- Marine landaise
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Marine landaise Espèce Vache (Bos taurus) Région d’origine Région France Aquitaine Caractéristiques Taille Petite Robe Unie rousse Autre Diffusion Locale race préservée Utilisation Bouchère modifier La vache marine landaise est une race bovine française.
Depuis très longtemps, il existe de petites vaches sauvages qui peuplait le littoral landais jusqu'au début du XXe siècle.
Dotée de petites cornes en lyre, elle mesurait de 1,10 à 1,30 m au garrot pour à peine 300 kg, avec une robe rousse à brune et le mufle brun.
Sommaire
Présentation
Des textes anciens et témoignages du XXe siècle rapportent que des troupeaux « sauvages » ou en semi-liberté vivaient dans les marais proches des lettes du massif dunaire ou bordant les étangs côtiers, comme en atteste ce rapport de 1739, destiné à l'intendant de Guyenne :
- « Le gros bétail ne donne aucun fumier dans ces cantons, parce qu'il est impossible de l'enfermer dans des parcs ou des étables. Les bœufs et les vaches sont tout à fait sauvages, leurs instincts les porte à gagner les montagnes de sable qui sont sur le bord de la mer, tout le long de la côte du Médoc, du Pays de Buch, du Born et du Marensin. Ce bétail est toute l'année dehors et vit de l'herbe qui vient dans des parties qui sont dans ces montagnes ».
Ces troupeaux ne sont pas tout à fait à l'état sauvage comme le laisse entendre cette correspondance. Des communautés villageoises envoient en effet leur bétail dans les dunes du littoral au moment des moissons. Cette « transhumance » les soulage ainsi un temps de la surveillance et de l'entretien.
Avec la fixation des dunes en Aquitaine au XIXe siècle et la colonisation des Landes de Gascogne par le pin maritime, les rivages semi-marécageux des étangs deviennent le lieu de refuge de ces troupeaux. Ils y trouvent une végétation abondante, notamment le carex coepista, de jeunes poussent d'arundo et de digitaria. Certains autochtones piègent cette vache sauvage comme un vulgaire lapin pour améliorer leur quotidien, prisant sa viande riche des sels minéraux puisés dans cette végétation.
Jusqu’à l’entre-deux-guerres, de semblables troupeaux sont laissés par leur propriétaire autour de l'étang de Biscarrosse et de Parentis. Ici ou là, des barguèiras, sortes de parcs mobiles, permettent aux vachers de rassembler les bestiaux pour les marquer et les sélectionner. On surveille attentivement les jeunes « coupes » (parcelles récemment plantées de pins) pour éviter que les vaches n’y fassent des dégâts.
La Seconde Guerre mondiale a raison du bovidé : l'armée allemande et les landais déciment les vaches marines. Au sortir de la guerre, il ne reste plus que quelques troupeaux, qui deviennent ensuite particulièrement sauvages. Les dernières de ces vaches « marines » à l'état sauvage vivent à Biscarrosse avant de disparaître en 1963.
Sauvegarde
En 1968, un vieil homme part vendre son troupeau de vaches avant de prendre sa retraite. Le maquignon qui conclut l'affaire n'en croit pas ses yeux : il s'agit d'authentiques vaches marines, espèce que l'on croyait disparue.
La Société d'Étude, de Protection, d'Aménagement de la Nature dans le Sud Ouest[1], aussitôt alertée, décide de les réintroduire dans la réserve naturelle de l'étang de Cousseau en Gironde.
Aujourd'hui, la race y est maintenue, même si elle reste menacée par la consanguinité. En effet, avec une trentaine d'individus et seulement six taureaux, il serait bon qu'un second troupeau soit créé. Elle n'appartient pas à la liste des races officielles françaises, mais son patrimoine génétique mérite d'être préservé au nom de la biodiversité.
Citations
- Dans son Voyage agricole, botanique et pittoresque dans une partie des Landes, du Lot-et-Garonne et de celles de la Gironde paru en 1818, Jean Florimond Boudon de Saint-Amans rapporte que « dans les dunes voisines de la Teste (…), des taureaux paissaient toute l’année dans la lande où ils vivaient en liberté ». Tout juste rassemble-t-on une fois par an ces bêtes à demi sauvages afin de les marquer « du sceau de leurs propriétaires respectifs ».
- Dans ses Grandes Notes (tome VII des Œuvres complètes), Félix Arnaudin évoque los vaquèrs deu sable (les vachers du sable), revenant des lettes au printemps et qui, après une étape au lieu-dit Bos-Tauraou (de Bòsc Taurau : Bois du Taureau), partaient vers les landes de Ligautenx à Lüe ou de Tauziet à Sabres.
- En 1938, Pierre Touglouat, photographe ethnologue observe les derniers spécimens en liberté sur la rive est de l'étang de Biscarrosse : « Elles s'enfonçaient dans l'eau jusqu'au ventre, parmi les roseaux, pour fuir la chaleur de l'été. Ces vaches, à l'aspect inoffensif, étaient accompagnées de taureaux qui, dans ces solitudes, n'aimaient pas être dérangés. »
Sources
- Lacs, étangs et courants du littoral aquitain, de Jean-Jacques Fénié et Jean-Jacques Taillentou
- L'Almanach du Landais 2007, Joëlle d'Odorico, Jean-Jacques Taillentou, Raymond Ullas, Éditions CPE
Notes et références
- Site officiel. SEPANSO,
Voir aussi
Articles connexes
- Liste des races bovines de France. Histoire de l'élevage bovin français
- Bovin. Élevage bovin
- Liste des races bovines
Liens et documents externes
Catégories :- Race bovine française
- Landes
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