- Langue d'oïl
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Les langues d'oïl sont les langues romanes qui se sont développées dans la partie nord de la Gaule, puis dans la partie nord de la France, dans le sud de la Belgique (Belgique romane) et dans les îles Anglo-Normandes. Cette branche gallo-romaine du nord a conservé un substrat celtique plus important et a subi une plus grande influence du germanique que sa cousine gallo-romaine du sud, la langue d'oc.
On rencontre le terme langue d'oïl aussi bien au singulier qu'au pluriel, le terme ayant deux sens différents :
- Au singulier, la langue d'oïl est le français au sens large[réf. souhaitée], d'après la classification la plus traditionnelle de la linguistique romane. L'expression la langue d'oïl implique que les variétés du domaine d'oïl sont des dialectes de la langue française, ou plutôt des variantes mutuellement intelligibles avec le français. (On peut faire le parallèle avec le terme deutsch, qui en linguistique désigne la langue allemande, composée de dialectes mutuellement intelligibles, ou encore le terme occitan ou langue d'oc).
- Au pluriel, l'usage de langues d'oïl signifie qu'il y a des langues distinctes dans le domaine d'oïl : le berrichon, le bourguignon-morvandiau, le champenois, le franc-comtois, le français, le gallo, le lorrain, le mayennais, le normand, le picard, le poitevin-saintongeais (poitevin et saintongeais)[1] et le wallon. Partant de ce point de vue, chacune des langues de cette branche est une langue d'oïl. Cette vision s'est développée depuis les années 1970 et fait concurrence à la précédente.
L'Académie française retient la définition suivante : la langue d'oïl regroupe l'ensemble des parlers pour lesquels oui se disait oïl (prononcez [wi] ou [wil][réf. nécessaire] ; de ce mot dérive le français oui). Selon cette définition, il n'y a donc pas de distinction particulière entre le parler franceis/françois (français historique) et tous les autres[2]. De plus, la langue d'oïl étant définie comme un ensemble de parlers, il n'y a pas lieu dans ce cas d'utiliser le pluriel les langues d'oïl.
Sommaire
Histoire
Article détaillé : Histoire de la langue française.L'usage du terme « langue d'oïl » est attesté dès la fin du XIIIe siècle et vient de Dante, qui avait nommé trois langues romanes selon la manière de dire « oui » : la « langue d'oïl » (français), la « langue d'oc » (lenga d'òc, occitan) et la « langue de si » (italien). Oïl vient du Latin: hoc ille (celui-ci), oc de hoc (ceci), et si de sic (ainsi).
On disait langue d'oïl au singulier car, entre les IXe et XIIe siècles, il s'agissait davantage de variétés linguistiques mutuellement compréhensibles que de langues distinctes à proprement parler. Auparavant, entre les IXe et XIIe siècles, on trouvait le terme romana lingua, terme attesté dans les Serments de Strasbourg (842).
Entre les XIIe et XIIIe siècles, la plupart des parlers d'oïl allaient perdre de l'importance au profit d'un parler interdialectal favorisant les échanges littéraires et juridiques entre les régions. Cette koinè interdialectale allait ensuite se développer en région parisienne, siège du pouvoir, et passer du statut de langue écrite à celui de langue parlée. À la fin du XIIIe siècle, cette koinè avait pris officiellement le nom de français. Cette langue était toutefois (et l'est encore) influencée par les différentes langues locales, ce qui explique qu'un Parisien ne parle pas le français comme un Marseillais (occitan) ou un Namurois (pourtant parler d'oïl également).
Roger Bacon, dans son Opus maius, écrit en latin médiéval (traduit) au XIIIe siècle : « En effet, les idiomes d'une même langue varient selon les individus, comme il arrive à la langue française qui auprès des Français, des Picards, des Normands et des Bourguignons varie de manière idiomatique. Et les termes corrects dans la langue des Picards font horreur aux Bourguignons, et même aux Français plus voisins... »
Classification
Classification:
- Langues romanes
- Langues gallo-romanes
- Langue d'oïl, puis dialectes d'oïl et langues d'oïl
- Francoprovençal
- Occitan ou langue d'oc (intermédiaire entre langues gallo-romanes et ibéro-romanes)
- Catalan (intermédiaire entre langues gallo-romanes et ibéro-romanes)
- Groupe rhéto-roman (romanche, ladin, frioulan ; intermédiaires entre langues gallo-romanes et italo-romanes)
- Nord-italien ou italien septentrional (intermédiaire entre langues gallo-romanes et italo-romanes)
- Langues gallo-romanes
Aperçu des langues d'oïl modernes
Les langues d'oïl, langues régionales parlées en France, au Québec, en Belgique, en Suisse et dans les îles Anglo-Normandes sont les suivantes[3] :
- acadien
- angevin
- berrichon
- bourbonnais
- bourguignon-morvandiau
- champenois
- franc-comtois
- gallo
- lorrain
- manceau
- mayennais
- normand
- picard
- poitevin-saintongeais dans ses deux variétés : poitevin et saintongeais[1]
- québécois
- wallon
Le français historique, en tant que langue d'oïl ancienne d'Île-de-France, est parfois désigné sous le terme de « francien ». Ce terme est un néologisme linguistique du XIXe siècle. En effet, avant on parlait tout simplement de franceis, françoys ou de françois (prononcé [frãntsëè], puis [frãswè]). Le terme est à présent obsolète.
Le français québécois est aussi rattaché aux langues d'oïl, mais il n'est cependant pas une langue régionale de France. Le français s'est lui aussi imposé au Québec, comme langue écrite du Québécois, puis comme langue parlée tout court, aussi dû au phénomène de ressemblance[réf. nécessaire]. Dans les provinces atlantiques du Canada, on parle le français acadien qui est différent du français du Québec.
Des variétés de normand (jersiais, guernesiais et sercquiais) sont parlées dans les Îles Anglo-Normandes et reconnues comme langues régionales par les gouvernements de ces îles (le jersiais et le guernesiais sont reconnus comme langues régionales des îles Britanniques par le Royaume-Uni et la République d'Irlande dans le cadre du Conseil britannique-irlandais).
Le wallon, le picard, le lorrain roman (appelé gaumais) (il existe aussi des dialectes lorrains germaniques) et le champenois sont reconnus en Belgique par la Communauté française en tant que langues endogènes depuis 1990.
Documentation
- Joan-Pere Pujol, « Langues d'oïl et idiomes apparentés », Lacour, Nimes, 2005.
Notes et références
- dans le site web de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), service du Ministère de la Culture, sous le libellé suivant : « poitevin-saintongeais [dans ses deux variétés : poitevin et saintongeais] ». Après une éclipse entre 2007 et le 19 janvier 2010, le poitevin-saintongeais réapparaît dans la liste des langues de France, langues d'oïl, début 2010,
- gallo ne fait pas partie de la langue d'oïl, puisque le oui s'y dit ya ou vé. Mais avec cette définition, le
- rapport d'avril 1999 du professeur Bernard Cerquiglini liste inspirée du
Voir aussi
- Défense et Promotion des Langues d'Oïl
- Chanson en langue d'oïl
- linguistique
- Ancien français
- Croissant (Occitanie)
Liens externes
Catégories :- Langue d'oïl
- Inventaire de langues
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