- Bancs-reposoirs d'Alsace
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Les jours de marché ou de foire, paysans et surtout paysannes se rendaient dans les villes ou gros bourgs où se tenait un marché. Lourdement chargés, ils y amenaient les produits de la ferme. Les paysannes portaient un panier sur leur tête protégée par un coussinet (der Wisch) rempli de son et de balles de blé. Les paysans, quant à eux, charriaient leurs produits dans une hotte accrochée au dos par deux lanières de cuir. Lors des haltes, les paysannes pouvaient déposer leurs fardeaux sur le linteau puis se reposer sur le banc de la dalle inférieure, à l'ombre généralement de quatre tilleuls. De part et d'autre étaient dressées deux bornes qui permettaient aux hommes d'y déposer leurs hottes ou encore aux cavaliers de se remettre en selle.
Il existe en Alsace deux sortes de bancs reposoirs:
- ceux du Roi de Rome datés de 1811
- ceux de l'Impératrice Eugénie datés de 1854.
Sommaire
Bancs-reposoirs du Roi de Rome
Ils ont été érigés en Alsace au cours des années 1811-1812, à l'initiative du préfet du Bas-Rhin Adrien de Lezay-Marnésia, pour commémorer la naissance de l'Aiglon (fils de Napoléon Ier et de son épouse Marie-Louise d'Autriche). Dans une lettre en date du 22 avril 1811, adressée aux municipalités, le préfet écrivait :
« La solennité du deux juin doit être marquée non seulement par l'allégresse universelle, mais encore par des monuments, qui en éternisent le souvenir... L'un de ceux que je veux généraliser dans les départements est celui des reposoirs placés de distance en distance, le long des routes et des chemins communaux, pour la facilité des voyageurs et des cultivateurs qui portent des fardeaux. Je vous invite à prendre vos mesures pour que d'une demi-lieue en une demi-lieue un reposoir en pierre soit établi... Il conviendrai d'y joindre un banc... et derrière ces bancs seront plantés 4 à 5 arbres... Il faut qu'un jour chacun dise en se reposant sous ces ombrages : "Nous le devons au Roi de Rome". »
Tous les frais étaient à la charge des communes qui s'empressèrent de réaliser les Nabele Bänk (« bancs de Napoléon »). Toutefois quelques rares municipalités regimbaient en argumentant que le territoire trop vallonné de leur commune ne s'y prêtait point .
Très peu de ces bancs ont survécu. L'un d'eux se dressait à Wiwersheim et un autre entre Petersbach et Asswiller en Alsace Bossue.
Bancs-reposoirs de l'Impératrice Eugénie
Ils sont dus à l'initiative du préfet du Bas-Rhin Auguste-César West qui reprit l'idée de Lezay-Marnésia et concrétisa ainsi un vœu de l'Impératrice Eugénie de Montijo, en 1853, lors du premier anniversaire de son mariage avec l'Empereur Napoléon III. Cette fois-ci, les frais d'achat et de taille des pierres sont pris en charge par le département. C'était un moyen fort habile pour inciter les communes peu enthousiastes après la grave crise économique, surtout alimentaire que connut l'Alsace de 1846 à 1848.
Plus de quatre cents de ces monuments commémoratifs en grès des Vosges sont construits le long des chemins et routes d'Alsace. Souvent mutilés par les intempéries, mais aussi et surtout par l'ingratitude des hommes, ils se dressent encore dans les campagnes.
Voir aussi
Bibliographie
- Yves Bonnel, Les petits monuments napoléoniens en Alsace : les bancs-reposoirs, Bonnel, 1986, 2 vol. 35 + 72 p., (ISBN 0-290-47010-1)
- Eban, Les bancs-reposoirs napoléoniens. Aquarelles, Les Petites Vagues, La Broque, 2001, 56 p. (ISBN 2-9513215-4-6)
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