Léon Jouhaux

Léon Jouhaux
Léon Jouhaux
Photographie de Jouhaux dans L'Humanité[1] du 27 mai 1913.
Photographie de Jouhaux dans L'Humanité[1] du 27 mai 1913.

Naissance 1er juillet 1879
Pantin, département de la Seine
Décès 28 avril 1954 (à 74 ans)
Paris
Nationalité française
Profession syndicaliste
Activité principale secrétaire général de la CGT-FO
Distinctions prix Nobel de la paix (1951)

Léon Jouhaux est un syndicaliste français, né à Pantin le 1er juillet 1879 et mort à Paris le 28 avril 1954.
Ouvrier allumettier et syndicaliste de tendance libertaire, il est secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT) de 1909 à 1947, puis fondateur et président de la Confédération générale du travail - Force ouvrière (CGT-FO) dès avril 1947, jusqu'à sa mort.

Sommaire

Biographie

Défendant sans cesse les principes de la charte d'Amiens (1906), qui prônent l'indépendance syndicale vis-à-vis des partis politiques, de l'État et des Églises, Léon Jouhaux s'oppose aux différentes tentatives de contrôle du syndicat par la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), en 1911, ou par les « bolchéviques », en 1922.

Le 4 août 1914, lors des obsèques de Jean Jaurès, Jouhaux prononce un discours dans lequel il affirme : « au nom de ceux qui vont partir et dont je suis, je crie devant ce cercueil que ce n'est pas la haine du peuple allemand qui nous poussera sur les champs de bataille, c'est la haine de l'impérialisme allemand. » Il veut exprimer ainsi le sentiment de « la classe ouvrière au cœur meurtri » et se résigne alors à rallier la CGT dans l'Union sacrée.

Article détaillé : L'Union sacrée et les socialistes.

En 1918, Jouhaux présente un projet de Conseil national économique chargé d'examiner tous les problèmes posés par le retour à la paix, et dont le rôle ne serait pas que consultatif.
Mais il faudra attendre la constitution de la IVe République du 27 octobre 1946 pour que soit donné un statut constitutionnel à ce Conseil économique (devenu aujourd'hui le Conseil économique et social).

En 1936, Jouhaux contribue aux réformes concernant les conventions collectives, les congés payés, la semaine de 40 heures et la nationalisation.

L'internement en Allemagne

En 1940, Jouhaux est placé en résidence surveillée à Montpellier par le régime de Vichy, puis arrêté par les nazis en novembre 1942 lors de l'occupation de la zone libre. Le 1er mars 1943, il est transporté en voiture au KL[2] Buchenwald, où il est installé dans un baraquement réservé et chauffé, à la périphérie du camp proprement dit. Il y rejoint Léon Blum, Édouard Daladier et le général Gamelin arrivés la veille en avion.

Un mois plus tard, le 1er mai 1943, Jouhaux est transféré au château d’Itter, dans le Tyrol autrichien, dépendant du camp de concentration de Dachau (mais aux conditions de détention sans commune mesure), en compagnie du général Gamelin, de Daladier, de Paul Reynaud, de Jean Borotra et de Marcel Granger (frère du gendre du général Giraud). Il obtient l'autorisation de la venue, depuis la France, de sa secrétaire et future compagne, Augusta Bruchlen, qui le rejoint le 18 juin[3]. À ce groupe se joignent par la suite Christiane Mabire, secrétaire et future épouse de Paul Reynaud, Albert Lebrun, André François-Poncet, le général Weygand et son épouse, Michel Clemenceau (le fils du « Tigre »), le colonel de La Roque (chef des Croix-de-feu), Alfred Cailleau et sa femme Marie-Agnès de Gaulle (sœur ainée du général de Gaulle). L’homme politique anti-mussolinien Nitti et un autre Italien, Georgini, partagent aussi leur sort.
Ils sont libérés le 5 mai 1945 par des éléments de la 103e division américaine du général McAuliffe.

La fondation de Force ouvrière

À la Libération, Jouhaux est de nouveau secrétaire de la CGT mais il doit partager le pouvoir avec le communiste Benoît Frachon. Face à la mainmise du Parti communiste français (PCF) sur le syndicat, il est contraint de démissionner du bureau confédéral en décembre 1947. Lui, ses amis (Robert Bothereau, Albert Bouzanquet, Pierre Neumeyer, Georges Delamarre) et les militants non communistes de la vieille confédération fondent la CGT-FO pour continuer la « vieille » CGT, fidèle à la charte d'Amiens. Lors du lancement de ce nouveau syndicat, Jouhaux reçu l’appui financier des Etats-Unis par le biais de leurs services secrets, qui cherchaient dans cette entreprise, à affaiblir l'influence communiste en France

Jouhaux devient également vice-président de la Confédération internationale des syndicats libres et délégué à l'ONU.

Ses nombreux engagements pacifistes lui valent l'attribution du prix Nobel de la paix en 1951.

Publications

De Léon Jouhaux

  • Les Travailleurs devant la paix, Éd. La bataille, 1918
  • Le Syndicalisme et la C.G.T., Éd. de la Sirène, 1920
  • L'Organisation internationale du travail, Éd. de la Sirène, 1921
  • Le Mouvement syndical en France, Éd. de la F.S.I., 1931
  • Le Syndicalisme, ce qu'il est, ce qu'il doit être, Flammarion, 1937
  • La C.G.T. : ce qu'elle est, ce qu'elle veut, Gallimard, 1937
  • La C.G.T. et le Front populaire, Librairie syndicale, 1939

Sur Léon Jouhaux

  • Bernard Georges, Léon Jouhaux, PUF, 1979
  • Benoît Luc, Otages d'Hitler, Vendémiaire, 2011
  • « Léon Jouhaux, d'Aubervilliers au prix Nobel », actes de colloque, La Documentation française, 2010

Liens externes

Notes et références

  1. Page de L'Humanité sur le site Gallica de la BNF.
  2. Konzentration Lager ; camp de concentration.
  3. Augusta Léon-Jouhaux écrira un livre sur cette détention, Prison pour hommes d'État, paru en 1973.


Précédé par
Louis Niel
Secrétaire général de la CGT Suivi par
Benoît Frachon


Premier et unique président
de la CGT-Force Ouvrière
Suivi par
Robert Bothereau
(secrétaire général)

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Léon Jouhaux de Wikipédia en français (auteurs)

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