- José Manuel Durão Barroso
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José Manuel Durão Barroso José Manuel Durão Barroso, en 2010.Mandats 11e président de la Commission européenne Actuellement en fonction Depuis le 23 novembre 2004
( 6 ans, 11 mois et 21 jours)Élection 22 juillet 2004 Réélection 16 septembre 2009 Gouvernement Commission Barroso I et II Législature 6e et 7e législature Prédécesseur Romano Prodi 15e Premier ministre portugais
(117e chef du gouvernement)6 avril 2002 – 29 juin 2004
( 2 ans, 2 mois et 23 jours)Président Jorge Sampaio Gouvernement XVe gouvernement
constitutionnelLégislature 9e législature Majorité PPD/PSD – CDS/PP Prédécesseur António Guterres Successeur Pedro Santana Lopes Ministre des Affaires étrangères 12 novembre 1992 – 30 octobre 1995 Président Mário Soares Premier ministre Aníbal Cavaco Silva Prédécesseur João de Deus Pinheiro Successeur Jaime Gama Biographie Date de naissance 23 mars 1956 Lieu de naissance Lisbonne (Portugal) Nationalité portugaise Profession Universitaire Religion Catholicisme Résidence Bruxelles (Belgique) Signature
Présidents de la Commission européenne
Premiers ministres portugaismodifier José Manuel Durão Barroso [ʒu'zɛ mɐnu'ɛɫ du'ɾɐ̃ũ bɐ'ʁozu], né le 23 mars 1956 à Lisbonne (Portugal), est un homme politique portugais. Il est président de la Commission européenne depuis le 23 novembre 2004.
Sommaire
Biographie
Nom
Comme il est d'usage au Portugal et dans les pays lusophones, José Manuel Durão Barroso porte deux noms de famille (le maternel suivi du paternel). Cependant, dans la vie courante et les médias, il est coutume d'omettre le prénom des personnes jouissant d'une certaine notoriété ; ainsi, on le désigne régulièrement par ses seuls noms de famille, Durão Barroso. Pour autant, cet usage n'a pas été repris par les grands médias internationaux et il est appelé José Manuel Barroso en dehors du Portugal, à sa demande, semble-t-il.
Famille et études
José Manuel Durão Barroso est un juriste universitaire et un diplomate portugais, formé notamment à l'université de Genève où il fut assistant du professeur Dusan Sidjanski à l'Institut universitaire d'études européennes[1]. Il y découvre la pensée de Denis de Rougemont. Il séjournera aux États-Unis d'Amérique pour parfaire sa formation à l'université de Georgetown.
Un militant d'extrême-gauche
Jeune homme, lors de la révolution des œillets en 1974, il se situe à l'extrême gauche radicale de l'échiquier politique comme président des étudiants maoïstes (MRPP), à l'époque seul parti d'opposition actif, avec le Parti communiste portugais. En 1979, il fonde l'Association universitaire d'études européennes.
La montée en puissance au sein du centre-droit
Son parcours politique commence en 1980, lorsqu'il devient membre du Parti social-démocrate (PPD/PSD). Élu député à l'Assemblée de la République six fois, il entame sa carrière gouvernementale en 1985, au poste de secrétaire d'État adjoint au ministère de l'Administration interne, sur recommandation de Pedro Santana Lopes. Deux ans plus tard, il est nommé secrétaire d'État aux Affaires étrangères et à la Coopération. Au cours de son mandat de cinq ans, il est le principal promoteur des accords entre l'UNITA et le MPLA, qui mettent fin à la guerre civile en Angola.
Il est promu ministre des Affaires étrangères le 12 novembre 1992, à trente-six ans seulement, et s'attache alors à faire connaître la cause du Timor oriental. Suite aux législatives de 1995, le PPD/PSD est renvoyé dans l'opposition, et lui-même retourne siéger comme député au Parlement, dont il présidera la commission des Affaires étrangères.
