- Maurice Trintignant
-
Pour l’article homonyme, voir Trintignant.
Maurice Trintignant Années d'activité 1950 - 1964 Surnom Pétoulet Date de naissance 30 octobre 1917 Lieu de naissance Sainte-Cécile-les-Vignes Date de décès 13 février 2005 (à 87 ans) Lieu de décès Nîmes Nationalité Français Qualité Pilote automobile Équipe Gordini
Ferrari inc. non-works
Vanwall
Rob Walker Racing Team
Scuderia Centro Sud
Bugatti
Aston Martin
BRM inc privateer
Scuderia Serenissima
Reg Parnell RacingNombre de courses 81 Pole positions 0 Podiums 10 Victoires 2 modifier Maurice Trintignant surnommé « Pétoulet », né le 30 octobre 1917 à Sainte-Cécile-les-Vignes et mort le 13 février 2005 à Nîmes, est un pilote de course automobile français. Il est le premier Français de l'histoire de la Formule 1 à gagner un Grand Prix (Grand Prix de Monaco le 22 mai 1955, au volant de sa Ferrari 625).
Il fut, avec Jean Behra, l'un des deux seuls pilotes français à courir en Formule 1 pour Ferrari dans les années 1950. Il a pris part à 81 Grands Prix de Formule 1 (en excluant le Grand Prix d'Italie[1]) pour 89 engagements, décroché deux victoires et dix podiums. Ses meilleurs classements au championnat sont une quatrième place en 1954 et 1955 (accompagné de son petit ours en peluche fétiche) et cinquième en 1959. En 27 ans de carrière, Trintignant a pris part à 324 départs, toutes disciplines confondues. Son bilan est de 44 succès pour 124 abandons.
Il est l'oncle de l'acteur Jean-Louis Trintignant.
Sommaire
Biographie
Maurice Trintignant est le petit dernier des quatre fils d'un propriétaire de vignobles, tous passionnés de course automobile, et qui courent sur Bugatti.
En 1933, son frère Louis meurt en course au Grand Prix de Picardie à Péronne. Maurice, qui n'a alors que 16 ans, veut malgré tout devenir lui aussi pilote de course automobile professionnel.
Pilote de courses automobiles
En 1938, âgé de 21 ans, il débute sa carrière de pilote le 10 avril en terminant cinquième du Grand Prix de Pau sur une Bugatti Type 51 de 2,3 litres de cylindrée (le modèle même avec lequel son frère Louis s'est tué).
En 1939, il remporte sa seconde course, toujours sur Bugatti, le Grand Prix des Frontières le 28 mai à Chimay en Belgique.
De 1947 à 1948, après avoir arrêté les courses durant la Seconde Guerre mondiale, il court successivement avec Bugatti, Amilcar, Delage puis Simca-Gordini opposé aux pilotes de légende de l'époque Jean-Pierre Wimille, Giuseppe Farina, Luigi Villoresi, Louis Chiron, Alberto Ascari...
En 1948, Maurice Trintignant est victime d'un accident sur sa Simca-Gordini pendant les essais du Grand Prix de Reims. Amédée Gordini fait alors appel à un Argentin débutant qui vient d'arriver en Europe pour le remplacer, Juan Manuel Fangio, qui fait ses débuts sur sa voiture au Grand Prix automobile de France à Reims en 1948 et deviendra cinq fois champion du monde de Formule 1 entre 1951 et 1957.
Le 4 juillet 1948, Maurice Trintignant est victime d'un terrible accident au Grand Prix de Suisse au quatrième tour après un départ en tête et alors qu'il est quatrième. Il est déclaré cliniquement mort durant 1 min 15 puis revient à la vie après une semaine de coma. Trintignant est grièvement blessé à la rate et a perdu quatre dents. En 1949, il reprend le volant d'une Simca-Gordini et remporte la course du Circuit automobile des Remparts à Angoulême en Poitou-Charentes.
Pilote de Formule 1
En 1950, il rejoint l'élite des pilotes en prenant part aux premières éditions du championnat du monde de Formule 1. Ses premières saisons sont décevantes en raison du manque de performances des Simca-Gordini qui ne peuvent pas rivaliser avec les puissantes Alfa Romeo et Ferrari. Il remporte toutefois quelques épreuves hors-championnat du monde à Genève en 1950 et à Albi en 1950 ou monte sur le podium comme à Aix-les-Bains. Il court pour Amédée Gordini jusqu'en 1953. Il y a d'ailleurs une polémique sur le nombre de Grands Prix effectués en championnat pour cette équipe. Si on se réfère aux spécialistes de l'époque Gérard Crombac et Christian Huet, Jean Behra aurait effectivement remplacé (sans être inscrit ni crédité) Maurice Trintignant lors du Grand Prix d'Italie 1951[2]. D'après Gérard Crombac : "Trintignant, victime d'une indigestion, était remplacé par Behra. Gordini s'était pourtant bien gardé d'en prévenir les organisateurs, on aurait diminué sa prime de départ[3]."
En 1954, Maurice Trintignant rejoint Ferrari avec qui il remporte les 24 Heures du Mans (associé à Jose-Froilan Gonzalez) ainsi que le Grand Prix de Buenos Aires 1954 (hors championnat du monde). Très régulier, il termine quatrième du championnat, notamment grâce une deuxième place en Belgique et une troisième place en Allemagne[4].
En 1955, Maurice Trintignant entre dans la légende de la course automobile française en devenant le premier pilote français à remporter un Grand Prix du championnat du monde de Formule 1 en s'imposant au Grand Prix de Monaco le 22 mai 1955 au volant de sa Ferrari. Il termine une nouvelle fois quatrième du championnat.
