La Via Podiensis

La Via Podiensis

Via Podiensis

La via Podiensis (ou route du Puy) est l'un des chemins contemporains du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui part du Puy-en-Velay et se prolonge jusqu'au col de Roncevaux et, de là, à Saint-Jacques-de-Compostelle.

Avant le Puy, à partir de Genève, existe la via Gebennensis, qui recueille les pèlerins suisses et allemands et aboutit à la via Podiensis. Sa dénomination latine ne doit pas faire illusion. Cet itinéraire a été tracé dans les années 1980-90 et n'a rien d'historique. De Genève à Pampelune, les deux chemins (via Gebennensis + via Podiensis) sont balisés en tant que sentier de grande randonnée GR 65, avec quelques variantes locales : GR 651 par la Vallée du Célé, GR 652 par Rocamadour.

Itinéraires du pèlerinage de Saint Jacques

Sommaire

Dans les pas de Godescalc

En l’an 950 ou 951 (chaque année a ses fervents partisans), Godescalc, évêque du Puy-en-Velay, se rend en pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle. Il est le premier pèlerin non hispanique à effectuer le pèlerinage à St Jean de Compostelle

C’est une véritable troupe qui se déplace. Outre l’évêque et les membres du clergé l’accompagnant, on y compte des troubadours pages au service des ecclésiastiques, des barons et sénéchaux, tous ces beaux messieurs étant protégés par de nombreux gens d’armes : archers et lanciers.

Le parcours suivi est bien mal connu, et pourtant quelques cités n’hésitent pas à revendiquer leur passage.

Par contre, ce pèlerinage est authentifié par les écrits de Gomesano, moine du couvent espagnol de Saint-Martin d’Albeda (proche de Logroño) : « L’évêque Godescalc, animé d’une manifeste dévotion, a quitté son pays d’Aquitaine, accompagné d’un grand cortège, se dirigeant vers l’extrémité de la Galice pour toucher la miséricorde divine en implorant humblement la protection de l’apôtre saint Jacques. »

À la fin d'un manuscrit, il arrive que le scribe mentionne son nom, son âge, la date de son travail. Ces données forment le colophon. Dans celui du De Virginitate, copié pour Godescalc, en 951, Gomesano, moine d'Albelda, s'exprime ainsi : « Le très saint évêque Godescalc emporta ce petit livre d'Hispanie en Aquitaine durant l'hiver, dans les premiers jours de janvier... »

Il faut aussi mentionner le pèlerinage du comte de Rouergue en 961, Raymond II, qui fut tué en cours de route par les Sarrasins.

Les pèlerins au Moyen-Âge

Les « Bourguignons et les Teutons » dont parle Aimery Picaud dans son Guide du Pèlerin, et, plus généralement, les jacquets venus de l'est de l'Europe, débutaient leur pérégrination par le grand sanctuaire marial qui a donné son nom à la via Podiensis.

Si l'itinéraire du périple de Godescalc reste inconnu, les pèlerins qui cheminèrent à sa suite ont laissé bien des traces sur leur passage. Sanctuaires, abbayes, hôpitaux et ponts, mais aussi miracles et légendes, ont durablement marqué le paysage et les lieux traversés par leur chemin, qui, partant du Puy, franchit les monts d'Aubrac pour atteindre Conques et la vallée du Lot, parcourt le Quercy en s'arrêtant à Moissac et, après la Gascogne, se confond, au carrefour de Gibraltar, avec la Via Lemovicensis et la Via Turonensis réunies.

Dans le Guide du Pèlerin du XIIe siècle, Aimery Picaud ne donne que trois indications au Chapitre Premier, Les Chemins de Saint-Jacques : il ne cite que trois églises ; Notre-Dame du Puy, Sainte-Foy de Conques et Saint-Pierre de Moissac.

Toujours dans le Guide du Pèlerin, au Chapitre IV, Corps saints qui reposent sur la route de Saint-Jacques et que les Pèlerins doivent visiter, il ne signale qu’un seul corps saint, sainte Foy de Conques. Il y avait peu de corps saints à visiter sur cette route, contrairement aux autres routes.

Aux pèlerins de se retrouver puisque la prochaine étape est Ostabat, et le carrefour de Gibraltar, là où se réunissent les trois routes.

Où est donc le chemin « historique » que les pèlerins du XXIe siècle veulent suivre à tout prix ? Une indication plus tardive, suivre les hôpitaux Saint-Jacques.

Les hôpitaux Saint-Jacques sur la via Podiensis

Ici commence la Via Podiensis

Au Moyen-Âge, le terme « hôpital » désignait un lieu d'assistance et d'asile plutôt qu'un établissement de soins. On y recevait les « pauvres du lieu et pauvres passants », c'est-à-dire tous les voyageurs, dont les pèlerins, pauvres « spirituels », qui, même riches, s'étaient dépouillés volontairement pour prendre la route et « suivre pauvres le Christ pauvre. » Le vocable sous lequel l'hôpital était placé n'est pas sans importance : on pense que celui de « saint Jacques » recevait essentiellement une clientèle de pèlerins venant de Galice sans que la porte ait été fermée aux autres voyageurs.