À l'occasion du 21e congrès du PSD, organisé à la fin du mois d'avril 1999 à Coimbra, il est élu président du parti, devenant ainsi chef de l'opposition au gouvernement du socialiste António Guterres.
Premier ministre du Portugal : atlantisme et rigueur budgétaire
Après avoir gagné les élections législatives de mars 2002, il est chargé de former le gouvernement portugais et de trouver une majorité pour le soutenir. Le Parti social-démocrate (PPD/PSD) ayant obtenu 40,12 % et 105 sièges sur 230, devra cependant s'allier avec le Parti populaire (CDS/PP), une formation de droite qui a obtenu 8,75 % des voix et 14 sièges.
Son principal souci est de sortir le Portugal du marasme économique dans lequel il se trouve en mars 2002 avec des « feux orange » sur les principaux indicateurs économiques : inflation à 1,5 % (2001), prévisions de croissance de 1,8 % à 2,8 % pour 2002 et déficit budgétaire de 2,2 %. Mais il imprime au gouvernement un vigoureux tournant atlantiste. Il se range ainsi aux côtés des Américains et Britanniques pour déclencher la guerre en Irak, allant jusqu'à organiser un sommet aux Açores (portugaises) des chefs de gouvernement pro-intervention (George Bush, Tony Blair, José Maria Aznar). Il annule également la participation du Portugal au programme de construction de l'avion militaire européen, Airbus A400M. Un retrait suivi par l'Italie qui coutera à l'avionneur européen près de 2 milliards d'euros[2].
Carrière européenne
Le 29 juin 2004, il est nommé président désigné de la Commission européenne, choisi à l'unanimité par les exécutifs des 25 membres de l'Union européenne, lors d'un Conseil européen extraordinaire. Quelques jours auparavant, les vingt-cinq États membres n'avaient, en effet, pas réussi à se mettre d'accord sur un candidat parmi les noms qui circulaient, notamment celui du Premier Ministre belge Guy Verhofstadt et celui du britannique, Chris Patten, commissaire européen sortant. Barroso fut finalement choisi lors d'un « second tour » ; il était fermement soutenu par le gouvernement britannique qui avait refusé Guy Verhofstadt, candidat du couple franco-allemand, trop fédéraliste aux yeux de Londres[3].
Le Parlement européen donne son aval à cette nomination le 22 juillet 2004 avec 413 voix sur 711 (251 contre et 44 abstentions, 3 nuls)[4]. Sa présidence ne devient effective que le 22 novembre 2004, et non le 1er novembre comme initialement prévu. Il est remplacé à son précédent poste par Pedro Santana Lopes qui sera Premier ministre du 17 juillet 2004 au 12 mars 2005.
Attaché au libéralisme économique, il est très critiqué par une partie de la presse européenne de gauche ; pourtant, sa vision de la politique européenne se révèle en pratique très indécise selon le journaliste Jean Quatremer[5] qui parle de « ligne politique totalement illisible »[6]. Ainsi Martin Schulz, le président du groupe socialiste au Parlement européen, déclare-t-il : « Quand il parle aux socialistes, il est socialiste. Quand il parle aux libéraux, il est libéral. Il dit aux gens ce qu'ils veulent entendre ».
Il doit affronter en 2005 le non à la Constitution européenne des peuples français et néerlandais[7] ; il déclare néanmoins peu après ces votes négatifs ne pas « être pessimiste »[8] et continue sa politique de rapprochement de l'Europe et des citoyens.
Il soutient la proposition de Nicolas Sarkozy de faire un traité modifié (traité de Lisbonne) mais récuse le terme de traité simplifié.
En juin 2009, les chefs d'États et de gouvernement le nomment pour un second mandat. Cette nomination est approuvée par le parlement le 16 septembre (382 voix pour, 219 voix contre et 117 abstentions)[9].
