mort de Louis IV et quelque cinq années de régence, Jacques (on l'appela plus tard Jacques le Barbu), fils légitime de Louis IV, succéda à son père et retira sa confiance à son beau-frère. Wilhelm II avait probablement choisi le mauvais camp lors du conflit qui opposait les Lichtenberg et leurs alliés de La Petite-Pierre aux Leiningen (Linange) et aux Ochsenstein au milieu du XVe siècle. Toujours est-il que la moitié de Buswiller échappa à Wilhelm II en 1452.
    Vingt ans plus tard, Wilhelm II décéda et fut inhumé à l'intérieur de son église paroissiale de Hohatzenheim, devant l'autel de saint Antoine (aujourd'hui emplacement de la Vierge douloureuse). Sa dalle funéraire a depuis été déplacée et fixée à un mur extérieur de la sacristie. L'épitaphe encore lisible de nos jours est rédigée ainsi:

« Anno D MCCCCLXXII
Am XII Dez Ap(pril) starb der
eren Vest Wilhelm von
Mittelhausen dem God gnäd'
und barmherzig sey Amen »

Traduction :

« En l'an du Seigneur 1472,
le 12 du mois d'avril, mourut le
très honorable Wilhelm von
Mittelhausen. Que Dieu lui accorde grâce
et miséricorde. Ainsi soit-il. »


  • Georges Mittelhus, imprimeur de la fin du XVe siècle.
  • Louis Chrétien Kampmann, fabricant de chapeaux de paille. Né à Mittelhausen le 22 juin 1810, Louis Chrétien était le fils de Kampmann Jean Frédéric, chirurgien à Mittelhausen, et de Kaltenbach Catherine Elisabeth. Commis-négociant au moment de son mariage en 1835 avec Sophie Frédérique Amélie Doldé, Louis Chrétien créa en 1838 une manufacture de chapeaux de paille à Strasbourg. Après plusieurs années de tâtonnements, son entreprise connut le succès et en 1867, il employait 1650 personnes dans de petits ateliers dispersés dans les faubourgs de Strasbourg (au Neudorf et au Neuhof), à Hochfelden, Brumath, Dalhunden et à Wingersheim (village voisin de son lieu de naissance) où il répondait à l'appel du curé Jakob Kleiber soucieux de fournir du travail aux plus démunis. Sa production annuelle se montait alors à un demi-million de chapeaux de paille dits "de Panama".
    La matière première de ses chapeaux provenait d'un genre de palmier appelé latanier. Cet arbre d'Amérique centrale pouvant atteindre 10 à 15 mètres de haut fournissait feuilles et fibres textiles qui étaient importées mais, pour faire des économies, on pouvait incorporer de la paille de blé à cette matière première. Après avoir également mené de front une intéressante carrière politique, Louis Chrétien Kampmann décédait à Strasbourg le 11 avril 1893. Son fils Alfred Léon qui lui avait succédé bien avant, opta pour la France en 1871 et installa le siège de son entreprise à Épinal.
  • Christophe-Guillaume Koch, professeur d'université, juriste, historien. Né le 9 mai 1737 à Bouxwiller, mort le 25 octobre 1813 à Strasbourg.

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Une manse était l'étendue de terre nécessaire à la subsistance d'une famille paysane. Cette superficie pouvait varier selon la qualité de la terre et s'étendre entre 6 à 10 hectares.
  2. Une juchère était la superficie pouvant être labourée par une paire de bœufs en un jour, soit environ 30 ares.
  3. André Kuhn n'a exercé son mandat de maire qu'un mois.
  4. Alfred Peter arrête son mandat de maire par démission.
  5. [PDF] Liste des maires au 1er avril 2008 sur le site de la préfecture du Bas-Rhin.



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Mittelhausen de Wikipédia en français (auteurs)

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