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Syndicalisme révolutionnaire
Le syndicalisme révolutionnaire désigne en général l'idéologie prégnante en France dans les syndicats de la CGT entre 1895 et 1914 et, jusque dans les années vingt, dans les syndicats d'autres pays industrialisés (États-Unis, Argentine, Italie et Espagne).
Appelé aussi syndicalisme d’action directe, ce courant se distinguait et s'opposait aussi bien au syndicalisme réformiste qu'aux partis politiques, par son adhésion au vieux principe : « L'émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes » (extrait des statuts de l'Association internationale des travailleurs, rédigés en 1864 par Karl Marx). En 1923 à Berlin, une part des groupes syndicalistes révolutionnaires se détache de l'Internationale Syndicale Rouge et s'organisent au niveau international en fondant une nouvelle Association internationale des travailleurs. La montée du communisme en France, du fascisme en Italie, du franquisme en Espagne, du populisme en Argentine et de puissants syndicats intégrés aux USA aura raison de ce courant.
Ce type de syndicalisme est encore présent en France à travers la CNT française et les Comités syndicalistes révolutionnaires.
Sommaire
La CGT syndicaliste révolutionnaire en France
Le syndicalisme révolutionnaire a représenté un état d'esprit dominant dans la CGT française entre 1895 et 1914. En fédérant différentes sensibilités qui défendaient l'autonomie ouvrière contre les arrière-pensées politiques des guesdistes, il s'est reconnu comme un courant majoritaire lors du congrès de Bourges en 1904, puis lors du congrès d'Amiens en 1906 où fut voté un ordre du jour célèbre que l'on appela plus tard la Charte d'Amiens.
La CGT était née en 1895 pour inciter les travailleurs à s'émanciper selon les modalités définies par la Première Internationale. Dans un premier temps, ces modalités prennent la forme du projet de grève générale insurrectionnelle, dans le but d'abolir le salariat et de renverser la société bourgeoise.
Cependant, cette politique change en 1902, et de nombreuses grèves partielles éclatent dans toute la France. Désormais, et c'est la particularité du syndicalisme révolutionnaire, le syndicat est à la fois l'organe de l'amélioration du quotidien du travailleur et l'organe qui accouchera de la société future à travers la révolution, société égalitaire et fraternelle. En 1906, la Charte d'Amiens confirme le rejet de toute affiliation politique et proclame l'indépendance irréductible de la confédération. C'est une autre particularité du syndicalisme révolutionnaire : le syndicat n'est pas envisagé comme un relais d'un parti politique, contrairement aux syndicalismes anglais et allemand.
En France, le syndicalisme révolutionnaire entre en crise en 1909. La répression est brutale. Plusieurs fois les dirigeants de la CGT sont emprisonnés, des grévistes sont tués par l'armée. Les différentes tendances politiques veulent s'imposer à la CGT. Le Parti Socialiste avec Jaurès cherche des électeurs pour arriver au pouvoir, les anarchistes veulent faire triompher leur ligne radicale et anti-autoritaire. La bureaucratisation commence à toucher certains camarades. La première guerre mondiale envoie les syndiqués dans les tranchées se faire tuer. La CGT organise des manifestations massives contre la guerre mais elle est seule en Europe. Les syndicats allemands contrôlés par le Parti Socialiste ne mobilise pas trahissant la solidarité internationale entre travailleurs.
Au retour de la guerre, le courant Syndicaliste-Révolutionnaire se réorganise et crée les CSR. Le Syndicalisme-Révolutionnaire redevient majoritaire dans la CGT. La direction de la CGT prenant peur de perdre son pouvoir provoque la scission en 1921. De nombreux syndicats partent vers la CGTU ou l'autonomie.
Le Courant Syndicaliste-Révolutionnaire maintiendra très longtemps son influence dans le mouvement syndical. A tel point qu'aujourd'hui encore quasiment tous les syndicats font référence au congrès de la CGT de 1906 et sa fameuse Charte d'Amiens qui affirme l'indépendance du syndicat et la volonté de transformer la société.
Le courant syndicaliste révolutionnaire perdra de son influence au profit du Parti communiste qui est ainsi créé grâce aux ouvriers syndicalistes révolutionnaires. Grâce au mythe de la Révolution russe et au financement de permanents par l'Union soviétique, les dirigeants "communistes" finiront par imposer la tutelle du parti sur le syndicat mais au bout de nombreuses années.
Les autres organisations du début du XXe siècle
- Argentine : Fédération ouvrière régionale argentine (FORA) ;
- États-Unis : Industrial Workers of the World (IWW) ;
- Italie : Unione Sindacale Italiana (USI) ;
- Espagne : Confederación Nacional del Trabajo (CNT).
Voir aussi
Articles connexes
- Georges Sorel
- Victor Griffuelhes
- Pierre Monatte
- Émile Pouget
- Hubert Lagardelle
- Georges Valois
- Arturo Labriola
- Enrico Leone
- Angelo Oliviero Olivetti
- Alceste De Ambris
- Filippo Corridoni
- Confédération générale du travail - Syndicaliste révolutionnaire
- Comités syndicalistes révolutionnaires
- Anarcho-syndicalisme
- Syndicalisme de lutte
- Action directe
Liens externes
- Courant Syndicaliste-Révolutionnaire
- Le syndicalisme révolutionnaire, Mil neuf cent. Revue d'histoire intellectuelle, n° 24, 2006 (numéro thématique sur les cas français, italien et européen)
- Pelloutier.net: Histoire du syndicalisme-révolutionnaire et de l'anarcho-syndicalisme.
- Compte rendu de "La droite révolutionnaire 1885-1914" de Zeev Sternhell (liens entre syndicalisme révolutionnaire et fascisme)
- Georges Sorel et le syndicalisme révolutionnaire
- Petite histoire de l'UGT de Catalogne Les travailleurs du Centre de Mataró et le Congrès 1888 de la C / Talleres de Barcelone est né de la UGT dans le cadre de la idéaux socialistes de gens comme Pablo Iglesias, Reoyo Toribio, Salvador Ferrer, et beaucoup d'autres dans les problèmes que les travailleurs avaient de ce siècle.
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