Controverses
Liens avec le groupe Latsis
Il a notamment nommé conseiller spécial à la Commission Dusan Sidjanski, président du Centre européen de la Culture, financé par le groupe Latsis de Spiros Latsis. Le groupe Latsis a été plusieurs fois avantagé par la commission, avant l'arrivée de Barroso, comme pour les financements européens en Grèce via la filiale EFG Eurobank et cinq autres contrats divers entre 1999 et 2004. Ce groupe est montré du doigt par certains parlementaires pour son manque de transparence en Grèce et dans les Balkans[10]. Une motion de censure a été déposée en 2006 par 77 députés européens à propos des liens entre le président Barroso et ce groupe.
Frais de représentation
En 2010, le service de la Commission chargé de l’exécution des paiements pour frais de missions dévoilait que le coût pour le contribuable européen des « frais de représentation » et « missions » du président de la Commission européenne était de 730 230 € pour la seule année 2009, les frais de représentation des 26 autres membres de la Commission s'échelonnant entre 5 et 16 000 euros.
Autres
Prises de position
Chine
En octobre 2010, concernant l'attribution du prix Nobel de la paix au Chinois Liu Xiaobo, il déclare :
- « C'est un fort message de soutien à ceux qui, en faisant de grands sacrifices personnels, luttent pour la liberté et les droits de l'homme »[11].
Langues
Outre sa langue maternelle, il parle couramment le français. Il parle aussi anglais et espagnol, et a suivi un cours pour acquérir une connaissance de base de l'allemand[12].
Distinctions
Il est membre de la section portugaise du Mouvement européen[13]. Il est diplômé HEC d'honneur[14], Laurea Honoris Causa de la faculté d'économie de l'université La Sapienza de Rome, docteur honoris causa de l'université pontificale catholique de São Paulo (Brésil)[15], docteur honoris causa de l'université de Nice[16], docteur honoris causa de l'Université de Genève[17].
Publications (sciences politiques et relations internationales)
- « Le système politique portugais face à l'intégration européenne » (Lisbonne et Lausanne, 1983)
- « Uma Certa Ideia de Europa » (1999)
- « Mudar de Modelo » (2002)
- « Reformar : Dois Anos de Governo » (2004)
Notes
Sources
Références
- Un ancien élève de l'Institut européen de Genève président de la Commission Université de Genève
- Quand J.M. Barroso lâchait l'Airbus A400M, par amitié..., Bruxelles2, Par Nicolas Gros-Verheyde, 09.03.2009
- "La recherche d'un successeur à Romano Prodi", article de 24 heures, 19 juin 2004
- Élection de José Manuel Durão Barroso par les eurodéputés
- Barroso, le portrait qui a déplu Les Coulisses de Bruxelles, Bruxelles, 4/07/2007
- La Commission, Docteur Jekyll ou Mister Hyde ? Les Coulisses de Bruxelles, Bruxelles, 10/07/07
- M. Barroso enterre la Constitution et veut « remettre l'UE au travail », Le Monde, Paris, 23 septembre 2005
- Discours de José Manuel Barroso sur le bilan de la présidence luxembourgeoise du Conseil de l'Union européenne, Bruxelles, 22 juin 2005ENA, Histoire de la construction européenne en ligne
- Un second mandat pour le président Barroso, site de la commission européenne
- Le Canard enchaîné n° 4413
- Le Figaro des 9 et 10 octobre 2010 : Un prix historique pour un homme courageux page 8
- Entretiens du président Barroso en français, anglais et espagnol Les vidéos du président Barroso, Commission européenne
- Mouvement européen
- L'Europe une idée neuve pour le monde de demainDiscours de M Barroso, Paris, décembre 2006
- Profil de José Manuel BarrosoCommission européenne
- Université Nice Sophia-Antipolis José Manuel Barroso docteur Honoris causa, Nice Rendez-Vous, 13 novembre 2008. Consulté le 14 novembre 2008.
- Université de Genève "Le Dies Academicus sous le signe des droits humains" Consulté le 14 octobre 2010
Bibliographie
Compléments
Articles connexes
Liens externes
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