En 1956 il signe chez Vanwall. Il pilote également la Bugatti T251 au Grand Prix de France, mais ce retour à la compétition de la prestigieuse marque se révèle très décevant. Il revient chez Ferrari dès 1957.
En 1958 Rob Walker l'engage dans son écurie qui fait courir des Cooper-Climax aux côtés de Stirling Moss. Il réédite sa performance de 1955 en remportant le Grand Prix de Monaco quelques semaines après la victoire de son coéquipier Stirling Moss au Grand Prix d'Argentine. Il reste dans cette écurie la saison suivante, terminant cinquième du championnat 1959, manquant de peu la victoire lors de la dernière épreuve aux États-Unis, terminant à six dixièmes de seconde de Bruce McLaren[3].
En 1960, il court principalement pour la Scuderia Centro Sud sur Cooper, disputant également le Grand Prix de Grande-Bretagne sur Aston Martin. En 1961, il rejoint la Scuderia Serenissima, engageant également une Cooper[3].
Il effectue la saison 1962 chez Rob Walker Racing, sur Lotus. Profondément marqué par l'accident de Moss à Goodwood à Pâques, il n'a plus le cœur à courir au sein de cette écurie les saisons suivantes, effectue en 1963 deux Grands Prix pour Reg Parnell Racing (sur Lola puis Lotus), un sur la BRM P57 de la Scuderia Centro Sud, et termine sa carrière en F1 avec une BRM V8 en 1964, signant une cinquième place en Allemagne sur le Nürburgring[3].
Retraite dans le Sud
Il se retire à Vergèze à 20 km de Nîmes dans le Gard, où il est vigneron. (Enzo Ferrari le surnomme affectueusement le « Marchand de pinard » en référence à ses premiers pas en tant que viticulteur.) Trintignant fut d'ailleurs maire de cette commune de 1958 à 1964.
Il refait quelques apparitions dans les années 1970 et années 1980 au volant de Simca 1000 rallye avec le Star Racing Team et dans des courses historiques pour le spectacle jusque dans les années 1990 pour faire revivre le lustre des courses des années 1950. Il parraine le jeune pilote de sa région d'Avignon Jean Alesi et son neveu l'acteur Jean-Louis Trintignant qui s'essaie un temps aux courses de voiture en tant que pilote professionnel.
Maurice Trintignant décède dans la nuit du 13 février 2005 à l'hôpital de Nîmes à l'âge de 87 ans. Le samedi 30 octobre 2010, la ville de Vergèze inaugure une sculpture en bronze du pilote et de sa Bugatti Type 51[5] .
Résultats en championnat du monde de Formule 1
- 15 saisons de Grand Prix de Formule 1
- 81 départs en Grands Prix et 89 engagements
- 2 victoires
- 1 meilleur tour
- 10 podiums
- 78 tours et 261 km en tête
Principales victoires
- 1939 : Grand Prix des Frontières
- 1947 : Grand Prix d'Avignon
- 1949 : Circuit automobile des Remparts à Angoulême
- 1950 : Grand Prix de Genève en catégorie F2 sur le Circuit des Nations
- 1951 : Grand Prix d'Albi
- 1952 : Grand Prix de Caen
- 1953 : Grand Prix d'Albi
- 1954 : 24 Heures du Mans
- 1954 : Grand Prix de Caen
- 1954 : Grand Prix de Buenos Aires
- 1954 : Grand Prix de Rouen
- 1955 : Grand Prix de Monaco
- 1958 : Grand Prix de Monaco
- 1958 : Grand Prix de Pau
- 1959 : Grand Prix de Pau
- 1962 : Grand Prix de Pau
Bibliographie
- Maurice Trintignant et Jean Reschofsky (illustrateur) , Pilote de courses, Bibliothèque verte, Hachette, 1957 ; réédition augmentée en 1958. Ce livre raconte ses débuts en course automobile, son accident à Berne, sa rencontre avec Jean-Pierre Wimille, ses premières courses après-guerre, et en détails l'épreuve de Monaco en 1955. Sont également évoqués son accident à Monza, la mort d'Alberto Ascari, la catastrophe des 24 Heures du Mans 1955. Le livre s'achève sur l'espoir suscité par la nouvelle Bugatti, de nombreuses anecdotes sur la Scuderia Ferrari. Réédité avec des ajouts, le livre est un succès de la collection et est maintenu au catalogue jusque vers 1980. C'est un des rares livres français (hors documentaire) pour la jeunesse consacré au sport automobile.
- Maurice Trintignant, Comment conduire sa voiture, Hachette, 1967. Un manuel de conseils aux automobilistes. Ce livre est un témoignage frappant de l'évolution des mentalités, Maurice Trintignant n'hésitant pas à sous-titrer son premier chapitre : « Pour rouler prudemment, roulez rapidement ».
Notes et références
- sur statsF1.com, consulté le 9 janvier 2009
- GORDINI - Un sorcier une équipe, par Christian Huet - Editions Christian Huet (1984)
- sur statsF1.com, consulté le 8 janvier 2009
- sur statsF1.com, consulté le 7 janvier 2009
- La sculpture de Maurice Trintignant inaugurée
Annexes
Article connexe
Liens externes
Catégories :- Pilote automobile français
- Pilote de Grand Prix (avant 1950)
- Pilote de Formule 1
- Pilote Cooper
- Pilote BRM
- Pilote Ferrari
- Pilote Coventry Climax (moteur)
- Vainqueur des 24 Heures du Mans
- Naissance en 1917
- Naissance en Vaucluse
- Décès en 2005
Wikimedia Foundation. 2010.