Dans le Guide du Pèlerin, Aimery Picaud note au Chapitre XI, de l’accueil à faire aux pèlerins de Saint-Jacques : « Les pèlerins pauvres ou riches qui reviennent de Saint-Jacques ou qui y vont doivent être reçus avec charité et entourés de vénération. Car quiconque les aura reçus et hébergés avec empressement aura pour hôte non seulement saint Jacques, mais Notre Seigneur lui-même, ainsi qu’il l’a dit dans son évangile : qui vous reçoit, me reçoit. »

À chaque passage difficile (rivière, montagne), les asiles assuraient de surcroît le service d’un bac, l’entretien d’un pont ou la protection de ceux qui passaient les cols. Les hospices étaient d’autant plus modestes qu’ils étaient nombreux. Ils ne pouvaient héberger habituellement que de trois à vingt-cinq personnes ; chaque pèlerin ne pouvait y rester qu’une ou deux nuits à moins d’être malade et les pauvres n’y étaient admis que s’ils n’avaient pas la force de mendier.

Le personnel était réduit : le « maître » nommé à vie ou pour un temps (souvent trois ans) et un ou deux frères, une ou deux sœurs pour l’entretien, la préparation des repas et le travail des terres attenantes. Sous le contrôle et la protection des évêques, des municipalités ou des souverains, ils jouissaient de privilèges, telle l’exemption d’impôts. Legs et dons accroissaient leur patrimoine aux revenus duquel pouvaient s’ajouter le produit des quêtes et le bénéfice tiré de différents droits.

Ainsi, nous trouvons sur la via Podiensis des hôpitaux Saint-Jacques au Puy-en-Velay, Saugues, l’Hospitalet (actuellement la Chapelle Saint-Roch de la Margeride), Figeac, Varaire, Cahors, Moissac, La Peyronelle (à l'entrée de Lectoure), Lectoure, Condom (hôpitaux de Saint-Jacques de Teste et de Saint-Jacques de la Bouquerie).

Ils constituent des jalons incontestables du passage des pèlerins d'antan dans ces localités.

Le chemin actuel

Saint-Jean-Pied-de-Port, accueil des pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle
Saint-Jean-Pied-de-Port, pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle

Dans la Haute-Loire

Dans la Lozère

Dans l'Aveyron

Dans le Lot

  • Montredon, le Prieuré saint Michel
  • Saint-Félix, l'église romane Sainte Radegonde
  • Figeac, la Place des Écritures (représentation de la Pierre de Rosette), L'église Saint-Sauveur et l’Hôpital saint Jacques.
  • Béduer, et son château de Barast

Certains rejoignaient Gréalou, et atteignaient les rives du Lot à Cajarc.
D’autres suivaient le cours du Célé jusqu’à sa confluence avec le Lot.

Variante par la vallée du Lot.

  • Gréalou, L’église romane Notre-Dame et le dolmen de Pech-Laglaire.
  • Cajarc, et sa chapelle Sainte-Marguerite
  • Varaire, l'église et l'hôpital saint Jacques.

Variante par la vallée du Célé.

Les jaquets se regroupaient et rejoignaient :

En Tarn-et-Garonne

Saint-Jean-Pied-de-Port, enseigne sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle
Fichier:Saint Jean Pied de Port Pèlerins.jpg
Saint-Jean-Pied-de-Port, accueil des pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle

Dans le Gers

Dans les Landes

Au départ d'Aire-sur-l'Adour les pèlerins pouvaient passer par :
Ou passer par :
  • Miramont-Sensacq, l'église autrefois placée sous l'invocation de Saint Jacques.
Ils se retrouvaient à :
  • Pimbo, sa collégiale Saint-Barthélemy.

Dans les Pyrénées-Atlantiques

  • Morlanne,
  • Arthez-de-Béarn et la chapelle de l'ancien hôpital de Caubin.
  • Sauvelade et son abbaye cistercienne.
  • Navarrenx, ses remparts, son église Saint-Germain.
  • Charre et le château de Mongaston.
  • Aroue, l’église Saint-Étienne.
  • Saint-Palais.
  • Lieudit Le Carrefour de « Gibraltar » là ou on a placé au 20e siècle la rencontre symbolique de trois chemins. Il ne doit rien à Tariq ibn Ziyad, c’est simplement une déformation phonétique du sanctuaire de Saint-Sauveur, sur la colline. Chabaltore en basque, est devenu par glissement Chibaltare, Chibraltare et enfin Gibraltar, quartier sud de Saint-Palais.
  • Ostabat-Asme, la Chapelle Saint-Nicolas, le hameau d'Harambeltz et son prieuré-hôpital dédiée à saint Nicolas.
  • Larceveau-Arros-Cibits, le hameau d'Utziat, son prieuré-hôpital dédiée à saint Nicolas.
  • Saint-Jean-le-Vieux, l’église de Sainte Marie-Madeleine de la Recluse ou de Betbéder, le hameau d'Apat-Ospitale et son prieuré-hôpital.
  • Saint-Jean-Pied-de-Port, la citadelle, la porte Notre-Dame, le pont Notre-Dame, l’église Notre-Dame du Bout du Pont, cette fois on doit tenir le bon bout.

La prochaine étape étant le Col de Roncevaux ou Roncesvalles.

Enfin les Pyrénées sont franchies. Les actions de grâce fusaient dans toutes les langues de l'Europe.
« E Ultreia, e suseia, Deus aida nos » (Plus oultre ! - Plus haut, Plus loin, Dieu aide-nous).

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